Home - VIS Vatican - Réception du VIS - Contactez-nous - Calendrier VIS

Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

dernières 5 nouvelles

VISnews  Twitter Go to YouTube

dimanche 29 novembre 2015

A la jeunesse ougandaise


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Hier après-midi à Kampala, le Saint-Père s'est adressé à des délégations diocésaines de la jeunesse ougandaise rassemblée sur l'ancien aérodrome de Kololo, reliées par écran aux jeunes ayant pris part à la messe célébrée au sanctuaire de Namugongo. Déclarant le discours préparé comme lu, il a improvisé en espagnol:

"En écoutant le témoignage de Winnie et Emmanuel, je me suis demandé si une expérience négative pouvait servir à quelque chose? Tous deux ont souffert d'expériences négatives. Winnie pensait qu’il n’y avait pas d’avenir pour elle, et qu'il est toujours possible d’ouvrir un horizon, de l’ouvrir avec la force de Jésus. Et tous ensemble nous pouvons imaginer la souffrance d’Emmanuel, quand il voyait que ses compagnons étaient torturés et assassinés. Il a été courageux et s’est confié à Jésus. Et il s’est échappé... Alors vous tous, êtes-vous prêts à transformer toutes les choses négatives en choses positives? Etes-vous prêts à transformer la haine en amour..., la guerre en paix?.. Ayez conscience que vous êtes un peuple de martyrs. Dans vos veines coule le sang des martyrs!.. L’un de vous pourrait me demander s'il y a une baguette magique? Si tu veux que Jésus change ta vie, demande lui de l’aide. Cela s’appelle prier... Est-ce que vous priez?... La prière est l’arme la plus forte que possède un jeune. Jésus nous aime... Il aime tout le monde et il veut tous nous aider... Alors laissez entrer Jésus dans vos vies. Quand Jésus entre dans nos vies, il nous aide à lutter, à lutter contre tous les problèmes...à lutter avec la prière... Nous sommes tous dans l’Eglise, nous lui appartenons. Elle est une mère qui a pour mère Marie... Je vous remercie de vous engager à changer le négatif en positif, à vouloir combattre le mal, avec Jésus à vos côtés. Et surtout, je vous remercie de vouloir ne jamais cesser de prier".


