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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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lundi 22 septembre 2014

Le Pape remercie la Vierge de son voyage en Albanie


Ci du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). Vers midi, le Saint-Père s'est rendu à Ste.Marie Majeure pour remercier la Vierge au terme de son voyage en Albanie. Il a prié en silence dans la chapelle de la Salus Populi Romani et a déposé un bouquet de fleurs reçu hier lors de sa visite au centre Béthanie. Après le Salve Regina, le Pape est regagné le Vatican.

Aucune violence ne peut être commise au nom de Dieu


Cité du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). Hier à 16 h, après avoir déjeuné à la nonciature avec les évêques albanais, le Pape s'est rendu à l'Université catholique Notre-Dame du Bon Conseil, instituée en 2004 et administrée par une fondation des Fils de l'Immaculée de Tirana, pour rencontrer les chefs des autres confessions et religions du pays: judaïsme, protestantisme, islman et soufisme. Le Pape s'est dit heureux de les rencontrer parce que leur présence constitue "un signe de dialogue et de collaboration pour le bien de toute la société". Il a d'abord rappelé que l'Albanie avait été le "témoin des violences et des drames que peuvent provoquer l’exclusion forcée de Dieu de la vie personnelle et communautaire: "Quand, au nom d’une idéologie, on veut expulser Dieu de la société, on finit par adorer des idoles, et bien vite aussi l’homme s’égare lui-même, sa dignité est piétinée, ses droits violés. Vous savez bien à quelles brutalités peut conduire la privation de la liberté de conscience et de la liberté religieuse, et comment à partir de ces blessures se forme une humanité radicalement appauvrie, parce que privée d’espérance et de référence à des idéaux. Les changements survenus à la fin du siècle dernier ont eu pour effet positif aussi de créer les conditions pour une réelle liberté de religion. Cela a donné à chaque communauté la possibilité de raviver des traditions qui ne s’étaient jamais éteintes, malgré les persécutions féroces, et a permis à tous d’offrir, à partir de sa propre conviction religieuse, une contribution positive à la reconstruction morale, avant la reconstruction économique du pays". Cependant, a ajouté le Pape citant Jean-Paul II, "la vraie liberté religieuse a horreur des tentations de l’intolérance et du sectarisme et promeut des attitudes de dialogue respectueux et constructif. Nous ne pouvons pas ne pas reconnaître combien l’intolérance envers celui qui a des convictions religieuses différentes des siennes propres est un ennemi particulièrement insidieux, qui malheureusement se manifeste aujourd’hui en différentes régions du monde. En tant que croyants, nous devons être particulièrement vigilants pour que la religiosité et l’éthique que nous vivons avec conviction et dont nous témoignons avec passion s’exprime toujours par des attitudes dignes du mystère que l’on entend honorer, en refusant avec résolution comme non vraies, parce que non dignes de Dieu ni de l’homme, toutes ces formes qui représentent un usage déformé de la religion. La religion authentique est source de paix et non de violence! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège! Discriminer au nom de Dieu est inhumain".

De ce point de vue, a souligné le Saint-Père, "la liberté religieuse n’est pas un droit qui puisse être garanti uniquement par le système législatif en vigueur, qui est aussi nécessaire: c’est un espace commun, une atmosphère de respect et de collaboration qui est construit avec la participation de tous, même de ceux qui n’ont aucune conviction religieuse". Le Pape a ainsi indiqué deux attitudes qui pourraient être particulièrement utiles pour promouvoir cette liberté religieuse: "La première, c’est celle de voir en tout homme et en toute femme, même en ceux qui n’appartiennent pas à sa propre tradition religieuse, non des rivaux, encore moins des ennemis, mais bien des frères et des sœurs. Celui qui est assuré de ses convictions propres n’a pas besoin de s’imposer, d’exercer des pressions sur l’autre, il sait que la vérité a sa force de rayonnement propre... Chaque tradition religieuse, à l’intérieur d’elle-même, doit réussir à rendre compte de l’existence de l’autre. La seconde "est l’engagement en faveur du bien commun. Chaque fois que l’adhésion à sa propre tradition religieuse fait germer un service plus convaincu, plus généreux, plus désintéressé pour la société tout entière, il y a un exercice authentique et un développement de la liberté religieuse. Celle-ci apparaît alors non seulement comme un espace d’autonomie légitimement revendiquée, mais comme une potentialité qui enrichit la famille humaine par son exercice progressif. Regardons autour de nous : combien sont nombreux les besoins des pauvres, combien nos sociétés doivent encore trouver des chemins vers une justice sociale plus répandue, vers un développement économique inclusif! Combien l’âme humaine a besoin de ne pas perdre de vue le sens profond des expériences de la vie et de récupérer l’espérance! Dans ces domaines d’action, les hommes et des femmes inspirés par les valeurs de leur propre tradition religieuse peuvent offrir une contribution importante, même irremplaçable. C’est là aussi un terrain particulièrement fécond pour le dialogue interreligieux".

