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mercredi 23 septembre 2015

Dernière messe en terre cubaine au sanctuaire del Cobre


Cité du Vatican, 23 septembre (VIS). L'avant-dernier rendez-vous du Saint-Père à Cuba, a été la célébration hier d'une messe au sanctuaire mariale del Cobre. A l'homélie, centrée sur la lecture évangélique, il a évoqué "la présence de Dieu dans notre vie, une présence qui...nous pousse à nous mettre en mouvement. Quand Dieu nous visite, il nous fait toujours sortir de chez nous. Visités pour visiter, rencontrés pour rencontrer, aimés pour aimer". Et d'évoquer la Visitation: "Là, nous voyons Marie, la première disciple, une jeune fille...visitée par le Seigneur qui lui annonça qu’elle serait la mère du Sauveur. Loin de s’enorgueillir et de penser qu'on" viendrait la servir, "elle sort de chez elle et va servir. Elle va aider sa cousine Elisabeth. La joie qui jaillit de savoir que Dieu est avec nous, avec notre peuple, réveille le cœur, nous met en mouvement, nous fait aller dehors, nous conduit à partager la joie reçue comme service, comme don dans toutes ces situations embarrassantes que nos voisins ou parents peuvent être en train de vivre. L’Evangile nous dit que Marie est partie avec empressement, d’un pas lent mais constant, des pas qui savent où ils vont, des pas qui ne courent pas pour arriver rapidement, ou bien vont trop lentement comme pour ne jamais arriver. Ni agitée ni endormie, Marie va avec empressement, afin d’accompagner sa cousine enceinte dans sa vieillesse. Marie, la première disciple, visitée, est sortie pour visiter. Et depuis ce premier jour, cela a toujours été sa caractéristique particulière. Elle a été la femme qui a visité tant d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées, de jeunes. Elle a su visiter et accompagner la gestation dramatique de beaucoup de nos peuples. Elle a protégé la lutte de tous les peuples qui ont souffert pour défendre les droits de leurs fils. Et aujourd’hui encore, elle continue de nous apporter la Parole de Vie qu'est son Fils notre Seigneur".


"Ce pays a été aussi visité par sa maternelle présence. La patrie cubaine est née et a grandi dans la chaleur de la dévotion à la Vierge de la Charité. Elle a donné une forme propre et spéciale à l’âme cubaine, écrivaient les évêques de ce pays, en suscitant les meilleurs idéaux d’amour de Dieu, de la famille et de la Patrie dans le cœur des cubains. Vos compatriotes l’ont également exprimé, il y a cent ans, lorsqu’ils demandaient à Benoît XV de déclarer la Vierge de la Charité Patronne de Cuba... Dans ce sanctuaire, qui garde la mémoire du saint peuple fidèle de Dieu en marche à Cuba, Marie est vénérée comme Mère de la Charité. D’ici, elle protège nos racines, notre identité pour que nous ne nous perdions pas sur les chemins du désespoir. L’âme du peuple cubain, comme nous venons d’entendre, a été forgée dans les douleurs et les privations qui n’ont pas réussi à éteindre la foi, cette foi qui s’est maintenue vivante grâce à tant de grand-mères qui ont continué à rendre possible, au quotidien dans leur foyer, la présence vivante de Dieu, la présence du Père qui libère, fortifie, guérit, donne du courage, et qui est un refuge sûr comme signe de nouvelle résurrection. Des grand-mères, des mères, et tant d’autres qui, avec tendresse et affection, ont été des signes de visitation, de courage, de foi pour leurs petits-fils, dans leurs familles. Elles ont maintenu ouverte une fente petite comme un grain de sénevé à travers laquelle l’Esprit continuait d’accompagner les palpitations de la vie de ce peuple. Et chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection. Génération après génération, jour après jour, nous sommes invités à renouveler notre foi. Nous sommes invités à vivre la révolution de la tendresse, comme Marie, Mère de la Charité. Nous sommes invités à sortir de nous mêmes, à avoir les yeux ouverts sur les autres. Notre révolution passe par la tendresse, par la joie qui se fait toujours proximité, qui se fait toujours compassion et nous conduit à nous impliquer, pour servir, dans la vie des autres. Notre foi nous fait sortir de chez nous pour aller à la rencontre des autres afin de partager joies et allégresses, espérances et frustrations. Notre foi nous fait sortir de la maison pour visiter le malade, le détenu, celui qui pleure et celui qui sait aussi rire avec celui qui rit, se réjouir des joies des voisins. Comme Marie, nous voulons être une Eglise qui sert, qui sort de chez elle, qui sort de ses temples, de ses sacristies, pour accompagner la vie, soutenir l’espérance, être signe d’unité. Comme Marie, Mère de la Charité, nous voulons être une Eglise qui sorte de la maison pour établir des ponts, abattre les murs, semer la réconciliation. Comme Marie, nous voulons être une Eglise qui sache accompagner toutes les situations embarrassantes de nos semblables, engagés dans la vie, la culture, la société, pas en nous retirant mais en cheminant avec nos frères. Voilà notre cuivre le plus précieux, voilà notre plus grande richesse et le meilleur héritage que nous puissions laisser: Comme Marie, apprendre à sortir de chez nous pour prendre les sentiers de la visitation. Et apprendre à prier avec Marie parce que sa prière se souvient, est reconnaissante. C’est le cantique du peuple de Dieu qui chemine dans l’histoire. C’est la mémoire vivante que Dieu est au milieu de nous. C’est la mémoire perpétuelle du fait que Dieu a regardé l’humilité de son peuple, qu’il est venu en aide à son serviteur comme il l’avait promis à nos pères et à leur descendance".

