Cité
du Vatican, 16 mars 2013 (VIS). Ce matin Salle Paul VI, le Saint-Père
s'est adressé aux milliers de journalistes et opérateurs des media
venus à Rome, a-t-il dit, pour couvrir l'actualité du Saint-Siège,
"depuis la surprenante annonce de mon vénéré prédécesseur
Benoît XVI. Et je tiens à saluer chacun de vous. La place des media
s'est considérablement accrue ces derniers temps au point de devenir
indispensable pour rapporter les événements de l'histoire
contemporaine. Merci de la qualité de votre service durant ces jours
où les yeux du monde catholique, et pas seulement catholique,
étaient rivés sur la Ville Eternelle, et tout spécialement sur ce
petit territoire dont le barycentre est la tombe de Pierre. Combien
vous avez travaillé! Vous avez dû parler du Saint-Siège, de
l'Eglise, de ses rites et traditions, de sa foi, du rôle du Pape et
de son ministère. Je remercie en particulier ceux qui ont su
observer et présenter ces événements dans la perspective la plus
juste. Les événements historiques demandent une lecture
approfondie, qui touchent parois à la dimension de la foi. Mais les
événements strictement ecclésiaux sont plus complexes que les
politiques ou économiques, car ils répondent pas à une logique
mondaine. C'est pourquoi il est difficile de les exposer à un vaste
public. Si l'Eglise est une institution humaine et historique, avec
tout ce que cela comporte, elle est avant tout une réalité
spirituelle, le peuple de Dieu, ce saint peuple qui marche à la
rencontre de Jésus-Christ. C'est seulement dans cette perspective
que l'on peut comprendre l'action de l'Eglise".
"Le
Christ est le pasteur de l'Eglise, et sa présence se manifeste au
travers de la liberté des hommes dont un est choisi pour être son
vicaire en tant que successeur de l'apôtre Pierre. Mais le coeur de
l'Eglise c'est lui, le Christ. Sans lui l'Eglise n'existerait pas,
n'aurait pas de raison d'être. Comme l'a souvent dit Benoît XVI, le
Christ est présent et il guide l'Eglise. Dans tout ce qui s'est
produit c'est l'Esprit qui a agi, qui a inspiré la décision que
Benoît XVI a prise pour le bien de l'Eglise. Et c'est lui qui a
orienté dans la prière le choix des cardinaux. Il faut tenir compte
de cette perspective, de cette herméneutique, pour percer le sens
des récents événements... C'est pourquoi je vous invite à
approfondir votre analyse...des motivations spirituelles les plus
authentiques la guidant pour comprendre l'Eglise. L'Eglise porte une
grande attention à la presse et aux media car ils savent saisir et
exprimer les attentes et les exigences du monde, et offrir des
éléments de lecture des faits. Votre mission a besoin de
sensibilité et d'expérience comme tant d'autres professions, et
d'une attention toute particulière pour la vérité, la bonté et la
beauté. C'est là que nous sommes proches car l'Eglise existe pour
communiquer la vérité, la bonté et la beauté en la personne du
Christ. De fait nous ne devons pas communiquer nous mêmes mais ces
trois valeurs divines".
"Nombreux
sont ceux qui, ignorant pourquoi je me suis appelé François, ont
pensé à François-Xavier, à François de Sales et à François
d'Assise. Voici les faits: dans la Sixtine j'avais à côté de moi
le Cardinal Caludio Hummes, l'ancien Archevêque de Sao Paulo et
ancien Préfet de la Congrégation pour le clergé, un grand ami,
vraiment un grand ami! Lorsque les choses sont devenues dangereuses
pour moi, il m'a rassuré et encouragé. Et lorsqu'on est arrivé aux
deux tiers des votes, et que les cardinaux ont applaudi le Pape élu,
cet ami m'a dit en m'embrassant: N'oublie jamais les pauvres! Ceci
s'est imprimé dans mon esprit et j'ai immédiatement pensé au
Poverello. J'ai pensé aux guerres, alors que le scrutin reprenait
jusqu'à un vote unanime, j'ai pensé à François, l'homme de la
paix, l'homme qui aimait et protégeait la nature. Alors que
l'humanité a un rapport tellement médiocre avec la création! Il
est l'homme diffusant l'esprit de la paix, l'homme pauvre. Combien je
désire une Eglise pauvre pour les pauvres!". Un cardinal m'a
dit: "Tu devrais t'appeler Adrien parce que Adrien VI fut un
réformateur. Et nous avons besoin de réformer" l'Eglise. "Un
autre de choisir celui de Clément. Mais pourquoi? Parce qu'en
devenant Clément XV tu vengerais l'affront de Clément XIV qui avait
supprimé la Compagnie de Jésus". Et "j'ai choisi
François, le nom de mon coeur".
Pour
finir le Saint-Père a de nouveau chaleureusement remercié les
représentants des media: "Je pense à tout le travail que vous
avez accompli, je pense à votre profession et vous souhaite
d'oeuvrer avec sérénité et prospérité, de connaître de mieux en
mieux l'Evangile du Christ et la réalité de l'Eglise. Je le confie
à la protection de la Vierge, Etoile de l'évangélisation, et forme
des voeux de bonheur à vos familles. De tout coeur je vous bénis".
Mais avant cette bénédiction, le Pape a du saluer un certain
nombre de représentants de la profession. Reprenant son allocution,
il a dit: "Je vous ai dit que je vous aurais donné de tout
coeur ma bénédiction. Mais nombre d'entre vous ne sont pas
catholiques, ou ne sont pas croyants. Alors, en silence j'offre cette
bénédiction à chacun de vous, dans le respect de sa conscience,
car je sais que vous êtes tous fils de Dieu. Dieu vous bénisse!".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire