Cité
du Vatican, 17 novembre (VIS). Ce matin, le Saint-Père a reçu un
groupe d'évêques français achevant leur visite Ad Limina. La
France, leur a-t-il dit, "est riche d’une longue histoire
chrétienne qui ne peut être ignorée ou diminuée, et qui témoigne
avec éloquence d'une vérité qui configure encore aujourd’hui sa
vocation singulière... L’Année de la foi nous permet de grandir
en confiance dans la force et la richesse intrinsèques du message
évangélique. A combien de reprises n’avons-nous pas constaté que
ce sont les mots de la foi, ces mots simples et directs qui sont
chargés de la sève de la Parole divine, qui touchent le mieux les
cœurs et les esprits et apportent les lumières les plus
décisives?.. Dans les débats importants de société, la voix de
l’Eglise doit se faire entendre sans relâche et avec
détermination. Elle le fait dans le respect de la tradition
française en matière de distinction entre la sphère de compétences
de l'Eglise et de celles de l’Etat. Dans ce contexte, précisément,
l’harmonie qui existe entre la foi et la raison vous donne une
assurance particulière. Le message du Christ et de son Eglise n’est
pas seulement porteur d’une identité religieuse qui demanderait à
être respectée comme telle. Il porte une sagesse qui permet
d’envisager avec rectitude les réponses concrètes aux questions
pressantes, et parfois angoissantes, des temps présents. En
continuant d’exercer, comme vous le faites, la dimension
prophétique de votre ministère épiscopal, vous apportez dans ces
débats une parole indispensable de vérité, qui libère et ouvre
les cœurs à l’espérance".
"La
France peut s’honorer de compter parmi ses fils et ses filles
nombre d’intellectuels de haut niveau dont certains regardent
l’Eglise avec bienveillance et respect. Croyants ou non, ils sont
conscients des immenses défis de notre époque, où le message
chrétien est un point de repère irremplaçable". Puis il a
évoqué la vitalité des communautés religieuses, et notamment
monastiques", qui apportent "un témoignage radical sur la
manière dont l’existence chrétienne, précisément lorsqu’elle
se met entièrement à la suite du Christ, réalise pleinement la
vocation humaine à la vie bienheureuse. La société tout entière,
et non seulement l’Eglise, est grandement enrichie par ce
témoignage". Et de rappeler que "l’action liturgique de
l’Eglise fait aussi partie de sa contribution à l’œuvre
civilisatrice... Le respect des normes établies exprime l’amour et
la fidélité à la foi de l’Eglise, au trésor de grâce qu’elle
garde et transmet. La beauté des célébrations, bien plus que les
innovations et les accommodements subjectifs, fait œuvre durable et
efficace d’évangélisation".
"Grande
est aujourd’hui votre préoccupation pour la transmission de la foi
aux jeunes générations... Les défis ne manquent pas dans ce
domaine, qu’il s’agisse de la difficulté liée au passage de la
foi reçue familiale ou sociale, de celle de la foi assumée
personnellement au seuil de l’âge adulte, ou encore, de la
difficulté d’une véritable rupture dans la transmission, lorsque
se succèdent plusieurs générations désormais éloignées de la
foi vivante. Il y a également l’énorme défi à vivre dans une
société qui ne partage pas toujours les enseignements du Christ, et
qui parfois cherche à ridiculiser ou à marginaliser l’Eglise en
désirant la confiner dans l’unique sphère privée. Pour relever
ces immenses défis, l’Eglise a besoin de témoins crédibles...
Conscients de la force de l’exemple, vous saurez aussi trouver les
mots et les gestes pour encourager les fidèles à incarner cette
unité de vie. Ils doivent sentir que leur foi les engage, qu’elle
est pour eux libération et non fardeau, que la cohérence est source
de joie et de fécondité. Cela vaut aussi bien pour leur attachement
et leur fidélité à l’enseignement moral que pour le courage à
afficher leurs convictions chrétiennes, sans arrogance mais avec
respect, dans les divers milieux où ils évoluent. Ceux d’entre
eux qui sont engagés dans la vie publique ont une responsabilité
particulière. Avec les évêques, ils auront à cœur d’être
attentifs aux projets de lois civiles pouvant porter atteinte à la
protection du mariage entre l’homme et la femme, à la sauvegarde
de la vie de la conception jusqu’à la mort, et à la juste
orientation de la bioéthique en fidélité aux documents du
magistère. Il est plus que jamais nécessaire que de nombreux
chrétiens prennent le chemin de service du bien commun en
approfondissant notamment la doctrine sociale de l’Eglise".
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