Rencontre avec les familles à Santiago de Cuba


Cité du Vatican, 23 septembre (VIS). Le Saint-Père a quitté le sanctuaire del Cobre pour regagner Santiago où, dans laquelle il a rencontré une délégation de familles cubaines. Voici les passages majeurs de son discours: "Nous sommes en famille et grâce à vous les familles cubaines, je me sens chaque jour en famille... Cette rencontre avec vous est comme la cerise sur le gâteau de mon séjour". Après avoir remercié un couple ayant "eu le courage de partager avec nous leurs aspirations et leurs efforts pour faire de leur foyer une Eglise domestique", le Pape est revenu sur les noces de Cana, une épisode de la vie de Jésus qui correspond à la fête d’une famille: "Le mariage est un des moments majeurs dans la vie de beaucoup de personnes... Jésus commence donc sa vie publique à la faveur d’un mariage. Il s’insère dans cette histoire de semences et de récoltes, de rêves et de recherches, d’efforts et d’engagements, de travaux ardus qui ont labouré la terre pour que celle-ci donne son fruit. Jésus commence sa vie dans une famille, dans un foyer. Et il est au cœur de nos foyers où constamment il continue de s’insérer, d’être partie prenante... Pour lui, manger avec des gens divers et visiter des maisons a été un mode privilégié pour faire connaître le projet de Dieu... Il n’était pas sélectif, et peu lui importe si ses hôtes sont publicains ou pécheurs, comme Zachée. Non seulement il agissait ainsi, mais en envoyant ses disciples annoncer la bonne nouvelle du Royaume, il leur disait de rester dans la maison qui les accueillait, de manger et boire tout ce qu’on leur servait. Mariages, visite dans des familles, dîners, ces moments avaient certainement quelque chose de spécial dans la vie des personnes pour que Jésus les choisisse... Beaucoup de familles n'ont que le dîner pour se retrouver..., le soir, après le travail, et lorsque les enfants ont terminé leurs devoirs. C’était un moment spécial de la vie familiale". A la maison "nous sommes ce que nous sommes et, d’une manière ou d’une autre, nous sommes invités à chercher le meilleur pour les autres. C’est pourquoi la communauté chrétienne définit la famille une Eglise domestique. Dans la chaleur du foyer, la foi imprègne chaque coin, illumine chaque espace, construit la communauté. Car en ces moments, c’est comme si les personnes apprenaient à découvrir l’amour concret et agissant de Dieu. Dans beaucoup de cultures, aujourd’hui, ces espaces disparaissent progressivement... Or sans famille, sans la chaleur du foyer, la vie devient vide. Les réseaux, qui nous soutiennent dans l’adversité, nous alimentent dans la vie quotidienne et motivent la lutte pour la prospérité, commencent à manquer. La famille nous sauve de...la fragmentation comme de la massification. Dans les deux cas, les personnes deviennent des individus isolés, faciles à manipuler et à gouverner. Des sociétés divisées, cassées, séparées ou très affectées par le phénomène de masse sont une conséquence de la rupture des liens familiaux, lorsque se perdent les relations qui nous constituent comme personnes, qui nous enseignent à être des personnes. La famille est école d’humanité, qui enseigne à avoir à cœur les besoins des autres, à être attentif à la vie des autres. Malgré tant de difficultés...les familles ne sont pas un problème, elles sont d’abord une chance, une opportunité que nous devons préserver, protéger, accompagner".