"Je voudrais dire quelque chose quelque chose d'un fantôme, le relativisme. Face au phénomène, nous devons adopter un principe clair: On ne peut dialoguer si l'on ne part pas de son identité propre. Sans identité le dialogue ne peut exister. Ce serait un dialogue fantôme, un dialogue en l'air, sans intérêt. Chacun de nous a sa propre identité religieuse et est fidèle à celle-ci. Mais le Seigneur sait comment faire avancer l'histoire. Nous partons chacun de notre identité, en ne faisant pas semblant d'en avoir une autre, parce que cela ne sert à rien...c'est du relativisme. Ce qui nous unit est notre chemin de vie, c'est la bonne volonté de partir de son identité pour faire le bien à nos frères et sœurs... Chacun de nous offre le témoignage de son identité à l'autre et dialogue avec l'autre. Ensuite le dialogue peut aller plus avant sur des questions théologiques, mais le plus important, le plus beau, c'est de marcher ensemble sans trahir notre identité, sans la cacher, sans hypocrisie". Le Pape a conclu en encourageant les chefs religieux "à maintenir et développer la tradition de bonnes relations entre les communautés religieuses existantes en Albanie, et à vous sentir unis dans le service de votre chère patrie. Avec un trait d'humour, on pourrait dire que cela ressemble à une équipe de foot: les catholiques contre tous les autres, mais tous ensemble pour le bien de la patrie et de l'humanité! Continuez d'être le signe pour votre pays et pour les autres que les relations cordiales et la féconde collaboration entre hommes de religions différentes sont possibles".



Mise en garde contre les nouvelles formes de dictature


Cité du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). Hier après-midi à Tirana, le Pape François s'est rendu à la cathédrale pour célébrer les vêpres et s'adresser au clergé, séminaristes, religieux et mouvements de laïcs. Consacré en 2002, l'édifice qui peut accueillir 700 personnes, est orné d'une verrière représentant Jean-Paul II et Mère Teresa. Après les témoignages bouleversants d'un prêtre de 83 ans et d'une religieuse de 85 ayant subi la persécution du régime athée, le Pape a fondu en larmes. Après avoir embrassé ces deux témoins vivants, il a renoncé au discours écrit et a improvisé: "Nous avons entendu dans la lecture: Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort... Durant les deux derniers mois, je me suis préparé à cette visite en lisant l’histoire de la persécution en Albanie. Cela a été une surprise, car je ne savais pas que votre peuple avait tant souffert. Aujourd’hui, sur mon trajet depuis l’aéroport, j'ai vu tant de portraits de ces martyrs qui montrent que le peuple n'a pas oublié ceux qui ont tant souffert. Un peuple de martyrs! Et je viens d'en serrer deux dans mes bras. Je ne peux vous dire que ce qu'ils ont dit, par leur vie, par leurs paroles simples. Ils racontent ces faits douloureux avec simplicité. Comment ont-ils fait pour survivre à tant de tribulations? Ils nous disent ce que nous avons entendu dans le passage de la seconde épître aux Corinthiens: Dieu est le Père miséricordieux et le Dieu de toute consolation. C’est lui qui nous a consolés... Ils ont souffert physiquement et psychiquement, dans l'angoisse de l’incertitude d'être ou non fusillés. Ils vivaient avec cette angoisse et le Seigneur les consolait. Je pense à Pierre enchaîné pendant que l’église priait pour lui. Le Seigneur a consolé Pierre, comme il a consolé nos deux martyrs survivants". La communauté chrétienne priait pour eux. "C'est cela le mystère de l’Eglise, que le Seigneur console humblement, secrètement aussi. Il console dans l’intimité du cœur et il console avec sa force. Eux, j’en suis sûr, ceux qui sont réconfortés ne se vantent pas de ce qu’ils ont vécu... Ils nous disent que pour nous, qui avons été appelés par le Seigneur pour le suivre de près, l’unique consolation vient du Christ. Malheur à nous si nous cherchons une autre consolation! Malheur aux prêtres, aux religieux, aux sœurs, aux novices, aux personnes consacrées quand ils cherchent des consolations loin du Seigneur. Je ne veux pas vous bastonner”, ni devenir votre bourreau. Mais sachez bien que si vous cherchez de la consolation ailleurs, vous ne serez pas heureux: Tu ne pourras consoler personne, parce que ton cœur n’a pas été ouvert à la consolation du Seigneur. Et tu finiras, comme dit Elie au peuple d’Israël, en clochant des deux jambes. Soit donc béni le Père de notre Seigneur, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort". C’est ce qu’ont fait les deux témoins que nous venons d'entendre: "Humblement, sans prétention, sans se vanter, ils nous ont rendu un service, celui de nous consoler: Ils nous ont dit que, pécheurs, le Seigneur a été avec eux. Voilà le chemin. Ne vous découragez donc pas. Et excusez-moi je me sers de vous comme exemple, mais nous devons tous être des exemples les uns pour les autres. Rentrons chez nous en pensant que nous avons touché des martyrs".

