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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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vendredi 30 septembre 2011

ENVOYE SPECIAL

CITE DU VATICAN, 30 SEP 2011 (VIS). Par la lettre latine du 21 septembre, publiée ce jour, Benoît XVI a nommé le Cardinal Walter Kasper son Envoyé spécial au 950 anniversaire de la dédicace de la cathédrale de Spire (Allemagne 2 octobre). Il y rappelle que, construit entre 1030 et 1061, l'édifice a été conçu comme symbole du lien des allemands avec le siège apostolique. Il exprime à l'évêque, Mgr.Karl-Heinz Wiesemann, son voeu de voir ces festivités constituer un moment de grâce, et invite les participants à suivre l'exemple de Marie, à qui est dédiée la cathédrale, dans l'exercice des vertus chrétiennes que sont la foi, l'espérance et la charité.
BXVI-LETTRE/                                                 VIS 20110930 (120) 

80 ANS DE RADIO VATICAN


CITE DU VATICAN, 30 SEP 2011 (VIS). Hier, le Cardinal Secrétaire d'Etat a célébré en la grotte de Lourdes des jardins du Vatican la messe votive de Radio Vatican, qui fête ses 80 ans. Il était assisté du P.Federico Lombardi, SJ, Directeur général, et du P.Andrzej Koprowski, SJ, Directeur des programmes. A l'homélie, après avoir évoqué l'histoire de la station, le Cardinal Tarcisio Bertone a dit son espoir qu'elle demeure "un instrument de communication ecclésial, c'est à dire étroitement lié à la vie de l'Eglise, tel le sarment au cep qui l'alimente". Après la messe, il a décoré six employés tandis que le P.Lombardi lui remettait la première copie du livre anniversaire qui sera présenté à la presse le 4 octobre. Le Directeur général y écrit que le but est de rappeler et comprendre comment Radio Vatican, communauté de personnes, a accompagné les pontificats successifs en diffusant leur message tout en s'adaptant aux nouvelles techniques de la diffusion. "Il s'agit d'un perpétuel effort d'évangélisation adapté aux multiples cultures, comme aux moyens les plus efficaces d'atteindre les confins de la terre".
RV/                                                     VIS 20110930 (190) 

INTERVENTION AUX NATIONS-UNIES


CITE DU VATICAN, 30 SEP 2011 (VIS). A New York le 27 septembre, Mgr.Dominique Mamberti, Secrétaire pour les relations avec les états, a pris la parole dans le cadre du débat général de la 66 Session de l'Assemblée Générale de l'ONU. Voici quelques passages saillants d'un discours abordant les principaux enjeux de la communauté internationale, de la crise humanitaire à la crise économique, et à la liberté religieuse menacée:

  "Dans certaines parties du monde, comme la Corne de l'Afrique, nous sommes malheureusement en présence de situations humanitaires graves et dramatiques qui provoquent l'exode de millions de personnes, en majorité des femmes et des enfants, avec un nombre élevé de victimes de la sécheresse, de la faim et de la malnutrition. Le Saint-Siège désire renouveler son appel, plusieurs fois exprimé par le Pape, à la communauté internationale pour amplifier et soutenir les politiques humanitaires dans de telles zones et influer concrètement sur les différentes causes qui en accroissent la vulnérabilité". Puis Mgr.Mamberti a abordé la question de la liberté religieuse dans le monde, dont le respect "est la voie fondamentale pour la construction de la paix, la reconnaissance de la dignité humaine et la sauvegarde des droits de l'homme". Là où  "le droit à la liberté religieuse est lésé ou nié aux croyants des différentes religions, et les cas sont malheureusement nombreux, on observe une augmentation de l'intolérance religieuse. Et, malheureusement, on constate que les chrétiens sont le groupe religieux qui subit le plus grand nombre de persécutions à cause de sa foi. Or le manque de respect de la liberté religieuse représente une menace pour la sécurité et la paix... Il est donc important qu'un engagement commun à reconnaître et à promouvoir la liberté religieuse de chaque personne et de chaque communauté soit favorisé par un dialogue interreligieux sincère, promu et mis en œuvre par les représentants des différentes confessions religieuses et appuyé par les gouvernements et par les instances internationales".

  Le troisième problème que le Saint-Siège voudrait porter à l'attention des Nations-Unies, a poursuivi le Secrétaire pour les relations avec les états, est "la prolongation de la crise économique et financière mondiale. Nous savons tous qu'un élément fondamental de cette crise est le déficit éthique des structures économiques... L'économie ne fonctionne pas seulement par une autorégulation du marché et encore moins par des accords qui se limitent à concilier les intérêts des plus puissants. Elle a besoin d'une raison d'être éthique, afin de fonctionner pour l'homme. L'idée de produire des ressources et des biens" de manière simplement stratégique et politique, sans chercher à faire le bien, "s'est révélée être une illusion ingénue ou cynique, toujours fatale. Chaque décision économique ayant une conséquence morale, l'économie a besoin de l'éthique pour fonctionner correctement,...d'une éthique centrée sur la personne et capable d'offrir des perspectives aux nouvelles générations... Le Saint-Siège a souvent souligné l'importance d'une réflexion nouvelle et approfondie sur le sens de l'économie et de ses objectifs, ainsi qu'une révision clairvoyante de l'architecture financière et commerciale globale pour en corriger les dysfonctionnements et les distorsions. Cette révision des règles économiques internationales doit s'insérer dans le cadre de l'élaboration d'un nouveau modèle global de développement". Ce modèle, a-t-il conclu, doit tenir compte du principe de Famille des Nations qui caractérise l'ONU. "Une famille est par sa nature une communauté fondée sur l'interdépendan¬ce, sur la confiance mutuelle, sur l'entraide et le respect sincère. Son plein développement se base non sur la suprématie du plus fort, mais sur l'attention au plus faible et marginalisé, et sa responsabilité s'étend aux générations futures". La veille, Mgr.Mamberti avait reçu le doctorat honoris causa de l'Université Saint John de New York (USA).
DELSS/                                                     VIS 20110930 (610)

AUDIENCES

CITE DU VATICAN, 30 SEP 2011 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin en audiences séparées dix prélats de la Conférence épiscopale indonésienne en visite Ad Limina:

-Mgr.Vincentius Sensi, Archevêque d'Ende.

-Mgr.Silvester San, Evêque de Depansar.

-Mgr.Franciscus Kopong Kung, Evêque de Larantuka.

-Mgr.Gerulfus Kherubim Pareira, SVD, Evêque de Maumere.

-Mgr.Hubertus Leteng, Evêque de  Ruteng.

-Mgr.Ignatus Suharyo Hardjoatmodjo, Archevêque de  Jakarta et Ordinaire militaire. 

-Mgr.Cosmas Michael Angkur, OFM, Evêque de Bogor.

-Mgr.Peter Turang, Archevêque de Kupang.

-Mgr.Dominikus Saku, Evêque d'Atambua.

-Mgr.Edmund Woga,  CSSR, Evêque de  Weetebula.
AP/                                                                       VIS 20110930 (90)

INTENTIONS DE PRIERE POUR OCTOBRE


CITE DU VATICAN, 30 SEP 2011 (VIS). L'intention générale de prière de Benoît XVI pour le mois d'octobre est: "Pour les malades en fin de vie, afin qu'ils soient soutenus dans leurs souffrances par la foi en Dieu et l'amour de leurs frères".

  Son intention missionnaire est: "Pour que la Journée missionnaire mondiale accroisse dans le Peuple de Dieu la passion de l'évangélisation et le soutien de l'activité missionnaire, par la prière et l'aide économique aux Eglises les plus pauvres".
.../                                                       VIS 20110930 (90)

jeudi 29 septembre 2011

CONGE DE CASTELGANDOLFO


CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). Benoît XVI a reçu ce matin la municipalité de Castelgandolfo, les forces de l'ordre italiennes et vaticanes, le personnel du palais et les communautés religieuses en service dans cette localité: Une fois de plus, leur a-t-il dit, "j'ai pu apprécier la diligence et la générosité de tous ceux qui assurent ma sécurité, celle de mes collaborateurs, des visiteurs de marque comme des pèlerins. A chacun de vous, ma plus profonde gratitude pour ce séjour serein... De mon côté, j'aurai soin de prier pour vous et vos intentions, dans la certitude de la réciproque. Bon et miséricordieux, le Seigneur, qui prend soin de qui met en lui sa confiance, sera votre soutien".

Hier après-midi, le Pape a pris congé du personnel des villas de Castelgandolfo, lieux, a-t-il dit, "où on vit au contact permanent de la nature et dans une atmosphère silencieuse...qui nous rapprochent de Dieu. La nature est un chef d'oeuvre sorti des mains du Créateur, tandis que le silence nous permet de penser et de méditer sur l'essentiel de l'existence". Puis a remercié ses hôtes pour leurs prières, rappelant que "le chrétien se distingue notamment par la prière et la charité... Le contact avec le Seigneur dans la prière alimente notre esprit et nous rend plus généreux et plus ouverts aux besogneux".
AC/                                                     VIS 20110929 (230)

MOTU PROPRIO "QUAERIT SEMPER"


CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). Hier Benoît XVI a promulgué le Motu Proprio "Quaerit Semper" qui, modifiant la Constitution apostolique "Pastor Bonus", transfère certaines compétences de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements au Tribunal de la Rote Romaine, en matière de dispense d'un mariage célébré mais non consumé, ainsi que de nullité de l'ordination sacerdotale. En voici des extraits:

  Dans le but de rationaliser sa gestion en adaptant le gouvernement aux besoins pastoraux du moment, le Saint-Siège peut modifier l'organisation et les compétences de ses dicastères... Il est apparu particulièrement utile que la Congrégation concentre ses efforts sur la relance  liturgique en accord avec la volonté conciliaire (Sacrosanctum Concilium). Par conséquent, on a transféré à un service constitué près la Rote les compétences qui étaient siennes en matière de dispense d'un mariage célébré mais non consumé, ainsi que de nullité de l'ordination sacerdotale.

