CITE DU VATICAN, 15 OCT 2010 (VIS). Les interventions des Pères synodaux se sont poursuivies cette après-midi sous la présidence du Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Le Saint-Père était présent lors des interventions libres qui ont suivies.
Voici quelques extraits des interventions:
CARDINAL WILLIAM JOSEPH LEVADA, PREFET DE LA CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI: "Mon intervention se centrera sur la notion de Tradition vivante de l'Eglise comme nous l'enseigne la Constitution sur la révélation divine, Dei Verbum, du Concile Vatican II, et sur la compréhension du rôle du Pape dans la tradition apostolique... Par ses études sur les Pères de l'époque patristique et les premiers conciles œcuméniques, le cardinal Newman trouva précisément la Tradition vivante qui le porta à embrasser la plénitude de la foi dans l'Eglise catholique... Il souhaitait la mise en place d'une étude et d'un échange d'opinions utiles sur la question de savoir comment le ministère du Successeur de Pierre, avec ses caractéristiques doctrinales essentielles, pourrait être exercé de façon distincte selon les différents besoins de temps et de lieu. C'est un chapitre d'ecclésiologie qui mérite d'être étudié et complété de façon approfondie. Ces réflexions théologiques, cependant, ne remplacent pas le témoignage de vie que donnent les catholiques du Moyent-Orient à leurs frères orthodoxes et musulmans sur le développement de la doctrine de l'Eglise dans la tradition apostolique vivante, guidée par le don du Christ de l'Esprit Saint dans le magistère de l'Eglise à toutes les époques. Ce magistère inclut nécessairement le rôle du Pape à la tête du collège apostolique des évêques, conjointement au mandat du Christ de confirmer ses frères dans l'unité de la foi pour que tous soient un".
MGR.MIKAEL MOURADIAN, SUPERIEUR DU COUVENT DE L'INSTITUT DU CLERGE PATRIARCAL DE BZOMMAR (LIBAN): "Il est vrai que le Moyen-Orient est la Terre Sainte et terre des saints, ce qui est prouvé par les canonisations et béatifications qui ont eu lieu ces dernières années: Mar Charbel, Naamat Allah al Hardini, Rafka, Abouna Yaacoub, Ignace Maloyan, Al Akh Stephan... Mais cela ne nous doit pas voilé nos yeux pour voir la vérité à savoir qu'au Moyen-Orient, on vit aussi une crise de vocation... Quelles sont les causes de la chute des vocations religieuses, les conséquences à court, moyen et long terme?... Les principales causes: la chute de la natalité dans les familles chrétiennes, les problèmes matériels et moraux auxquels la famille est confrontée, la crise des valeurs, la difficulté à s'engager à long terme, l'émancipation de la femme, la crise de la foi et le contre-témoignage de la part des consacré(e)s. Les solutions envisageables: soutenir la famille, éduquer aux vraies valeurs, que les consacré(e)s témoignent sincèrement de leur fidélité au Christ et à leur consécration, assurer un bon discernement des vocations, donner la priorité à la qualité sur la quantité, veiller à un bon accompagnement spirituel des vocations et procurer une formation initiale et permanente adéquate... C'est dans les familles croyantes et pratiquantes que naissent aussi les vocations".
MGR.CYRIL VASIL, SJ, SECRETAIRE DE LA CONGREGATION POUR LES EGLISES ORIENTALES: "L'esprit du synode se réfère d'une façon particulière le mécanisme du choix des candidats à l'épiscopat. Les vérifications sur l'aptitude des candidats devraient être réalisées par des évêques et par le Synode d'une manière beaucoup plus appropriée qu'elles ne le sont parfois faites actuellement, justement pour faciliter et accélérer le processus de concession de l'assentiment pontifical. Quant à la formation en premier lieu, il faut évaluer constamment l'état actuel des institutions académiques et de formation au niveau de la formation culturelle et spirituelle qu'elles offrent. Les difficultés que rencontrent les étudiants dans les études supérieures hors du contexte oriental, par exemple à Rome, ne peuvent être négligées et il est inutile de les cacher. Il faut se demander si le moment ne serait peut-être pas finalement venu d'ouvrir un premier cycle d'études théologiques orientales ici à Rome, dans une faculté théologique orientale... En ce qui concerne les fidèles qui s'établissent hors du Moyen-Orient, une extension planétaire de la juridiction des patriarches est parfois exigée, comme si cela pouvait représenter un droit et une solution universelle aux problèmes de la pastorale des migrants. Il faut rappeler qu'entre le prétendu droit universel et la demande circonstanciée et motivée, il existe une grande différence".
MGR.MICHEL ABRASS, BA, EVEQUE AUXILIAIRE MELCHITE D'ANTIOCHE (SYRIE): "Les problèmes de choix du régime applicable au Liban, se pose avec acuité aux laïcs d'aujourd'hui; en effet, de très nombreux laïcs se demandent ce qu'il en sera de leur vie s'ils s'annoncent comme chrétiens, sans nuancer leur position d'une dose de laïcité, dépendant du degré d'émancipation de leur interlocuteur non-chrétien, souvent au Moyen-Orient de religion Mahométane. Ces chrétiens ont besoin d'une certaine laïcité positive. Où vont-ils la trouver? Actuellement, nos ouailles laïques se renient eux-mêmes; il s'agit de leur donner une légitimité qui ne peut leur être donnée que par les ecclésiastiques pourvu qu'elle ait été acquise selon leur statut. Nous pensons qu' il faudrait autoriser aux chrétiens qui le veulent l'adoption d'un statut laïc, tout en ne trahissant pas les dogmes, ni les enseignements des églises, en tenant compte du fait qu'on n'est pas en terre seulement chrétienne".
MGR.ATHANASE MATTI SHABA MATOKA, ARCHEVEQUE SYRIEN DE BAGDAD (IRAK): "L'Irak ne cesse de vivre une situation d'instabilité, d'épreuves et de guerres, la dernière en date étant l'occupation américaine. Les chrétiens ont toujours eu leur part dans les sacrifices et les épreuves avec les martyrs dans les guerres et toutes sortes de différentes épreuves. Depuis l'année 2003, les chrétiens sont les victimes d'une situation meurtrière qui a provoqué une grande émigration hors d'Irak... Il n'y a pas de statistiques certaines, mais les indicateurs soulignent que la moitié des chrétiens ont abandonné l'Irak et que sans doute ils ne reste plus qu'environ 400.000 chrétiens sur les 800.000 qui y vivaient. L'envahissement de l'Irak par l'Amérique et ses alliés a entraîné sur l'Irak en général, et sur les chrétiens en particulier, destruction et ruine à tous les niveaux... Sept années se sont écoulées en Irak et le christianisme est en hémorragie continue. Où est la conscience mondiale? Tous restent spectateurs face à ce qui ce produit en Irak surtout à l'encontre des chrétiens. Nous voulons tirer la sonnette d'alarme. Nous posons la question aux grandes puissances: qu'y a-t-il de vrai dans ce qu'on raconte concernant un plan pour vider le Moyen-Orient des chrétiens et que l'Irak en serait une victime? Je crois que le Synode doit étudier avec attention ce sujet et qu'il doit voir ce qui peut y être décidé par écrit afin de remédier à la situation qui règne dans le Moyen-Orient".
MGR.DENYS ANTOINE CHAHDA, ARCHEVEQUE SYRIEN D'ALEP BEROEA, HALAB (SYRIE): "Le Christ demande à tous les baptisés d'être unis comme Lui et son Père sont Un...que leur unité soit un signe pour les nations, une lumière qui attire les hommes à son Père et qui les invitent à croire en Lui. Car la division dans l'Eglise est une infidélité à son fondateur et un scandale pour les non croyants en Jésus. Je pense que ce qui nous sépare de nos frères orthodoxes, c'est la compréhension de la primauté de Pierre. C'est aux théologiens de trouver une nouvelle interprétation. Pourquoi ne pas arriver à l'unité dans la foi, mais dans la diversité? Le Synode de Jérusalem en 49 pourrait être une clef pour trouver une solution à la division des Eglises".