Voici maintenant le texte que le Saint-Père avait préparé, et qu'il a remis à l'Archevêque de Tirana: "C’est pour moi une grande joie de vous rencontrer et je vous remercie pour votre accueil. Parmi vous, je puis mieux exprimer ma proximité à votre engagement d’évangélisation. Depuis que votre pays est sorti de la dictature, les communautés ecclésiales ont recommencé à cheminer et à s’organiser pour l’action pastorale, et elles regardent avec espérance vers l’avenir. Ma pensée reconnaissante va en particulier à ces pasteurs qui ont payé d’un prix élevé leur fidélité au Christ et leur décision de rester unis au Successeur de Pierre. Ils ont été courageux dans la difficulté et dans l’épreuve. Il y a encore parmi nous des prêtres et des religieux qui ont fait l’expérience de la prison et de la persécution, comme la sœur et le frère qui nous ont raconté leur histoire. Je vous embrasse avec émotion et je rends grâce à Dieu pour votre témoignage fidèle, qui stimule toute l’Eglise à poursuivre avec joie l’annonce de l’Evangile".

"Mettant à profit cette expérience, l’Eglise en Albanie peut grandir dans le zèle missionnaire et dans le courage apostolique. Je connais et j’apprécie l’engagement avec lequel vous vous opposez à de nouvelles formes de dictature qui risquent de rendre esclaves les personnes et les communautés. Si le régime athée cherchait à étouffer la foi, ces dictatures, plus sournoises, peuvent étouffer la charité. Je pense à l’individualisme, aux rivalités et aux confrontations exaspérées: C’est une mentalité mondaine qui peut contaminer aussi la communauté chrétienne. Il ne sert à rien de se décourager devant ces difficultés, n’ayez pas peur d’avancer sur la route du Seigneur. Il est toujours à vos côtés, il vous donne sa grâce et vous aide à vous soutenir les uns les autres, à vous accepter comme vous êtes, avec compréhension et miséricorde, à cultiver la communion fraternelle. L’évangélisation est plus efficace quand elle est mise en œuvre avec unité d’intention et avec une collaboration sincère entre les différentes réalités ecclésiales et entre les missionnaires et le clergé local. Cela comporte le courage de poursuivre dans la recherche des formes de travail commun et d’aide réciproque dans les domaines de la catéchèse, de l’éducation catholique, comme aussi de la promotion humaine et de la charité. Dans ces domaines aussi, l’apport des mouvements ecclésiaux, qui savent faire des projets et agir en communion avec les Pasteurs et entre eux est précieux. C’est ce que je vois ici: Des évêques, des prêtres, des religieux et des laïcs, toute une Eglise qui veut cheminer dans la fraternité et dans l’unité. Quand l’amour du Christ est placé au-dessus de tout, même d’exigences particulières légitimes, on devient alors capable de sortir de nous-mêmes, de nos petitesses personnelles ou de groupe, et d’aller vers Jésus qui s’approche de nous dans les frères. Ses plaies sont encore visibles aujourd’hui sur le corps de beaucoup d’hommes et de femmes qui ont faim et soif, qui sont humiliés, qui se trouvent en prison ou à l’hôpital. Et vraiment en touchant et en soignant avec tendresse ces plaies, il est possible de vivre l’Evangile jusqu’au bout et d’adorer Dieu vivant au milieu de nous".