Art.1. Sont supprimés les articles 67 et 68 de la Pastor Bonus.
Art.2. Son article 126 est modifié comme suit: 1par. Ce tribunal, qui sert d'instance supérieur en appel près le siège apostolique pour la tutelle des droits au sein de l'Eglise, regroupe la jurisprudence et, par le biais de ses sentences, assiste les tribunaux inférieurs. 2par. Un bureau est constitué au sein de la Rote pour juger des cas de non consommation du mariage, ainsi que l'existence d'une juste cause pour accorder la dispense. Il reçoit les actes de la procédures avec l'avis de l'évêque et les observations du défenseur du lien. En suivant une procédure particulière, il évalue attentivement la demande de dispense, la soumettant si nécessaire au jugement du Saint-Père. 3par. Ce bureau est également compétent pour traiter des causes de nullité de l'ordination sacerdotale, selon les normes du droit universel et propre.
Art.3. Ce nouveau bureau est sous l'autorité du Doyen de la Rote, assisté par des commissaires désignés et des consulteurs.
Ces dispositions nouvelles entreront en vigueur le 1 octobre.
MP/                                                     VIS 20110929 (340) 

MESSAGE A LA COMMUNAUTE JUIVE DE ROME


CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). Benoît XVI a fait parvenir un message au Grand Rabbin de Rome Riccardo Di Segni, à l'occasion des trois grandes fêtes juives de Rosh Hashanah (nouvel an), de Yom Kippur (jour de l'expiation) et de Sukkot (les cabanes). Il y salue cordialement la communauté juive en espérant que ces fêtes de septembre et octobre soient porteuses de nombreuses grâces et bénédictions divines. "Puisse grandir en nous tous la volonté de promouvoir la justice et la paix de par un monde qui a tant besoin de témoins de la vérité. Que dans sa bonté, Dieu protège la communauté de Rome. Qu'il nous permette d'approfondir notre amitié, ici et partout dans le monde".
TGR/                                                          VIS 20110929 (130)

VOYAGE APOSTOLIQUE AU BENIN


CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). Benoît XVI se rendra au Bénin du 18 au 20 novembre, pour y signer l'exhortation apostolique post synodale de la seconde assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des évêques. Il arrivera à Cotonou à 15 h locales et, après la cérémonie d'accueil à l'aéroport, il visitera la cathédrale de la capitale. Le lendemain samedi 19 novembre, au palais présidentiel, le Pape rencontrera d'abord le gouvernement et les corps constitués, le corps diplomatique et les responsables religieux du pays. Puis il ira se recueillir sur la tombe du Cardinal Bernardin Gantin, au séminaire de Ouidah, où il rencontrera le clergé, les séminaristes, les religieux et les laïcs engagés. Il gagnera ensuite la basilique de l'Immaculée voisine pour la cérémonie de la signature. Plus tard dans l'après-midi, le Saint-Père visitera le foyer des Missionnaires de la charité, installé dans la paroisse Ste.Rita de Cotonou, où il verra un groupe d'enfants. A 18 h 45' il aura un entretien à la nonciature avec l'épiscopat béninois. Dimanche enfin, au stade de la capitale, il célébrera une grand messe, au cours de laquelle il remettra l'exhortation post synodale. Après le déjeuner avec le Conseil spécial pour l'Afrique du Secrétariat général du Synode, Benoît XVI gagnera l'aéroport qui porte le nom du défunt Cardinal Gantin, d'où il partira à 16 h 20' locales pour Rome.
PV-BENIN/                                                 VIS 20110929 (240)  

JOURNEE MONDIALE DE LA COMMUNICATION

CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). Voici la Note diffusée par le Conseil pontifical pour les communications sociales, à l'occasion de la 46 Journée mondiale de la communication (20 mai 2012). Le message papal, dont le thème sera: Silence et Parole, chemin d'évangélisation, sera rendu public le 24 janvier prochain, fête de saint François de Sales, le patron des journalistes:

  "L'extraordinaire apport des communications à la vie sociale met en exergue une valeur qui de prime abord, semblerait même antinomique. Le silence constitue, en effet, le thème central de la prochaine Journée mondiale... Dans la pensée de Benoît XVI, le silence n'est pas simplement présenté comme l'antidote d'une société caractérisée par le flux incessant et constant de la communication, mais bien plutôt comme un facteur d'intégration essentiel. Le silence précisément, parce qu'il favorise le discernement et la réflexion, peut être considéré comme le moment fondamental de l'accueil de la Parole. Il ne s'agit donc pas d'un dualisme, mais de la complémentarité de deux fonctions qui, dans un juste équilibre, enrichissent la valeur de la communication et en font un élément clef au service de la nouvelle évangélisation. Il est ensuite évident que le désir du Saint-Père est d'associer le thème de la prochaine Journée à celui de la célébration du Synode des évêques: La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne".
PCCS/                                                             VIS 20110929 (240)

FETE DE LA GENDARMERIE VATICANE


CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). La fête annuelle de la Gendarmerie vaticane se déroulera à 17 h 30' devant le palais du Governorat, en présence du Cardinal Secrétaire d'Etat Bertone, du Cardinal Président Lajolo, et de personnalités représentant l'Italie. Au cours de la cérémonie, le Prince Sforza Ruspoli remettra à la Gendarmerie le drapeau pontifical que sa famille conserve depuis 1870. Il a été offert hier au Saint-Père au cours d'une audience privée à Castelgandolfo, en souvenir des soldats tombés pour défendre Rome il y a un siècle et demi. Cette pièce sera exposée au musée historique du Latran. Un communiqué rappelle que la Gendarmerie, qui assume avec la Garde Suisse la sécurité du Pape, assure l'ordre public dans la Cité du Vatican ainsi que les fonctions de police judiciaire. Depuis 2008 elle collabore à Interpol. 
OP/                                                     VIS 20110929 (150)

AUDIENCES

CITE DU VATICAN, 29 SEP 2011 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin en audiences séparées:

-SE Hilarion, Métropolite de Volokolamak et Président du Département pour les relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat orthodoxe de Moscou.

-Mgr.Martinus Dogma Situmorang, OFM.Cap., Evêque de Padang et Président de la Conférence épiscopale indonésienne en visite Ad Limina.
AP:AL/                                                                   VIS 20110929 (60)

mercredi 28 septembre 2011

RETOUR SUR LE VOYAGE EN ALLEMAGNE


CITE DU VATICAN, 28 SEP 2011 (VIS). Benoît XVI a consacré sa catéchèse de l'audience générale tenue Place St.Pierre au récit de son récent voyage apostolique en Allemagne, défini "une grande fête de la foi" ayant permis de percevoir combien Dieu offre un sens à notre vie et la vérité parfaite. 

  A Berlin, devant le Parlement fédéral, il a "fait un exposé sur les fondements éthiques de l'Etat de droit, montrant la place de chaque droit tel qu'il est inscrit par le Créateur dans la création", Tandis qu'avec les représentants juifs, il a "reparcouru nos racines communes, la foi d'Abraham, d'Isaac et de Jacob...soulignant les progrès accomplis dans le dialogue entre Eglise catholique et judaïsme en Allemagne". Avec les musulmans ensuite, le Saint-Père a évoqué "l'importance de la liberté religieuse pour un développement pacifique de l'humanité", puis a dit sa joie du grand nombre de participants à la messe célébrée dans la capitale, dont l'homélie a été "consacrée à la nécessité pour les chrétiens de demeurer unis au Christ afin d'être l'Eglise, son Corps mystique".

  Pour la seconde étape du périple, Benoît XVI s'est rendu en Thuringe, le pays de la Réforme, où l'œcuménisme a naturellement constitué le point central, avec la rencontre des représentants de l'Eglise évangélique d'Allemagne dans l'ancien couvent des augustins d'Erfurt, ville où Martin Luther fut ordonné prêtre: "J'y ai insisté sur la valeur première de notre témoignage commun de foi dans le monde... Si un nouvel effort commun est nécessaire pour parvenir à l'unité..., le Christ seul est en mesure de nous l'offrir. Nous serons toujours plus unis entre nous si nous nous rapprochons de lui et nous laissons transformer par lui". Ensuite il a parlé des vêpres mariales célébrées au sanctuaire d'Etzelsbach en Eischfeld, un lambeau de terre resté catholique face au protestantisme, et rétif au nazisme comme au communisme. Au cours de la messe célébrée à Erfurt, le Pape a évoqué les saints patrons de la Thuringe, Elisabeth, Boniface et Kilian, rappelant qu'ils "furent de lumineux exemples de fidèles témoins de l'Evangile face à des pouvoirs intransigeants. Ainsi a-t-il "invité les fidèles à être saints eux aussi, de vrais témoins du Christ, afin de transformer le monde... J'ai été très ému de rencontrer Mgr.Hermann Scheipers, le dernier prêtre survivant de Dachau...mais aussi quelques victimes d'abus sexuels, que j'ai assuré de ma solidarité".

  A Fribourg (Freiburg im Breisgau), qui a été la dernière étape du voyage apostolique, je me suis réjoui lors de la veillée avec les jeunes "de voir que ma patrie présente un visage jeune. Aux jeunes catholiques, qui sont l'avenir, j'ai dit ma confiance en leur collaboration, car avec la grâce du Christ ils sont capables d'apporter le feu divin à ce monde". Au séminaire diocésain ensuite, "j'ai indiqué aux séminaristes la beauté et la noblesse de leur vocation... Et je leur ai offert mon appui dans la poursuite de leur cheminement en compagnie du Christ". Au cours de la rencontre avec le monde orthodoxe, le Pape a insisté sur une vocation commune des catholiques et des orthodoxes à être le levain nécessaire au renouveau de la société". La messe à l'aéroport de Lahr a constitué le point culminant du voyage, donnant à Benoît XVI l'occasion de remercier tous ceux qui agissent au sein de l'Eglise, et en particulier les nombreux volontaires des services caritatifs. "Il rendent possibles les multiples actions que l'Eglise allemande développe au service de l'Eglise universelle, en particulier en terres de mission". Puis il a évoqué leur magnifique et fécond service, "qui découle de la foi authentique de ces milliers de fidèles en communion avec les évêques, le Pape et l'Eglise universelle... Avant mon départ -a conclu le Saint-Père- je me suis adressé à un millier de catholiques engagés dans l'Eglise et dans la société, auxquels j'ai proposé mes réflexions sur le rôle de l'Eglise dans une société sécularisée, invitant l'Eglise à se libérer de toute mondanité pour être plus proche de Dieu". Ce voyage apostolique, a-t-il conclu, "a été pour moi une belle occasion de rencontrer les fidèles allemands, de les confirmer dans la foi, l'amour et l'espérance, de partager leurs joie d'être catholiques. Mon message s'est élargi à tout les allemands, que j'ai encouragé à envisager l'avenir avec confiance. Là où est Dieu, là est l'avenir!".
AG/                                                             VIS 20110928 (730)

RELATIONS AVEC L'ITALIE


CITE DU VATICAN, 28 SEP 2011 (VIS). Hier à l'ambassade d'Italie près le Saint-Siège, le Substitut de la Secrétairerie d'Etat Mgr.Giovanni Becciú a prononcé un discours devant de hautes autorités, à l'occasion du 150 anniversaire de l'unité italienne. Rappelant le message de Benoît XVI au chef de l'Etat, et la prière pour l'Italie présidée à Ste.Marie Majeure, Mgr.Becciù a dit qu'en Italie l'Eglise engage ses énergies pour collaborer avec les autorités à la promotion de l'homme et au bien public. Cette collaboration sincère caractérise le rapport entre l'Eglise et l'Etat. Evoquant ensuite le concordat de 1929 et sa révision de 1984, il a repris les propos du Saint-Père pour dire qu'ils manifestent le dialogue existant entre l'Italie et le Saint-Siège, mais aussi les bonnes relations de collaboration entre les deux parties. La cas italien, a-t-il conclu, "pourrait être envisagé avec grand profit par d'autres pays, en matière de qualité des rapports entre l'Eglise et l'Etat, dans la distinction des domaines d'action comme de la collaboration".
SS/                                                    VIS 20110928 (180)  

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

CITE DU VATICAN, 28 SEP 2011 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

-Mgr.Wilson Tadeu Jönck, SCI, Archevêque métropolitain de Florianópolis (superficie: 7.862, population: 1.478.000, catholiques: 1.153.000, prêtres: 191, diacres: 112. religieux: 575), au Brésil. Jusqu'ici Evêque de Tubarao (Brésil), il est né en 1951, religieux depuis 1972, prêtre depuis 1977 et évêque depuis 2003. Diplômé en philosophie, théologie, psychologie et pédagogie, il a été vicaire puis curé de paroisse, professeur de séminaire puis maître des novices au noviciat déhonien de Jaraguá do Sul, et depuis 2010 Président de la Conférence épiscopale régionale Sul 4.

