PLEINE COMMUNION ET RESPECT DES DIFFERENCES

CITE DU VATICAN, 12 OCT 2002 (VIS) - Ce matin, Jean-Paul II a accueilli SB Teoctist, Patriarche orthodoxe de Roumanie, qui achevait sa Visite à l'Eglise de Rome. Après un échange de discours, le Pape et le Patriarche ont signé une Déclaration commune.

Le Saint-Père a d'abord évoqué le Concile Vatican II dont on commémore le 40 anniversaire de l'ouverture. Au cours de ces assises, a-t-il dit, "il était inévitable de constater avec souffrance la division qui se prolongeait depuis presque un millénaire entre les vénérables Eglises orientales et Rome", rappelant cependant que "les condamnations réciproques de 1054 furent effacées de la mémoire de l'Eglise".

"Depuis lors -a-t-il ajouté-, notre communion, et je pense pouvoir dire notre amitié, s'est approfondie grâce à un échange réciproque de visites et de messages". Le Pape a rappelé qu'en 1980, ont débuté "les travaux d'une Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe dans son ensemble". On voit dans les documents qu'elle a produits "toute l'étendue de notre communion de foi dans le Mystère de l'Eucharistie, des Sacrements, du Sacerdoce et du ministère épiscopal dans la succession apostolique".

Puis Jean-Paul II a affirmé que l'on ne peut "cependant pas nier l'apparition de certaines difficultés sur le chemin commun... La paix de l'Eglise est un bien tellement grand que chacun doit être prêt à accomplir des sacrifices pour sa réalisation. Nous sommes pleinement confiants que vous-même, Béatitude, saurez plaider la cause de la paix avec intelligence, sagesse et amour".

Le Pape s'est alors demandé: "Quels pourront être nos prochains pas pour parvenir enfin à la pleine communion?", rappelant que "l'objectif est de parvenir, à la lumière du sublime modèle de la Sainte Trinité, à une unité qui ne comporte ni absorption ni fusion, mais qui respecte la légitime différence entre les diverses traditions, car elles sont partie intégrante -a-t-il affirmé- de la richesse de l'Eglise".

A ce propos, Jean-Paul II a rappelé "les principes de comportement, qui ont été formulé dans des textes communs et qui, pour l'Eglise catholique, demeurent toujours valables".

Abordant ensuite la question du prosélytisme des nouvelles communautés ou de mouvements religieux, le Pape a exprimé sa préoccupation face à des mouvements "qui ne sont pas enracinés historiquement et qui envahissent des pays et des régions o— sont présentes les Eglises traditionnelles et o—, depuis des siècles, est proclamée l'annonce de l'Evangile".

"L'Eglise catholique reconnaît -a-t-il dit- la mission que les Eglises orthodoxes sont appelées à remplir dans les pays o— elles sont enracinées depuis des siècles", et pour corroborer cette attitude, il a affirmé que "l'Eglise catholique a cherché à soutenir et à aider la mission des Eglises orthodoxes dans leurs pays d'origine, ainsi que l'activité pastorale de nombreuses communautés qui vivent en diaspora aux c“tés des communautés catholiques".

Pour poursuivre le dialogue entre orthodoxes et catholiques, le Pape a invité à "promouvoir les échanges et les rencontres personnelles entre évêques, prêtres et la‹cs, entre les centres monastiques et les étudiants en théologie", rappelant aussi la nécessité "d'extirper les vieux préjugés et de préparer un avenir nouveau fondé sur la paix offerte
mutuellement".

Enfin, le Saint-Père s'est demandé : "Nos relations sont-elles devenues suffisamment profondes et m–res pour nous permettre...de leur donner une solide structure institutionnelle, de manière à trouver aussi des formes stables de communication et d'échange régulier et réciproque d'informations?... Si cette question pouvait être l'objet d'une sérieuse réflexion -a-t-il conclu-, au cours des dialogues à venir, ne pourrait-on pas suggérer des solutions constructives en ce sens?".

AC;DISCOURS PAPE; PATRIARCHE;...;TEOCTIST;VIS;20021014;Mot:610;