"Nombreux sont les problèmes que vous affrontez chaque jour. Ils vous poussent à vous immerger avec passion dans une activité apostolique généreuse. Toutefois, nous savons que seuls nous ne pouvons rien faire. Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain. Cette conscience nous appelle à donner chaque jour la juste place au Seigneur, à lui consacrer du temps, à lui ouvrir notre cœur, afin qu’il agisse dans notre vie et dans notre mission. Ce que le Seigneur promet à la prière confiante et persévérante dépasse ce que nous imaginons: Au-delà de ce que nous demandons, il nous donne aussi l’Esprit. La dimension contemplative devient indispensable, au milieu des engagements les plus urgents et les plus pesants. Et plus la mission nous appelle à aller vers les périphéries existentielles, plus notre cœur sent le besoin intime d’être uni à celui du Christ, plein de miséricorde et d’amour. Sachant que les prêtres et les personnes consacrées ne sont pas encore en nombre suffisant, le Seigneur vous répète: La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux! Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Il ne faut pas oublier que cette prière part d’un regard, celui de Jésus, qui voit l’abondance de la moisson. Avons-nous, nous aussi ce regard? Savons-nous reconnaître l’abondance des fruits que la grâce de Dieu a fait croître, et du travail qu’il y a à faire dans le champ du Seigneur? C’est de ce regard de foi sur le champ de Dieu que naît la prière, l’invocation quotidienne et pressante au Seigneur pour les vocations sacerdotales et religieuses. Vous, chers séminaristes, et vous, chers postulants et novices, vous êtes le fruit de cette prière du peuple de Dieu, qui précède et accompagne toujours votre réponse personnelle. L’Eglise en Albanie a besoin de votre enthousiasme et de votre générosité. Le temps que vous consacrez à une solide formation spirituelle, théologique, communautaire et pastorale, est fécond en vue de servir de façon adéquate, demain, le peuple de Dieu. Les gens, plus que des maîtres, cherchent des témoins, des témoins humbles de la miséricorde et de la tendresse de Dieu, des prêtres et des religieux conformés au Bon Pasteur, capables de communiquer à tous la charité du Christ".


"Je rends grâce à Dieu, avec vous comme avec le peuple albanais tout entier, pour les nombreux missionnaires, hommes et femmes, dont l’action a été déterminante pour la renaissance de l’Eglise et reste encore aujourd’hui d’une grande importance. Ils ont contribué notablement à consolider le patrimoine spirituel qu’évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs albanais ont conservé, au milieu d’épreuves et de tribulations très dures. Pensons au grand travail accompli par les instituts religieux pour relancer l’éducation catholique, un travail qui mérite d’être reconnu et soutenu. Et puis, ne vous découragez pas devant les difficultés. Dans le sillage de vos pères, soyez tenaces dans le témoignage rendu au Christ, et marchez ensemble avec Dieu, vers l’espérance qui ne déçoit jamais. Que sur votre chemin, vous vous sentiez toujours accompagnés et soutenus par l’affection de l’Eglise toute entière".

