Cité
du Vatican, 13 mars 2013 (VIS). La constitution apostolique Universi
Dominici Gregis (modifiée par le Motu Proprio de Benoît XVI du 22
février) décrit toutes les procédures de l'élection papale, y
compris les cas de figure les moins probables. Pour une connaissance
de la matière, voici la version actuelle valide de ses articles 64,
65, 66, 67, 68, 69, 70 et 71:
64.La
procédure du scrutin se déroule en trois phases dont la première,
qui peut s'appeler pré-scrutin, comprend: 1.La préparation et la
distribution des bulletins de vote par les cérémoniaires, rappelés
dans la chapelle avec le Secrétaire et le Maître des cérémonies,
qui doivent en donner au moins deux ou trois à chaque Cardinal
électeur; 2.Le tirage au sort, parmi tous les Cardinaux électeurs,
de trois scrutateurs, de trois délégués pour recueillir les votes
des malades, nommés Infirmarii, et de trois réviseurs. Ce tirage au
sort est fait publiquement par le dernier des Cardinaux diacres, qui
tire dans l'ordre les noms des neuf qui exerceront ces fonctions; 3.
Si, dans le tirage au sort des scrutateurs, des Infirmarii et des
réviseurs, sortent les noms de Cardinaux électeurs qui, pour raison
de santé ou pour tout autre motif, sont empêchés de remplir ces
fonctions, on tire au sort à leur place des noms d'autres Cardinaux
non empêchés. Les trois premiers tirés au sort feront fonction de
scrutateurs, les trois suivants d'Infirmarii, les trois derniers de
réviseurs.
65.Pour
cette phase du scrutin, il convient d'observer les dispositions
suivantes: 1. le bulletin doit être de forme rectangulaire et, sur
la moitié supérieure porter imprimés si possible ces mots :Eligo
in Summum Pontificem; la moitié inférieure comportera un espace
libre pour y écrire le nom de l'élu ; le bulletin sera donc prévu
de sorte qu'il puisse être plié en deux; 2. la rédaction du
bulletin doit être faite de manière secrète par chaque Cardinal
électeur, qui inscrira clairement d'une écriture autant que
possible non reconnaissable, le nom de celui qu'il élit, évitant
d'écrire plusieurs noms, parce que, dans ce cas, le vote serait nul,
et pliant et repliant ensuite le bulletin; 3. durant les votes, les
Cardinaux électeurs devront seuls rester dans la Chapelle Sixtine,
et donc, aussitôt après la distribution des bulletins et avant que
les électeurs commencent à écrire, le Secrétaire du Collège des
Cardinaux, le Maître des Cérémonies liturgiques et les
cérémoniaires devront sortir de la chapelle. Après leur sortie, le
dernier des Cardinaux diacres fermera la porte, l'ouvrant et la
fermant toutes les fois que ce sera nécessaire, comme par exemple
lorsque les Infirmarii sortiront pour recueillir les votes des
malades et lorsqu'ils reviendront dans la chapelle.
66.La
seconde phase, qui est le scrutin proprement dit, comprend: 1. le
dépôt des bulletins dans l'urne; 2. le mélange des bulletins suivi
de leur décompte; 3. le dépouillement des suffrages. Chaque
Cardinal électeur, selon l'ordre de préséance, après avoir écrit
et plié son bulletin, le tenant levé de telle sorte qu'il puisse
être vu, le porte à l'autel, près duquel se tiennent les
scrutateurs et sur lequel il y a une urne couverte du plateau servant
à déposer les bulletins. Arrivé là, le Cardinal électeur
prononce, à haute voix, le serment selon la formule suivante: Je
prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma
voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu. Ensuite il
dépose son bulletin sur le plateau et, au moyen de celui-ci, il le
met dans l'urne; ayant fait cela, il s'incline vers l'autel et
regagne sa place.
Si
l'un des Cardinaux électeurs, parmi ceux qui sont présents dans la
chapelle, ne peut se rendre à l'autel à cause de sa santé, le
dernier des scrutateurs s'approchera de lui. Après avoir prêté le
serment susdit, le dit électeur remettra son bulletin plié à ce
scrutateur qui le porte ostensiblement à l'autel et, sans prononcer
le serment, le dépose sur le plateau et, par son moyen, le met dans
l'urne.
