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lundi 28 septembre 2015

Rencontre du Pape avec des victimes d'abus sexuels


Cité du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). La dernière journée du voyage apostolique du Pape a commencé hier par une rencontre au séminaire St.Charles Borromée avec cinq personnes, trois femmes et deux hommes, victimes d'abus sexuels commis par des prêtres ou par des éducateurs, alors qu'ils étaient mineurs. Ils étaient accompagnés du Cardinal Sean O'Malley, Archevêque de Boston et Président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, par Mgr.Charles Chaput, Archevêque de Philadelphie, et par Mgr.Michael Joseph Fitzgerald, Evêque auxiliaire et responsable du bureau de ces diocèses pour la défense des mineurs. Au cours de la rencontre qui a duré près d'une demi-heure, le Pape François a écouté les victimes, et a parlé avec elles en groupe puis individuellement. Il a prié avec elles, leur faisant part de sa participation à leurs souffrances, et de la peine et de la honte qu'il éprouvait pour les blessures que leur avaient causé les membres du clergé ou les collaborateurs ecclésiaux:

Merci d'être venus, leur a-t-il dit. "Mes mots ne peuvent exprimer pleinement la douleur que je ressens pour les abus dont vous avez souffert. Vous êtes de précieux enfants de Dieu et vous devriez toujours pouvoir attendre de nous protection, soin et amour. Je suis profondément désolé que votre innocence ait été violée par ceux à qui vous faisiez confiance. Dans certains cas, votre confiance a été trahie par des membres de votre propre famille, dans d'autres cas par des prêtres qui ont la responsabilité sacrée du soin des âmes. Dans tous les cas, la trahison a été une terrible violation de la dignité humaine. Pour ceux qui ont été victimes d'un membre du clergé, je suis profondément désolé de toutes les fois ou vous et vos familles avez dénoncé ces abus et que vous n'avez pas été écoutés ou crus. Sachez que le Saint-Père vous écoute et vous croit. Je suis profondément désolé que certains évêques aient manqué à leurs responsabilités de protéger les enfants. Il est très préoccupant de savoir que dans certains cas, ce sont les évêques eux-mêmes qui ont commis ces abus. Je vous promets de poursuivre la route de la vérité où qu'elle nous conduise. Le clergé et les évêques seront appelés à rendre des comptes s'ils ont abusé d'enfants ou s'ils n'ont pas été capables de les protéger".


"Nous sommes réunis ici, à Philadelphie, pour célébrer le don de Dieu de la vie familiale. Au sein de notre famille de foi et de nos familles humaines, les péchés et les crimes sexuels sur mineurs ne doivent plus être un secret ou une honte. Dans l'attente de l'Année jubilaire de la miséricorde, votre présence ici aujourd'hui, si généreusement offerte malgré la colère et la douleur dont vous avez fait l'expérience, révèle le cœur miséricordieux du Christ. Vos histoires douloureuses, chacune unique et révoltante, sont un signe puissant de l'espérance qui vient par la promesse du Seigneur qui sera avec nous, toujours. Je me réjouis de savoir que vous avez emmené avec vous des membres de vos familles et des amis à cette rencontre. Je les remercie de leur soutien affectueux, et je prie pour que de nombreuses personnes de l'Eglise répondent à l'appel d'accompagner ceux qui ont subi des abus sexuels. Que la porte de la miséricorde s'ouvre en grand dans nos diocèses, nos paroisses, nos foyers et nos cœurs, pour recevoir les victimes et chercher le chemin du pardon en se confiant au Seigneur. Nous vous promettons de vous soutenir dans votre processus de guérison et d'être vigilants pour protéger les mineurs d'aujourd'hui et de demain. Quand les disciples qui marchaient avec Jésus sur le chemin d'Emmaüs reconnurent qu'il était le Seigneur ressuscité -a conclu le Pape- ils demandèrent à Jésus de rester avec eux. De même que ces disciples, je vous demande humblement ainsi qu'à toutes les victimes de rester avec nous, avec l'Eglise, et qu'ensemble comme pèlerins sur le chemin de la foi, nous puissions trouver notre chemin vers le Père".

La famille, espace de l'alliance entre l'Eglise et sa création


Cité du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). Peu après sa rencontre avec un groupe de victimes d'abus sexuels, ce sujet a été évoqué par le Pape au début de son discours aux trois cents évêques, invités à la Rencontre mondiale des familles, qui l'attendaient dans la chapelle du séminaire diocésain de Philadelphie: "Je porte, gravées dans mon cœur, les histoires, la souffrance et la douleur des mineurs qui ont été abusés sexuellement par des prêtres. Je continue d'être submergé par la honte que des personnes qui ont en charge le soin de ces petits, les aient violés et leur aient causé de graves blessures. J'en suis profondément désolé. Dieu pleure. Les crimes et péchés des abus sexuels sur mineurs ne peuvent plus être tenus secrets. Je m'engage à une farouche vigilance de l'Eglise pour protéger les mineurs et promets que tous les responsables rendront des comptes. Les survivants de ces abus sont devenus de véritables hérauts d'espérance et des ministres de miséricorde. Nous adressons humblement à chacun d'eux et à leurs familles notre gratitude pour leur immense courage afin de faire briller la lumière du Christ sur le mal, sur les abus sexuels de mineurs. Je dis cela parce que je viens de rencontrer des personnes victimes d'abus quand elles étaient enfants, qui sont aidées et accompagnées ici à Philadelphie".