"L’on discute beaucoup sur l’avenir, sur le monde que nous voulons léguer aux nouvelles générations et sur la société que nous voulons pour nos enfants... Laissons un monde avec des familles. Certes, il n’existe pas de famille parfaite, il n’existe pas d’époux parfaits, de parents parfaits ni d’enfants parfaits, mais cela n’empêche pas que c'est la réponse pour demain. Dieu nous incite à l’amour et l’amour engage toujours la personne qui aime. Par conséquent, prenons soin de nos familles, véritables écoles de demain. Prenons soin de nos familles, véritables espaces de liberté. Prenons soin de nos familles, véritables centres d’humanité. Je ne saurais terminer sans faire mention de l’Eucharistie. Vous avez dû vous rendre compte que Jésus veut utiliser comme lieu de son mémorial, un repas. Il choisit comme espace de sa présence parmi nous un moment concret de la vie familiale. Un moment vécu et que tous peuvent comprendre, le dîner. L’Eucharistie est le repas de la famille de Jésus, qui par toute la terre se réunit pour écouter sa Parole et se nourrir de son Corps. Jésus est le Pain de Vie de nos familles... Dans quelques jours, je participerai avec les familles du monde entier à la Rencontre Mondiale des Familles et, dans moins d’un mois, au Synode des Evêques, qui a comme thème la Famille. Je vous invite à prier spécialement à ces deux intentions, pour que nous sachions tous nous aider à prendre soin de la famille, pour que nous sachions continuer à découvrir l’Emmanuel, le Dieu qui vit au milieu de son Peuple en faisant des familles son foyer". Remerciant les cubains de leur accueil chaleureux, le Saint-Père a enfin insisté sur la place et l'importance des grands parents au sein des familles.

Le Pape répond aux journalistes qui l'accompagnent


Cité du Vatican, 23 septembre (VIS). Durant le vol entre Santiago de Cuba et Washington, le Saint-Père a comme de coutume conversé avec les journalistes qui l'accompagnent. Voici les réponses à certaines d'entre-elles:

Quel sera votre position devant le Congrès à propos du blocus?

"Cette question fait partie de la négociation et les deux chefs d'Etat en ont parlé. Je suis l'amélioration des bonnes relations entre les deux pays en espérant que la négociation parvienne à un accord satisfaisant pour les deux parties. Mes prédécesseurs se sont plusieurs fois exprimés sur la question embargo, et pas uniquement dans le cas cubain. Je m'en remets à la doctrine sociale de l'Eglise, qui est précise et juste. Devant le Congrès des Etats-Unis j'en référerai au principe du respect qui doit s'appliquer à tous les accords bilatéraux ou multilatéraux, et pas spécifiquement à cette matière. Le respect est un élément de progrès dans la coexistence des peuples. Je suis presque certain que je n'évoquerai pas la question du blocus".

-Une cinquantaine de dissidents, qui demandaient à vous rencontrer, auraient été arrêtés devant la nonciature. Deviez-vous les rencontrer ?

"Ne ne suis pas au courant de ceci... Certes, j'aimerais pouvoir rencontrer tout le monde, car chaque personne est enfant de Dieu et chaque contact est enrichissant. Concrètement, je puis dire qu'aucune rencontre n'était prévue avec des dissidents...ou d'autres groupes privés. La nonciature avait répondu à des appels téléphoniques en disant que si quelques personnes voulaient me saluer en privé, elles pouvaient se rendre à la cathédrale lors de la rencontre avec le clergé. Mais aucun de ceux que j'y ai salué ne s'est présenté comme dissident".

-A propos de votre rencontre avec Fidel Castro, auriez-vous senti qu'il se repentait d'avoir fait souffrir l'Eglise de Cuba?

"Ce sentiment est intime et il relève de la conscience. Avec Fidel Castro nous avons parlé de jésuites que nous avons connus. Je lui ai offert le livre d'un jésuite de ses amis...et nous avons également parlé de l'encyclique car il s'intéresse beaucoup à l'écologie. Ce n'est pas un sujet du passé, et la situation de la planète le préoccupe".

-Certains parlent de vous comme d'un pape communiste parce que vous dénoncez les injustices causées par le système économique. Aux Etats-Unis certains se demandent si vous êtes catholique!

"Je ne dis rien qui ne soit dans la doctrine sociale de l'Eglise. Une fois précédente, un de vos collègues m'a demandé à propos de mon discours aux mouvements populaires si l'Eglise me suivait. Je lui ai répondu que c'est moi qui suit l'Eglise... On peut me suspecter parfois d'être un peu de gauche, mais c'est erroné parce que ma doctrine est de critiquer les effets de l'impérialisme économique. La Laudato Si' appartient à la doctrine sociale de l'Eglise. Si vous voulez que je vous récite le Credo, je suis prêt à le faire!".

-Lors de votre voyage en Amérique latine vous avez durement critiqué le libéralisme capitaliste. Et à Cuba le système communiste!

"La encore, je m'en suis tenu à la doctrine sociale de l'Eglise. Ce qu'il fait corriger, il faut le dire haut et clair. Sur la capitalisme sauvage, tout était dit précisément dans la Evangelii Gaudium... A Cuba je suis venu dialoguer avec les catholiques, les chrétiens et avec tant d'autres personnes de bonne volonté... J'ai développé un discours d'espérance pour encourager le dialogue et gommer ce qui nous divise. Ce langage pastoral complète le caractère technique de l'encyclique".

-L'Eglise va-t-elle jouer un rôle dans l'ouverture de Cuba aux libertés, après celui joué par le Saint-Siège dans le rétablissement des relations entre La Havane et Washington?

"L'Eglise cubaine a réalisé une liste des détenus à libérer...et 3.500 ont été libérés, tandis que d'autres cas sont restés à l'étude et la Conférence épiscopale continue de travailler sur le dossier... Certains affirment qu'il faudrait abolir la perpétuité, que j'ai définie comme une condamnation à mort voilée. Je l'ai dit dans un discours adressé à des juristes... Faudrait-il accorder une amnistie chaque année ou chaque deux? A cette perspective, l'Eglise réfléchit... Je ne sait pas sir les 3.500 prisonniers dont on parle relèvent de la liste élaborée par l'Eglise, ni pour combien de personnes elle a fait une démarche formelle".

-Trois visites papales en moins de vingt ans signifient-elles que Cuba serait particulièrement malade?


"Non... Jean-Paul a effectué une visite historique, comme il a visité d'autres pays qui avaient été très durs avec l'Eglise... Benoît XVI a suivi cette voie...et moi je suis allé à Cuba par un certain concours de circonstance. Je serais allé aux Etats-Unis à l'occasion d'un voyage envisagé au Mexique, à Mexico pour aller vénérer la Guadalupe et à Ciudad Juárez, sur la frontière américaine.... Lorsque le 17 décembre dernier il a été question dans la presse des tractations menées depuis près d'un ans entre Cuba et les Etats-Unis, j'ai pensé qu'il serait bon de proposer d'aller aux Etats-Unis comme prévu en passant par Cuba".  

Arrivée aux Etats-Unis


Cité du Vatican, 23 septembre (VIS). L'avion papal a atterri hier à 15 h 50' (21 h 50' heure de Rome) sur la base militaire d'Andrews à Washington. Ainsi a débuté la seconde partie du voyage du Pape François, accueilli par le Président Obama, le Vice Président Biden (catholique) et leurs familles, les autorités civiles et ecclésiastiques locales. Après un premier bref entretien en privé dans les salons de l'aérodrome, le Pape et son entourage ont gagné par la route le centre ville et la nonciature apostolique. Ce matin à partir de 9 h 15' (15 h 15' heure de Rome), se déroulera à la Maison Blanche la cérémonie officielle de bienvenue, au cours de laquelle le Saint-Père prononcera son premier discours. Après un nouvel entretien avec le Président des Etats-Unis, il se rendra en la cathédrale de Washington pour rencontrer l'épiscopat. Plus tard, il célébrera la messe de canonisation de Junipero Serra et conclura cette première journée américaine par une visite au séminaire Jean-Paul II.

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 23 septembre (VIS). Le Saint-Père a accepté pour limite d'âge la renonciation de Mgr.Alessio Saccardo, SJ, à la charge pastorale du diocèse de Ponta de Pedras (Brésil). Lui succède son Coadjuteur, Mgr. Teodoro Mendes Tavares, CSSP.


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