Visite au Centre Béthanie: Ici la foi se fait charité concrète


Cité du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). La visite au Centre Béthanie, à une trentaine de km de Tirana, a constitué la dernière étape du voyage apostolique en Albanie. Fondée par l'italienne Antonietta Vitale en 1999, cette institution accueille de nombreux handicapés et enfants marginalisés ou pauvres qui sont pris en charge par un groupe de volontaires laïcs: Dans des lieux comme celui-ci, a dit le Pape François "nous sommes tous confirmés dans la foi, tous aidés à croire, parce que nous voyons la foi se faire charité concrète. Nous la voyons porter lumière et espérance dans des situations de grande détresse... Cette foi qui opère dans la charité déplace les montagnes de l’indifférence, de l’incrédulité et de l’apathie... A travers des gestes humbles et simples du service aux petits passe la Bonne Nouvelle que Jésus est ressuscité et vit au milieu de nous... Ce centre, en outre, témoigne qu’une cohabitation pacifique et fraternelle entre des personnes appartenant à différentes ethnies et à des confessions religieuses différentes est possible. Ici, les différences n’empêchent pas l’harmonie, la joie et la paix, elles deviennent même l’occasion d’une connaissance plus profonde et d’une compréhension réciproque... Chaque communauté religieuse s’exprime par l’amour et non par la violence, elle n’a pas honte de la bonté! A celui qui la fait grandir en lui, la bonté donne une conscience tranquille, une joie profonde même au milieu des difficultés et des incompréhensions. Jusque dans les offenses subies, la bonté n’est pas faiblesse, mais vraie force capable de renoncer à la vengeance. Le bien a du prix en lui-même et nous rapproche de Dieu, Souverain Bien... Le bien paie infiniment plus que l’argent, qui au contraire déçoit, parce que nous avons été créés pour accueillir l’amour de Dieu et le donner à notre tour, et non pour mesurer chaque chose sur la base de l’argent ou du pouvoir". Le Pape a alors cité une phrase d'un des enfants de Béthanie à propos des volontaires qui y œuvrent: "Depuis quinze ans, ils se sacrifient avec joie par amour de Jésus et par amour de nous". C’est une phrase, a dit le Saint-Père, "qui révèle combien le don de soi par amour de Jésus suscite joie et espérance, et combien le service des frères se transforme dans le fait de régner ensemble en Dieu. Ces paroles...peuvent sembler paradoxales à une grande partie de notre monde qui a de la difficulté à les comprendre et cherche fébrilement dans les richesses terrestres, dans la possession et dans le divertissement pris comme fin en soi, la clé de sa propre existence, trouvant au contraire aliénation et étourdissement. Le secret d’une existence réussie est au contraire d’aimer et de se donner par amour. Alors, on trouve la force de se sacrifier avec joie et l’engagement le plus prenant devient source d’une joie plus grande. Alors, les choix définitifs de vie ne font plus peur, mais ils apparaissent dans leur vraie lumière, comme une manière de réaliser pleinement sa liberté". Enfin, le Saint-Père a prié saint Antoine de Padoue, patron du centre, de les accompagner dans leur chemin. "Continuez avec confiance à servir dans les pauvres et dans les abandonnés le Seigneur Jésus et à le prier pour que les cœurs et les esprits de tous s’ouvrent au bien, à la charité agissante, source de joie vraie et authentique". A la sortie de la chapelle où s'était déroulé l'entretien, le Pape a dialogué avec les enfants du centre. Après les avoir salués, il a rejoint l'aéroport de la capitale albanaise pour regagner Rome, où son avion a atterri peu après 21 h 30'.

Le Pape s'adresse aux journaliste dans l'avion du retour


Ci du Vatican, 22 septembre 2014 (VIS). Dans le vol de retour sur Rome, le Saint-Père a répondu aux questions de trois journalistes albanais ayant couvert le voyage apostolique dans leur pays:

Etes-vous parti avec une idée en tête à propos des albanais, de l'Albanie. L'albanais a souffert, mais est aussi tolérant. Avez-vous trouvé quelque autre qualité...juste pour faire revenir l'aigle à son nid?: "L'albanais n'est pas seulement tolérant, c'est un frère. Il est capable de fraternité et plus encore. Cela se voit dans sa façon de vivre avec les autres, de collaborer entre musulmans, orthodoxes et catholiques. Ils collaborent, mais comme des frères. Une autre chose encore qui m'a touchée dès le début, c'est la jeunesse de ce pays...le plus jeune d'Europe. Mais on voit que l'Albanie a un développement supérieur dans la culture et aussi le gouvernement, grâce à cette fraternité".

Quelle émotion avez-vous ressentie en circulant sur le boulevard central de Tirana, sous les portraits des clercs martyrisés sous le régime communiste, dans un pays où l'athéisme d'état a été imposé jusqu'il y a 25 ans?: "Cela fait deux mois que j'étudie un peu cette période difficile de l'Albanie, pour la comprendre. J'ai étudié aussi ses origines. Vos racines culturelles sont très belles et fortes. Cette période de votre histoire a été cruelle. Son niveau de cruauté terrible. Quand j'ai vu ces photos, et pas seulement de catholiques ou d'orthodoxes aussi, de musulmans, et quand j'ai pensé à ce qu'on leur avait dit: Mais tu ne dois pas croire en Dieu. Mais moi je n'y crois! Et boum, ils l'éliminaient. C'est pourquoi je dis que les trois composantes religieuses ont donné un témoignage de Dieu et maintenant elles donnent un témoignage de fraternité".