Voici maintenant le texte préparé pour l'occasion: "L’espérance chrétienne n’est pas simplement de l’optimisme. C’est beaucoup plus car elle enfonce ses racines dans la vie nouvelle que nous avons reçue en Jésus-Christ. Paul dit que l’espérance ne nous déçoit pas, parce que dans le baptême l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit. L’espérance nous rend capables de compter sur les promesses du Christ, sur la force de son pardon, de son amitié, de son amour, qui ouvre les portes à une vie nouvelle. Vraiment quand vous vous heurtez à un problème, à un échec, quand vous avez un temps d’arrêt, ancrez votre cœur dans cet amour parce qu’il a le pouvoir de changer la mort en vie et de repousser tout mal... Je voudrais vous inviter, avant tout, à prier pour que ce don grandisse en vous et que vous puissiez recevoir la grâce de devenir des messagers d’espérance. Il y a beaucoup de personnes autour de nous qui éprouvent une profonde inquiétude et même du désespoir. Jésus dissipe ces nuages, si nous le lui permettons. J’aimerais aussi partager avec vous quelques pensées au sujet de certains obstacles que vous pourriez rencontrer sur la route de l’espérance. Vous tous, vous désirez un avenir meilleur, un travail, la santé et le bien-être, et c’est une bonne chose. Pour le bien du peuple et de l’Eglise, vous désirez partager avec les autres vos dons, les aspirations et l’enthousiasme, et c’est une chose très bonne. Mais parfois, quand vous voyez la pauvreté, quand vous rencontrez l’absence d’opportunité, quand vous faites l’expérience des échecs de la vie, un sentiment de désespoir peut surgir et grandir. Vous pouvez être tentés de perdre l’espérance... Nous tous, Pape compris, devrions ressembler à "l'enfant qui tend la main pour qu'on l'aide, C’est en effet "seulement lorsque nous sommes petits et humbles que nous n’avons pas peur d’appeler à l’aide le Père... Nous avons besoin d’apprendre à replacer notre espérance en Dieu, conscients qu’il est toujours là présent, pour nous. Il nous infuse confiance et courage. Mais ce serait une erreur de ne pas partager cette belle expérience avec les autres. Nous nous tromperions si nous ne devenions pas des messagers d’espérance pour les autres". Les jeunes souhaitent grandir dans l’amitié du Christ, et "c’est la peur d’échouer dans l’engagement pris à aimer, surtout dans ce grand et sublime idéal qu’est le mariage chrétien. On peut avoir peur de ne pas réussir à être une bonne épouse et une bonne mère, un bon époux et un bon père". Si on continue à reculer devant le premier obstacle, on ne fait que refléter nos propres faiblesses et nos peurs. Alors, ne cédez pas face à elles! "Parfois ces peurs proviennent du Diable, qui ne veut pas que vous soyez heureux... Appelez Dieu à l’aide, ouvrez-lui votre cœur et il vous soulèvera, il vous prendra entre ses bras, et il vous montrera comment aimer. Je demande en particulier aux jeunes couples de cultiver la confiance que Dieu veut bénir votre amour et vos vies par sa grâce, dans le sacrement du Mariage. Au cœur du mariage chrétien, il y a le don de l’amour de Dieu, non l’organisation de fêtes somptueuses qui obscurcissent souvent la profonde signification spirituelle d’une joyeuse célébration avec les proches et les amis". Enfin, nous ne devons pas craindre d’être différents, "d’aller à contre-courant dans une société qui nous pousse constamment à embrasser des modèles de satisfaction et de consommation étrangers aux valeurs profondes de la culture africaine. Que diraient les Martyrs de l’Ouganda au sujet de la mauvaise utilisation des moyens modernes de communication, où les jeunes sont exposés à des images et à des visions déformées de la sexualité, qui dégradent la dignité humaine, conduisant à la tristesse et au vide intérieur? Quelles seraient les réactions des Martyrs ougandais devant la croissance de l’avidité et de la corruption dans la société? Certainement, ils vous demanderaient d’être des modèles de vie chrétienne, confiants que l’amour du Christ, la fidélité à l’Evangile et la sage utilisation des dons que Dieu vous a donnés ne puissent qu’enrichir, purifier et élever la vie de ce pays. Ils continuent à vous montrer la route. N’ayez pas peur de faire en sorte que la lumière de la foi resplendisse dans vos familles, dans les écoles et dans les lieux de travail. N’ayez pas peur d’entrer humblement en dialogue avec les autres, qui peuvent voir les choses de façons différentes". A vous voir je suis rempli d’espérance, pour vous, pour votre pays et pour l’Eglise. "Je vous demande de prier pour que l’espérance que vous avez reçue de l’Esprit Saint continue d’inspirer vos efforts pour grandir en sagesse, en générosité et en bonté. N’oubliez pas d’être des messagers de cette espérance! Et n’oubliez pas que Dieu vous aidera à surmonter chaque obstacle...que vous rencontrerez au long de la vie. Mettez votre espérance dans le Christ qui vous rendra capables de trouver le véritable bonheur. Et s’il vous est difficile de prier et d’espérer, n’ayez pas peur de vous tourner vers Marie, parce qu’elle est notre Mère, la Mère de l’espérance. Enfin, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Que Dieu vous bénisse!".

