Cité
du Vatican, 6 octobre 2014 (VIS). Cette
session a ouvert le débat général autour des questions suivantes:
Dessein de Dieu sur le mariage et la famille, Connaissance et
réception de l'Ecriture et des documents de l'Eglise sur mariage et
famille. La famille étant la cellule de la société, espace de
l'amour gratuit, parler de famille et de mariage inclut de parler
d'éducation et de fidélité. L'institution familiale doit donc être
protégée car il en va de l'avenir de l'humanité. Nombreux sont les
pères qui ont soutenu la nécessité d'adapter le langage de
l'Eglise afin que sa doctrine sur la famille, la vie et la sexualité
soit mieux compris.
A
l'exemple du Concile, il faut dialoguer avec le monde, avec une
ouverture critique mais sincère. Si l'Eglise n'écoute pas le monde,
celui-ci ne l'écoutera pas. Mais ce dialogue doit envisager des
sujets d'importance comme l'égalité de dignité homme femme ou le
rejet de la violence. C'est pourquoi l'Evangile doit être montré
plus qu'expliqué, c'est pourquoi il faut impliquer les fidèles dans
l'annonce en reconnaissant leur charisme missionnaire. Evangéliser
ne devant pas être une théorie dépersonnalisée, les familles
doivent témoigner concrètement des valeurs évangéliques. L'enjeu
consiste à passer de la défensive à la proposition, c'est à dire
de reproposer la foi au moyen d'un langage nouveau et de témoignages
convaincants rétablissant un pont avec la société. On a ainsi
suggéré l'usage d'une catéchèse plus biblique que théologique
car, malgré les apparences, les fidèles sont avides d'idéaux. Le
chrétien sachant que le bonheur auquel l'homme tend est le Christ,
il faut employer un langage adapté pour le dire au monde. L'Eglise
doit oeuvrer par attraction, avec amitié envers le monde. Face aux
couples en crise, à l'instar de Dieu, elle doit être compréhensive
et miséricordieuse, et envisager la question sous le profil d'une
justice respectueuse du dessein divin. Certes, le mariage demeure un
sacrement indissoluble. La vérité étant le Christ et non un
ensemble le règles, il convient de maintenir les principes tout en
adaptant les formes. La nouveauté dans la continuité, ainsi que le
disait Benoît XVI. Si le Synode ne met pas en discussion la
doctrine, il réfléchit sur la pastorale, sur le discernement
spirituel nécessaire à l'application de la doctrine face aux
problèmes de la famille. La miséricorde n'élimine pas les
commandements, elle en est la clef herméneutique.
On
a convenu de la nécessité d'aborder avec respect certains cas,
telles les unions libres marquées du sceau de l'amour et de la
fidélité, qui présentent des éléments de sanctification et de
vérité. Pour que le Synode diffuse encouragement et espoir, y
compris aux personnes qui se trouvent dans des situations
incorrectes, il faut avant tout envisager les aspects positifs. Et
plus encore, il faut aimer sincèrement les familles en crise. Dans
une société individualiste qui tend à la dissolution du modèle
familial, on enregistre une perte de sens de l'union de l'être
humain avec Dieu. Annoncer la beauté et la bonté de la famille ne
peut se limiter à l'esthétisme, à la proposition d'un idéal à
imiter, mais être une mise en valeur de l'alliance définitive des
époux envers Dieu.
Un
autre point essentiel s'étant dégagé des débats: le rejet du
cléricalisme. Souvent l'Eglise semble plus préoccupée de son
pouvoir que de son service, au point de désintéresser les gens.
Retournons à imiter le Christ et retournons à l'humilité. La
réforme de l'Eglise doit commencer par celle du clergé. Les fidèles
doivent trouver les pasteurs dans le sillage du Seigneur, alors
capables de les ramener vers lune Eglise enfin pleinement
évangélisatrice. Il a alors été question de la sexualité au sein
du mariage, et de sa valeur essentielle. Le sujet est tellement
débattu et critiqué lorsqu'il est vécu hors mariage, que l'amour
conjugal semble presque être une concession à la faiblesse humaine.
En cela il est apparu nécessaire de disposer de prêtres mieux
formés, mais aussi de politiques familiales capables de raviver la
foi au sein des familles chrétiennes.
Au
cours de la table ronde conduite entre 18 et 19 h, deux suggestions
se sont manifestées: Que le Synode lance un message de soutien aux
familles irakiennes, menacées d'extermination, contraintes à fuir
leurs foyers pour ne pas avoir à renier leur foi. La proposition
sera soumise à un vote. Et puis que le Synode se penche sur le
clergé marié des Eglises orientales, qui connaît parfois une crise
du couple pouvant conduire à la dissolution.
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