Abordant ensuite le sujet de la famille, le Pape a prononcé un discours, parfois improvisé, dont nous reproduisons ci-dessous de larges extraits, évoquant les caractéristiques des familles dans la société actuelle et la mission des évêques, rappelant que ces derniers, en tant que pasteurs, ne doivent jamais avoir peur d'être au milieu des familles, avec leurs problèmes et leurs capacités parce qu'"un christianisme qui fait peu dans la réalité mais dispense infiniment son enseignement est dangereusement disproportionné. Pour l’Eglise, la famille n’est pas principalement une cause de préoccupation, mais la confirmation de la bénédiction de Dieu sur l’œuvre maîtresse de la création. Chaque jour, à travers le monde, l’Eglise peut se réjouir avec le Seigneur pour le don de ce peuple nombreux de familles qui, même au milieu de dures épreuves, reste fidèle à ses promesses et garde la foi. Je pense que le principal défi pastoral de notre époque en évolution est d’aller résolument vers cette reconnaissance. Malgré tous les obstacles devant nous, gratitude et appréciation devraient prévaloir sur les préoccupations et les plaintes. La famille est le lieu fondamental de l’alliance entre l’Eglise et la création, avec cette création de Dieu, que Dieu bénisse le dernier jour passé en famille. Sans la famille, même l’Eglise n’existerait pas. Et elle ne pourrait pas non plus être ce qu’elle doit être, à savoir le signe et le moyen de l’unité du genre humain. Naturellement, notre compréhension, forgée par l’interaction de la foi de l’Eglise et l’expérience conjugale de la grâce sacramentelle, ne doit pas nous conduire à faire fi des changements en cours dans la société contemporaine, avec leurs effets sociaux, culturels, et malheureusement juridiques, sur les liens familiaux. Ces changements nous affectent tous, croyants comme non-croyants. Les chrétiens ne sont pas immunisés contre les changements de leur époque et dans ce monde concret, avec ses nombreuses problématiques et possibilités, il est là où l'on doit vivre, croire et annoncer".

"Jusque récemment, nous vivions dans un contexte social où les affinités entre l’institution civile du mariage et le sacrement chrétien étaient fortes et partagées, coïncidaient substantiellement et se soutenaient mutuellement. Ce n’est plus le cas. Pour décrire la situation actuelle, j’utiliserai deux images familières de nos sociétés...les boutiques de quartier...et nos grands supermarchés. Il y eut une époque où une boutique de quartier avait tout ce qui était nécessaire pour la vie personnelle et familiale. Les produits pouvaient n’être pas exposés adéquatement, ou ne pas offrir beaucoup de choix, mais il y avait un lien personnel entre le marchand et ses clients. Le commerce se faisait sur la base de la confiance, les gens se connaissaient, ils étaient voisins. Ils se faisaient confiance mutuellement. Ils avaient construit la confiance. Ces boutiques étaient souvent connus simplement comme l'épicerie de quartier. Par la suite, un autre genre de commerce s’est répandu: le supermarché. D’immenses espaces avec une gamme variée de marchandises. Le monde semble devenir l’un de ces grands supermarchés; notre culture est devenue de plus en plus compétitive. Le commerce n’est plus mené sur la base de la confiance; on ne peut plus faire confiance aux autres. Il n’y a plus de relations personnelles de proximité. La culture d’aujourd’hui semble encourager les gens à ne nouer de relations avec rien ni avec personne, à ne pas faire confiance... De nos jours, le consumérisme détermine ce qui est important. Consommer les relations, consommer les amitiés, consommer les religions, consommer, consommer... Peu importent le coût ou les conséquences. Une consommation qui ne favorise pas la relation, une consommation qui a peu à voir avec les relations humaines. Les liens sociaux sont de purs moyens pour la satisfaction de mes besoins. Ce qui est important, ce n’est plus notre voisin, avec son visage familier, son histoire et sa personnalité. Le résultat est une culture qui écarte tout ce qui, au goût du consommateur, n’est plus utile ou satisfaisant. Nous avons transformé notre société en une énorme vitrine multiculturelle liée uniquement aux goûts de certains consommateurs, tandis que tant d’autres sont réduits à manger les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Cela provoque de grands dommages. Je voudrais dire qu’à la racine de nombreuses situations contemporaines se trouve un genre d’appauvrissement né d’un sentiment de solitude, répandu et radical... La solitude avec la peur de l’engagement et dans une recherche effrénée de nous sentir reconnus. Devrions-nous blâmer nos jeunes gens parce qu’ils ont grandi dans ce genre de société?... Devraient-ils écouter leurs pasteurs qui disent que tout était mieux avant...Non, je ne pense pas que ce soit la bonne voie. En tant que pasteurs suivant les pas du Dieu Pasteur, nous sommes appelés à rechercher, à accompagner, à relever, à soigner les blessures de notre temps, à regarder les choses de manière réaliste, avec les yeux de quelqu’un qui se sent appelé à l’action, à la conversion pastorale. Le monde, de nos jours, nous demande cette conversion pastorale. Il est vital qu’aujourd’hui l’Eglise sorte pour annoncer l’Evangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur... L’Evangile n'est pas un produit à consommer, il n'entre pas dans cette culture du consumérisme".

"Nous nous méprendrions, cependant, si nous voyions cette culture du monde contemporain comme une pure indifférence vis-à-vis du mariage et de la famille, comme un pur et simple égoïsme... Ne tombons pas dans ce piège. Beaucoup de jeunes gens, dans le contexte de cette culture de découragement, ont cédé à une forme de peur inconsciente. Ils ont peur, une peur inconsciente et ne suivent pas les élans les plus beaux, les plus hauts et les plus nécessaires aussi. Beaucoup reportent le mariage, attendant des conditions idéales. Pendant ce temps, la vie continue, sans saveur... Il y a quelques jours, je disais au Congrès que nous sommes en train de vivre une culture qui pousse et convainc les jeunes de ne pas fonder une famille, pour certains par manque de moyens matériels pour le faire, pour d'autres parce qu'avec tous les moyens on est bien ainsi, et c'est la tentation de ne pas fonder de famille. En tant que pasteurs, les évêques, sont appelés à unir leurs forces et à relancer l’enthousiasme pour que se fondent des familles qui, en accord avec leur vocation, correspondent plus pleinement à la bénédiction de Dieu. Nous devons investir nos énergies, non pas tant en ressassant les problèmes du monde actuel et les mérites du christianisme, mais en invitant franchement les jeunes à être courageux et à opter pour le mariage et la famille... Un christianisme qui fait peu concrètement, tout en dispensant son enseignement, est dangereusement déséquilibré. Je voudrais même dire qu’il est coincé dans un cercle vicieux. Un pasteur doit montrer que l’Evangile de la famille est vraiment bonne nouvelle dans un monde où l’égoïsme semble régner de façon absolue! Il ne s'agit pas d’un rêve romantique: la persévérance pour former une famille et la faire grandir transforme le monde et l’histoire. Ce sont les familles qui transforment le monde et l'histoire.... Un pasteur veille sur les rêves, les vies et la croissance de son troupeau. Cette veille n’est pas le résultat de paroles mais celui du fait de paître. Seul qui est au milieu du troupeau peut être attentif, qui n'a pas peur des questions, du contact, de l’accompagnement...".