-Mgr.Sergio Alfredo Gualberti Calandrina, Coadjuteur de l'Archevêque de Santa Cruz de la Sierra (Bolivie), dont il était jusqu'ici Auxiliaire. Italie né en 1945, prêtre depuis 1971 et évêque depuis 1999, il a été aumônier d'émigrés italiens en Suisse puis vicaire et curé à La Paz. Responsable de la pastorale à la Conférence épiscopale bolivienne en 1980 puis Secrétaire Général adjoint en 1996.
NER:NEC/                                                         VIS 20110928 (160)

mardi 27 septembre 2011

PASTORAL VISIT TO LAMEZIA TERME AND SERRA SAN BRUNO


VATICAN CITY, 27 SEP 2011 (VIS) - Made public today was the programme of the pastoral visit which Benedict XVI is due to make on Sunday 9 October to the Italian towns of Lamezia Terme and Serra San Bruno.

  The Pope will depart from Ciampino airport in Rome at 8.30 a.m., landing at 9.15 a.m. at the airport of Lamezia Terme. At 10 a.m. he will celebrate Mass in an industrial area on the outskirts of the town.

  Following lunch with bishops at 1.30 p.m. in the episcopal residence of Lamezia Terme, at 4.30 p.m. the Holy Father will greet the organisers of his visit. At 4.45 p.m. he is due to travel by helicopter from the "Guido d'Ippolito" stadium to Serra San Bruno where, at 5.30 p.m., he will meet with local people at the sports ground.

  At 6 p.m. the Pope Benedict will celebrate Vespers and deliver a homily in the church of the Carthusian monastery of Serra San Bruno, after which he will meet the monastic community and visit a cell and the infirmary of the monastery.

 He is scheduled to return to Lamezia Terme by helicopter at 7.30 p.m., and to depart from there by plane to Rome at 8 p.m.
PV-LAMEZIA TERME/                        VIS 20110927 (220)

CELEBRATIONS TO BE PRESIDED BY POPE: OCTOBER-NOVEMBER

VATICAN CITY, 27 SEP 2011 (VIS) - The Office of Liturgical Celebrations of the Supreme Pontiff today published the calendar of celebrations to be presided by the Holy Father in the months of October and November:

OCTOBER

 - Sunday 9: 28th Sunday of Ordinary Time. Pastoral visit to Lamezia Terme and Serra San Bruno, Italy.

 - Sunday 16: 29th Sunday of Ordinary Time. At 9.30 a.m. in the Vatican Basilica, Mass for the New Evangelisation.

 - Sunday 23: 30th Sunday of Ordinary Time. At 10 a.m. in St. Peter's Square, canonisation of the following blesseds: Guido Maria Conforti, Luigi Guanella, Bonifacia Rodriguez de Castro.

 - Wednesday 26: At 10.30 a.m. in St. Peter's Square, prayer in preparation for the Meeting for Peace in Assisi.

NOVEMBER

 - Wednesday 2: All Souls Day. At 6 p.m. in the Vatican Grottoes, a moment of prayer for deceased Popes.

 - Thursday 3: At 11.30 a.m. at the altar of the Cathedra in the Vatican Basilica, Mass for cardinals and bishops who died over the course of the year.

 - Friday 4: At 5.30 p.m. in the Vatican Basilica. Vespers for the beginning of the academic year in the Pontifical Universities.

 - Friday 18 - Sunday 20: Apostolic trip to Benin.
OCL/                                    VIS 20110927 (220)

THE SEMINARY: A PLACE FOR DISCERNMENT AND STUDY


VATICAN CITY, 27 SEP 2011 (VIS) - On Saturday 24 September, during the course of his apostolic visit to Germany, the Holy Father met with seminarians in the city of Freiburg im Breisgau, whom he addressed off-the-cuff in German. Extracts of his remarks are given below.

  The Pope dwelt upon the significance of the years spent in the seminary, and he reflected on the passage from the Gospel of St. Mark which narrates the foundation of the community of the Apostles: "The Lord appoints twelve", said the Holy Father. "He makes something, He does something, it is a creative act. He makes them, 'to be with Him, and to be sent out to preach'. ... They have to be with Him in order to come to know Him, ... but at the same time they have to be envoys who go out, who take with them what they have learnt, who bring it to others, ... even into places far removed from Him. ... This combination of, on the one hand, going out on mission, and on the other hand being with Him, remaining with Him, is - I believe - precisely what we have to learn in the seminary".

  "The seminary is therefore a time for training. Also, of course, it is a time for discernment, for learning. ... The mission must be tested, and this includes being in community with others and also, of course, speaking with your spiritual directors". It involves "learning to trust: if He truly wants this, then I may entrust myself to Him. In today's world ... in which everything is in a constant state of flux, in which human ties are breaking down, ... it is becoming more and more difficult to believe that I will hold firm for the whole of my life". But, "if He wants me, then He will also hold me, He will be there in the hour of temptation, in the hour of need, and He will send people to me, He will show me the path. ... Faithfulness is possible, because He is always there, because He exists yesterday, today and tomorrow".

  Apart from being a time for discernment, learning and vocation, the seminary is also a time for prayer, "for listening to Him", said Benedict XVI, "listening, truly learning to listen to Him - in the word of Sacred Scripture, in the faith of the Church, in the liturgy of the Church - and learning to understand the present time in His word. In exegesis we learn much about the past: what happened, what sources there are, what communities there were, and so on. This is also important. But more important still is that from the past we should learn about the present, we should learn that He is speaking these words now, and that they all carry their present within them, and that over and above the historical circumstances in which they arose, they contain a fullness which speaks to all times".

  "Faith comes from hearing", said the Holy Father referring to the words of St. Paul. That is to say, faith needs "the living word, addressed to me by the other, whom I can hear, addressed to me by the Church throughout the ages" by "priests, bishops and my fellow believers. Faith must include a 'you' and it must include a 'we'".

  In this context the Pope highlighted the importance of accepting other people in their individuality, while remaining aware that they too must accept us in our individuality. Only in this way, he explained, can the community of faithful become a "'we', journeying together towards the living God. ... The 'we' is the whole community of believers, today and in all times and places. ... We are Church: let us be Church, let us be Church precisely by opening ourselves and stepping outside ourselves and being Church with others".

  In closing, Benedict XVI reminded the seminarians of the importance of study. "We all know that St. Peter said: 'Always be prepared to make a defence to any one who calls you to account for the hope that is in you'. Our world today is a rationalist and thoroughly scientific world, albeit often somewhat pseudo-scientific. ... The faith is not a parallel world of feelings that we can still afford to hold on to, rather it is the key that encompasses everything, gives it meaning, interprets it and also provides its inner ethical orientation: making clear that it is to be understood and lived as tending towards God and proceeding from God. Therefore it is important to be informed and to understand, to have an open mind, to learn. ... Study is essential: only thus can we stand firm in these times and proclaim within them the reason for our faith".
PV-GERMANY/                            VIS 20110927 (810)

OTHER PONTIFICAL ACTS

VATICAN CITY, 27 SEP 2011 (VIS) - The Holy Father appointed Cardinal Walter Kasper, president emeritus of the Pontifical Council for Promoting Christian Unity, as his special envoy to celebrations marking the 950th anniversary of the dedication of Speyer Cathedral in Germany, due to take place on 2 October.
NA/                                    VIS 20110927 (60)

lundi 26 septembre 2011

BENOIT XVI PREND CONGE DE L'ALLEMAGNE


CITE DU VATICAN, 25 SEP 2011 (VIS). A 18 h, Benoît XVI a gagné par la route l'aéroport de Lahr, situé à une cinquantaine de km de Fribourg, où il a été accueilli pour la cérémonie de congé par le Président fédéral et les autorités du Land de Bade-Württemberg. Avant de quitter son pays natal, le Pape a remercié ses hôtes "pour ces jours si émouvants et riches d'événements", faisant un tour d'horizon de son périple:

  A Berlin, a dit le Saint-Père, "j'ai eu le privilège de parler devant les parlementaires, auxquels j'ai fait part de mes réflexions sur les fondements éthiques de l'Etat. Je pense aussi à mes entretiens fructueux avec le Président Fédéral et la Chancelière, qui ont porté sur la situation de l'Allemagne et de la communauté internationale. J'ai été particulièrement touché par l'accueil chaleureux et l'enthousiasme d'autant de personnes à Berlin. Dans le pays de la Réforme, l'œcuménisme a constitué naturellement un des points principaux de ce voyage. Je dois souligner la rencontre avec les représentants de l'Eglise évangélique d'Allemagne dans l'ancien couvent des augustins d'Erfurt. Je suis profondément reconnaissant pour les échanges fraternels et la prière commune. Très particulière a été aussi la rencontre avec les orthodoxes et les orthodoxes orientaux, de même qu'avec les juifs et les musulmans".

  A Erfurt, a-t-il poursuivi, j'ai apprécié "l'écoute commune de la Parole de Dieu et l'union dans la prière, surtout dans une région où, durant des décennies, on a tenté d'éliminer la religion de la vie des gens. Cela me rend confiant pour l'avenir du christianisme en Allemagne. Comme déjà durant les visites précédentes, il a été possible d'expérimenter combien de personnes témoignent ici de leur foi, et rendent présente sa force transformante dans le monde d'aujourd'hui... Après l'impressionnante Journée mondiale de la jeunesse de Madrid, j'ai été très heureux d'être hier à Fribourg de nouveau avec tant de jeunes pour une veillée de prière. J'encourage l'Eglise en Allemagne à continuer avec détermination et confiance le chemin de la foi qui fait revenir les personnes aux racines, au noyau essentiel de la Bonne Nouvelle. Ces petites communautés de croyants, qui existent déjà, répandront par leur enthousiasme des rayons de lumière dans la société pluraliste, rendant d'autres curieux de chercher la lumière qui donne la vie en abondance... Là où il y a Dieu, là, il y a un avenir. Là où Dieu est présent, là est l'espérance et là s'ouvrent des perspectives nouvelles et souvent inattendues qui dépassent l'aujourd'hui et les choses éphémères. En ce sens, j'accompagne, par la pensée et la prière, le cheminement de l'Eglise en Allemagne". Après la cérémonie, le Saint-Père est parti à 19 h 15', pour atterrir à 20 h 45' à l'aéroport romain de Fiumicino, d'où il a regagné Castelgandolfo en automobile.
PV-ALLEMAGNE/                                                VIS 20110926 (470)

SE DETACHER DE LA MONDANITE


CITE DU VATICAN, 25 SEP 2011 (VIS). A 17 h, dans la salle de concert de Fribourg, le Saint-Père a rencontré les représentants des associations catholiques engagées. Après les avoir remercié de leur service et de leur témoignage chrétiens, des taches "qui ne sont pas toujours faciles dans le contexte actuel", il leur a dit que "nous assistons, depuis des décennies à une diminution de la pratique religieuse et constatons un détachement croissant de la vie de l'Eglise d'une bonne partie de baptisés. La question est alors posée: l'Eglise ne devrait-elle pas peut-être changer?". Le Saint-Père a souligné qu'Eglise n'est pas synonyme de hiérarchie, le Pape et les évêques. C'est nous tous, les baptisés, qui sommes l'Eglise... Oui, il y a un motif de changement. Il y a un besoin de changement. Chaque chrétien et la communauté des croyants sont appelés à une continuelle conversion... En ce qui concerne l'Eglise, la raison fondamentale du changement est la mission apostolique des disciples et de l'Eglise elle-même... En fait, l'Eglise doit vérifier constamment sa fidélité à cette mission", dont le mandat comprend trois aspects: être témoins, faire partout des disciples et proclamer l'Evangile. Cette mission dérive "du mystère de Dieu un et trine, du mystère de son amour créateur". L'Eglise "n'a aucune autonomie devant celui qui l'a fondée. Elle trouve son sens exclusivement dans l'engagement d'être instrument de la rédemption, de faire connaître au monde la Parole de Dieu et de transformer le monde en l'introduisant dans une union d'amour avec Dieu".

  Cependant, tout au long de l'histoire de l'Eglise, a-t-il ajouté, s'est aussi manifestée "une tendance contraire, celle d'une Eglise qui s'accommode de ce monde, qui devient autosuffisante et qui s'adapte aux critères du monde. Elle donne ainsi une plus grande importance à l'organisation et à l'institutionnalisation qu'à son devoir d'ouverture au monde. Pour répondre à son vrai devoir, l'Eglise doit toujours faire l'effort de se détacher de la mondanité qui l'entoure... D'une certaine façon, l'histoire vient aider l'Eglise à travers les différentes époques de sécularisation qui ont contribué de façon essentielle à sa purification et sa réforme intérieure. En effet, les sécularisations, qu'il s'agisse de l'expropriation des biens de l'Eglise ou la suppression de privilèges ou assimilés, ont signifié, chaque fois, une profonde libération de l'Eglise des formes de mondanité: elle se dépouillait, pour ainsi dire, de sa richesse terrestre pour revenir embrasser pleinement sa pauvreté terrestre". En se détachant de ses liens matériels, "son action missionnaire redevenait crédible". Puis Benoît XVI a rappelé que les exemples historiques montrent qu'une Eglise détachée du monde peut donner un témoignage missionnaire plus clair. "Libérée de sa charge matérielle et politique, l'Eglise peut mieux et de façon vraiment chrétienne, se consacrer au monde entier et s'ouvrir au monde".

  Pour le Pape, "il ne s'agit pas ici de trouver une nouvelle tactique pour relancer l'Eglise. Il s'agit plutôt de déposer tout ce qui est seulement tactique et de chercher à être vraiment sincère sans négliger ni réprimer aucun aspect de la vérité d'aujourd'hui, et de réaliser pleinement la foi...en éliminant d'elle tout ce qui n'est foi qu'en apparence, mais en vérité n'est que conventions et habitudes. Pour le dire en d'autres termes, la foi chrétienne est toujours un scandale pour l'homme et pas seulement aujourd'hui... Ce scandale qui ne peut être aboli sans abolir le christianisme, a malheureusement été jeté dans l'ombre récemment par les autres scandales douloureux des annonciateurs de la foi. Une situation dangereuse est créée quand ces scandales...cachent la véritable exigence chrétienne derrière l'inadéquation de ses messagers... Il y a une autre raison pour affirmer de nouveau qu'il est temps d'ôter courageusement ce qu'il y a de mondain dans l'Eglise... Une Eglise allégée des éléments mondains est capable de communiquer aux hommes...cette force vitale particulière de la foi chrétienne... Etre ouvert aux évènements du monde signifie donc pour l'Eglise détachée du monde, témoigner, selon l'Evangile, par des paroles et des actes ici et aujourd'hui, de la prédominance de l'amour de Dieu".
PV-ALLEMAGNE/                                         VIS 20110926 (670)

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

CITE DU VATICAN, 26 SEP 2011 (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Stanislaw Budzik, Archevêque de Lublín (superficie: 9.108, population: 1.154.267, catholiques: 1.128.233, prêtres: 1.328, religieux: 1.403), en Pologne. Jusqu'ici Auxiliaire de Tarnów (Pologne), il est né en 1952, est prêtre depuis 1977 et évêque depuis 2004. Docteur et professeur en théologie, il a été vicaire paroissial, directeur de la Caritas puis de la maison d'édition diocésaines, recteur du grand séminaire de Tarnów, et depuis 2007 Secrétaire Général de la Conférence épiscopale polonaise.
NER/                                                                  VIS 20110926 (90)

dimanche 25 septembre 2011

ARRIVEE A FRIBOURG


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). Après la messe célébrée à Erfurt, Benoît XVI s'est rendu par avion à Fribourg (Freiburg im Breisgau), dernière étape de son périple apostolique en Allemagne. Après avoir visité la cathédrale, il s'est adressé à la foule rassemblée au dehors: "Je suis ici pour prier avec vous, pour proclamer la Parole de Dieu et pour célébrer l'Eucharistie. Je vous demande de prier pour que ces jours soient fructueux, afin que Dieu affermisse notre foi, renforce notre espérance et augmente notre amour. Puissions nous comprendre à nouveau combien Dieu nous aime et combien il est bon, afin de remettre en toute confiance entre ses mains nous-mêmes et tout ce qui anime notre cœur et qui est important pour nous. En lui, notre avenir est assuré car il donne un sens à notre vie en la conduisant à la plénitude. Que le Seigneur vous accompagne dans la paix et fasse de vous des messagers de la joie!". Puis le Pape a gagné le séminaire de la ville où, à 16 h 50' il a eu un entretien privé avec l'ancien Chancelier Kohl, et à 17 h 15' avec les représentants de l'orthodoxie.
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 20110925 (180)

CATHOLIQUES ET ORTHODOXES UNIS


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). A 17 h 15', au séminaire de Fribourg, le Saint-Père a rencontré une quinzaine de représentants des Eglises orthodoxes en Allemagne. Le pays compte 467 communautés orthodoxes et près de 1.300.000 fidèles, répartis entre les différentes Eglises autocéphales. Quelque 157.000 orthodoxes appartenant aux Eglises orientales sont arrivés en Allemagne surtout après les persécutions dans leurs pays d'origine.

  Après avoir remercié le président de la Conférence épiscopale orthodoxe en Allemagne, le Métropolite Augoustinos, pour ses paroles "pleines de confiance", le Pape a ajouté qu'entre les Eglises et communautés chrétiennes, "l'orthodoxie est théologiquement la plus proche de la catholicité. Catholiques et orthodoxes ont la même structure de l'Eglise des origines. Nous pouvons ainsi espérer que ne soit pas si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l'Eucharistie ensemble... Avec intérêt et sympathie, l'Eglise catholique suit le développement des communautés orthodoxes en Europe occidentale, lesquelles ont enregistré une remarquable croissance". Puis le Saint-Père a manifesté sa joie pour "l'intensification de la collaboration panorthodoxe qui en ces dernières années a fait des progrès essentiels" et souhaitant que "les expériences vécues au sein de ces Conférences épiscopales puissent renforcer l'union entre les Eglises orthodoxes et faire progresser les efforts vers un concile panorthodoxe". Evoquant le progrès du dialogue entre catholiques et orthodoxes, Benoît XVI a souligné combien était important de poursuivre le travail pour élucider les différences théologiques, "car leur dépassement est indispensable pour le rétablissement de la pleine unité, que nous désirons et pour laquelle nous prions. C'est surtout sur la question du primat que nous devons continuer nos efforts en vue de sa juste compréhension. Ici, les réflexions sur le discernement entre la nature et la forme de l'exercice du primat comme les a faites Jean-Paul II dans l'Encyclique Ut Unum Sint, peuvent encore nous donner des impulsions fructueuses". Il a également manifesté sa gratitude pour le travail réalisé par la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique et les Eglises orthodoxes orientales puisque les résultats obtenus jusqu'à présent "font croître la compréhension mutuelle et le rapprochement les uns des autres".

   "Dans la tendance de notre temps, où un nombre non négligeable de personnes veulent, pour ainsi dire, libérer la vie publique de Dieu, les Eglises chrétiennes de l'Allemagne...marchent ensemble sur le chemin d'un témoignage pacifique pour la compréhension et la communion entre les peuples. En agissant ainsi, elles n'omettent pas de mettre le miracle de l'incarnation de Dieu au centre de l'annonce. Conscientes que toute dignité de la personne est fondée sur ce miracle, elles s'engagent ensemble pour la protection de la vie humaine, de sa conception jusqu'à sa mort naturelle". Benoît XVI a conclu en redisant que "la foi en Dieu, Créateur de la vie, et l'absolue fidélité à la dignité de chaque personne confortent les chrétiens dans leur opposition véhémente à toute intervention manipulatrice et sélective par rapport à la vie humaine. En outre, connaissant la valeur du mariage et de la famille, comme chrétiens, il nous tient beaucoup à cœur, comme une chose importante, de protéger l'intégrité et la singularité du mariage entre un homme et une femme contre toute interprétation erronée. Ici, l'engagement commun des chrétiens, parmi lesquels beaucoup de fidèles orthodoxes et orthodoxes orientaux, donne une contribution précieuse à l'édification d'une société qui peut avoir un avenir, et où est porté  à la personne humaine le respect dû".
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 20110925 (570)

RENCONTRE DES SEMINARISTES


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). A 17 h 45', en la chapelle du séminaire de Fribourg, le Pape a rencontré une soixantaine de séminaristes diocésains. Après l'adoration eucharistique et une introduction de l'archevêque, Mgr.Robert Zollitsch, Benoît XVI s'est adressé à l'assemblée de manière informelle, invitant ces futurs prêtres à profiter de leur formation pour approfondir le rapport entre la foi et la raison. Selon ce qu'a rapporté le P.Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle-de-Presse du Saint-Siège, il a insisté sur l'importance capitale de cet aspect dans la culture contemporaine, invitant à user de la raison pour diffuser la foi. Le Saint-Père a également abordé les questions du discernement, de la fidélité et de la prière, mais aussi de la vie communautaire, de l'écoute d'autrui, toutes importantes pour vivre la foi sacerdotale.
PV-ALLEMAGNE/                                            VIS 20110925 (140)

VERS UNE NOUVELLE EVANGELISATION


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). A 18 h 15', dans l'amphithéâtre du séminaire de Fribourg (Freiburg im Breisgau), le Pape a rencontré le Conseil du Comité Central des catholiques allemands, organisme créé en 1952 pour favoriser l'apostolat de l'Eglise, qu'il a d'abord remercié pour son service et son témoignage. En hérauts puissants de la foi, a dit Benoît XVI à ses hôtes, "vous défendez partout la cause de la foi et de l'Eglise, chose qui n'est pas toujours facile de nos jours". Evoquant ensuite les programmes d'aide au développement,  il a imaginé qu'un de ces Exposure ait lieu en Allemagne: "Des experts provenant d'un pays lointain viendraient vivre pour une semaine auprès d'une famille allemande moyenne. Ici, ils admireraient beaucoup de choses, par exemple le bien-être, l'ordre et l'efficacité. Mais...ils constateraient aussi beaucoup de pauvreté en matière de relations humaines, comme dans le domaine religieux... Notre époque est largement caractérisée par un relativisme subliminal qui pénètre tous les domaines de la vie. Parfois, ce relativisme devient batailleur, se dirigeant contre des personnes qui affirment savoir où se trouve la vérité ou le sens de la vie. Et nous remarquons combien il exerce de plus en plus d'influence sur les relations humaines et sur la société... Certains semblent incapables de renoncer à quelque chose ou à faire un sacrifice pour autrui. Même l'engagement altruiste pour le bien commun, dans les domaines sociaux et culturels, ou pour les personnes dans le besoin, diminue. D'autres ne sont plus en mesure de se lier de façon inconditionnelle à une autre personne".

  "Riche, notre monde occidental est en carence. Beaucoup de personnes manquent de l'expérience de la bonté de Dieu. Elles ne trouvent aucun point de contact avec les Églises institutionnelles et leurs structures traditionnelles. Mais pourquoi? Je pense que c'est une question sur laquelle nous devons réfléchir très sérieusement. S'occuper de cette question est la mission principale du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Mais évidemment elle nous concerne tous... En Allemagne, l'Eglise est organisée de manière excellente. Mais, derrière les structures, y a-t-il une force spirituelle, la force de la foi en un Dieu vivant?... Il y a un excédent de structures par rapport à l'Esprit. La vraie crise de l'Eglise dans le monde occidental est une crise de la foi. Si nous n'arrivons pas à un véritable renouvellement de la foi, toute la réforme structurelle demeurera inefficace... Nous sommes appelés à chercher de nouvelles formes d'évangélisation. Une de ces voies pourrait être de petites communautés, où l'on vit en amitié et dans la fréquente adoration communautaire. Il y a déjà des personnes qui racontent leurs expériences de foi au travail comme en famille, par lesquelles elle témoignent d'une nouvelle proximité de l'Eglise avec la société". Après cette rencontre, Benoît XVI a gagné le site de la Foire de Fribourg pour la veillée de prière avec les jeunes.
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 20110925 (490)   

VOUS ETES LA LUMIERE DU MONDE


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). Le Pape s'est rendu ce soir sur le site de la Foire pour y présider une veillée de prière avec les jeunes. En ouverture de son discours, il a commenté le rite de la lumière, dans lequel il avait allumé les coupes apportées par les jeunes venant de témoigner, qui à leur tour avaient allumé les cierges des autres jeunes participants.

  Reprenant le splendide rite de la liturgie pascale, nous manifestons, par un symbole "plus éloquent que des paroles, le mystère de notre foi chrétienne. Jésus, qui dit de lui-même Je suis la lumière du monde, fait briller notre vie, pour que soit vrai ce que nous venons à peine d'écouter dans l'Evangile: Vous êtes la lumière du monde... Ce ne sont pas nos efforts humains ou le progrès technique de notre époque qui portent la lumière dans le monde. Nous devons toujours de nouveau faire l'expérience que notre engagement pour un ordre meilleur et plus juste, rencontre des limites. La souffrance des innocents, et, enfin, la mort de tout homme sont une obscurité impénétrable... Autour de nous, il peut y avoir l'obscurité et les ténèbres, et nous voyons toutefois une lumière... Le Christ, qui est ressuscité des morts, brille dans ce monde, et le fait d'une manière plus lumineuse justement là où, selon le jugement humain, tout semble être lugubre et privé d'espérance".

 "Celui qui croit en Jésus, ne voit pas toujours la clarté du soleil dans sa vie, car souffrances et difficultés ne peuvent être épargnées. Mais il y a toujours une lumière limpide qui lui indique une voie qui conduit à la vie en abondance. Les yeux de celui qui croit au Christ contemplent aussi dans la nuit la plus obscure une lumière et voient déjà l'aurore d'un nouveau jour... La lumière ne reste pas seule. Tout autour d'elle s'allument d'autres lumières. Sous l'effet de leur clarté, les contours de l'espace sont bien marqués si bien qu'il est possible de s'orienter. Nous ne vivons pas en solitaires dans le monde. Dans les choses importantes de la vie, nous avons justement besoin des autres. Ainsi de façon particulière, nous ne sommes pas seuls dans la foi, nous sommes des anneaux de la grande chaîne des croyants. Personne n'arrive à croire s'il n'est pas soutenu par la foi des autres, et d'autre part, par ma foi, je contribue à conforter les autres dans leur foi".

  "Malgré nos meilleures intentions, nous faisons souvent l'expérience de l'échec de nos efforts et de l'erreur personnelle. Apparemment et en dernière analyse, notre monde ne devient pas meilleur grâce au progrès technique. Guerres, terreur, faim et maladie, pauvreté extrême et répression sans pitié existent encore. Et même ceux qui, dans l'histoire, ont pensé être 'des porteurs de lumière', sans pourtant avoir été illuminés par le Christ, l'unique vraie lumière, n'ont pas exactement créé quelque paradis terrestre, ils ont au contraire instauré des dictatures et des systèmes totalitaires, dans lesquels même la plus petite étincelle d'humanité vraie  a été étouffée. A ce point, nous ne pouvons pas taire le fait que le mal existe. Nous le voyons en tant de lieux de ce monde, mais nous aussi avec peur dans notre propre vie. Oui, dans notre cœur existe l'inclination au mal, l'égoïsme, l'envie et l'agressivité. Grâce à une certaine autodiscipline, cela est peut être contrôlable dans une certaine mesure. Par contre, cela devient plus difficile quand c'est une manière d'être mauvaise plutôt cachée, qui peut nous envelopper comme un brouillard asphyxiant, et ce sont l'indolence et la lourdeur de vouloir et d'accomplir le bien. Sans cesse dans l'histoire, des personnes attentives ont fait noter: le préjudice pour l'Eglise ne vient pas de ses adversaires, mais des chrétiens attiédis".

  "Chers amis, l'image des saints a été continuellement l'objet de caricature et de représentation déformée, comme si être saints signifiait être en-dehors de la réalité, ingénu et sans joie. On pense souvent qu'un saint est seulement celui qui accomplit des actions ascétiques et morales d'un niveau très élevé et que, pour cela, on peut certainement le vénérer, mais jamais l'imiter dans la vie personnelle. Comme cette opinion est erronée et décourageante! Il n'y a aucun saint, sauf la bienheureuse Vierge Marie, qui n'ait pas connu aussi le péché et qui ne soit jamais tombé. Le Christ ne s'intéresse pas tant au nombre de fois où vous trébuchez dans la vie, mais bien au nombre de fois où vous vous relevez. Il n'exige pas des actions extraordinaires, mais il veut que sa lumière resplendisse en vous. Il ne vous appelle pas parce que vous êtes bons et parfaits, mais parce qu'il est bon et il veut faire de vous ses amis. Oui, vous êtes la lumière du monde, parce que Jésus est votre lumière. Vous êtes chrétiens non parce que vous faites des choses extraordinaires, mais parce que le Christ, est votre vie. Vous êtes saints parce que sa grâce opère en vous".

  "Cette assemblée brille dans les diverses significations de la parole, par la clarté d'innombrables lumières, dans la splendeur de tant de jeunes qui croient en Christ. Une bougie peut donner de la lumière seulement si elle se laisse consumer par la flamme. Elle demeurerait inutile si sa cire n'alimentait pas le feu. Permettez que le Christ vous brûle, même si cela peut parfois signifier sacrifice et renoncement. Ne craignez pas de pouvoir perdre quelque chose et de rester à la fin, pour ainsi dire, les mains vides. Ayez le courage de mettre vos talents et vos qualités au service du Règne de Dieu et de vous donner vous-mêmes, comme la cire de la bougie, afin que par vous le Seigneur illumine l'obscurité. Sachez oser devenir des saints ardents, dans les yeux et dans les cœurs desquels brille l'amour du Christ, et qui, de cette manière portent la lumière au monde. J'ai confiance que vous et beaucoup d'autres jeunes ici en Allemagne soient des flambeaux d'espérance, qui ne restent pas cachés".
PV-ALLEMAGNE/                                               VIS 20110924 (1010)

GRAND MESSE A FRIBOURG


CITE DU VATICAN, 25 SEP 2011 (VIS). Ce matin, à l'aéroclub de Fribourg (Freiburg im Breisgau), Benoît XVI a concélébré la messe avec les évêques des 27 diocèses d'Allemagne, en présence de nombreux fidèles, venus de tout le pays comme de pays voisins. Voici les passages principaux de l'homélie papale:

  "Dieu qui donne la preuve suprême de ta puissance, lorsque tu patientes et prends pitié, venons-nous de réciter à la collecte... Devant tout ce qui survient de terrible de part le monde, certains théologiens estiment que Dieu ne peut être tout-puissant. Face à cela, nous professons qu'il est le Tout Puissant, le créateur du ciel et de la terre... Face aux choses horribles commises au nom de la liberté, nous sommes effrayés. Alors, faisons confiance à Dieu dont la puissance se manifeste surtout dans la miséricorde et dans le pardon. Et nous en sommes certains, chers fidèles : Dieu désire le salut de son peuple. Il désire notre salut. Toujours, et surtout en des temps de péril et de changement radical, il nous est proche, son cœur s'émeut pour nous, il se penche sur nous. Pour que la puissance de sa miséricorde puisse toucher nos cœurs, il faut s'ouvrir à Lui, il faut être prêt à abandonner le mal, à sortir de l'indifférence, et à donner un espace à sa Parole. Dieu respecte notre liberté. Il ne nous contraint pas. Dans l'Evangile du jour, Jésus reprend ce thème fondamental de la prédication prophétique, avec la parabole des deux fils qui sont envoyés par leur père pour travailler dans la vigne". Après avoir refusé, le premier se repent, tandis que son frère affirme obéir mais omet de se rendre à la vigne. Cette "affirmation pourrait correspondre plus ou moins à ceci: les agnostiques, qui au sujet de la question de Dieu ne trouvent pas la paix, ou bien qui souffre à cause du péché et a le désir d'un cœur pur, sont plus proches du Royaume que ne les fidèles de routine, qui ne voient dans l'Eglise que  l'apparence, sans que leur cœur soit touché par la foi. Ainsi la parole de Jésus doit faire réfléchir et même nous secouer... Alors interrogeons-nous. Qu'en est-il de ma relation personnelle avec Dieu, dans la prière, dans la participation à la messe dominicale, dans l'approfondissement de la foi par la méditation de l'Ecriture et l'étude du Catéchisme de l'Eglise catholique? Le renouveau de l'Eglise ne peut au bout du compte se réaliser qu'à travers la disponibilité à la conversion et à travers une foi renouvelée".

  "La vie chrétienne doit se mesurer continuellement à l'aune du Christ... Comme il était totalement uni au Père dans don obéissance, ainsi ses disciples doivent-ils obéir à Dieu et avoir les mêmes dispositions entre eux... L'Eglise en Allemagne surmontera les grands défis du présent et de l'avenir et demeurera un levain dans la société si les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs croyants dans le Christ, en fidélité à leur vocation spécifique, collaborent dans l'unité... L'Eglise en Allemagne continuera d'être une bénédiction pour la communauté catholique mondiale, si elle demeure fidèlement unie aux successeurs de Pierre et des apôtres, si elle soigne de multiples manières la collaboration avec les pays de mission et se laisse conquérir par la joie dans la foi des jeunes Eglises... L'existence chrétienne est une sorte de pro-existence, vivre l'un pour l'autre, un engagement humble pour le prochain et pour le bien commun".
PV-ALLEMAGNE/                                                    VIS 20110925 (580)

ANGELUS DOMINICAL


CITE DU VATICAN, 25 SEP 2011 (VIS). A la fin de messe, le Saint-Père a récité l'angélus, une prière, a-t-il dit, qui "nous rappelle à chaque fois le commencement historique de notre salut... Le oui de Marie, "par lequel elle accepte d'être la servante du Seigneur, exprime son adhésion confiante au projet de Dieu et à notre salut. Et enfin, Marie prononce ce oui pour nous tous, qui, au pied de la Croix, lui sommes confiés comme fils. Elle ne renie jamais cette promesse... En récitant l'angélus, nous pouvons nous unir au oui de Marie et adhérer avec confiance à la beauté du projet de la Providence que Dieu, dans sa grâce, nous a réservé. Alors, l'amour de Dieu deviendra aussi presque chair dans notre vie, il prendra toujours plus forme. Nous ne devons pas avoir peur au milieu de toutes nos préoccupations. Dieu est bon. En même temps, nous nous sentons soutenus par la communauté des fidèles qui, en ce moment, prient avec nous de part le monde, grâce à la télévision et à la radio".
PV-ALLEMAGNE/                                           VIS 20110925 (190)

samedi 24 septembre 2011

AU SANCTUAIRE D'ETZELBACH


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). Hier à 17 h 30', Benoît XVI est arrivé par hélicoptère à Etzelbach depuis Erfurt. Il a aussitôt gagné la Wallfahrtkapelle du sanctuaire marial pour y présider les vêpres. A l'homélie, il a d'abord évoqué l'importance de ce lieu de pèlerinage de l'Eichsfeld, où Marie offre sécurité et force: "Sous deux dictatures sans Dieu pour lesquelles il importait d'arracher aux hommes leur foi ancestrale, les habitants de l'Eichsfeld ont eu conscience de trouver ici une porte ouverte et un lieu de paix intérieure". Puis le Pape a décrit la Pieta d'Etzelbach et, en particulier, la position originale du Crucifié  sur les genoux de sa mère. La blessure du côté est cachée car le corps est présenté à l'inverse de l'habitude. Il me semble, a-t-il dit, "que dans cette représentation se cache une signification profonde, qui se révèle seulement dans une contemplation attentive. Dans l'image miraculeuse d'Etzelsbach, les cœurs de Jésus et de sa Mère sont tournés l'un vers l'autre. Ils s'approchent l'un de l'autre. Ils échangent mutuellement leur amour... Dans le cœur de Marie se trouve l'espace pour l'amour que son divin Fils veut donner au monde".

  Passant à la dévotion mariale, il a dit qu'elle est contemplation de la relation entre la Mère et son divin Fils. Le Cœur immaculé de Marie est le symbole de l'unité profonde et sans réserve avec le Christ dans l'amour. "Ce n'est pas l'autoréalisation qui accomplit le véritable développement de la personne, chose qui aujourd'hui est proposée comme modèle de vie, mais qui peut facilement se changer en égoïsme. C'est plutôt le don de soi, qui s'oriente vers le cœur de Marie et par là aussi vers le cœur du Rédempteur". Dieu "ne cesse de faire en sorte qu'à travers Marie, le bien se diffuse dans le monde. De la Croix, ce trône de la grâce et de la Rédemption, Jésus a donné aux hommes comme mère sa propre mère... Au pied de la Croix, Marie devient compagne et protectrice des hommes... Dans la vie nous passons par des hauts et des bas, mais Marie intercède pour nous auprès de son Fils et nous communique la force de l'amour divin... Avec une délicatesse maternelle, elle veut nous faire comprendre que toute notre vie doit être une réponse à l'amour riche en miséricorde de notre Dieu. Comme si elle nous disait de comprendre que Dieu, qui est la source de tout bien et qui ne veut que notre bonheur, a le droit d'exiger de nous abandonner sans réserve et avec joie à sa volonté... Là où il y a Dieu, là il y a un avenir. En effet, là où nous laissons l'amour de Dieu agir totalement, là le ciel est ouvert. Là il est possible de modeler le présent de façon à ce qu'il corresponde toujours plus à la Bonne Nouvelle. Là, les petites choses de la vie quotidienne ont leur sens, et là, les grands problèmes trouvent leur solution". L'adoration eucharistique a suivi l'homélie, puis la bénédiction et le Salve Regina conclusif. Avant de regagner Erfurt, Benoît XVI a distribué des chapelets en souvenir de ces vêpres mariales.
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 20110924 (530)

COMMUNIQUE DE LA SALLE-DE-PRESSE

CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). Hier soir, la Salle-de-Presse du Saint-Siège a diffusé le communiqué suivant: "Au séminaire d'Erfurt, Benoît XVI s'est entretenu avec un groupe local de victimes d'abus sexuels commis par des membres du clergé ou du personnel d'Eglise, puis des personnes qui les assistent. Très affecté par leurs souffrances, il a exprimé à ces victimes sa profonde compassion et la peine qu'il éprouve pour ce qu'elles ont subi, ainsi que leurs familles. Il les a en outre assuré que tous les responsables ecclésiaux sont déterminés à traiter avec soin l'ensemble des cas criminels, mais aussi à prendre des mesures efficaces pour la protection des mineurs. Solidaire des victimes, le Saint-Père a dit espérer que Dieu miséricordieux, Créateur et Rédempteur, guérisse toutes les blessures des victimes, et leur rende la paix intérieure".
OP/                                                     VIS 20110924 (150)

PERSPECTIVES DE L'EGLISE EN ALLEMAGNE


CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). A 9 h, 50.000 personnes ont assisté à la messe célébrée par Benoît XVI devant la cathédrale d'Erfurt, dont les textes liturgiques ont été tirés du propre de sainte Elisabeth de Thuringe (ou de Hongrie), patronne du diocèse. Voici les passages saillants de son homélie: "Si, par la pensée, nous revenons dans cette ville en 1981, année du jubilé de sainte Elisabeth, voici trente ans, à l'époque de la République Démocratique allemande qui aurait imaginé que le Rideau de Fer allait tomber peu après? Et si nous retournons encore plus loin, il y a environ soixante-dix ans, en 1941, à l'époque du national-socialisme, qui aurait pu prédire que le prétendu  Reich Millénaire serait réduit en cendres quatre ans plus tard?... En Thuringe comme dans le reste de la DDR il a fallu supporter une dictature brune et une dictature rouge, qui ont produit sur la foi chrétienne l'effet d'une pluie acide. De nombreuses séquelles de cette époque se font encore sentir, surtout dans le domaine intellectuel et religieux. Dans leur majorité, les habitants de ce pays vivent désormais loin de la foi au Christ et de la communion de l'Eglise. Pourtant, ces deux dernières décennies, on a pu observer des signes positives, un horizon plus dégagé, un échange au-delà des frontières, une certitude confiante que Dieu ne nous abandonne pas et nous conduit sur des chemins nouveaux".

  "La nouvelle liberté a aidé à donner à la vie des hommes une dignité plus grande et à ouvrir de nombreuses possibilités nouvelles...pour les activités paroissiales, la restructuration et l'agrandissement d'églises et de centres paroissiaux, des initiatives diocésaines de caractère pastoral ou culturel. Ces possibilités se sont-elles accompagnées d'une croissance dans la foi?... C'est précisément dans la situation difficile d'une oppression extérieure que de nombreux catholiques résolus sont restés fidèles au Christ et à l'Eglise. Ils ont accepté d'être désavantagés au plan personnel pour vivre leur foi". Et de remercier les prêtres, leurs collaborateurs et leurs collaboratrices de l'époque, en rappelant aussi la pastorale des réfugiés après la seconde guerre mondiale. "Et surtout, j'adresse de vifs remerciements aux parents qui, au milieu de la diaspora et dans un climat politique hostile à l'Eglise, ont éduqué leurs enfants dans la foi catholique".

  Puis le Pape a évoqué les saints locaux, et surtout les patrons du diocèse d'Erfurt, Elisabeth de Thuringe, Boniface et Kilien, ainsi que saint Sévère, à qui est dédié l'église voisine de la cathédrale, qui ont exprimé la présence constante de Dieu. Quel est le point commun de ces saints, s'est-il demandé?... Ils nous montrent qu'il est possible et qu'il est bien de vivre de manière radicale le rapport avec Dieu, de mettre Dieu à la première place et non comme une réalité parmi les autres. Grâce à eux, nous voyons que Dieu s'est le premier tourné vers nous, qu'en Jésus-Christ il s'est manifesté et se manifeste à nous. Le Christ vient à notre rencontre, il parle à chacun pour l'inviter à le suivre".

  La foi, a poursuivi le Saint-Père, "est toujours aussi essentiellement un croire ensemble... Cet avec, sans lequel il ne peut exister aucune foi personnelle, c'est l'Eglise. Et cette Eglise ne s'arrête pas aux frontières des pays, comme le montre la nationalité des saints que je viens de mentionner, hongrois, anglais, irlandais et romain... Si nous nous ouvrons à toute la foi au long de l'histoire et dans ses témoignages ecclésiaux, la foi catholique a un avenir même comme force publique en Allemagne... Même peu nombreux, les saints changent le monde. Ainsi les changements politiques de 1989 n'étaient-ils pas simplement motivés par le désir du bien-être et de la liberté, mais aussi par une soif de vérité. Ce désir fut entretenu notamment par des personnes qui étaient totalement au service de Dieu et du prochain, et qui étaient disposées à faire le sacrifice de leur vie. Avec les saints déjà évoqués, elles nous donnent le courage de profiter de la nouvelle situation. Nous ne voulons pas nous cacher dans une foi seulement privée, mais nous voulons mettre en œuvre de manière responsable la liberté conquise". Après la cérémonie, Benoît XVI s'est rendu à 11 h 50' à l'aéroport, d'où il s'est envolé pour Fribourg.
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 20110924 (710)

vendredi 23 septembre 2011

EN VOL VERS BERLIN


CITE DU VATICAN, 22 SEP 2011 (VIS). Comme de coutume au cours de ses voyages apostoliques, Benoît XVI a accordé un bref entretien aux journalistes faisant partie du vol papal pour l'Allemagne.

  "Vous sentez-vous encore totalement Allemand et sur quels aspects, votre origine allemande influe-t-elle?", a été la première question. Le Pape a répondu: "Je suis né en Allemagne et cette racine ne peut pas être coupée. J'y ai reçu ma formation culturelle, ma langue est l'allemand et la langue est la manière dans laquelle l'esprit vit et agit... Dans la structure culturelle de ma vie, cet être allemand est très fort. L'appartenance à son histoire, avec ses grandeurs et faiblesses ne peut pas être annulée. Cependant, pour un chrétien, il y a quelque chose de plus. Avec le baptême, il renaît à un nouveau peuple qui est celui de tous les peuples... Quand, de plus, on assume une responsabilité aussi grande que la mienne - j'assume la responsabilité suprême - dans ce peuple...la racine rejoint l'arbre qui s'étend de différentes formes, et le fait de me sentir chez moi dans cette grande communauté du peuple de tous les peuples qu'est l'Eglise catholique...cela forge toute l'existence sans anéantir tout ce qui la précède".

  La deuxième question était: "Ces dernières années, en Allemagne, on a constaté une augmentation de personnes quittant l'Eglise, due en partie, aux cas d'abus sexuels sur mineurs de la part du clergé. Que pensez-vous de ce phénomène? Et que diriez-vous à ceux qui veulent quitter l'Eglise?": "Distinguons avant tout la raison particulière de ceux qui se scandalisent devant ces crimes révélés ces derniers temps", a dit Benoît XVI. "Je peux comprendre qu'à la lumière de ces informations, surtout s'il s'agit de personnes concernées, on dise: 'Ce n'est pas mon Eglise. L'Eglise était pour moi une force d'humanisation et de moralisation. Si les représentants de l'Eglise font le contraire, je ne peux pas vivre dans cette Eglise'. C'est une situation particulière. En général, les motifs sont multiples dans le contexte de sécularisation de notre société. Et, normalement, ces abandons sont le dernier pas d'une longue chaîne d'éloignement de l'Eglise. C'est pourquoi, je crois qu'il est important de se demander, pourquoi suis-je dans l'Eglise?... Je dirais qu'il est important de savoir qu'être dans l'Eglise n'est pas être dans une association, mais dans le filet du Seigneur qui pêche des poissons bons et pourris des eaux de la mort à la terre de la vie. Il peut arriver que, dans ce filet, je trouve à côté des poissons pourris et je le sais, mais la vérité est que je ne suis pas là pour les uns ou pour les autres, mais parce que c'est le filet du Seigneur qui est quelque chose de différent de toutes les associations humaines, une réalité qui concerne le fond de mon être. En parlant à ces personnes nous devrions aller jusqu'au bout de la question: qu'est-ce qu'est l'Eglise ?... pourquoi suis-je dans l'Eglise bien qu'il y ait des scandales et des misères humaines terribles ? De cette façon nous renouvèlerions la conscience du caractère spécifique d'être Eglise... qui est le peuple de Dieu, et ainsi nous apprendrions à supporter aussi les scandales et à les combattre de l'intérieur, dans le grand filet du Seigneur".

  A la question concernant les groupes qui, dans différents pays, manifestent contre ses visites, Benoît XVI a répondu: "Avant tout, je dirais qu'il est normal que dans une société libre et à notre époque, il existe des oppositions à une visite du Pape. Il est aussi juste que certains expriment - et je les respecte tous - cette contrariété: cela fait partie de notre liberté et nous devons comprendre que la sécularisation et l'opposition au catholicisme sont fortes dans notre société. Et quand ces oppositions se manifestent d'une manière civile, il n'y a rien à dire contre cela... Par ailleurs, il est aussi certain qu'il y a beaucoup d'attente et beaucoup d'amour pour le Pape...ainsi qu'une grande adhésion à la foi catholique, une conviction croissante de ce que nous avons besoin d'une force morale et d'une présence de Dieu à notre époque. Ainsi, je sais qu'à côté de cette opposition - que je trouve naturelle et à laquelle il faut s'attendre -, tant de gens m'attendent aussi avec joie et attendent une fête de la foi... C'est pourquoi je vais avec joie dans mon Allemagne natale et suis heureux de porter le message du Christ à ma terre".

  Benoît XVI a aussi été interrogé sur ses intentions et ses attentes lors de la rencontre avec l'Eglise Evangélique. "Quand j'ai accepté l'invitation à réaliser ce voyage -a-t-il répondu- il était évident pour moi que l'oecuménisme avec nos amis évangéliques devait être un point central. Nous vivons à une époque de sécularisation, comme je l'ai déjà dit, dans laquelle les chrétiens unis ont la mission de rendre présent le message de Dieu... C'est pourquoi le fait que les catholiques et les évangéliques se réunissent, est un élément fondamental pour notre temps; même si institutionnellement nous ne sommes pas parfaitement unis, même s'il y a encore de grands problèmes, nous sommes unis dans le fondement de la foi dans le Christ, en un Dieu Trinitaire et dans l'homme comme image de Dieu. Il est essentiel aujourd'hui de montrer au monde et d'approfondir cette unité. C'est pourquoi je suis très reconnaissant envers nos amis, frères et soeurs protestants, d'avoir rendu possible cette rencontre symbolique: la rencontre dans le monastère où Luther a initié son chemin théologique, la prière... et le fait de parler ensemble de notre responsabilité de chrétiens aujourd'hui. Je suis très heureux de pouvoir montrer ainsi cette unité fondamentale, que nous sommes des frères et soeurs et travaillons ensemble pour le bien de l'humanité, en annonçant le message joyeux du Christ, de Dieu qui a un visage humain et qui nous parle".
PV-ALLEMAGNE/                                                      VIS 23110921 (980)

DEVANT LE PARLEMENT FEDERAL

CITE DU VATICAN, 23 SEP 2011 (VIS). A 16 h15' hier, Benoît XVI a quitté la nonciature pour le Parlement fédéral, où l'a accueilli le Président M.Norbert Lammert. Après un bref entretien avec les autres titulaires des charges fédérales, le Président de la République, la Chancelière, les Présidents des deux chambres et le Président de la Cour constitutionnelle, il a salué les Présidents des groupes parlementaires. Après le discours d'accueil du Président du Bundestag, le Saint-Père a pris la parole pour proposer quelques considérations sur les fondements de l'état de droit libéral:

  "La politique doit être un engagement pour la justice et créer ainsi les conditions de fond pour la paix... Mais le succès de tout homme politique est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre le droit et à l'intelligence du droit. Le succès peut aussi être une séduction, et ainsi il peut ouvrir la route à la contrefaçon du droit, à la destruction de la justice... Nous, allemands, savons par expérience que ces paroles ne sont pas une formule vide. Nous avons fait l'expérience de séparer le pouvoir du droit, de mettre le pouvoir contre le droit, de fouler aux pieds le droit, de sorte que l'état était devenu une bande de brigands très organisée, qui pouvait menacer le monde en le poussant au précipice. Servir le droit et combattre la domination de l'injustice est et demeure la tâche fondamentale des responsables politiques", aujourd'hui comme hier. "Il est évident que dans les questions fondamentales du droit, où est en jeu la dignité de l'homme et de l'humanité, le principe majoritaire ne suffit pas... Sur la base de cette conviction, résistants ont combattu le régime nazi et d'autres régimes totalitaires, rendant ainsi un service au droit et à l'humanité tout entière. Pour eux, ...le droit en vigueur était injuste".
   
  "Pour le développement du droit et pour le développement de l'humanité, la prise de position des théologiens chrétiens contre les obligations de droit envers les divinités, a été cruciale. En se rangeant du côté de la philosophie, ils ont reconnu que la corrélation raison nature était une source juridique valable pour tous... Si jusqu'à l'époque des Lumières puis de la Déclaration des Droits de l'Homme...la question des fondements de la loi semblait claire, un dramatique changement de la situation est arrivé au cours du dernier demi siècle. L'idée du droit naturel est aujourd'hui considérée comme une doctrine catholique plutôt singulière, sur laquelle il ne vaudrait pas la peine de discuter en dehors du milieu catholique, de sorte qu'on a presque honte d'en mentionner même seulement le terme. Je voudrais brièvement indiquer comment cette situation s'est créée... Une conception positiviste de la nature, qui entend la nature de façon purement fonctionnelle...ne peut créer aucun pont entre l'Ethos et le droit.. La même chose vaut aussi pour la raison dans une vision positiviste qui, chez beaucoup, est considérée comme l'unique vision scientifique. Dans cette vision, ce qui n'est pas vérifiable ou falsifiable ne rentre pas dans le domaine de la raison stricte... C'est là une situation dramatique, qui nous intéresse tous et sur laquelle une discussion publique est nécessaire. Le but essentiel de ce discours est d'inviter à ce débat".     

  Le concept positiviste de nature et de raison, a-t-il poursuivi, comme "la vision positiviste du monde, est une partie importante de la connaissance et de la capacité humaine, à laquelle nous ne devons absolument pas renoncer... Là ou la raison positiviste s'estime comme la seule culture suffisante, reléguant toutes les autres réalités culturelles à l'état de sous-culture, elle réduit l'homme, et menace même son humanité. Je le dis justement à l'Europe, où de larges milieux cherchent à reconnaître seulement le positivisme comme culture commune et comme fondement commun pour la formation du droit, alors que toutes les autres convictions et les autres valeurs de notre culture sont reléguées au rang de sous-culture. Ainsi l'Europe se place-t-elle, face aux autres cultures, dans une condition de déficit culturel, tandis que des courants extrémistes et radicaux sont favorisés". D'où l'urgence de rendre leur place à la nature et à la raison... Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre avec cohérence... L'homme aussi possède une nature, qu'il doit respecter et qu'il ne peut manipuler à volonté... L'homme ne se crée pas lui-même, car il est esprit et volonté, mais aussi nature. Sa volonté est juste lorsqu'il écoute la nature et la respecte, quand il s'accepte lui-même pour ce qu'il est, et qu'il accepte qu'il ne s'est pas auto-créé. C'est alors seulement que se réalise la véritable liberté humaine".  

 C'est là que le patrimoine culturel de l'Europe peut "nous venir en aide. Sur la base de la conviction de l'existence d'un Dieu créateur se sont développées l'idée des droits de l'homme, l'idée d'égalité de tous les hommes devant la loi, la connaissance de l'inviolabilité de la dignité humaine en chaque personne et la conscience de la responsabilité des hommes pour leur agir. Ces connaissances...constituent notre mémoire culturelle. Ignorer ou considérer celle-ci comme simple passé serait une amputation... La culture de l'Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome, de la rencontre entre la foi dans le Dieu d'Israël, la raison philosophique de la Grèce et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre forme l'identité profonde de l'Europe. Dans la conscience de la responsabilité de l'homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l'homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique".
PV-ALLEMAGNE/                                           VIS 20110922 (1020)

EVOCATION DE LA SHOAH


CITE DU VATICAN, 23 SEP 2011 (VIS). Hier après-midi, Benoît XVI a rencontré une quinzaine de représentants de la Communauté juive allemande et son Président M.Dieter Graumann, devant qui il a  d'abord évoqué sa visite à la synagogue de Cologne, il y a six ans, au cours de laquelle le Rabbin Teitelbaum avait "parlé de la mémoire comme de l'une des bases indispensables à un avenir pacifique. Et, aujourd'hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d'une mémoire effroyable. C'est ici que fut projetée et organisée la Shoah, l'élimination des citoyens juifs de l'Europe. Avant la terreur nazie, environ un demi million de juifs constituait une composante stable de la société allemande. Après la deuxième guerre mondiale, l'Allemagne fut considérée comme le Pays de la Shoah où, au fond, on ne pouvait plus vivre. Au début il n'y eut pratiquement aucun effort pour reconstituer les anciennes communautés juives... Beaucoup d'entre elles voulaient émigrer et se construire une nouvelle vie, principalement aux Etats-Unis ou en Israël.