Ouvrir les paroisses aux pauvres


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Après sa rencontre avec la jeunesse, le Saint-Père s'est rendu à la Maison de la Charité de Nalukolongo fondée en 1978 par le Cardinal Nsubuga, qui y est enterré. Gérée par les Sœurs du Bon Samaritain, l'institution accueille une centaine de personnes pauvres de tout âge et religion, auxquels il s'est adressé en rappelant d'abord que Nalukolongo a toujours été lié à l’engagement social et caritatif de l’Eglise: "Ici, dans les premiers temps, des enfants ont été rachetés de l’esclavage et des femmes ont reçu une éducation religieuse... Jésus est présent ici car il a promis de demeurer au milieu des pauvres et des malades, des prisonniers et des déshérites, de toutes les personnes qui souffrent... Depuis cette maison de la charité je voudrais adresser un appel à toutes les paroisses et communautés présentes en Ouganda comme dans le reste de l’Afrique, un appel à ne pas oublier les pauvres. L’Evangile nous impose de sortir vers les périphéries de la société et de trouver le Christ dans celui qui souffre et dans celui qui se trouve dans le besoin. Le Seigneur nous dit sans équivoque qu’il nous jugera sur cela. Il est triste que nos sociétés permettent que le personnes âgées soient rejetées ou oubliées. Il est déplorable que les jeunes soient exploités par l’esclavage actuel du trafic d’êtres humains. Si nous regardons attentivement le monde qui nous entoure il semble qu’en de nombreux endroits l’égoïsme et l’indifférence se répandent. Combien de nos frères et sœurs sont victimes de la culture actuelle de l’use et jette, que génère le mépris surtout vis-à-vis des enfants non encore nés, des jeunes et des personnes âgées. Comme chrétiens, nous ne pouvons pas rester à regarder. Quelque chose doit changer. Nos familles doivent devenir des signes encore plus évidents de l’amour patient et miséricordieux de Dieu, non seulement pour nos enfants et nos personnes âgées, mais aussi pour tous ceux qui se trouvent dans le besoin. Nos paroisses ne doivent pas fermer les portes et les oreilles au cri des pauvres. Il s’agit de la voie maîtresse du disciple chrétien. C’est de cette manière que nous rendons témoignage au Seigneur, qui est venu non pour être servi mais pour servir. Nous montrons ainsi que les personnes comptent plus que les choses et que ce que nous sommes est plus important que ce que nous possédons. En effet, précisément en ceux que nous servons, le Christ se révèle lui-même chaque jour et prépare l’accueil que nous espérons recevoir un jour dans son Royaume éternel. Chers amis, à travers des gestes simples, à travers des actes simples et dévoués qui honorent le Christ dans les plus petits de ses frères et sœurs, nous faisons entrer la force de son amour dans le monde et nous le changeons réellement. Encore une fois je vous remercie pour votre générosité et pour votre charité. Je me souviendrai de vous dans mes prières et je vous demande, s’il vous plaît de prier pour moi. Je vous confie tous à la tendre protection de Marie".

Le Pape s'adresse au clergé ougandais


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Le Saint-Père a conclu sa journée d'hier par une réunion avec les évêques d'Ouganda, suivie d'une rencontre avec les prêtres, les religieux et les séminaristes en la cathédrale de Kampala. Confiant à l'évêque en charge de la vie consacrée le discours préparé, il s'est adressé spontanément en espagnol à l'assemblée, s'excusant de ne pas parler en anglais:

Moïse recommandait à son peuple de ne pas oublier tout ce que Dieu a fait pour lui. La première chose que je veux dire est que vous avez, vous demandez la grâce de mémoire... Le sang des catholiques de l'Ouganda est mêlé au sang des martyrs. Il ne faut pas l'oublier. L'oubli est le plus dangereux des ennemis de la mémoire... L'Eglise ougandaise ne devra jamais oublier ses martyrs. Martyr signifie témoin. L'Eglise se doit d'être fidèle à cette mémoire, doit continuer à être un témoin de l'Evangile... Pour être des témoins, la fidélité est nécessaire. La fidélité à la mémoire, à la vocation, au zèle apostolique. Restez sur la voie de la sainteté. Fidèles à vos prédécesseurs, soyez missionnaires. En Ouganda des diocèses disposent de nombreux prêtres d'autres de peu. Fidélité signifie aussi de mettre à disposition d'un évêque des missionnaires provenant d'autres diocèses. Ce n'est pas facile. Mais fidélité signifie aussi persévérer dans la vocation. Et je tiens à remercier d'une façon particulière pour leur exemple de fidélité" tous ceux qui se mettent au service "aux pauvres, aux malades, aux nécessiteux. Le Christ est parmi eux. L'Ouganda, qui a été baignée du sang des martyrs," doit continuer à répondre à de nouveaux défis et à de nouvelles missions, "pour ne pas perdre la grande richesse d'être la Perle de l'Afrique et finir en musée... Donc, l'Ouganda doit continuer d'être missionnaire. Mémoire signifie fidélité, et la fidélité n'est possible que par la prière. Si un religieux, une religieuse, un prêtre cesse de prier ou ne prie pas assez sous prétexte d'avoir beaucoup de travail, il commence à perdre la mémoire, et donc sa fidélité. Prière signifie aussi l'humiliation, l'humiliation d'aller régulièrement se confesser... Mémoire face à de nouveaux défis, la fidélité à la mémoire et la prière", tels sont les trois piliers que la Perle de l'Afrique doit continuer d'offrir pour donner la force à cette Eglise d'aller de l'avant".