"Bien entendu, la première caractéristique du style de vie de l’évêque est de vivre en esprit cette joyeuse familiarité avec Dieu, et, en second lieu, de diffuser sa puissante fécondité évangélique, de prier et annoncer l’Evangile... L'évêque est fait pour faire paître, il est pasteur, mais paître d'abord par la prière et avec l'annonce, ensuite vient tout le reste, cela demande du temps. Par notre humble apprentissage chrétien des vertus de la vie familiale caractérisant le peuple de Dieu, nous deviendrons toujours plus des pères et des mères, à l’instar de saint Paul, tachant de ne pas finir comme des personnes qui ont juste appris à vivre sans famille... Notre idéal n’est pas de vivre sans amour! Un bon pasteur renonce à l’amour d’une famille précisément afin de focaliser toutes ses énergies, et la grâce de sa vocation particulière, sur la bénédiction évangélique de l’amour des hommes et des femmes qui incarnent le dessein de Dieu, en commençant par ceux qui sont perdus, abandonnés, blessés, brisés, abattus et privés de leur dignité. Cette oblation à l’agapè de Dieu n’est certainement pas une vocation qui manque de tendresse et d’affection! Il nous suffit de regarder Jésus pour le comprendre... Aux yeux de la foi, c’est un signe très précieux. Notre ministère a besoin d’approfondir l’alliance entre l’Eglise et la famille... Autrement, il devient aride, et la famille humaine s'éloignera irrémédiablement, par notre faute, de la joyeuse bonne nouvelle de Dieu, et elle ira au supermarché à la mode pour acheter le produit qui lui plait le plus à ce moment. Si nous sommes capables de l’exigeante tâche de refléter l’amour de Dieu, armés de patience infinie ainsi que de sérénité, en nous efforçant de semer les graines de cet amour dans les sillons souvent tortueux où nous sommes appelés à planter...alors même une samaritaine avec cinq hommes qui ne sont pas ses maris découvrira qu’elle est capable de témoigner. Et pour chaque jeune homme riche, sentant avec tristesse qu’il a encore besoin de réfléchir, il y aura un publicain avancé en âge qui se pressera pour descendre de l’arbre et se mettra en quatre pour les pauvres, ceux qui, jusqu’alors, n’y avaient jamais pensé. Frères, puisse Dieu nous accorder ce don d’une proximité renouvelée entre la famille et l’Eglise. La famille en a besoin, l'Eglise en a besoin, les pasteurs en ont besoin".

Le Pape s'adresse au monde carcéral


Cité du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). Hier à Philadelphie, après la rencontre avec l'épiscopat, le Pape rendu à la Prison Curan-Fromhold, où il a rencontré les 2.800 détenus. Voici ce qu'il leur a dit: "Je sais que c’est un temps douloureux non seulement pour vous, mais pour vos familles et pour toute la société. Toute société, toute famille, qui ne peut pas partager ou prendre au sérieux la peine de ses enfants, et voit cette peine comme une chose normale ou bien prévisible, est une société condamnée à demeurer otage d’elle-même, proie de tout ce qui provoque cette peine. Je suis venu en pasteur, mais avant tout comme un frère, pour partager votre situation et la faire mienne. Je suis venu pour que nous puissions prier ensemble et offrir à notre Dieu tout ce qui nous cause de la peine, mais aussi tout ce qui nous donne de l’espérance, afin que nous puissions recevoir de lui la puissance de la résurrection. Je pense à...Jésus lavant les pieds de ses disciples lors de la dernière Cène. C’était quelque chose qu'ils avaient du mal à accepter. Même Pierre a refusé... A l'époque, il était de coutume de laver les pieds...aux hôtes". Les routes étant poussiéreuses, il fallait quitter ses sandales pour se laver les pieds, meurtris ou blessés par les cailloux. "Voilà pourquoi on voit Jésus laver les pieds, nos pieds, les pieds de ses disciples, en son temps et maintenant. La vie est un voyage, au long de différentes routes, de différents chemins, qui laissent leurs marques sur nous. Nous savons dans la foi que Jésus va à notre recherche. Il veut guérir nos blessures, soulager nos pieds meurtris en voyageant seuls, laver chacun de nous de la poussière de notre voyage. Il ne nous demande pas où nous avons été, il ne nous pose pas de questions sur ce que nous avons fait. Plutôt, il nous dit: Si je ne lave pas tes pieds, je ne serai pas en mesure de te donner la vie dont le Père a toujours rêvé, la vie pour laquelle il t’a créé. Jésus vient nous rencontrer, pour pouvoir restaurer notre dignité d’enfants de Dieu. Il veut nous aider à nous rétablir, à reprendre notre route, à retrouver l’espérance, à restaurer notre foi et notre confiance. Il veut que nous continuions à marcher au long des sentiers de la vie, à réaliser que nous avons une mission, et que l’enfermement n’est pas la même chose que l’exclusion".

"La vie, c’est avoir les pieds sales à cause de la poussière des routes de la vie et de l’histoire. Tous, nous avons besoin d’être nettoyés, d’être lavés. Tous, nous sommes recherchés par le Maître, qui veut nous aider à reprendre le voyage. Le Seigneur va à notre recherche et tend une main secourable. Cela fait mal de voir les systèmes carcéraux qui ne se préoccupent pas de soigner les blessures, de soulager la peine, d’offrir de nouvelles possibilités. Cela fait mal de voir des personnes qui pensent que ce sont seulement les autres qui ont besoin d’être nettoyés, purifiés, et qui ne reconnaissent pas que leur épuisement, leur peine et leurs blessures sont aussi l’épuisement, la peine et les blessures de la société. Le Seigneur nous le dit clairement par un signe. Il lave nos pieds en sorte que nous puissions revenir à table. La table de laquelle il ne veut que personne soit exclu. La table qui est dressée pour tous et à laquelle nous sommes tous invités. Ce temps dans votre vie peut seulement avoir un objectif, vous tendre la main pour retourner sur le bon chemin, vous tendre la main pour vous aider à rejoindre la société. Nous sommes tous partie intégrante de cet effort, nous sommes tous invités à encourager, à aider et à rendre possible votre réhabilitation. Une réhabilitation que chacun cherche et désire: les détenus et leurs familles, les autorités carcérales, les programmes sociaux et éducatifs. Une réhabilitation qui bénéficie à la morale de la communauté entière et l’élève. Jésus nous invite à partager son destin, sa façon de vivre et d’agir. Il nous enseigne à voir le monde à travers son regard. Un regard qui n’est pas scandalisé par la poussière ramassée au long du chemin, mais qui veut nettoyer, guérir et restaurer. Il nous demande de créer de nouvelles opportunités pour les détenus, pour leurs familles, pour les autorités carcérales et pour la société tout entière".


"Je vous encourage à avoir cette attitude les uns envers les autres et envers tous ceux qui d’une façon ou d’une autre font partie de cette institution. Puissiez-vous rendre possibles de nouvelles opportunités, de nouveaux parcours, de nouveaux chemins. Nous avons tous quelque chose dont nous devons être lavés, ou bien purifiés. Puisse la reconnaissance de ce fait nous inspirer à vivre dans la solidarité, à nous soutenir les uns les autres et à rechercher le meilleur pour les autres. Regardons Jésus, qui lave nos pieds. Il est le chemin, la vérité et la vie. Il vient nous sauver du mensonge selon lequel personne ne peut changer. Il nous aide à parcourir les sentiers de la vie et de l’épanouissement. Puissent la puissance de son amour et sa résurrection être toujours un chemin qui vous conduit à une nouvelle vie". 

Messe de clôture de la Rencontre des familles


Cité du Vatican, 28 septembre (VIS). Hier après-midi au Benjamin Franklin Parkway de Philadelphie, plusieurs centaines de milliers de personnes ont pris part à la messe de clôture de la Rencontre mondiale des familles (la prochaine aura lieu en 2018 à Dublin). Commentant les lectures liturgiques, le Saint-Père a rappelé que Moïse et Jésus ont chacun réprimandé dans leur entourage ceux qui prétendaient prophétiser ou chasser les mauvais esprits: "Jésus a rencontré l’hostilité de qui n’avait pas accepté ce qu’il leur disait ou faisait. Pour ceux-là" s'ouvrir à des "hommes et femmes qui ne faisaient pas partie du peuple élu, était intolérable. Les disciples, de leur côté, ont agi de bonne foi. Mais la tentation d’être scandalisé par la liberté de Dieu, qui fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes, en contournant la bureaucratie, les cercles administratifs et restreints, aurait menacé l’authenticité de la foi". On comprend donc "pourquoi les paroles de Jésus sur le scandale sont si dures. Pour Jésus, le vrai scandale consiste en tout ce qui rompt et détruit notre confiance dans l’œuvre de l’Esprit. Il continue de répandre...sa présence dans notre monde, car...ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu mais, mais lui qui nous a aimés en premier lieu. Cet amour nous donne la profonde certitude d'être désirés par Dieu qui nous attend. C’est cette confiance qui fait que les disciples encouragent, soutiennent et entretiennent les bonnes choses arrivant tout autour d’eux. Dieu veut que tous ses enfants prennent part au festin de l’Evangile. Jésus dit: N’entravez rien qui soit bon, au contraire aidez-le à grandir. Emettre des doutes sur l’œuvre de l’Esprit, donner l’impression qu’il ne peut trouver place en ceux qui ne font pas partie de notre groupe, qui ne sont pas comme nous’’, est une tentation dangereuse. Non seulement cela bloque la conversion à la foi, mais aussi c’est une perversion de la foi".


"La foi ouvre une fenêtre à la présence et à l’œuvre de l’Esprit. Elle nous montre que, comme le bonheur, la sainteté est toujours liée à de petits gestes. Quiconque vous donne un verre d’eau en mon nom ne restera pas sans récompense, a dit Jésus. Ces petits gestes sont ceux que nous apprenons à la maison et faisons quotidiennement... Ce sont les simples choses faites par les mères et les grands-mères, par les pères et les grands-pères, par les enfants. Ce sont les petits signes de tendresse, d’affection et de compassion. Comme la soupe chaude que nous attendons avec impatience la nuit, ou bien le petit déjeuner attendant quelqu’un qui se lève tôt pour aller au travail. Des gestes familiers. Comme une bénédiction avant d’aller au lit, ou bien une étreinte à notre retour après une dure journée de travail. L’amour se montre par de petites choses, par l’attention aux petits signes quotidiens qui font que nous nous sentons chez nous. La foi grandit lorsqu’elle est vécue et avivée par l’amour. Voilà pourquoi nos familles, nos maisons, sont de vraies Eglises domestiques. Elles sont le lieu approprié pour que la foi devienne vie, et que la vie devienne foi. Jésus nous dit de ne pas entraver ces petits miracles. Au contraire, il veut que nous les encouragions, que nous les diffusions. Il nous demande de vivre la vie, notre vie quotidienne, en encourageant tous ces petits signes d’amour comme des signes de sa propre vie et de sa présence agissante dans notre monde. Alors, comment essayons-nous de vivre de cette manière dans nos familles, dans nos sociétés? Quel genre de monde voulons-nous laisser à nos enfants? Nous ne pouvons pas répondre à ces questions seuls, par nous-mêmes. C’est l’Esprit qui nous lance le défi de répondre en tant que membres de cette grande famille humaine. Notre maison commune ne peut plus tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de sauvegarde de notre maison inclut l’effort de réunir la famille humaine tout entière dans la recherche d’un développement intégral et durable, car nous savons que les choses peuvent changer. Puissent nos enfants trouver en nous des modèles et des incitations à la communion! Puissent nos enfants trouver en nous des hommes et des femmes capables de se joindre à d’autres pour faire fleurir toutes les bonnes semences que le Père a plantées. Sèchement, mais avec affection, Jésus nous avertit: Si vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père donnera-t-il l’Esprit à ceux qui le lui demandent! Que de sagesse dans ces paroles... Jésus sait que, quand il s’agit des enfants, nous sommes capables d’une générosité sans bornes... Nous les chrétiens, disciples du Seigneur, nous demandons aux familles du monde de nous aider... Puissions-nous être tous des prophètes! Puissions-nous tous être ouverts aux miracles de l’amour pour toutes les familles du monde, et ainsi vaincre le scandale de l’amour étroit, mesquin, enfermé sur lui-même, impatient envers les autres. Et qu’il serait beau si, partout, même au-delà de nos frontières, nous pouvions apprécier et encourager cette prophétie et ce miracle. Nous renouvelons notre foi dans la parole du Seigneur qui invite les familles croyantes à cette ouverture. Elle invite tous ceux qui veulent partager la prophétie de l’alliance entre l’homme et de la femme, qui donne vie et révèle Dieu. Quiconque veut fonder dans ce monde une famille qui enseigne aux enfants à être enthousiasmés par chaque geste visant à vaincre le mal. Une famille qui montre que l’Esprit est vivant et à l’œuvre trouvera notre gratitude et notre appréciation. Quels que soient la famille, le peuple, la région ou la religion auxquels il appartient. Puisse Dieu accorder à nous tous, en tant que disciples du Seigneur, la grâce d’être dignes de cette pureté de cœur qui n’est pas scandalisée par l’Evangile."

