Cité
du Vatican, 8 octobre 2014 (VIS). Cette
session a prolongé le débat général autours des situations
pastorales difficiles, notamment familiales, et les unions entre
personnes de même sexe. On a rappelé d'abord que, n'étant pas une
sorte de douane mais une maison de famille, l'Eglise devait offrir un
accompagnement à tous, y compris aux personnes en situation
pastorale délicate. Rassemblant familles en bonne santé et familles
en crise, l'Eglise ne peut être indifférente dans son chemin de
sanctification aux faiblesses de certains. Elle doit aider le plus
faible. La procédure relative aux nullités matrimoniales a besoin
d'être allégée, et il faut plus de laïcs dans les tribunaux
ecclésiastiques. Ceci dit, il faut éviter la superficialité et
garantir le respect de la vérité et des droits des parties. Si le
procès canonique n'est pas contraire à la charité pastorale, la
pastorale judiciaire doit éviter toute culpabilisation et traiter
chaque cas avec équilibre. Toujours à propos des procédures en
nullité, on a réfléchi à l'hypothèse d'un recours administratif
qui ne se substituerait pas au recours judiciaire mais en serait un
complément en fonction d'une décision épiscopale. Les divorcés
remariés doivent être traités avec respect parce qu'ils se
trouvent souvent dans des situations précaires et douloureuses, et
cherchent à retisser une vie ecclésiale. Ils ont besoin d'une
pastorale de miséricorde et non de répression. Si la polygamie est
en recul, à cause de la décroissance du monde rural et à
l'accroissement de l'urbanisation, on doit tenir compte des polygames
convertis au catholicisme, et qui désirent recevoir les sacrement.
Pour cette catégorie des mesures pastorales s'imposent. Par
ailleurs, il convient de mieux préparer les candidats au mariage, en
insistant en particulier sur l'aspect sacramental du lien conjugal et
une mission éducative qui ne se limite pas à un discours moraliste
portant à un analphabétisme religieux. Le parcours matrimonial doit
tendre au développement de la personne.
L'heure
de débat libre a servi à la présentation d'expériences
personnelles mais aussi de modèles appliqués à la pastorale des
divorcés remariés, passant par des groupes d'écoute. Il convient
ici d'éviter les formules du type "état permanent de péché",
et s'expliquer que la non admission à la communion n'élimine pas
automatiquement la grâce du Christ. Cette non admission découle de
la permanence du lien sacramental antérieur et indissoluble. On a
avancé à ce propos l'hypothèse de la communion spirituelle, qui
montre en tout cas les limites comme la difficulté de nouvelles
solutions. Dans la pastorale des homosexuels aussi, l'écoute doit
être fondamentale, notamment au moyen de groupes. Il a enfin été
question de fidèles qui passent à une autre confession chrétienne,
et vice-versa, avec toutes les difficultés découlant des mariages
inter-confessionnels, la question de leur validité, notamment parce
que le divorce est prévu dans les Eglises orthodoxes. Certains
intervenants ont fait noté la grande évolution de la problématique
de la famille chrétienne depuis le Synode ordinaire qui lui fut
consacré en 1980, y compris en matière de culture juridique.
L'Eglise doit tenir compte de cette évolution internationale, qui
doit être sujet de débats dans universités et autres institutions
culturelles.
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