Voici le texte préparé et remis à Mgr.John Baptist Kaggwa:

" Alors que nous approchons du Jubilé de la Miséricorde, je voudrais vous...demander qui êtes-vous, comme prêtres ou futurs prêtres, comme religieux ou personnes consacrées?... Des hommes et des femmes dont les vies ont été transformées par une rencontre personnelle avec Jésus-Christ...qui vous a demandé de le suivre d’un cœur sans partage au service de son peuple saint. L’Eglise d'Ouganda est riche d'un grand nombre de témoins, fidèles laïcs, catéchistes, prêtres et religieux, qui ont tout laissé par amour de Jésus...parfois jusqu'au martyre. Que ce soit dans le ministère sacerdotal, que ce soit dans la consécration religieuse, vous êtes appelés à poursuivre ce grand héritage, surtout par des actes simples d’humble service. Jésus désire se servir de vous pour toucher les cœurs de nouvelles personnes. Il veut se servir de votre bouche pour proclamer sa parole de salut, de vos bras pour embrasser les pauvres qu’il aime, de vos mains pour construire une communauté d’authentique disciples missionnaires. Veuille Dieu que nous n’oublions jamais que notre oui à Jésus est un oui à son peuple. Nos portes, les portes de nos églises, mais surtout les portes de nos cœurs, doivent rester constamment ouvertes au peuple de Dieu, à notre peuple. C’est pour cela que nous somme ce que nous sommes... Qu’êtes-vous prêts à faire de plus pour vivre votre vocation spécifique?". Le peuple de Dieu aspire à une vie nouvelle, au pardon et à la paix. "Malheureusement, dans le monde il y a de nombreuses situations préoccupantes qui nécessitent nos prières... Je prie avant tout pour le bien-aimé peuple burundais, afin que le Seigneur suscite chez ses dirigeants comme dans toute sa société des sentiments et des propositions de dialogue et de collaboration, de réconciliation et de paix. Si notre tâche est d’accompagner les personnes qui souffrent...nous devons permettre que la puissance de guérison de Dieu passe à travers nous. En premier lieu nous devons permettre que...sa miséricorde nous purifie, de sorte que nous puissions porter cette miséricorde aux autres, spécialement à ceux qui se trouvent dans les nombreuses périphéries géographiques et existentielles. Nous savons combien cela peut être difficile. Il y a tant de travail à accomplir... Or la vie moderne offre beaucoup de distractions qui peuvent brouiller nos consciences, dissiper notre zèle, et même nous attirer dans cette mondanité spirituelle qui ronge les fondements de la vie chrétienne. L’engagement à la conversion, qui est le cœur de l’Evangile, doit s'incarner chaque jour dans le combat contre des habitudes et des façons de penser qui alimenter la paresse spirituelle. Nous avons besoin d’examiner nos consciences, que ce soit comme individu ou comme communauté... Nous entrons dans le temps de l’Avent, qui est le temps d’un nouveau départ".