SE/ VIS 20101018 (1230)
Voici quelques extraits des interventions:
CARDINAL WILLIAM JOSEPH LEVADA, PREFET DE LA CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI: "Mon intervention se centrera sur la notion de Tradition vivante de l'Eglise comme nous l'enseigne la Constitution sur la révélation divine, Dei Verbum, du Concile Vatican II, et sur la compréhension du rôle du Pape dans la tradition apostolique... Par ses études sur les Pères de l'époque patristique et les premiers conciles œcuméniques, le cardinal Newman trouva précisément la Tradition vivante qui le porta à embrasser la plénitude de la foi dans l'Eglise catholique... Il souhaitait la mise en place d'une étude et d'un échange d'opinions utiles sur la question de savoir comment le ministère du Successeur de Pierre, avec ses caractéristiques doctrinales essentielles, pourrait être exercé de façon distincte selon les différents besoins de temps et de lieu. C'est un chapitre d'ecclésiologie qui mérite d'être étudié et complété de façon approfondie. Ces réflexions théologiques, cependant, ne remplacent pas le témoignage de vie que donnent les catholiques du Moyent-Orient à leurs frères orthodoxes et musulmans sur le développement de la doctrine de l'Eglise dans la tradition apostolique vivante, guidée par le don du Christ de l'Esprit Saint dans le magistère de l'Eglise à toutes les époques. Ce magistère inclut nécessairement le rôle du Pape à la tête du collège apostolique des évêques, conjointement au mandat du Christ de confirmer ses frères dans l'unité de la foi pour que tous soient un".
MGR.MIKAEL MOURADIAN, SUPERIEUR DU COUVENT DE L'INSTITUT DU CLERGE PATRIARCAL DE BZOMMAR (LIBAN): "Il est vrai que le Moyen-Orient est la Terre Sainte et terre des saints, ce qui est prouvé par les canonisations et béatifications qui ont eu lieu ces dernières années: Mar Charbel, Naamat Allah al Hardini, Rafka, Abouna Yaacoub, Ignace Maloyan, Al Akh Stephan... Mais cela ne nous doit pas voilé nos yeux pour voir la vérité à savoir qu'au Moyen-Orient, on vit aussi une crise de vocation... Quelles sont les causes de la chute des vocations religieuses, les conséquences à court, moyen et long terme?... Les principales causes: la chute de la natalité dans les familles chrétiennes, les problèmes matériels et moraux auxquels la famille est confrontée, la crise des valeurs, la difficulté à s'engager à long terme, l'émancipation de la femme, la crise de la foi et le contre-témoignage de la part des consacré(e)s. Les solutions envisageables: soutenir la famille, éduquer aux vraies valeurs, que les consacré(e)s témoignent sincèrement de leur fidélité au Christ et à leur consécration, assurer un bon discernement des vocations, donner la priorité à la qualité sur la quantité, veiller à un bon accompagnement spirituel des vocations et procurer une formation initiale et permanente adéquate... C'est dans les familles croyantes et pratiquantes que naissent aussi les vocations".
MGR.CYRIL VASIL, SJ, SECRETAIRE DE LA CONGREGATION POUR LES EGLISES ORIENTALES: "L'esprit du synode se réfère d'une façon particulière le mécanisme du choix des candidats à l'épiscopat. Les vérifications sur l'aptitude des candidats devraient être réalisées par des évêques et par le Synode d'une manière beaucoup plus appropriée qu'elles ne le sont parfois faites actuellement, justement pour faciliter et accélérer le processus de concession de l'assentiment pontifical. Quant à la formation en premier lieu, il faut évaluer constamment l'état actuel des institutions académiques et de formation au niveau de la formation culturelle et spirituelle qu'elles offrent. Les difficultés que rencontrent les étudiants dans les études supérieures hors du contexte oriental, par exemple à Rome, ne peuvent être négligées et il est inutile de les cacher. Il faut se demander si le moment ne serait peut-être pas finalement venu d'ouvrir un premier cycle d'études théologiques orientales ici à Rome, dans une faculté théologique orientale... En ce qui concerne les fidèles qui s'établissent hors du Moyen-Orient, une extension planétaire de la juridiction des patriarches est parfois exigée, comme si cela pouvait représenter un droit et une solution universelle aux problèmes de la pastorale des migrants. Il faut rappeler qu'entre le prétendu droit universel et la demande circonstanciée et motivée, il existe une grande différence".
MGR.MICHEL ABRASS, BA, EVEQUE AUXILIAIRE MELCHITE D'ANTIOCHE (SYRIE): "Les problèmes de choix du régime applicable au Liban, se pose avec acuité aux laïcs d'aujourd'hui; en effet, de très nombreux laïcs se demandent ce qu'il en sera de leur vie s'ils s'annoncent comme chrétiens, sans nuancer leur position d'une dose de laïcité, dépendant du degré d'émancipation de leur interlocuteur non-chrétien, souvent au Moyen-Orient de religion Mahométane. Ces chrétiens ont besoin d'une certaine laïcité positive. Où vont-ils la trouver? Actuellement, nos ouailles laïques se renient eux-mêmes; il s'agit de leur donner une légitimité qui ne peut leur être donnée que par les ecclésiastiques pourvu qu'elle ait été acquise selon leur statut. Nous pensons qu' il faudrait autoriser aux chrétiens qui le veulent l'adoption d'un statut laïc, tout en ne trahissant pas les dogmes, ni les enseignements des églises, en tenant compte du fait qu'on n'est pas en terre seulement chrétienne".
MGR.ATHANASE MATTI SHABA MATOKA, ARCHEVEQUE SYRIEN DE BAGDAD (IRAK): "L'Irak ne cesse de vivre une situation d'instabilité, d'épreuves et de guerres, la dernière en date étant l'occupation américaine. Les chrétiens ont toujours eu leur part dans les sacrifices et les épreuves avec les martyrs dans les guerres et toutes sortes de différentes épreuves. Depuis l'année 2003, les chrétiens sont les victimes d'une situation meurtrière qui a provoqué une grande émigration hors d'Irak... Il n'y a pas de statistiques certaines, mais les indicateurs soulignent que la moitié des chrétiens ont abandonné l'Irak et que sans doute ils ne reste plus qu'environ 400.000 chrétiens sur les 800.000 qui y vivaient. L'envahissement de l'Irak par l'Amérique et ses alliés a entraîné sur l'Irak en général, et sur les chrétiens en particulier, destruction et ruine à tous les niveaux... Sept années se sont écoulées en Irak et le christianisme est en hémorragie continue. Où est la conscience mondiale? Tous restent spectateurs face à ce qui ce produit en Irak surtout à l'encontre des chrétiens. Nous voulons tirer la sonnette d'alarme. Nous posons la question aux grandes puissances: qu'y a-t-il de vrai dans ce qu'on raconte concernant un plan pour vider le Moyen-Orient des chrétiens et que l'Irak en serait une victime? Je crois que le Synode doit étudier avec attention ce sujet et qu'il doit voir ce qui peut y être décidé par écrit afin de remédier à la situation qui règne dans le Moyen-Orient".
MGR.DENYS ANTOINE CHAHDA, ARCHEVEQUE SYRIEN D'ALEP BEROEA, HALAB (SYRIE): "Le Christ demande à tous les baptisés d'être unis comme Lui et son Père sont Un...que leur unité soit un signe pour les nations, une lumière qui attire les hommes à son Père et qui les invitent à croire en Lui. Car la division dans l'Eglise est une infidélité à son fondateur et un scandale pour les non croyants en Jésus. Je pense que ce qui nous sépare de nos frères orthodoxes, c'est la compréhension de la primauté de Pierre. C'est aux théologiens de trouver une nouvelle interprétation. Pourquoi ne pas arriver à l'unité dans la foi, mais dans la diversité? Le Synode de Jérusalem en 49 pourrait être une clef pour trouver une solution à la division des Eglises".
SE/ VIS 20101018 (1230)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire