Cité
du Vatican, 16 juin 2014
(VIS). L'objectif de la pleine unité même s'il
semble lointain bien
qu'il soit
toujours le but de notre chemin œcuménique et la préoccupation
commune pour les maux de l'humanité, en particulier le trafic des
êtres humains, ont fait partie des
sujets abordés, ce matin au Vatican, lors de la rencontre du
Saint-Père avec SG Justin Welby, Archevêque de Canterbury. "A
nous aussi le Seigneur nous demande: De quoi parliez vous sur le
chemin? Lorsque Jésus pose la question, ses disciples restent
silencieux parce qu'ils ont honte, ayant eu une discussion entre eux
pour savoir qui
était le plus grand. Nous aussi nous sommes embarrassés par
la distance qu'il existe entre l'appel du Seigneur et notre pauvre
réponse. Sous son regard miséricordieux nous ne pouvons feindre que
notre division n'est pas un scandale, un obstacle à l'annonce de
l'Evangile du salut au monde. Notre regard est souvent assombri par
le poids de l'histoire de nos divisions et notre volonté n'est pas
toujours libérée de cette ambition humaine qui souvent accompagne
jusqu'à notre désir d'annoncer l'Evangile selon le commandement du
Seigneur". Cependant, "l'Esprit
Saint nous donne la force de ne pas nous décourager et nous invite à
faire pleinement confiance à son action puissante. Comme les
disciples qui s'efforcent de suivre le Seigneur, nous savons que la
foi est venue à nous par différents témoins. Nous sommes débiteurs
des grands saints, des maîtres et communautés qui ont transmis la
foi au cours des siècles et qui attestent de nos racines communes".
Le Pape François a rappelé que la veille,
l'Archevêque de Canterbury avait célébré
les vêpres dans l'église romaine St.Grégoire au
Cælius, où le Pape Grégoire le Grand avait envoyé le moine
Augustin et ses compagnons à évangéliser les peuples d'Angleterre
"créant une histoire de foi et de sainteté
dont auraient ensuite bénéficié de nombreux autres peuples
européens. Un chemin glorieux dont il reste des traces profondes
dans les institutions et les traditions ecclésiales que nous
partageons et qui constituent un fondement solide pour notre
fraternité". Sur des bases comme celles-ci et avec le soutien
de la Commission internationale anglicane catholique et la
Commissison internationale anglicane
catholique pour l'unité et la mission, on peut examiner dans un
esprit constructif "les défis anciens et nouveaux de
l'engagement œcuménique", a ajouté le Pape avant d'évoquer
un sujet pour lequel ils partagent tous deux la même aversion, le
trafic des êtres humains et les formes modernes d'esclavage,
dénoncés maintes fois par le prélat
anglican. "Dans ce vaste champ d'action qui reste une véritable
priorité, une coopération a été mise en œuvre tant avec les
autorités civiles que les organisations internationales", a
souligné le Pape, citant en particulier les réseaux de lutte contre
la traite des femmes créés par de
nombreux instituts religieux féminins. "Nous nous engageons à
poursuivre notre lutte contre toutes les formes d'esclavages,
espérant pouvoir contribuer à soulager les victimes et à lutter
contre ce commerce tragique. Comme des disciples envoyés pour guérir
le monde blessé, je remercie Dieu qui nous a rendu capables de faire
front ensemble contre ce terrible fléau avec persévérance et
détermination".
lundi 16 juin 2014
LES MARCHES NE PEUVENT DECIDER DU SORT DES PEUPLES
Cité
du Vatican, 16 juin 2014 (VIS). Le Saint-Père a
reçu ce matin les participants au congrès organisé par le Conseil
pontifical Iustitia et Pax (Impact Investing for the Poor) pour
réfléchir à une meilleure équité sociale. L'investissement
responsable appelé Impact Investing prend en compte, a-t-il rappelé,
"les graves injustices et les profondes inégalités dans
lesquelles sont plongées d'entières populations. Il se tourne vers
des instituts financiers qui aident au développement
socio-économique des populations défavorisées en leur permettant
d'accéder aux premières nécessités pour l'agriculture, l'accès à
l'eau ou à des logements corrects à prix raisonnables et aux
services basiques pour la santé et l'éducation... La logique
animant ces formes innovatrices reconnaît l'existence d'un lien
fécond entre profit et don. Or les chrétiens doivent retrouver,
vivre et diffuser cette unité entre profit et solidarité... Il est
important que l'éthique retrouve sa place dans la finance et que le
marché se mette au service des peuples et du bien commun mondial. Il
n'est plus possible de tolérer que les marchés décident du sort
des peuples au lieu d'en servir les besoins, ni que la spéculation
de quelques uns ait de graves conséquences sur le grand nombre. La
technologie a accru la vitesse des transactions, un progrès qui n'a
de sens que s'il améliore le bien de tous. La spéculation sur les
prix alimentaires est un scandale qui aggrave l'accessibilité des
plus pauvres à l'alimentation. Les gouvernements doivent s'engager à
élaborer un cadre international de l'investissement financier qui
ait un impact social. Il faut combattre l'économie de l'exclusion et
du rebut". En conclusion de son intervention, le Pape François
a cité les saints du jour, Quirice et Julite, qui furent martyrisés
sous Dioclétien et laissèrent leurs biens aux pauvres. Puisse le
Seigneur "nous aider à ne jamais oublier la fugacité des biens
matériels, et à nous impliquer en faveur du bien commun, avec un
amour préférentiel pour les pauvres et les faibles".
A SANT'EGIDIO: PRIERE, PAUVRES ET PAIX
Cité
du Vatican, 15 juin 2014 (VIS). Cet
après-midi, le Saint-Père s'est rendu dans le quartier romain du
Trastevere pour y rencontrer
la Communauté de Sant'Egidio.
Il a parlé de la prière qui "préserve l'homme anonyme de la
ville des tentations que nous pouvons aussi avoir: le protagonisme
par lequel tout tourne autour de soi, l'indifférence, la
victimisation: La prière, a-t-il dit, "est
la première œuvre de votre communauté et consiste à écouter la
Parole de Dieu, ce pain qui nous donne la force, qui nous fait aller
de l'avant,...Celui qui regarde le Seigneur voit les autres. Vous
aussi, vous avez appris à voir les autres, en particulier les plus
pauvres. Je vous souhaite de vivre ce qu'a dit M.Riccardi, qu'entre
vous se confonde celui qui aide et celui qui est aidé. Une attention
qui cesse lentement d'être attention pour devenir rencontre,
embrassade... Qui est le protagoniste? Tous les deux ou, mieux
encore,
l'embrassade". Puis il s'est réjouit d'apercevoir
de nombreuses personnes âgées et a rappelé l'importance de
l'alliance entre jeunes et personnes âgées dans laquelle tous
reçoivent et donnent. "Un peuple qui ne prend pas soin des plus
âgés,...des jeunes, est un peuple sans avenir, un peuple sans
espérance parce que les jeunes, les enfants, les jeunes gens, et les
personnes âgées font avancer l'histoire...en leur donnant la
mémoire. Mais quand une société perd la mémoire, elle est finie".
Le Pape a aussi parlé de la culture du rebut dont l'Europe souffre
actuellement. "Une Europe fatiguée...qui ne sait pas quoi
faire". "Nous devons l'aider à rajeunir, à trouver ses
racines. C'est vrai, elle a renié ses racines. Mais nous devons
l'aider à les retrouver". On commence
à changer la société par ses pauvres et ses personnes âgées, des
pauvres qu'aujourd'hui "malheureusement une économie
spéculative rend encore plus pauvres, les
privant de l'essentiel comme la maison et le travail. C'est
inacceptable! Qui vit la solidarité ne peut
l'accepter et doit agir. Ce mot
solidarité, nombreux sont ceux qui veulent l'enlever du dictionnaire
parce que dans une certaine culture, il est
considéré comme un gros mot. Non, c'est une parole
chrétienne". Le Pape a encouragé tous ceux qui collaborent
avec la communauté dans les autres pays à
être des amis de Dieu, des pauvres et de la paix "parce que
celui qui vit ainsi trouvera bénédiction dans sa vie et sera
bénédiction pour les autres". Avant de conclure, le Pape a
rappelé le besoin de prière et de dialogue, ce dernier à partir de
sa propre identité. "Continuez sur cette route faite de prière,
de pauvres et de paix. En avançant ainsi, vous aidez à faire
grandir la compassion au cœur de la société, ce qui est une vraie
révolution, celle de la compassion et de la tendresse, et à faire
grandir l'amitié au lieu des fantômes de l'inimitié et de
l'indifférence".
LE DYNAMISME D'AMOUR DE LA SAINTE TRINITE
Cité
du Vatican, 15 juin 2014 (VIS). Dimanche
à midi, le Pape a récité l'angélus avec les milliers de fidèles
réunis Place St.Pierre. Avant la prière mariale, il a consacré
quelques mots à la solennité de la Sainte Trinité, "communion
et amour parfait", origine et fin de toute créature: "En
la Trinité nous reconnaissons aussi le modèle de l'Eglise au
sein de laquelle nous sommes appelés à
nous aimer comme Jésus nous a aimé. L'amour est le signe concret
qui manifeste la foi en Dieu Père, Fils et Esprit Saint. L'amour est
la particularité du chrétien, comme nous a dit Jésus: Si vous vous
aimez les uns les autres, tous reconnaîtront
que vous êtes mes disciples. C'est une contradiction de penser à
des chrétiens qui se détestent. C'est une contradiction! Le Diable
cherche toujours cela, faire que nous nous détestions, parce qu'il
sème toujours la zizanie de la haine. Il ne connaît pas l'amour,
l'amour est en Dieu!". Puis il a ajouté que "nous
sommes tous appelés à témoigner et annoncer le message que Dieu
est amour, que Dieu n'est pas lointain ou insensible de nos problèmes
humains. Il nous est proche, il est toujours à nos côtés, marche
avec nous pour partager nos joies et nos douleurs, nos espérances et
nos lassitudes. Il nous aime tellement qu'il s'est fait homme, est
venu dans le monde non pour le juger mais pour que le monde soit
sauvé par Jésus. C'est l'amour de Dieu en Jésus, cet amour qu'il
est si difficile de comprendre mais que nous sentons lorsque nous
nous approchons de Jésus. Et il nous pardonne toujours, nous attend
toujours, nous aime tant. L'amour de Jésus que nous sentons est
l'amour de Dieu". Le Pape a alors évoqué la vie divine que
l'Esprit nous communique et qui "nous fait entrer dans le
dynamisme de la Trinité, qui est un dynamisme d'amour, de communion,
de service réciproque, de partage. Une personne qui aime les autres
pour la seule joie d'aimer est reflet de la Trinité. Une famille où
l'on s'aime et où l'on s'aide les uns les autres est un reflet de la
Trinité. Une paroisse dans laquelle on s'aime et on partage les
biens spirituels et matériels est un reflet de la Trinité. L'amour
vrai est sans limite, mais sait se limiter pour aller à la rencontre
de l'autre, pour respecter la liberté de l'autre. Tous les dimanches
nous allons à la messe, nous célébrons l'eucharistie ensemble et
l'eucharistie est comme le buisson ardent où habite humblement et se
communique la Trinité". C'est pourquoi, a ensuite expliqué le
Saint-Père, "l'Eglise a placé la fête du Corpus Domini après
celle de la Trinité et que le jeudi suivant, selon la tradition
romaine, il célèbre la messe à St.Jean-de-Latran avec une
procession du Saint Sacrement. Il a invité tous les romains et
pèlerins à participer "pour exprimer notre désir d'être un
peuple réuni dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit. Je vous
attend tous jeudi prochain à 19 h".