"L’Afrique est le continent de l’espérance, et ce pour de bonnes raisons. L’Eglise y est bénie par une abondante moisson de vocations religieuses. Je voudrais tout particulièrement encourager les séminaristes et jeunes religieux présents. L’appel du Seigneur est une source de joie et un appel à servir... Puisse le feu de l’Esprit purifier vos cœurs, de manière à être les témoins crédibles de l’espérance offerte par l’Evangile... Notre rencontre de ce soir est le couronnement de cette très belle journée, au cours de laquelle j’ai pu me rendre en pèlerin au sanctuaire des martyrs de Namugongo, et où j’ai pu rencontrer de très nombreux jeunes qui sont l’avenir du pays et de l’Eglise. Je quitterai l’Afrique avec une grande confiance dans la moisson de grâce que Dieu prépare parmi vous. Je demande à chacun de vous de prier pour une abondante effusion de zèle apostolique, pour une joyeuse persévérance dans l’appel reçu, et surtout pour le don d’un cœur pur et toujours ouvert aux besoins de tous nos frères et sœurs. De cette manière l’Eglise en Ouganda se montera digne de son héritage pour affronter l’avenir avec la ferme espérance dans les promesses du Christ. Je me souviendrai de vous tous dans mes prières, et je vous demande de prier pour moi". 

Le Pape François est arrivé en Centrafrique


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Ayant quitté l'Ouganda, le Pape François est arrivé à 10 h locale (heure de Rome) en Centrafrique. A Bangui il a été accueilli par le chef de l'Etat provisoire Mme.Catherine Samba-Panza, Vice Présidente de l'association des Femmes juristes d'Afrique et ancienne Mairesse de la capitale durant la guerre civile. Transféré au Palais de la Renaissance, il s'est adressé aux autorités et au corps diplomatique:

"Alors que la République Centrafricaine s’achemine progressivement, malgré les difficultés, vers la normalisation de sa vie socio-politique, je foule pour la première fois cette terre, dans les pas de Jean-Paul II. C’est en pèlerin de la paix que je viens, et c’est en apôtre de l’espérance que je me présente. Voilà pourquoi j’ai plaisir à saluer l’effort accompli par les diverses autorités nationales et internationales, en commençant par Madame le Chef de l’Etat de la Transition, pour conduire le pays à ce stade. Mon souhait le plus ardent est que les différentes consultations nationales qui vont se tenir dans quelques semaines permettent au pays d’entamer sereinement une nouvelle étape de son histoire. Pour éclairer l’horizon, la devise du pays, Unité Dignité Travail...exprime les aspirations de chaque centrafricain et, par conséquent, constitue une boussole sûre pour qui est chargé de conduire les destinées du pays. Ce sont trois mots lourds de sens, dont chacun représente autant un chantier qu’un programme jamais achevé, une tâche à remettre sans cesse sur le métier. L’unité est une valeur cardinale pour l’harmonie des peuples. Elle permet de vivre et de construire à partir de la merveilleuse diversité du monde, en évitant la tentation de la peur de l’autre, de ce qui ne nous est pas familier, de ce qui n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession religieuse. L’unité exige, tout au contraire, de créer et de promouvoir une synthèse des richesses que chacun porte en lui. L’unité dans la diversité, c’est un défi constant, qui appelle à la créativité, à la générosité, à l’abnégation et au respect d’autrui. La dignité est une valeur morale synonyme d’honnêteté, de loyauté, de grâce et d’honneur, qui caractérise les hommes et les femmes conscients de leurs droits comme de leurs devoirs et qui les conduit au respect mutuel. Chaque personne a une dignité... La Centrafrique est le pays où chacun est une personne. Tout doit donc être fait pour sauvegarder le statut et la dignité de la personne. Et celui qui a les moyens d’une vie décente, au lieu d’être préoccupé par les privilèges, doit chercher à aider les plus pauvres à accéder eux aussi à des conditions respectueuses de la dignité humaine, notamment à travers le développement de leur potentiel humain, culturel, économique et social. Par conséquent, l’accès à l’éducation et aux soins, la lutte contre la malnutrition et le combat pour garantir à tous un logement décent doivent figurer au premier plan d’un développement soucieux de la dignité humaine. En définitive, la dignité de l’être humain, c’est de travailler à la dignité de ses semblables. Et puis c’est par le travail que vous pouvez améliorer la vie de vos familles. Paul a dit que les enfants n’ont pas à amasser pour leurs parents, mais les parents pour leurs enfants. L’effort des parents exprime leur amour pour les petits. Vous les centrafricains, pouvez améliorer cette merveilleuse terre, en exploitant judicieusement ses nombreuses ressources. Votre pays se trouve dans une région considérée comme l’un des deux poumons de l’humanité, à cause de sa richesse exceptionnelle en biodiversité. À ce sujet, me référant à l’encyclique Laudato Si’, je voudrais particulièrement attirer l’attention de chacun, citoyens, responsables, partenaires internationaux et multinationales, sur la grave responsabilité qui est la leur dans l’exploitation des ressources naturelles, dans les choix et les projets de développement, qui d’une manière ou d’une autre affectent la planète entière. Le travail de construction d’une société prospère doit être une œuvre solidaire... Il est superflu de souligner l’importance capitale que revêtent le comportement et la gestion des pouvoirs publics. Celles-ci doivent être les premières à incarner avec cohérence dans leur vie les valeurs de l’unité, de la dignité et du travail, en étant des modèles pour leurs compatriotes".

"L’histoire de l’évangélisation de cette terre et l’histoire socio-politique de ce pays attestent l’engagement de l’Eglise dans le sens de ces valeurs de l’unité, de la dignité et du travail. En faisant mémoire des pionniers de l’évangélisation en République Centrafricaine, je salue mes frères évêques qui en ont présentement la charge. Avec eux, je renouvelle la disponibilité de cette Eglise particulière à contribuer toujours plus à la promotion du bien commun, notamment à travers la recherche de la paix et de la réconciliation. Je ne doute donc pas que les Autorités centrafricaines actuelles et futures se préoccuperont sans relâche de garantir à l’Église des conditions favorables à l’accomplissement de sa mission spirituelle. Elle pourra ainsi contribuer toujours davantage à promouvoir tout homme et tout l’homme, pour reprendre l’heureuse formule de Paul VI, qui, il y a bientôt cinquante ans, fut le premier Pape des temps modernes à venir en Afrique pour l’encourager et la confirmer dans le bien à l’orée d’une aube nouvelle. Je voudrais à présent saluer l’effort accompli par la communauté internationale, ici représentée par le Corps Diplomatique et les membres de différentes missions d’Organisations internationales. Je l’encourage vivement à aller toujours plus loin sur le chemin de la solidarité, souhaitant que son engagement, uni à l’action des Autorités centrafricaines, aide le pays à progresser notamment dans la réconciliation, le désarmement, le maintien de la paix, l’assistance sanitaire et la culture d’une saine gestion à tous les niveaux. Pour finir, j’aimerais redire ma joie de visiter ce merveilleux pays, situé au cœur de l’Afrique, abritant un peuple profondément religieux, doté d’un si riche patrimoine naturel et culturel. J’y vois un pays comblé des bienfaits de Dieu! Puisse le peuple centrafricain, ainsi que ses dirigeants et tous ses partenaires, apprécier à leur juste valeur ces bienfaits, en travaillant sans cesse pour l’unité, la dignité humaine et la paix fondée sur la justice. Que Dieu vous bénisse tous".

Conclue la cérémonie de bienvenue, le Saint-Père a gagné le camp de réfugiés installé près de la paroisse St.Sauveur. Pressé par une foule en liesse, il a encouragé les réfugiés à tout faire pour gagner la paix, et à prier. "Mais sans amour, sans amitié, sans tolérance ni pardon, la paix est impossible... Vous devez tous vivre en paix quelques soient votre ethnie, votre culture, votre religion ou votre statut social. Soyez tous des frères! Redites avec moi Nous sommes tous frères", a-t-il invité trois fois à répéter les réfugiés de St.Sauveur.


Après quoi, il s'est rendu à la nonciature pour déjeuner avec les évêques centrafricains. Cet après-midi il prononcera un discours à la Faculté de théologie de Bangui devant es communautés protestantes du pays.
Copyright © VIS - Vatican Information Service