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mardi 27 janvier 2015

Présentation du Message de Carême


Cité du Vatican, 27 janvier 2015 (VIS). Ce matin près la Salle de Presse, Mgr.Giampietro Dal Toso, Secrétaire du Conseil pontifical Cor Unum, a présenté le Message du Pape pour le prochain Carême qui traite de l’indifférence: Dans diverses occasions, a-t-il dit, il a déjà abordé le thème de la globalisation de l’indifférence, tandis que le Secrétaire d’Etat évoquait à l’ONU le danger d’une indifférence généralisée, assimilé à une apathie qui parfois est synonyme d’irresponsabilité. "Il s’agit donc d’un concept important pour éclairer les différents phénomènes du monde moderne, concept que nous pouvons essayer de comprendre en l’insérant dans une lecture, certainement partielle, d’une certaine culture. L’indifférence vient d’une absence de différence. D’une non-considération de la différence. Ceci peut être observé au moins à trois niveaux. C’est au niveau des relations inter-personnelles, que ce jeu entre différence et indifférence peut être le plus facilement compréhensible. D’un côté on insiste beaucoup sur la différence pour provoquer une division. D’un autre coté le manque d’attention à la différence qui existe entre moi et l’autre, aplatit l’autre sur mes propres caractéristiques et l’efface. Au niveau culturel, dans l’air du temps qui contribue à forger notre façon de penser et de juger, il me semble remarquer une indifférence vis-à-vis des valeurs. Il ne s’agit pas seulement d’une méconnaissance des valeurs ou d’une lacune dans leur observance, mais principalement d’une absence de jugement sur celles-ci. De sorte que tout choix devient interchangeable, toute hypothèse peut être parcourue, et qu’ainsi toute évaluation du bien ou du mal, du vrai ou du faux, devient inutile. Car s’il n’y a pas de différence, tout devient équivalent, et par conséquent personne n’a le droit de proposer ce qui est plus connaturel ou moins connaturel à la personne. L’homologation globale, le nivellement des valeurs causé par l’absence de différence est lié à l’expérience du manque de sens que font nombreux de nos contemporains. Si tout se vaut, si rien n’est différent et donc qu’il n’existe rien qui vaille la peine, en vue de quoi alors peut-on engager sa vie? Si tout est équivalent, alors rien n’a vraiment de valeur et donc rien non plus, ne mérite pleinement mon don.

Nous avons atteint un troisième niveau, celui qui concerne plus proprement les principes, celui métaphysique. Il y a à ce stade la plus grande indifférence, la forme la plus forte, la plus déterminante de manque d’attention à la différence qui s’appelle indifférence à Dieu et qui implique un manque d’attention à la différence entre Créateur et créature, ce qui fait tant de mal à l’homme, car elle l’induit à se prendre pour Dieu, alors qu’il se heurte constamment à ses limites. Je voudrais donc lire la globalisation de l’indifférence non seulement comme un phénomène géographique mais aussi comme un phénomène culturel qui se propage d’autant plus que se développe une certaine vision occidentale du monde, consistant à l'envisager non seulement en tant que phénomène qui touche aux relations personnelles, mais aussi en tant qu’attitude existentielle. L’Eglise ne dénonce pas certains situations simplement pour les stigmatiser mais pour offrir également des voies de guérison. C’est pourquoi le temps de carême est toujours un temps de conversion, c’est-à-dire un temps de changement et de renouvellement pour dépasser cette globalisation de l’indifférence et entrer dans une nouvelle phase où nous reconnaissons la différence qui existe entre nous-mêmes et l’autre, entre un style de vie et un autre, entre soi et Dieu. Ce message de Carême propose trois espaces où dépasser l’indifférence: L’Eglise, la communauté et la personne singulière. Je voudrais commenter rapidement ces trois niveaux en partant de la personne particulière.

Le Pape François parle de la nécessité de la conversion et du cœur nouveau qui peut battre en chacun de nous. Le chemin fondamental de toute reconstruction sociale et de tout renouvellement culturel passe par la conversion personnelle de chacun. Et l’Evangile nous donne les clefs pour vraiment effectuer ce changement personnel, changement qui a, par la suite, un impact sur tout le tissus social. Toutefois il faut faire attention car la conversion ne trouve pas sa finalité dans une société meilleure, mais elle a pour fin la connaissance du Christ, et lui devenir semblable. Comme nous le voyons bien dans son magistère, le Pape nous appelle à dépasser une foi qui n’est qu’au service de soi-même et du propre bien-être. L’indifférence naît d’une attitude existentielle où l’altérité n’est pas constitutive de différence, ce qui conduit la personne à s’enfermer sur elle-même. Même la foi peut devenir un outil au service de cette recherche de soi. Le parcours consiste à aller outre, à sortir de soi, à vivre la foi en regardant le Christ, et en Lui nous découvrons le Père et des frères qui nous attendent. C’est dans ce sens, que s’insère, par exemple, l’initiative promue par le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, 24 heures pour le Seigneur. Mais c’est toute la période du carême qui est offert au fidèle pour qu’il se renouvelle intérieurement afin que le mystère pascal du Christ mort et ressuscité se reproduise en lui.

La deuxième exhortation concerne nos communautés chrétiennes qui sont appelées à devenir des îles de miséricorde dans un monde dominé par la globalisation de l’indifférence. Il y a donc une distinction entre l’Eglise et le monde, la cité céleste et la cité terrestre, et celle-ci doit apparaître toujours davantage. Il s’agit de transformer nos espaces chrétiens paroisses communautés et groupes en des lieux où se manifeste la miséricorde de Dieu. D’aucuns pourraient se décourager face à la globalisation de l’indifférence, parce qu’il semble que rien ne puisse changer étant donné que nous sommes au sein d’un énorme processus social et économique qui nous dépasse. Eh bien, non, la communauté ecclésiale peut dès à présent vivre en dépassant l’indifférence, elle peut déjà montrer au monde que l’on peut vivre différemment, qu’elle peut déjà être cette cité sur la montagne dont parle l’Evangile. A partir de ce carême, la vie chrétienne en communauté, où chacun vit pour l’autre, peut devenir autre chose qu’une chimère, elle peut être une réalité vécue, autre chose qu’un beau rêve, elle peut être le signe vivant de la présence de la miséricorde de Dieu en Christ.


Le troisième niveau concerne l’Eglise dans sa réalité globale. Malheureusement on a tendance à ne considérer l’Eglise que comme une institution, une structure. Elle est au contraire le corps vivant de ceux qui croient en Jésus-Christ. C’est cette totalité qui doit être renouvelée. Parce qu’elle est un corps, elle montre précisément sa vitalité par son changement, sa croissance, son développement. Dans ce corps les membres prennent soin les uns des autres, ou mieux, ils vivent les uns grâce aux autres. Vivre en Eglise est déjà en soi une rupture avec l’individualisme, avec l’indifférence, avec l’enfermement sur soi qui conduit à la mort. En ce qui nous concerne, Cor Unum a toujours été l’instrument de la proximité du Saint Père envers les plus délaissés. Je voudrais l’illustrer avec trois exemples. Tout récemment comme vous le savez, nous avons réuni, avec la Commission pontificale pour l’Amérique latine, les différents organismes qui œuvrent en Haïti. Ces cinq dernières années, l’Eglise catholique a dépensé 21,5 millions de US$ pour financer des projets de reconstruction dans le pays. Par ailleurs nous continuons à garder une vigilance spéciale sur la crise qui s’est développée au Moyen Orient, plus particulièrement en Irak et en Syrie et où les grandes victimes de cette guerre sont les populations civiles, plus spécialement les minorités les plus faibles comme celles formées par les chrétiens. Ces minorités sont devenues des jouets dans les mains des puissants. Le Pape est revenu d’un voyage aux Philippines où l’on a pu voir concrètement ce que signifie tenir ferme, raffermir les cœurs lorsqu’il n’y a plus d’espoir. Dans la ville de Tacloban, où le Pape s’est rendu, Cor Unum a construit un grand centre d’assistance pour les jeunes et les personnes âgées qui porte le nom du Pape François. Notre dicastère monter combien l’Eglise est un corps où chaque membre peut faire l’expérience de la charité".

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