PRIER POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION EN IRAK
Cité
du Vatican, 15 juin 2014 (VIS). Ce midi,
après l'angélus, le Pape a exprimé sa préoccupation face aux
graves événements en cours en Irak, demandant de prier pour que les
populations y retrouvent la paix et la réconciliation. Unissons nos
prières avant tout "pour les victimes et qui souffre le plus de
l'accroissement des violences, notamment de nombreux chrétiens
contraints à la fuite. "Puisse le peuple irakien tout entier
connaître la sécurité et un avenir de paix et de justice, quelle
que soit l'appartenance religieuse des uns et des autres, afin de
bâtir une patrie qui soit un modèle de coexistence". Puis il a
annoncé qu'il effectuerait une visite pastorale à Tirana, le
dimanche 21 septembre. Afin de "confirmer dans la foi l'Eglise
d'Albanie, et d'encourager un pays qui a longtemps souffert des
idéologies du passé". Enfin, il a parlé des aides à
domicile, souvent venues de loin et qui garantissent aux familles un
appui décisif, surtout au service des personnes âgées ou
dépendantes. Souvent on n'évalue pas à son juste prix ce que
réalisent ces personnes, a conclu le Saint-Père.
JOURNEE MISSIONNAIRE MONDIALE
Cité
du Vatican, 14 juin 2014 (VIS). "Chers frères et soeurs.
Aujourd’hui encore, très nombreux sont ceux qui ne connaissent pas
Jésus Christ. C’est pourquoi la mission ad gentes demeure une
grande urgence, à laquelle tous les membres de l’Église sont
appelés à participer, parce que l’Église est, de par sa nature
même, missionnaire : l’Église est née « en sortie ».
La Journée missionnaire mondiale est un moment privilégié durant
lequel les fidèles des différents continents s’engagent par la
prière et par des gestes concrets de solidarité à soutenir les
jeunes Églises des territoires de mission. Il s’agit d’une
célébration de grâce et de joie. De grâce, parce que le Saint
Esprit, envoyé par le Père, offre sagesse et force à ceux qui sont
dociles à son action. De joie, parce que Jésus Christ, le Fils du
Père, envoyé pour évangéliser le monde, soutient et accompagne
notre œuvre missionnaire. C’est justement sur la joie de Jésus et
des disciples missionnaires que je voudrais offrir une icône
biblique, que nous trouvons dans l’Évangile de Luc (cf. 10,
21-23).
1. L’Évangéliste
raconte que le Seigneur envoya les soixante-douze disciples deux par
deux, dans les villes et les villages pour annoncer que le Royaume de
Dieu s’était fait proche et pour préparer les personnes à la
rencontre avec Jésus. Après avoir accompli cette mission d’annonce,
les disciples revinrent pleins de joie : la joie est un thème
dominant de cette première et inoubliable expérience missionnaire.
Le Divin Maître leur dit : « Ne vous réjouissez pas de
ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de
ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. A cette heure
même, il tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit Saint et
il dit : “Je te bénis, Père” (…) Puis, se tournant vers
ses disciples, il leur dit en particulier : “Heureux les yeux
qui voient ce que vous voyez !” » (Lc 10,20-21.23).
Ce
sont les trois scènes présentées par Luc. D’abord, Jésus parla
aux disciples, puis il s’adressa au Père avant de recommencer à
parler avec eux. Jésus voulut faire participer les disciples à sa
joie, qui était différente et supérieure à celle dont ils avaient
fait l’expérience.