  "En ce lieu, il faut aussi rappeler le pogrom de la Nuit de Cristal (9 - 10 novembre 1938). Peu de gens perçurent toute la portée de cet acte comme le perçut le prévôt du Chapitre berlinois, Bernhard Lichtenberg qui, de la chaire de la cathédrale Ste.Hedwige, cria: La synagogue qui est en flammes est aussi une maison de Dieu!. Le régime de terreur du national-socialisme se fondait sur un mythe raciste, dont faisait partie le refus du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus-Christ... Adolf Hitler était une idole païenne, qui entendait remplacer le Dieu biblique, Créateur et Père de tous les hommes. Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l'homme. A la fin de la guerre, les images atroces provenant des camps d'extermination ont révélé ce dont est capable l'homme qui refuse Dieu, et le visage que prend un peuple rejetant Dieu".

  Saluant ensuite le renouveau récent du judaïsme allemand et la nouvelle vigueur de la communauté juive, "très active dans l'intégration des émigrés d'Europe orientale", Benoît XVI a rappelé que depuis la déclaration conciliaire Nostra Aetate, l'Eglise catholique a pris irrévocablement la voie "du dialogue, de la fraternité et de l'amitié. Ceci vaut pour l'Eglise tout entière, dans laquelle le bienheureux Jean-Paul II s'est engagé de façon vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin. Ceci vaut évidemment aussi pour l'Eglise catholique en Allemagne qui est bien consciente de sa responsabilité particulière en la matière. Dans le domaine public, on note surtout la Semaine de la Fraternité, organisée chaque année début mars par les associations pour la collaboration judéo-chrétienne", mais aussi le Forum juifs et chrétiens ou la rencontre historique de 2006 avec le Cardinal Kasper. "A côté de ces louables initiatives, il me semble -a poursuivi le Saint-Père- que les chrétiens doivent prendre de plus en plus conscience de leur affinité profonde avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir de fracture dans l'avènement du salut, d'autant que ce dernier vient justement des juifs. Si on envisage le conflit de Jésus avec le judaïsme de son temps de manière superficielle, comme une rupture avec l'Ancienne Alliance, on le réduit à une idée de libération qui considère la Torah comme l'observance servile de rites et de prescriptions. Le Discours sur la montagne n'abolit pas la Loi mosaïque, mais en révèle les potentialités cachées, faisant émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie...au plus profond du cœur, où l'homme choisit entre le pur et l'impur, où se développent la foi, l'espérance et l'amour".

  "Le message d'espérance que les livres de la Bible hébraïque et de l'Ancien Testament chrétien transmettent, a été assimilé et lu par les juifs et les chrétiens de manière différente. Après des siècles d'opposition, nous reconnaissons avoir le devoir de faire une nouvelle lecture des écrits bibliques, que celle des chrétiens et celle des juifs dialoguent entre elles, pour comprendre correctement la volonté et la parole de Dieu. Dans une société toujours plus sécularisée, ce dialogue doit renforcer la commune espérance en Dieu, sans laquelle la société perd toute humanité". Après cette intervention, le Pape a gagné le stade olympique de Berlin pour y célébrer une grand messe.
PV-ALLEMAGNE/                                                             VIS 20110922 (720)

CROIRE DANS LE CHRIST


CITE DU VATICAN, 22 SEP 2011 (VIS). Vers 18 h, Benoît XVI a rejoint en voiture le stade olympique de Berlin pour y célébrer la messe devant un grand nombre de fidèles allemands et de pèlerins provenant de pays voisins. Il y a quinze ans, Jean-Paul II avait présidé au même endroit la béatification de Karl Leisner et Bernhard Lichtenberg.

 Dans son homélie, le Saint-Père a évoqué la parabole de la vigne et des sarments de l'Evangile du jour: Lorsque Jésus dit Je suis la vraie vigne, cela "signifie Je suis vous et vous êtes moi, une identification inouïe du Seigneur avec nous, avec son Eglise... Il continue à vivre dans son Eglise en ce monde. Il est avec nous, et nous sommes avec lui". Dans la parabole, le Christ dit: le Père est le vigneron qui coupe les sarments secs et émonde ceux qui portent du fruit pour qu'ils portent davantage de fruit. Cette image signifie que Dieu "veut nous donner une vie nouvelle et pleine de force. Le Christ est venu appeler les pécheurs. Ce sont eux qui ont besoin du médecin... Ainsi, comme le dit le Concile Vatican II, l'Eglise est le 'sacrement universel du salut' qui existe pour les pécheurs, pour leur ouvrir la voie de la conversion, de la guérison et de la vie. C'est la vraie et grande mission de l'Eglise, que le Christ lui a conférée".

 Cependant, a poursuivi le Pape, "certains regardent l'Eglise en s'arrêtant sur son aspect extérieur. L'Eglise apparaît alors seulement comme l'une des nombreuses organisations qui se trouvent dans une société démocratique, selon les normes et les lois de laquelle le concept d'Eglise qui est difficilement compréhensible en lui-même, doit ensuite être jugée et traitée. Si on ajoute encore à cela l'expérience douloureuse que dans l'Eglise, il y a des bons et des mauvais poissons, le bon grain et l'ivraie, et si le regard reste fixé sur les choses négatives, alors ne s'entrouvre plus le mystère grand et profond de l'Eglise... Par conséquent, ne sourd plus aucune joie pour le fait d'appartenir à cette vigne qui est l'Eglise. Insatisfaction et mécontentement se diffusent, si on ne voit pas se réaliser les propres idées superficielles et erronées sur l'Église et les propres rêves d'Eglise!".

  Toutefois, le Pape a expliqué que Jésus nous invite à demeurer en lui "de même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi... Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent... Le choix demandé ici nous fait comprendre, de façon insistante, la signification existentielle de notre décision de vie. En même temps, l'image de la vigne est un signe d'espérance et de confiance. En s'incarnant, le Christ lui-même est venu dans ce monde pour être notre fondement. Dans chaque nécessité... Dieu sait transformer en amour aussi les choses pesantes et opprimantes dans notre vie. Il est important que nous 'demeurions' dans la vigne, dans le Christ". Il est important qu'"à notre époque d'activisme et d'arbitraire où aussi tant de personnes perdent orientation et appui; où la fidélité de l'amour dans le mariage et l'amitié est devenue si fragile et de brève durée...le Seigneur ressuscité nous offre un refuge, un lieu de lumière, d'espérance et de confiance, de paix et de sécurité...il y a avenir, vie et joie dans le Christ".

 Le Saint-Père a ensuite souligné que demeurer dans le Christ signifie "demeurer aussi dans l'Eglise. La communauté entière des croyants est solidement unie dans le Christ, la vigne... Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement... Nous ne croyons pas seuls, mais nous croyons avec toute l'Eglise. En en tant qu'annonciatrice de la Parole de Dieu, l'Eglise et dispensatrice des sacrements nous unit au Christ, la vraie vigne... L'Eglise est le don le plus beau de Dieu... Avec l'Eglise et dans l'Eglise, nous pouvons annoncer à tous les hommes que le Christ est la source de la vie, qu'Il est présent, qu'Il est la grande réalité après laquelle nous soupirons... Celui qui croit au Christ a un avenir. Parce que Dieu veut ce qui est fécond et vivant, la vie en abondance". Pour terminer, il a exprimé le souhait que les fidèles découvrent "toujours plus profondément la joie d'être unis au Christ dans l'Eglise, de pouvoir trouver dans vos besoins réconfort et rédemption et de devenir toujours davantage le vin délicieux de la joie et de l'amour du Christ pour ce monde".

 Après la messe, Benoît XVI s'est rendu en voiture à la nonciature apostolique où il est arrivé vers 21 h.
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 23110921 (810)

RENCONTRE AVEC LES MUSULMANS


CITE DU VATICAN, 23 SEP 2011 (VIS). Ce matin à 9 h, à la nonciature, Benoît XVI a reçu les représentants des diverses communautés musulmanes présentes en Allemagne. Les musulmans sont 4, 5 millions à 70% d'origine turque, le reste provenant des Balkans, des pays arabes et d'Iran. Ils sont à 75% sunnites et la plus ancienne mosquée se trouve à Berlin, ville abritant la communauté la plus nombreuse. Dans son discours, le Pape a d'abord rappelé que depuis "l'établissement dans les années 70 de nombreuses familles musulmanes, l'Islam est devenu un trait distinctif du pays", puis a souligné combien la connaissance et la compréhension réciproques sont essentielles "non seulement pour une cohabitation pacifique, mais aussi pour l'apport que chacun est en mesure d'apporter au bien commun de  la société".

  Beaucoup de musulmans, a-t-il poursuivi, "attribuent une grande importance à la dimension religieuse. Cela est interprété, parfois, comme une provocation dans une société qui tend à marginaliser cet aspect ou à l'admettre tout au plus dans la sphère des choix individuels de chacun.
L'Église catholique s'engage fermement pour que soit donnée la juste reconnaissance à la dimension publique de l'appartenance religieuse. Il s'agit d'une exigence qui ne devient pas insignifiante dans le contexte d'une société majoritairement pluraliste. Il faut faire attention, cependant, à ce que le respect envers l'autre soit toujours maintenu. Le respect réciproque grandit seulement sur la base de l'entente sur quelques valeurs inaliénables, propres à la nature humaine, surtout l'inviolable dignité de toute personne... En Allemagne - comme en de nombreux autres pays, pas seulement occidentaux - ce cadre de référence commun est représenté par la Constitution, dont le contenu juridique est contraignant pour chaque citoyen, qu'il appartienne ou non à une confession religieuse. Naturellement le débat sur la meilleure formulation de principes comme la liberté de culte public, est vaste et toujours ouvert, toutefois le fait que la Loi Fondamentale les exprime d'une façon encore valable aujourd'hui, à plus de 60 ans de distance, est significatif". Un tel texte, s'est-il demandé, élaboré à une époque historique radicalement différente, dans une situation culturelle presque uniformément chrétienne, est-il adapté à l'Allemagne d'aujourd'hui vit dans le contexte de la mondialisation et du pluralisme religieux. La raison de ceci, a poursuivi Benoît XVI, "se trouve dans le fait que les constituants eurent pleinement conscience, en ce moment important, de devoir chercher un terrain solide, sur lequel tous les citoyens pouvaient se reconnaître. En cela, ils ne faisaient pas abstraction de leur propre appartenance religieuse... Toutefois ils savaient devoir se confronter avec des hommes ayant une base confessionnelle différente voire non religieuse, et le terrain commun fut trouvé dans la reconnaissance de droits inaliénables, propres à la nature humaine...  De cette façon une société substantiellement homogène a posé le fondement que nous reconnaissons valable pour une société pluraliste. Ce fondement indique aussi des limites évidentes à ce pluralisme, car il n'est pas pensable qu'une société puisse se maintenir à long terme sans un consensus sur les valeurs éthiques fondamentales. Sur la base de tout ce que je viens de dire, j'estime qu'une collaboration féconde entre chrétiens et musulmans est possible... En tant que personnes religieuses, et à partir de nos convictions respectives, nous pouvons offrir un témoignage important dans de nombreux secteurs de la vie sociale. Je pense, par exemple, à la sauvegarde de la famille fondée sur le mariage, au respect de la vie à toutes ses phases ou à la promotion de la justice sociale". Après cette rencontre, le Saint-Père s'est rendu à l'aéroport de Berlin, pour gagner Erfurt.
PV-ALLEMAGNE/                                             VIS 20110923 (600)
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