Vous venez de visiter l'Albanie qui est à majorité musulmane. Cette visite a eu lieu à un moment délicat pour le monde, Vous avez vous-même déclaré que la troisième guerre mondiale avait commencé. Le message de votre visite s'adressait-il seulement aux albanais ou va-t-il au-delà?: "Non, il va au-delà. L'Albanie a tracé une route de paix, de coexistence et de collaboration qui va vers d'autres pays ayant des racines ethniques différentes... C'est un pays musulman dans sa majorité. Oui, mais ce n'est pas un pays musulman. C'est un pays européen... l'Albanie est un pays européen justement par sa culture, cette culture de coexistence, pour la culture historique qu'il a eu aussi".

Après l'Albanie, quels sont les prochains voyages?: "Le 25 novembre à Strasbourg, pour parler devant le Conseil de l'Europe et le Parlement européen. Ensuite, le 28, peut-être, la Turquie pour être là pour la fête du 30, la saint André, avec le Patriarche oecuménique Barthélémy.

Nous avons compris que vous avez une vision de l'Albanie un peu différente de celle des européens, qui voient pratiquement l'Europe comme l'Union européenne. Vous avez choisi pour première visite dans un pays d'Europe, un pays de la périphérie qui ne fait pas partie de l'Union européenne. Que pouvez-vous dire à ceux qui regardent seulement l'Europe des puissants?: "Mon voyage a été un message. Il se veut un signal".


Nous vous avons tous vu pleurer, je crois, pour la première fois. Cette rencontre avec le clergé a-t-elle été le moment le plus émouvant de votre voyage?: "Entendre parler un martyr de son propre martyre c'est fort! Je crois que tous ceux qui étaient là étaient émus, tous. Et ces témoins parlaient comme s'il s'agissait d'un autre, avec un naturel, une humilité. Cela m'a fait un grand bien".

Visite du Président letton


Cité du Vatican, 20 septembre 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin le Président letton M.Andris Berzins, qui s'est ensuite entretenu avec le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat, accompagné de Mgr.Dominique Mamberti, Secrétaire pour les relations avec les états: Se félicitant de la qualité de leurs relations, saluant aussi la notable contribution que l'Eglise catholique offre à la communauté nationale en matière éducative et sociale, les parties ont abordé certains aspects de la vie du pays comme du contexte international, notamment en prévision du semestre de présidence de Conseil de l'Union Européenne que la Lettonie assumera à compter de janvier prochain. Un attention particulière a été portée à l'Ukraine, dans l'espoir d'une solution politique de la crise, fondée sur le dialogue et sur le droit.


Des pasteurs proches des fidèles


Cité du Vatican, 20 septembre 2014 (VIS). Le Pape François a reçu les évêques participant au séminaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Saluant des hôtes qui "ne se sont pas laissés décourager par les difficultés et les défis du monde qui accentuent la difficulté d'être évêque", il les a félicités d'avoir placé leur confiance dans le Seigneur, à la suite des premiers disciples. Puis il leur a rappelé "l'impérieuse nécessité d'une conversion missionnaire", une mission qui, si elle "touche tout baptisé et chaque communauté, regarde les pasteurs appelés à la vivre et à en témoigner au premier chef comme guides des Eglises particulières: Je vous recommande donc d'orienter votre vie et votre ministère en fonction de la mission qui interpelle le peuple de Dieu. Au coeur de la conversion missionnaire de l'Eglise se place le service à l'humanité... Un bel exemple de ce service pastoral est offert par les martyrs coréens... Solidement attachés au Bon Pasteur, ils n'ont pas hésité à verser leur sang pour l'Evangile, dont ils étaient les fidèles diffuseurs et les témoins héroïques. L'Eglise a besoin de tels pasteurs serviteurs, qui sachent s'incliner pour laver les pieds des gens, proches des fidèles, pères et frères à la fois, remplis de miséricorde et aimant la pauvreté, qui est liberté vis à vis du Seigneur et simplicité de vie... Efforcez vous donc d'imprimer une vraie dimension missionnaire à vos existences comme à celles de vos diocèses, afin que ces communautés s'accroissent de nouveaux membres. D'où l'importance de votre mode de vie, du témoignage de votre ministère épiscopal au service du peuple de Dieu. Soyez tout particulièrement proches de vos prêtres. Ayez soin de la vie religieuse et aimez les pauvres". Evoquant enfin l'imminent Synode sur la famille, le Pape a rappelé que "les familles sont à la base de l'action évangélisatrice, tant par leur mission éducatrice propre que par leur part à la vie des paroisses. Développez par conséquent la pastorale familiale afin que, accompagnées et bien formées, les familles puissent donner le meilleur d'elles à la vie de l'Eglise et de la société".  