2. Les
disciples étaient pleins de joie, enthousiastes du pouvoir de
libérer les personnes des démons. Toutefois, Jésus les avertit de
ne pas se réjouir tant pour le pouvoir reçu que pour l’amour
reçu : « parce que vos noms se trouvent inscrits dans les
cieux » (Lc 10, 20). En effet, l’expérience de l’amour de
Dieu leur a été donnée ainsi que la possibilité de le partager.
Et cette expérience des disciples est un motif de gratitude joyeuse
pour le cœur de Jésus. Luc a saisi cette jubilation dans une
perspective de communion trinitaire : « Jésus tressaillit
de joie sous l’action de l’Esprit Saint », s’adressant au
Père et lui rendant gloire. Ce moment de joie intime jaillit de
l’amour profond de Jésus en tant que Fils envers Son Père,
Seigneur du ciel et de la terre qui a caché ces choses aux sages et
aux intelligents mais qui les a révélées aux tout-petits (cf. Lc
10, 21). Dieu a caché et révélé et, dans cette prière de
louange, ressort surtout le fait de révéler. Qu’est-ce que Dieu a
révélé et caché ? Les mystères de son Royaume,
l’affirmation de la seigneurie divine en Jésus et la victoire sur
satan.
Dieu
a caché tout cela à ceux qui sont trop pleins d’eux-mêmes et
prétendent déjà tout savoir. Ils sont comme aveuglés par leur
présomption et ne laissent pas de place à Dieu. Il est facile de
penser à certains contemporains de Jésus qu’il a avertis à
plusieurs reprises mais il s’agit d’un danger qui existe toujours
et qui nous concerne nous aussi. En revanche, les “petits”
sont les humbles, les simples, les pauvres, les marginalisés, ceux
qui sont sans voix, fatigués et opprimés, que Jésus a déclarés
“bienheureux”. Il est facile de penser à Marie, à Joseph, aux
pêcheurs de Galilée et aux disciples appelés le long du chemin, au
cours de sa prédication.
3. « Oui,
Père, car tel a été ton bon plaisir » (Lc 10, 21).
L’expression de Jésus doit être comprise en référence à son
exultation intérieure, où le bon plaisir indique un plan salvifique
et bienveillant de la part du Père envers les hommes. Dans le
contexte de cette bonté divine, Jésus a exulté parce que le Père
a décidé d’aimer les hommes avec le même amour qu’Il a pour le
Fils. En outre, Luc nous renvoie à l’exultation similaire de
Marie : « mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit
tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 47). Il s’agit
de la Bonne Nouvelle qui conduit au salut. Marie, en portant en son
sein Jésus, l’Évangélisateur par excellence, rencontra Elisabeth
et exulta de joie dans l’Esprit Saint, en chantant le Magnificat.
Jésus, en voyant la réussite de la mission de ses disciples et,
ensuite, leur joie, exulta dans l’Esprit Saint et s’adressa à
son Père en priant. Dans les deux cas, il s’agit d’une joie pour
le salut en acte, parce que l’amour avec lequel le Père aime le
Fils arrive jusqu’à nous et, par l’action de l’Esprit Saint,
nous enveloppe, nous fait entrer dans la vie trinitaire.
Le
Père est la source de la joie. Le Fils en est la manifestation et
l’Esprit Saint l’animateur. Immédiatement après avoir loué le
Père, comme le dit l’Évangéliste Matthieu, Jésus nous invite :
« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau,
et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à
mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez
soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau
léger » (11, 28-30). « La joie de l’Évangile remplit
le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se
laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse,
du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît
et renaît toujours » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n.1).
De
cette rencontre avec Jésus, la Vierge Marie a eu une expérience
toute particulière et elle est devenue « causa nostrae
laetitiae ». Les disciples par contre ont reçu l’appel à
demeurer avec Jésus et à être envoyés par lui pour évangéliser
(cf. Mc 3, 14) et ils sont ainsi comblés de joie. Pourquoi
n’entrons-nous pas nous aussi dans ce fleuve de joie ?