Le Pape François prend congé des Etats-Unis


Cité du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). Au terme de la messe, le Pape a gagné l'aéroport de Philadelphie d'où il est parti pour Rome. Cinq cents personnes l'attendaient, en grande partie des membres du comité organisateur, des bénévoles et bienfaiteurs de la Rencontre mondiale des familles, ainsi que le Vice-président Joe Biden. Avant de monter dans l'avion, il a adressé quelques mots de remerciement: Il a félicité les familles qui ont témoigné de leur vie. "Leur sincérité et leur humilité devant le Seigneur et devant nous tous ont montré la beauté de la vie familiale dans toute sa richesse et sa diversité. Je prie pour que ces jours de prière et de réflexion sur l’importance de la famille pour une société saine, encouragent les familles à continuer de tendre vers la sainteté et à voir l’Eglise comme leur compagne fidèle, quels que soient les défis qu’elles pourraient affronter". Le Pape a aussi remercié tous ceux qui ont collaboré pendant son séjour dans les archidiocèses de Washington et de New York. "Ce fut particulièrement émouvant pour moi de canoniser Junípero Serra, qui nous rappelle à tous notre appel à être des disciples missionnaires, et aussi de me trouver avec mes frères et sœurs d’autres religions à Ground Zero, cet endroit qui nous parle si puissamment du mystère du mal. Cependant, nous savons avec assurance que le mal n’a jamais le dernier mot, et que, dans le plan miséricordieux de Dieu, l’amour et la paix triomphent de tout". Il a ensuite demandé au Vice-président de renouveler sa gratitude au Président Obama et aux membres du Congrès, avec l’assurance de ses prières pour le peuple américain. "Ce pays a été béni par d’immenses dons et opportunités. Je prie pour que vous puissiez tous être de bons et généreux intendants des ressources humaines et matérielles qui vous ont été confiées. Je remercie le Seigneur d’avoir pu expérimenter la foi du peuple de Dieu dans ce pays, manifestée dans nos moments de prière commune et exprimée dans de si nombreuses œuvres de charité. Jésus déclare: Vraiment, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Votre sollicitude envers moi et votre généreux accueil sont le signe de votre amour pour Jésus et de votre foi en lui. Il en est de même de votre sollicitude envers les pauvres, les malades, les sans-abri et les migrants, de votre défense de la vie à toutes ses étapes, et de votre souci de la vie familiale. Dans tout cela, vous reconnaissez que Jésus est au milieu de vous et que votre sollicitude les uns pour les autres est sollicitude pour Jésus lui-même".

"En prenant congé, je vous demande tous, surtout aux volontaires et aux bienfaiteurs qui ont apporté une contribution pour la Rencontre mondiale des familles de ne pas laisser votre enthousiasme pour Jésus, pour l’Eglise, pour nos familles, et pour la famille plus grande de la société, se dessécher. Puissent nos jours passés ensemble porter des fruits abondants et durables, une générosité et une sollicitude pour les autres qui perdurent. Tout comme nous avons beaucoup reçu de Dieu, des dons librement accordés, et non pas issus de notre mérite, de la même manière donnons gratuitement aux autres en retour. Chers amis, je vous salue tous dans le Seigneur et vous confie à la maternelle protection de Marie Immaculée, Patronne des Etats-Unis. Je prierai pour vous et pour vos familles, et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Que Dieu vous bénisse tous. Que Dieu bénisse l’Amérique!", a conclu le Pape.


A 20 h (heure locale, 2 h du 28 septembre, heure de Rome), le Saint-Père a pris l'avion qui l'a ramené à Rome où il est arrivé à 9h58. Quittant l'aéroport et avant de rentrer au Vatican, il s'est arrêté à la basilique Ste.Marie Majeure pour prier la Vierge Salus Populi Romani et la remercier des fruits de ce voyage apostolique.

Message pour la JMJ de Cracovie


Cité du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde, tel est le thème du Message du Pape pour la prochaine JMG, publié ce jour avec la date du 15 août dernier:

"Chers jeunes, nous voici à la dernière étape de notre pèlerinage vers Cracovie où, en juillet prochain, nous célébrerons ensemble la 21 Journée mondiale de la jeunesse. Sur notre parcours, long et exigeant, nous sommes guidés par les paroles de Jésus tirées du Discours sur la montagne. Nous avons commencé ce voyage en 2014, en méditant ensemble sur la première des Béatitude, Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux. Et nous l'avons poursuivi en 2015, en méditant sur le passage de Matthieu, Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Au cours de l’année que nous allons vivre, nous nous laisserons inspirer par le verset suivant: Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Grâce à son thème, la JMJ de Cracovie 2016 s’insèrent parfaitement dans le climat de l’Année Sainte de la miséricorde, devenant ainsi un vrai Jubilé mondial des jeunes. Ce n’est pas la première fois qu’une rencontre internationale de jeunes coïncide avec une année jubilaire. En effet, ce fut dans le cadre de l’Année Sainte de la Rédemption (1983-1984) que Jean-Paul II convoqua pour la première fois les jeunes du monde entier à Rome le dimanche des Rameaux. C’est encore au cours du Grand Jubilé de l’an 2000 que plus de deux millions de jeunes de 165 pays se retrouvèrent à Rome pour la 15 Journée mondiale de la Jeunesse... Le Jubilé des jeunes à Cracovie sera l’un des temps forts de cette Année Sainte. Certains d’entre vous se demandent peut-être ce qu’est cette année jubilaire célébrée dans l’Eglise. Le Lévitique nous aide à comprendre ce que signifiait le jubilé pour le peuple d’Israël. Tous les cinquante ans, les hébreux entendaient retentir la trompette (jobel) qui les convoquait (jobil) pour célébrer une année de réconciliation générale (Jobal). C’était un temps propice pour renouer avec Dieu, avec le prochain et avec la création... Par conséquent, entre autres choses, on encourageait l’effacement des dettes, un soutien particulier à ceux qui étaient tombés dans la misère, l’amélioration des relations interpersonnelles et la libération des esclaves".

"Jésus-Christ est venu annoncer et accomplir le temps perpétuel de la grâce du Seigneur, annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres, la délivrance aux captifs, la vue aux aveugles et la liberté aux opprimés. En lui, et en particulier dans son mystère pascal, s’accomplit pleinement le sens profond du jubilé. Lorsqu’au nom du Christ l’Eglise convoque un jubilé, nous sommes tous invités à vivre un temps extraordinaire de grâce. L’Eglise elle-même est appelée à offrir en abondance des signes de la présence et de la proximité de Dieu, pour réveiller dans les cœurs la capacité à regarder l’essentiel. En particulier cette Année Sainte de la miséricorde est le temps pour l’Eglise de retrouver le sens de la mission que le Seigneur lui a confiée le jour de Pâques, celui d'être signe et instrument de la miséricorde du Père... Essayons donc de mieux cerner ce que signifie la miséricorde. Pour parler de la miséricorde divine, l’Ancien Testament recourt à différents termes, les plus significatifs étant hessed et rahamim. Le premier, appliqué à Dieu, exprime son indéfectible fidélité à l’Alliance avec son peuple, qu’il aime et pardonne toujours. Rahamim, quant à lui, peut être traduit par entrailles et renvoie en particulier au sein maternel, faisant comprendre que l’amour de Dieu pour son peuple est comme celui d’une mère pour son enfant. Le prophète Isaïe l’exprime bien: Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas. Un tel amour implique que l’on fasse de la place pour l’autre en soi-même, que l’on sente, souffre et se réjouisse avec le prochain. Le concept biblique de la miséricorde contient également l’idée d’un amour concret, qui est fidèle, gratuit et capable de pardonner. Ce passage du prophète Osée nous offre un bel exemple de l’amour de Dieu, comparable à l’amour d’un père pour son fils: Quand Israël était jeune, je l’aimai, et d’Egypte j’appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils s’écartaient de moi, aux divinités ils sacrifiaient, aux idoles ils brûlaient de l’encens. Et moi j’avais appris à marcher à Ephraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux, Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour. J’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger. Malgré le comportement mauvais de l’enfant qui mériterait un châtiment, l’amour du père est fidèle et pardonne toujours un fils repentant. Comme on peut le remarquer, le pardon fait toujours partie de la miséricorde: La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon. Pour le Nouveau Testament, la miséricorde divine (eleos) est la synthèse de l’œuvre que Jésus est venu accomplir dans le monde au nom du Père. La miséricorde de notre Seigneur se manifeste surtout quand il se penche sur la misère humaine et manifeste sa compassion pour celui qui a besoin de compréhension, de guérison et de pardon. Tout en Jésus parle de la miséricorde. Mieux, il est lui-même la miséricorde".

"Au chapitre 15 de l’Evangile de Luc, on trouve les trois paraboles de la miséricorde: celle de la brebis perdue, celle de la drachme perdue, et celle du fils prodigue. Dans les trois cas nous sommes touchés par la joie de Dieu, la joie qu’il éprouve quand il retrouve un pécheur et lui pardonne. Oui, la joie de Dieu est de pardonner! Voilà la synthèse de tout l’Evangile. Chacun de nous est cette brebis perdue, cette pièce d’argent perdue. Chacun de nous est ce fils qui a gâché sa liberté en suivant de fausses idoles, des mirages de bonheur, et qui a tout perdu. Mais Dieu ne nous oublie pas, le Père ne nous abandonne jamais. C’est un père patient, il nous attend toujours. Il respecte notre liberté, mais il reste toujours fidèle. Et lorsque nous retournons à lui, il nous accueille comme ses enfants, dans sa maison, car il ne cesse jamais...de nous attendre, avec amour. Et son cœur est en fête pour tout enfant qui revient. Il est en fête parce qu’il est joie. Dieu a cette joie, quand l’un de nous, pécheur, va à lui et demande son pardon. La miséricorde de Dieu est très concrète et nous sommes tous appelés à en faire l’expérience. Lorsque j’avais dix-sept ans, un jour où je devais sortir avec mes amis, j’ai décidé de me recueillir d’abord dans une église. Une fois à l’intérieur, j’ai trouvé un prêtre qui m’a inspiré confiance, et j’ai senti le désir d’ouvrir mon cœur dans la confession. Cette rencontre a changé ma vie. J’ai découvert que lorsque nous ouvrons nos cœurs avec humilité et transparence, nous pouvons contempler d’une façon très concrète la miséricorde de Dieu. J’ai eu la certitude que dans la personne de ce prêtre, Dieu était là, m’attendant déjà, avant même que je ne fasse le premier pas pour entrer dans l’église. Nous le cherchons, mais il nous précède toujours. Il nous cherche depuis toujours et il nous trouve en premier. Peut-être quelqu’un parmi vous a-t-il un poids sur le cœur et pense j’ai fait ceci, j’ai fait cela. N’ayez pas peur, il vous attend, il est un père qui attend toujours. Comme c’est beau de trouver sa miséricorde dans le sacrement de la réconciliation, de découvrir le confessionnal comme le lieu de la miséricorde, de se laisser toucher par cet amour miséricordieux du Seigneur qui nous pardonne toujours".

"Et toi, cher jeune, as-tu jamais senti se poser sur toi ce regard d’amour infini? Ce regard qui, au-delà de tous tes péchés, limites, échecs, continue à te faire confiance et à considérer ta vie avec espérance? Es-tu conscient du prix que tu as aux yeux de ce Dieu qui t’a tout donné par amour? Comme le dit Paul, La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. Comprenons-nous vraiment la puissance de ces mots? Je sais combien vous est chère la croix des JMJ, qui accompagne toutes vos rencontres internationales depuis 1984. Combien de conversions authentiques, combien de changements sont survenus dans la vie de nombreux jeunes qui ont rencontré cette simple croix... Mais d’où vient cette force extraordinaire de la croix? La réponse est que la croix est le signe le plus éloquent de la miséricorde de Dieu. Elle nous enseigne que la mesure de l’amour de Dieu pour l’humanité est d’aimer sans mesure. Dans la croix, nous pouvons toucher la miséricorde de Dieu et nous laisser toucher par sa miséricorde. Je voudrais rappeler ici l’épisode des deux larrons crucifiés avec Jésus: L’un des deux est présomptueux, il ne se reconnaît pas pécheur et se moque du Seigneur. L’autre, par contre, reconnaît son erreur et se tourne vers le Seigneur et lui déclare: Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras avec ton Royaume. Jésus le regarde avec une infinie miséricorde et lui répond: En vérité, je te le dis : aujourd’hui, tu seras, avec moi, dans le Paradis. Avec lequel des deux nous identifions-nous? Avec celui qui est arrogant et ne reconnaît pas ses erreurs, ou avec celui qui a reconnu son besoin de miséricorde divine et l’implore de tout son cœur? Dans le Seigneur qui a donné sa vie pour nous sur la croix, nous trouverons toujours un amour inconditionnel qui reconnaît la valeur de nos vies et nous donne à chaque fois la possibilité de recommencer".

"La Parole de Dieu nous enseigne qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. C’est précisément pour cette raison que la cinquième Béatitude déclare bienheureux les miséricordieux. Nous savons que le Seigneur nous a aimés en premier. Mais nous ne serons vraiment heureux que si nous entrons dans la logique divine du don, de l’amour gratuit. Nous ne serons heureux que si nous découvrons que Dieu nous a si infiniment aimés qu’il nous a rendus capables d’aimer comme lui, sans mesure. Comme le dit saint Jean, Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Après avoir brièvement expliqué comment le Seigneur manifeste sa miséricorde à notre égard, je voudrais maintenant vous suggérer des pistes pour devenir concrètement des instruments de cette miséricorde envers notre prochain... Le bienheureux Pier Giorgio Frassati disait: Jésus me rend visite tous les matins dans la communion. Moi, je la lui rends, aussi misérablement que je peux, en visitant les pauvres. Le jeune Pier Giorgio avait compris ce que signifie avoir un cœur miséricordieux, sensible aux plus nécessiteux. Il leur donnait bien plus que des choses matérielles. Il se donnait lui-même, passait du temps avec eux, il leur parlait, les écoutait attentivement. Il servait les pauvres avec une grande discrétion, ne se mettant jamais en avant. Il vivait vraiment l’Evangile qui dit: Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète. La veille de sa mort, gravement malade, il continuait encore à donner des indications sur la façon d’aider ses amis, les indigents. A ses funérailles, les membres de sa famille et ses amis furent stupéfaits par la présence d’un grand nombre de pauvres, de personnes que Pier Giorgio avait accompagnées et aidées, et dont ils ignoraient l’existence. J’aime bien associer les Béatitudes évangéliques et le chapitre 25 de Matthieu, où Jésus présente les œuvres de miséricorde et déclare que nous serons jugés sur la base de celles-ci. Je vous invite donc à redécouvrir les œuvres de miséricorde corporelle: Nourrir les affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir celui qui est nu, accueillir l’étranger, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. N’oublions pas non plus les œuvres de miséricorde spirituelle : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner ceux qui sont dans l’ignorance, reprendre les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter avec patience les personnes importunes, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Comme vous pouvez le remarquer, la miséricorde n’est pas synonyme de bonnisme ni de pur sentimentalisme. En elle se vérifie l’authenticité de notre identité de disciples de Jésus et notre crédibilité en tant que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui. Je vous propose, à vous qui êtes très concrets pour chacun des sept premiers mois de l’année 2016, de choisir une œuvre de miséricorde corporelle et une œuvre de miséricorde spirituelle à mettre en pratique chaque mois. Laissez-vous inspirer par la prière de sainte Faustine, humble apôtre de la Miséricorde Divine pour notre temps: Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide... pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes […] pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon […] pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions […] pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude […] pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Le message de la Divine Miséricorde est donc un programme de vie très concret et exigeant parce qu’il implique des œuvres. Et l’une des œuvres de miséricorde plus évidente, mais aussi plus difficile à mettre en pratique, est sans aucun doute de pardonner à ceux qui nous ont offensés, ceux qui nous ont fait du mal, ceux que nous considérons comme nos ennemis. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner. Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux... Beaucoup de jeunes qui me disent qu’ils sont las de ce monde si divisé, où des membres des factions rivales s’affrontent, où sévissent tant de guerres et où il y en a même qui utilisent leur religion pour justifier la violence. Nous devons supplier le Seigneur pour qu’il nous accorde la grâce d’être miséricordieux avec ceux qui nous font du mal, à l’image de Jésus en croix qui a prié pour ceux qui l’avaient crucifié: Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Le seul remède contre le mal est la miséricorde. Certes, la justice est nécessaire, mais pas suffisante à elle seule. Justice et miséricorde doivent aller de pair. Comme je voudrais que nous nous unissions tous en chœur pour prier du tréfonds de nos cœurs et implorer le Seigneur afin qu’il ait pitié de nous et du monde entier".


"Il ne manque plus que quelques mois à notre rencontre en Pologne. Cracovie, la ville de saint Jean-Paul II et de sainte Faustine Kowalska, nous attend à bras et cœurs ouverts. Je crois que c’est la Divine Providence qui nous a conduits à célébrer le Jubilé des jeunes dans la terre où ont vécu ces deux grands apôtres de la miséricorde de notre temps. Jean-Paul II a compris que le nôtre était le temps de la miséricorde. Dès le début de son pontificat, il a promulgué l’encyclique Dives in Misericordia. Pendant l’Année Sainte 2000, il a canonisé Sœur Faustine et a institué la fête de la Divine Miséricorde, le deuxième dimanche de Pâques. Et, en 2002, il a personnellement inauguré à Cracovie le Sanctuaire de Jésus Miséricordieux, confiant le monde entier à la Divine Miséricorde, exprimant le désir que ce message atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leurs cœurs d’espérance : « Il faut allumer cette étincelle de la grâce de Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de la miséricorde. Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur... Jésus miséricordieux, représenté dans l’effigie vénérée par le peuple de Dieu dans le sanctuaire de Cracovie qui lui est consacré, vous attend. Il vous fait confiance et il compte sur vous ! Il a tant de choses importantes à dire à chacun d’entre vous. N’ayez pas peur de croiser son regard plein d’amour infini pour chacun de vous, et laissez-vous atteindre par son regard miséricordieux, prêt à pardonner tous vos péchés, un regard qui peut changer votre vie et guérir les blessures de vos âmes, un regard qui étanche la soif profonde qui habite vos cœurs de jeunes: Soif d’amour, de paix, de joie et du vrai bonheur. Venez à lui et n’ayez pas peur! Venez pour lui dire du fond de votre cœur Jésus, en toi je me confie. Laissez-vous toucher par sa miséricorde sans limite pour devenir vous aussi, à travers les œuvres, les paroles et la prière, des apôtres de la miséricorde dans notre monde blessé par l’égoïsme, la haine et tant de désespoir. Portez la flamme de l’amour miséricordieux du Christ dont parlait Jean-Paul II, portez là dans les différents milieux de votre vie quotidienne et jusqu’aux extrémités de la terre. Dans cette mission, je vous accompagne avec mes meilleurs vœux et mes prières. Je vous confie tous à la Vierge Marie, mère de Miséricorde, pendant cette phase finale de l’itinéraire de préparation spirituelle aux prochaines JMJ à Cracovie, et je vous bénis tous de grand cœur".

Année Sainte de la miséricorde et JMG de Cracovie


Cité du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). En parallèle à la publication du Message du Saint-Père aux jeunes en vue de la Journée mondiale de la Jeunesse 2016, le Conseil pontifical pour les laïcs diffuse le communiqué suivant: "Comme pour les deux précédents, ce texte se fonde sur les Béatitudes pour accompagner les jeunes du monde entier dans leur parcours spirituel vers Cracovie... Au cours de ces trente dernières années, les JMJ, précieux héritage de Jean-Paul II, sont devenues un grand instrument d’évangélisation de la jeunesse et une importante occasion de dialogue entre l’Eglise et les nouvelles générations. Cette aventure spirituelle a jusqu’ici mobilisé des millions de jeunes de tous les continents. La JMJ a suscité chez beaucoup d’entre eux un profond changement de vie, la découverte d’un appel intrinsèquement lié à leur condition de jeunes. De nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont nées après les JMJ, et beaucoup parmi les jeunes gens et les jeunes filles qui ont vécu ensemble cette expérience ont, par la suite, choisi d’unir leurs vies dans le sacrement du mariage. Dans son message, le Saint-Père souligne combien le thème de cette XXXI JMJ place l'événement au cœur de l’Année Sainte de la miséricorde, la transformant en un véritable Jubilé mondial des jeunes. Comme le rappelle si bien le Successeur de Pierre, c’est la troisième fois qu’une rencontre internationale des jeunes coïncide avec une année jubilaire. Ce fut le cas lorsque, au cours de l’Année Sainte de la rédemption (1983-1984), Jean-Paul II convoqua pour la première fois les jeunes du monde entier pour dimanche des Rameaux. Puis, lors du Grand Jubilé de l’an 2000, plus de deux millions de jeunes de 165 pays se réunirent à Rome pour la XV Journée mondiale. Cette fois-ci encore, le Jubilé des jeunes à Cracovie sera l’un des temps forts de cette année sainte".


"Le Pape explique ensuite aux jeunes comment Dieu a révélé sa miséricorde dans l'Ecriture, en manifestant son indéfectible fidélité et son amour éternel, toujours prêt à pardonner. Dans le Nouveau Testament, la miséricorde est présentée comme la synthèse de l’œuvre que Jésus est venu accomplir dans le monde au nom du Père. Tout en Jésus parle de la miséricorde. Mieux, il est lui-même la miséricorde. Le Saint-Père invite alors les jeunes à faire une expérience directe de la miséricorde du Seigneur. Il raconte que lorsque j’avais dix-sept ans, un jour où il devais sortir avec des amis, il décida de se recueillir d’abord dans une église. Une fois à l’intérieur, il a trouvé un prêtre qui lui a inspiré une grande confiance et a ressenti le désir de se confesser. Cette rencontre a changé sa vie... Après avoir expliqué comment Dieu nous manifeste sa miséricorde, le Pape invite les jeunes à devenir, à leur tour, des instruments de cette miséricorde envers les autres. Il leur propose une façon très concrète de répondre à son appel: Je vous propose de vous engager à vivre pour chacun des sept premiers mois de l’année 2016, une œuvre de miséricorde matérielle et une œuvre de miséricorde spirituelle. A la fin de son message, le Pape François renouvelle une chaleureuse invitation aux jeunes: « Il ne manque plus que quelques mois à notre rencontre en Pologne. Cracovie, la ville de saint Jean-Paul II et de sainte Faustina Kowalska, nous attend à bras et cœurs ouverts. Je crois que c’est la Divine Providence qui nous a guidés à célébrer le jubilé des jeunes au pays ces deux grands apôtres de la miséricorde de notre temps. Jésus miséricordieux, représenté dans l’effigie vénérée par le peuple de Dieu dans le sanctuaire de Cracovie qui lui est consacré, vous attend. Venez et dites-lui du fond de votre cœur Jésus, en toi je me confie".
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