L'Eglise doit être un signe de la miséricorde du Seigneur


Ci du Vatican, 20 septembre 2014 (VIS). Hier soir, le Pape a reçu les participants à la rencontre internationale, intitulée Le projet pastoral d'Evangelii Gaudium, organisée par le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Dans son discours, il a évoqué l'urgence de la mission évangélisatrice, prenant d'abord pour exemple le récit de Matthieu dans lequel Jésus a pitié de la multitude le suivant, voyant des gens las et prostrés comme des brebis sans berger: "Combien de personnes, dans les nombreuses périphéries existentielles sont aujourd'hui lasses et prostrées et attendent l'Eglise, nous attendent! "Comment les atteindre?... Si le Pape n'a pas pour rôle d'offrir une analyse détaillée et complète de la réalité, il doit inviter toute l'Eglise à cueillir les signes des temps que le Seigneur nous offre sans cesse... Ces signes...doivent être relus à la lumière de l'Evangile... c'est le moment de l'engagement concret, c'est le contexte dans lequel nous sommes appelés à travailler pour faire grandir le Royaume. Combien de pauvreté et de solitude voyons-nous malheureusement aujourd'hui dans le monde? Combien de personnes vivent en grande souffrance et demandent à l'Eglise d'être un signe de la proximité, de la bonté, de la solidarité et de la miséricorde du Seigneur. Voilà une tache qui revient tout particulièrement à ceux qui ont la responsabilité de la pastorale... Ils sont appelés à reconnaître et lire ces signes des temps pour donner une réponse sage et généreuse".

"Face à toutes ces exigences pastorales, face à toutes ces demandes d'hommes et de femmes, nous courons le risque de nous effrayer et de nous replier sur nous-mêmes dans une attitude de peur et de défense. De là, naît la tentation de la suffisance et du cléricalisme, de codifier la foi en règles et instructions, comme faisaient les scribes, les pharisiens et les docteurs de la loi au temps de Jésus. Tout sera clair, bien ordonné, mais le peuple croyant et en recherche continuera d'avoir faim et soif de Dieu. J'ai parfois dit aussi que l'Eglise me semblait un hôpital de campagne: tant de personnes blessées qui nous demande d'être proches, qui nous demandent ce que l'on demandait à Jésus, de la proximité. Avec cette attitude de scribes, de docteurs de la loi et de pharisiens, nous ne donnerons jamais de témoignage de proximité". Puis le Pape a cité la parabole dans laquelle Jésus parle du propriétaire d'une vigne qui, ayant besoin d'ouvriers, sort de chez lui à différentes heures de la journée pour les chercher: "Il n'est pas sorti qu'une seule fois... Tous ceux qui sont responsables de la pastorale peuvent trouver un bel exemple dans cette parabole. Sortir à différents moments de la journée pour aller à la rencontre de ceux qui sont à la recherche du Seigneur. Rejoindre les plus faibles et les plus nécessiteux pour leur apporter le soutien de se sentir utiles dans la vigne du Seigneur, ne serait-ce que pour une heure seulement... Ne suivons pas, s'il vous plaît, la voix des sirènes qui appellent à faire de la pastorale une série convulsive d'initiatives, sans réussir à trouver l'essentiel de l'engagement d'évangélisation. Il semble parfois que nous soyons plus préoccupés de multiplier les activités plutôt que d'être attentifs aux personnes et à leur rencontre avec Dieu. Une pastorale qui n'a pas cette attention devient peu à peu stérile". Le Pape François a alors conseillé aux participants patience et persévérance: "Le Verbe de Dieu est entré en patience au moment de l'Incarnation, et ainsi jusqu'à la mort sur la Croix. Patience et persévérance. Nous n'avons pas de baguette magique pour tout, mais nous avons la confiance du Seigneur qui nous accompagne et ne nous abandonne jamais...Faisons le bien, mais sans attendre de récompense. Semons et rendons témoignage. Le témoignage est le début d'une évangélisation qui touche le cœur et le transforme. Les mots sans le témoignage ne servent à rien! Le témoignage c'est ce qui porte et rend valide la parole. Merci de votre engagement! Je vous bénis et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi, parce que je dois beaucoup parler et donner moi aussi un peu de témoignage chrétien", a conclu le Saint-Père.