4. « Le
grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de
consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste
qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de
plaisirs superficiels, de la conscience isolée » (Exhort. ap.
Evangelii gaudium, n. 2). C’est pourquoi l’humanité a un grand
besoin de puiser au salut apporté par le Christ. Les disciples sont
ceux qui se laissent saisir toujours plus par l’amour de Jésus et
marquer au feu de la passion pour le Royaume de Dieu, afin d’être
porteurs de la joie de l’Évangile. Tous les disciples du Seigneur
sont appelés à alimenter la joie de l’Évangélisation. Les
Évêques, en tant que premiers responsables de l’annonce, ont le
devoir de favoriser l’unité de l’Église locale dans
l’engagement missionnaire, en tenant compte du fait que la joie de
communiquer Jésus Christ s’exprime autant dans la préoccupation
de l’annoncer dans les lieux les plus lointains que dans une
constante sortie en direction des périphéries de leur propre
territoire, où se trouve le plus grand nombre de personnes pauvres
dans l’attente.
Dans
de nombreuses régions, les vocations au sacerdoce et à la vie
consacrée commencent à manquer. Souvent, cela est dû à l’absence
d’une ferveur apostolique contagieuse au sein des communautés,
absence qui les rend pauvres en enthousiasme et fait qu’elles ne
sont pas attirantes. La joie de l’Évangile provient de la
rencontre avec le Christ et du partage avec les pauvres. J’encourage
donc les communautés paroissiales, les associations et les groupes à
vivre une vie fraternelle intense, fondée sur l’amour de Jésus et
attentive aux besoins des plus défavorisés. Là où il y a la joie,
la ferveur, le désir de porter le Christ aux autres, jaillissent
d’authentiques vocations. Parmi celles-ci, les vocations laïques à
la mission ne doivent pas être oubliées. Désormais, la conscience
de l’identité et de la mission des fidèles laïcs dans l’Eglise
s’est accrue, tout comme la conscience qu’ils sont appelés à
jouer un rôle toujours plus important dans la diffusion de
l’Évangile. C’est pourquoi il est important qu’ils soient
formés de manière adéquate, en vue d’une action apostolique
efficace.
5. « Dieu
aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9, 7). La Journée
missionnaire mondiale est également un moment pour raviver le désir
et le devoir moral de participer joyeusement à la mission ad gentes.
La contribution économique personnelle est le signe d’une oblation
de soi-même, d’abord au Seigneur puis à nos frères, afin que
l’offrande matérielle devienne un instrument d’évangélisation
d’une humanité qui se construit sur l’amour.
Chers
frères et sœurs, en cette Journée missionnaire mondiale, ma pensée
se tourne vers toutes les Églises locales. Ne nous laissons pas
voler la joie de l’évangélisation ! Je vous invite à vous
immerger dans la joie de l’Évangile et à alimenter un amour
capable d’illuminer votre vocation et votre mission. Je vous
exhorte à faire mémoire, comme dans un pèlerinage intérieur, du
« premier amour » avec lequel le Seigneur Jésus Christ a
réchauffé le cœur de chacun, non pas pour en concevoir un
sentiment de nostalgie mais pour persévérer dans la joie. Le
disciple du Seigneur persévère dans la joie lorsqu’il demeure
avec lui, lorsqu’il fait sa volonté, lorsqu’il partage la foi,
l’espérance et la charité évangélique.
À
Marie, modèle d’évangélisation humble et joyeuse, adressons
notre prière, afin que l’Église devienne une maison pour
beaucoup, une mère pour tous les peuples et qu’elle rende possible
la naissance d’un monde nouveau.
MISERICORDE, DONNER SON COEUR AU PAUVRE
Cité
du Vatican, 14 juin 2014
(VIS). Le Saint-Père a rencontré ce matin Place
St.Pierre la Confédération nationale des Miséricordes et les
groupes Fratres de donateurs de sang d'Italie: "Tout votre
service prend son sens et sa forme à partir de ce mot, miséricorde,
un mot latin découlant de la formule Miseris Cor Dare, donner son
cœur au pauvres. C'est ce qu'a fait Jésus en ouvrant son cœur à
la misère de l'homme..., la gratuité de son amour pour les
personnes souffrantes et les faibles. A partir des récits
évangéliques, nous pouvons saisir la proximité, la bonté, la
tendresse avec laquelle Jésus approchait les personnes souffrantes
et les consolait, leur apportait du soulagement, et souvent les
guérissait". Le Pape a ajouté que
nous sommes aussi appelés à être
proches et à partager les conditions des personnes que nous
rencontrons. "Il faut que nos paroles, nos gestes, nos attitudes
expriment la solidarité, la volonté de ne pas rester étrangers à
la douleur des autres, et cela avec une chaleur fraternelle et sans
tomber dans aucune forme de paternalisme... On
court le risque d'être des spectateurs très informés mais
désincarnés de ces réalités, ou de faire de beaux discours qui se
concluent par des solutions verbales et un désengagement par rapport
aux problèmes réels. Cependant, nous sommes tous appelés à nous
impliquer dans les tourments humains qui
chaque jour nous interpellent. Imitons Jésus qui va sur les routes
et qui n'a prévu ni les pauvres, ni les malades, ni les invalides
qu'il rencontre le long de son chemin, mais qui s'arrête au premier
qu'il rencontre, devenant une présence qui secourt, signe de la
proximité de Dieu qui est bonté, providence et amour". Avant
de conclure, le Pape a rappelé que l'activité de ces associations
s'inspire des sept œuvres de miséricorde corporelle: nourrir les
affamés, donner à boire aux assoiffés, vêtir les personnes nues,
loger les pèlerins, visiter les malades, visiter les prisonniers,
ensevelir les morts. Il les a encouragés a poursuivre leur travail
et à le modeler sur l'action du Christ "pour que toutes les
personnes qui souffrent puissent vous trouver et compter sur vous
quand ils en ont besoin".
PRECISIONS AU PROGRAMME DU PAPE DE JUILLET AOUT
Cité
du Vatican, 14 juin 2014 (VIS). Pour préciser le programme
d'activité du Pape François en juillet et août, il convient de
noter que:
Il
n'y aura pas d'audiences générales en juillet, mais les 6, 20 et 27
août. Celle du 13 est annulée du fait du voyage apostolique en
Corée (13 - 16 août).
L'angélus
dominical sera récité régulièrement, sauf celui du 17 août. A
cause aussi de l'absence du Pape, l'angélus du 15 août n'aura pas
lieu.
La
messe matinale à Ste.Marthe en présence de fidèles, également
suspendue en juillet et août, reprendra début septembre.
FONDATION POPULORUM PROGRESSIO POUR L'AMERIQUE LATINE
Cité
du Vatican, 16 juin 2014 (VIS). La fondation
Populorum Progressio pour l'Amérique latine s'est réunie à Rome du
11 au 13 juin, avec l'intention de demander au Pape de lui fournir de
nouvelles orientations à la lumière de son expérience pastorale.
Le conseil d'administration a retenu pour cette année 125 des 135
projets qui lui ont été présentés en faveur de diocèses
d'Amérique latine et des Caraïbes, pour un total de 1.800.000 US$.
La plupart de ces micro-projets tendent à la formation des jeunes,
au développement et à l'équipement: Puits d'eau potable, locaux
communautaires, prêts de matériel et de semences, etc. Vendredi
dernier, le Saint-Père a reçu ses membres pour débattre de
l'activité de la fondation, rappelant d'abord que les institutions
caritatives catholiques ne sont pas des ONG car leur anthropologie
fait que la personne n'est pas qu'une bouche à nourrir mais qu'elle
a une dimension spirituelle, une aspiration à Dieu et à
l'éternité". Puis il a abordé la question des indigènes et
de leur évangélisation par le biais d'une charité qui ne doit pas
se limiter au matériel mais s'étendre à la sphère spirituelle,
alors que l'idéologie de l'argent dieu tend à écarter certaines
catégories sociales. Le chômage des jeunes rend pauvres de
nouvelles générations qui sont pourtant l'avenir de la société,
poussant vers la dépendance, la pauvreté et la criminalité".
Le Saint-Père a alors exprimé son voeu de voir la fondation
Populorum Progressio pour l'Amérique agir avec plus de vigueur sur
ces catégories de personnes, au moyen de projets d'éducation et de
formation plus incisifs. Le fait de se réunir cette année à Rome a
permis d'utiles contacts avec d'autres organismes curiaux au cours
d'une fructueuse table ronde présidée par le Cardinal Ouellet,
Président de la fondation. Ainsi, la fondation a-t-elle déjà mis
en route une collaboration avec l'Université catholique de Murcie
(Espagne), dans le but de cours de formation d'agents pastoraux
spécialisés pour piloter les nouveaux projets de la fondation
Populorum Progressio. Elle doit maintenant agir dans les secteurs de
plus en plus large et pour ce mieux sensibiliser à leurs actions les
Eglises locales et les personnes de bonne volonté, trouver de
nouvelles ressources qui soient à la hauteur des besoins.
POSSESSION CARDINALICE
Cité
du Vatican, 16 juin 2014 (VIS). Dimanche 22 juin à 10 h 30', le
Cardinal Gérald-Cyprien Lacroix, ISPX, Evêque de Québec (Canada),
prendra possession du titre de St.Joseph à l'Aurelio.
AUDIENCES
Cité
du Vatican, 16 juin 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:
Mme.Mónica
Jiménez de la Jara, Ambassadeur du Chili, pour la présentation de
ses lettres de créance.
Mgr.Luigi
Bianco, Nonce apostolique au Honduras.
Samedi
dernier, 14 juin, il avait reçu le Cardinal Marc
Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques.
AUTRES ACTES PONTIFICAUX
Cité
du Vatican 14 juin 2014 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
Mgr.George
Panikulam, Nonce apostolique en Uruguay, jusqu'ici Nonce en Ethiopie
et à Djibouti, Délégué apostolique en Somalie.
Mgr.Gary
Gordon, Evêque de Victoria (superficie 33.197, population 729.000,
catholiques 98.400, prêtres 47, religieux 80), au Canada. Il était
jusqu'ici Evêque de Whitehorse (Canada).
Mgr.John
J.Jenik, Auxiliaire de l'Archevêque de New York (USA). L'Evêque
élu, né en 1944 à New York (USA) et ordonné prêtre en 1970,
était jusqu'ici Vicaire épiscopal pour le Bronx nord-ouest.
Licencié en théologie, il a été curé de paroisse dans le même
secteur.
L'Abbé
Peter J.Byrne, Auxiliaire de l'Archevêque de New York (USA).
L'Evêque élu, né en 1951 à New York (USA) et ordonné prêtre en
1984, était jusqu'ici Curé de la paroisse Ste.Elisabeth de
Manhattan. Licencié en théologie, histoire et sciences sociales, il
a exercé son ministère précédemment dans plusieurs paroisses du
Bronx.
L'Abbé
John J.O’Hara, Auxiliaire de l'Archevêque di New York (USA).
L'Evêque élu, né en 1946 à Jersey City (USA) et ordonné prêtre
en 1984, était jusqu'ici Directeur du Strategic Parish Planning de
ce même diocèse. Licencié en anglais, il a été curé de
paroisse.
Le
Cardinal Francisco Javier Errázuriz Ossa, son Envoyé Spécial au
III Congrès apostolique mondial de la Miséricorde (Bogotà,
Colombie, 15 - 19 août).