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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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mercredi 14 janvier 2015

Le premier saint srilankais

Le premier saint srilankais
Cité du Vatican, 14 janvier 2015 (VIS). Ce matin à Colombo (8 h 30' locales) le Pape s'est rendu au parc Galle Face Green où, il y a quinze ans, Jean-Paul II avait béatifié Joseph Vaz. Devant près d'un demi million de fidèles, il a célébré la messe de canonisation du premier saint local, né à Goa en en 1651 dans une famille locale chrétienne de la classe brahmanique (colonie portugaise). D'abord prêtre de l'Oratoire, il gagna en 1687 la partie de Ceylan (actuel Sri Lanka) qui, sous domination hollandaise, ne comptait aucun prêtre catholique. Il exerça son ministère clandestinement. Arrêté et incarcéré, il fut relâché et put retourner dans le royaume bouddhiste de Kandy (centre de l'île), où il fut autorisé en 1696 à prêcher. Devenu Vicaire pour l'île, il mourut d'épuisement en 1711. Voici l'homélie prononcée par le Saint-Père:

"Comme de très nombreux autres missionnaires dans l’histoire de l’Eglise, il a répondu au commandement du Ressuscité de faire de toutes les nations des disciples. Par ses paroles, mais, plus important, par l’exemple de sa vie, il a conduit le peuple de cette nation à la foi qui nous donne l’héritage parmi tous les sanctifiés. Nous voyons chez saint Joseph Vaz un signe éloquent de la bonté et de l’amour de Dieu pour le peuple du Sri Lanka. Mais nous voyons aussi en lui une incitation à persévérer sur la voie de l’Evangile, à grandir nous-mêmes en sainteté, et à témoigner du message évangélique de réconciliation auquel il a consacré sa vie. Pour de nombreuses raisons, il continue d’être un exemple et un maître.

Avant tout, il fut un prêtre exemplaire. Il y a ici avec nous aujourd’hui beaucoup de prêtres, de religieux et religieuses qui, comme Joseph Vaz, sont consacrés au service de l’Evangile de Dieu et du prochain. J’encourage chacun de vous à regarder Saint Joseph Vaz comme un guide sûr. Il nous apprend à sortir vers les périphéries, pour que Jésus-Christ soit connu et aimé partout. Il est aussi un exemple de souffrance patiente pour la cause de l’Evangile, d’obéissance aux supérieurs, de soin affectueux pour l’Eglise de Dieu. Comme nous, il a vécu à un moment de rapide et profonde transformation. Les catholiques étaient une minorité, souvent divisée de l’intérieur. Au dehors il y avait une hostilité occasionnelle, et même de la persécution. Malgré cela, parce qu’il fut constamment uni par la prière au Seigneur crucifié, il a été capable de devenir pour tous une icône vivante de l’amour miséricordieux et réconciliateur de Dieu. En second lieu, saint Joseph nous a montré l’importance de dépasser les divisions religieuses pour le service de la paix. Son amour indivis de Dieu l’a ouvert à l’amour du prochain. Il a exercé son ministère pour les personnes qui étaient dans le besoin, quelles qu’elles soient, et où qu’elles soient. Son exemple continue à inspirer l’Eglise au Sri Lanka aujourd’hui. Bien volontiers et généreusement, elle sert tous les membres de la société. Elle ne fait pas de distinctions de race, de credo, d’appartenance tribale, de condition sociale ni de religion dans le service qu’elle rend à travers ses écoles, ses hôpitaux, cliniques et de nombreuses autres œuvres de charité. Elle ne demande rien d’autre que la liberté d’accomplir sa mission. La liberté religieuse est un droit humain fondamental. Tout individu doit être libre, seul ou associé avec d’autres, de chercher la vérité, d’exprimer ouvertement ses convictions religieuses, libre des intimidations et des contraintes extérieures. Comme la vie de Joseph Vaz nous l’enseigne, l’authentique adoration de Dieu conduit non pas à la discrimination, à la haine et à la violence, mais au respect de la sacralité de la vie, au respect de la dignité et de la liberté des autres, et à l’engagement affectueux pour le bien-être de tous. Enfin, saint Joseph nous donne un exemple de zèle missionnaire. Bien qu’il soit venu à Ceylan pour être prêtre au service de la communauté catholique, dans sa charité évangélique il est allé vers tous. Laissant derrière lui sa maison, sa famille, le confort de ses lieux familiers, il a répondu à l’appel d’aller au-delà, de parler du Christ partout où il serait conduit. Saint Joseph savait comment offrir la vérité et la beauté de l’Evangile dans un contexte multi-religieux, avec respect, dévouement, persévérance et humilité. C’est encore la voie pour les disciples de Jésus aujourd’hui. Nous sommes appelés à aller plus loin avec le même zèle, avec le même courage que saint Joseph, mais aussi avec sa sensibilité, avec son respect des autres, avec son désir de partager avec eux cette parole de grâce qui a le pouvoir de les édifier. Nous sommes appelés à être disciples-missionnaires.