Réforme du procès matrimonial canonique


Ci du Vatican, 20 septembre 2014 (VIS). Le Saint-Père a décidé le 27 août dernier l'institution d'une Commission spéciale d'étude pour la réforme du procès matrimonial canonique, qui entrera en fonction au plus tôt. Son but est de préparer une proposition de réforme du procès en la matière, destinée à simplifier la procédure tout en sauvegardant le principe d'indissolubilité.

Présidée par Mgr.Pio Vito Pinto, Doyen du Tribunal de la Rote Romaine, les Membres de cette commission sont le Cardinal Francesco Coccopalmerio, Président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, Mgr.Luis Francisco Ladaria Ferrer, SJ, Secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr.Dimitrios Salachas, Exarque apostolique pour les catholiques de rite byzantin, Mgr.Maurice Monier, Mgr.Leo Xavier Michael Arokiaraj et Mgr.Alejandro W.Bunge, Prélats auditeurs de la Rote, le P.Konstanc Miroslav Adam, OP, Recteur de l'Angelicum, le P.Jorge Horta Espinoza, OFM, Doyen de la Faculté de droit canonique de l'Antonianum, et M.Paolo Moneta, canoniste.


Envoyé spécial à Cologne


Cité du Vatican, 20 septembre 2014 (VIS). Aujourd'hui a été publiée la lettre latine du 6 août par laquelle le Saint-Père a nommé le Cardinal Angelo Scola, Archevêque de Milan (Italie), son Envoyé spécial au 850 anniversaire de la translation de Milan à Cologne des reliques des Rois Mages (Cologne, Allemagne, 28 septembre). Il sera accompagné par Mgr.Klaus Krämer, Président de Missio-Aachen et de l'Oeuvre missionnaire de la Ste.Enfance, et par l'Abbé Hubertus Bötticher, Doyen d'Arnsberg.

Audiences


Cité du Vatican, 20 septembre 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu aujourd'hui:

Le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques.

M.Thorbjorn Jagland, Secrétaire général du Conseil de l'Europe.

La Présidente argentine, Mme.Cristina Fernández de Kirchner.

Le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes et Président de la Conférence épiscopale italienne.

Le Cardinal Lluís Martínez Sistach, Archevêque de Barcelone (Espagne).

Mgr.Alcides Jorge Pedro Casaretto, Evêque émérite de San Isidro (Argentine).


Autres actes pontificaux


Cité du Vatican 20 septembre 2014 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Mgr.Blase J.Cupich, Archevêque métropolitain de Chicago (superficie 3.654, population 6.251.000, catholiques 2.438.000, prêtres 1.559, diacres 660, religieux 2.787), aux Etats-Unis d'Amérique. Jusqu'ici Evêque de Spokane (USA), il succède au Cardinal Francis E.George, OMI, dont la renonciation a été acceptée pour limite d'âge.

Dom Riccardo Luca Guariglia, OSB, Abbé ordinaire de l'abbaye territoriale de Montevergine (superficie 3, population 232, catholiques 232, prêtres 12, religieux 27), en Italie. Il était jusqu'ici Prieur et Maître des novices de ce même monastère.

Le Cardinal Oswald Gracias, Archevêque de Bombay (Inde), son Envoyé spécial au 500 anniversaire de l'évangélisation du Myanmar (Yangoun 21 - 23 novembre).


Mgr.Paolo Rudelli (Italie), Envoyé spécial et Observateur permanent près le Conseil de l'Europe.
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