Chers frères et sœurs, je prie pour que, en suivant l’exemple de saint Joseph Vaz, les chrétiens de ce pays puissent être confirmés dans la foi et donner une contribution toujours plus grande à la paix, à la justice et à la réconciliation de la société srilankaise. C’est ce que le Christ vous demande. C’est ce que Saint Joseph vous enseigne. C’est ce dont l’Eglise a besoin de votre part. Je vous confie tous aux prières de notre nouveau saint pour que, en union avec l’Eglise répandue dans le monde, vous puissiez chanter un chant nouveau au Seigneur et proclamer sa gloire jusqu’au bout de la terre. Parce que le Seigneur est grand et digne de toute louange".

A la fin de la messe, le Pape a remis au Cardinal Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don, Archevêque de Colombo, une reproduction du décret gravé sur cuivre par lequel le roi de Kandy Keerthi Sri Rajasinghe autorisa dès 1694 les oratoriens à prêcher, à convertir ses sujets et à bâtir des églises. L'original avait été offert à Léon XIII par un prédécesseur du Cardinal Archevêque de Colombo. Les catholiques srilankais ont fait don au Saint-Père de 70.000 US$ à usage caritatif.

Reconstruire l'unité entre tamouls et singalais


Cité du Vatican, 14 janvier 2015 (VIS). Après la messe de Colombo, le Saint-Père a gagné par hélicoptère le sanctuaire de Notre Dame de Madhu, à 250 km au nord de la capitale, dans une région à majorité tamoule. En 1544, des chrétiens survivants d'un massacre ordonné par le roi de Jaffna trouvèrent refuge en ce lieu, où ils construisirent un oratoire. En 1583 fut construite une première chapelle. Après la fin des persécutions hollandaises, débarqués à Ceylan en 1656, d'autres réfugiés chrétiens y placèrent une icône de la Vierge. Avec le concours de coreligionnaires portugais, cette communauté construisit la première église. Le succès du sanctuaire marial se développa avec Joseph Vaz, qui en fait un centre missionnaire. L'édifice actuel, qui remonte à 1872, a été consacré en 1944. En 1924 fut couronnée la Vierge de Madhu. A la demande des évêques, le sanctuaire fut respecté durant toute la guerre civile. Zone démilitarisée, Madhu abrita des réfugiés au point qu'à partir de 1990 le domaine devint un véritable camp. Restitué au diocèse de Mannar, le culte y est rétabli depuis décembre 2010. Ici aussi, un demi million de fidèle est venu prier avec le Pape pour la paix qui a été établie en 2009. Voici son intervention:

"Nous nous trouvons dans la demeure de notre Mère. Ici, elle nous souhaite la bienvenue dans sa maison. Dans ce sanctuaire de Notre-Dame de Madhu, chaque pèlerin peut se sentir chez lui, puisqu’ici Marie nous introduit en la présence de son Fils Jésus. Ici, des Sri Lankais, Tamouls et Singalais viennent tous comme membres d’une authentique famille. A Marie, ils confient leurs joies et leurs souffrances, leurs espérances et leurs nécessités. Ici, dans sa maison, ils se sentent en sécurité. Ils savent que Dieu est très proche. Ils ressentent son amour et connaissent sa tendre miséricorde. Il y a ici aujourd’hui des familles qui ont souffert immensément durant le long conflit qui a lacéré le cœur du Sri Lanka. Beaucoup de personnes, du nord et du sud de la même manière, ont été tuées dans la terrible violence et dans l’effusion de sang de ces années. Aucun Sri Lankais ne peut oublier les tragiques évènements associés à ce lieu même, comme le triste jour où la vénérable statue de Marie, datant de l’arrivée des premiers chrétiens au Sri Lanka, a été enlevée de son sanctuaire. Mais Notre-Dame est restée toujours avec vous. Elle est la Mère de toute demeure, de toute famille blessée, de tous ceux qui cherchent à retourner à une existence pacifique. Aujourd’hui, nous la remercions d’avoir protégé le peuple du Sri Lanka de tant de dangers, passés et présents. Marie n’oublie jamais ses enfants de cette splendide île. Comme elle n’a jamais abandonné son Fils sur la Croix, ainsi elle n’a jamais abandonné ses enfants Sri Lankais souffrants.
Aujourd’hui, nous voulons remercier Notre-Dame pour cette présence. Après tant de haine, tant de violence et tant de destruction, nous voulons la remercier pour continuer à nous apporter Jésus, qui seul a le pouvoir de guérir les blessures ouvertes et de restaurer la paix dans les cœurs meurtris. Mais nous voulons aussi lui demander d’implorer pour nous la grâce de la miséricorde de Dieu. Nous demandons aussi la grâce de réparer nos péchés et tout le mal que cette terre a connu. Il n’est pas facile de faire cela. Cependant, c’est seulement quand nous arrivons à comprendre, à la lumière de la Croix, le mal dont nous sommes capables, et auquel peut-être nous avons pris part, que nous pouvons faire l’expérience d’un vrai remords et d’un vrai repentir. C’est seulement alors que nous pouvons recevoir la grâce de nous approcher l’un de l’autre avec une vraie contrition, en offrant et en cherchant le vrai pardon. Dans ce difficile effort de pardonner et de trouver la paix, Marie est toujours ici pour nous encourager, nous guider, nous faire faire un autre pas. Exactement comme elle a pardonné aux assassins de son Fils au pied de sa Croix, en tenant alors entre les mains son corps sans vie, ainsi maintenant elle veut guider les Sri Lankais vers une réconciliation plus grande, en sorte que le baume du pardon de Dieu et de sa miséricorde puisse produire une vraie guérison pour tous. Enfin, nous voulons demander à Marie notre Mère d’accompagner de ses prières les efforts des Sri Lankais des deux communautés tamoule et singalaise pour reconstruire l’unité qui a été perdue. Comme sa statue est revenue à son sanctuaire de Madhu après la guerre, ainsi nous prions pour que tous ses fils et filles Sri Lankais puissent retourner à la maison de Dieu dans un esprit renouvelé de réconciliation et de fraternité.


Je suis heureux d’être avec vous dans la demeure de Marie. Prions les uns pour les autres. Surtout, demandons que ce sanctuaire puisse toujours être une maison de prière et un refuge de paix. Par l’intercession de Notre-Dame de Madhu, que tous puissent trouver ici inspiration et force afin de construire un avenir de réconciliation, de justice et de paix pour tous les enfants de cette terre bien-aimée".

Le Pape salue le Président italien démissionnaire


Cité du Vatican, 14 janvier 2015 (VIS). Depuis Colombo (Sri Lanka), le Pape a fait parvenir un télégramme au Président Giorgio Napolitano, qui venait d'annoncer démissionner de sa charge de chef de l'Etat italien. Il lui exprime toute son estime et souligne le service exemplaire rendu à l'Italie, pays au sein duquel il a renforcé les idéaux de solidarité, d'unité et de concorde dans un contexte national et européen difficile.


Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 14 janvier 2015 (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Joseph Gerard Hanefeldt, Evêque de Grand Island (superficie 108.800, population 316.000, catholiques 55.800, prêtres 61, diacres 7, religieux 56), aux Etat-Unis d'Amérique. L'Evêque élu, né en 1958 à Creighton (USA) et ordonné prêtre en 1984, était jusqu'ici Curé de la paroisse du Christ-Roi d'Ohama (USA). Diplômé en théologie, il a été responsable diocésain des activités Pro Vita, aumônier du conseil des femmes catholiques, responsable de la formation près le Collège pontifical de l'Amérique du nord à Rome, membre du Presbyterium, curé de paroisses. Il succède à Mgr.William J.Dendinger, dont la renonciation à la charge pastorale du diocèse a été acceptée pour limite d'âge.


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