67.S'il
y a des Cardinaux électeurs malades, demeurés dans leurs chambres,
selon ce qu'il est dit aux articles 41 et suivants de la présente
constitution, les trois infirmarii se rendent auprès d'eux
avec une boîte portant à sa partie supérieure une fente par où un
bulletin de vote plié puisse être introduit. Avant de remettre
cette boîte aux Infirmarii, les scrutateurs l'ouvriront
publiquement, en sorte que les autres électeurs puissent constater
qu'elle est vide, puis ils la refermeront et en déposeront la clé
sur l'autel. Ensuite, les Infirmarii, avec la boîte fermée et un
petit plateau contenant un nombre suffisant de bulletins, se rendront
dûment accompagnés à la Domus Sanctæ Marthæ auprès de chaque
malade qui, ayant pris un bulletin, vote secrètement, plie le
bulletin et, après avoir prêté le serment déjà mentionné,
l'introduit par la fente dans la boîte. Si un malade ne peut pas
écrire, un des trois Infirmarii ou un autre Cardinal électeur,
désigné par le malade, après avoir, entre les mains des Infirmarii
eux-mêmes, prêté serment de garder le secret, fait ce qui est
indiqué ci-dessus. Ceci achevé, les Infirmarii reporteront dans la
chapelle la boîte, qui sera ouverte par les scrutateurs, après que
les Cardinaux présents auront déposé leur bulletin, en comptant
les bulletins qui s'y trouvent ; après avoir constaté qu'il y a
autant de bulletins que le nombre de malades, ils les poseront un à
un sur le plateau et, par son moyen, ils les mettront tous ensemble
dans l'urne. Pour ne pas trop prolonger le scrutin, les Infirmarii
pourront remplir leurs propres bulletins et les déposer dans l'urne
aussitôt après le premier des Cardinaux, et se rendre alors auprès
des malades pour recueillir leurs votes, de la manière indiquée
ci-dessus, tandis que les autres électeurs déposent leur bulletin.
68.Lorsque
tous les Cardinaux électeurs auront déposé leur bulletin dans
l'urne, le premier scrutateur agitera cette dernière plusieurs fois
pour mélanger les bulletins. Aussitôt après, le dernier des
scrutateurs en fait le compte, prenant ostensiblement, un à un,
chaque bulletin dans l'urne et le déposant dans un vase vide,
préparé à cet effet. Si le nombre des bulletins ne correspond pas
au nombre des électeurs, il faut les brûler tous et procéder
aussitôt à un deuxième vote. Au contraire, s'il correspond au
nombre des électeurs, on procède alors au dépouillement de la
manière suivante.
69.Les
scrutateurs sont assis à une table placée devant l'autel. Le
premier d'entre eux prend un bulletin, le déplie, regarde le nom de
l'élu, et le donne au deuxième scrutateur qui, lisant à son tour
le nom de l'élu, le passe au troisième, lequel le lit à haute et
intelligible voix, pour que tous les électeurs présents puissent
noter le suffrage sur une feuille préparée à cet effet. Il note
lui-même le nom lu sur le bulletin. Au cas où, au cours du
dépouillement du scrutin, les scrutateurs trouveraient deux
bulletins pliés de telle sorte qu'ils apparaissent remplis par un
seul électeur, ces bulletins seront tenus pour un seul suffrage
s'ils portent l'un et l'autre le même nom. Si, au contraire, ils
portent deux noms différents, aucun des deux suffrages ne sera
valide. Cependant, dans aucun des deux cas le scrutin ne sera annulé.
Le
dépouillement du scrutin étant achevé, les scrutateurs font la
somme des voix obtenues par les divers noms et les notent sur une
feuille séparée. Le dernier des scrutateurs, au fur et à mesure
qu'il lit les bulletins, les perfore avec une aiguille munie d'un fil
à l'endroit où se trouve le mot Eligo, et il enfile ainsi tous les
bulletins afin de les conserver plus sûrement. À la fin de la
lecture des noms, les extrémités du fil sont liées par un nœud et
tous les bulletins ainsi réunis sont placés dans un vase ou sur le
coin de la table.
70.Vient
alors la troisième et dernière phase, appelée aussi post-scrutin,
qui comprend: 1. le décompte des voix; 2. leur vérification; 3. la
combustion des bulletins.
Les
scrutateurs feront le total des votes obtenus par chacun et, si
personne n'a atteint un minimum des deux tiers des suffrages à ce
scrutin, le Pape n'a pas été élu. Au contraire, si quelqu'un a
recueilli au moins les deux tiers des voix, il y a élection
canoniquement valide du Pontife Romain.
Dans
les deux cas, que l'élection ait été obtenue ou non, les réviseurs
doivent contrôler aussi bien les bulletins de vote que les relevés
des suffrages établis par les scrutateurs, afin de s'assurer que ces
derniers ont accompli leur charge avec exactitude et fidélité.
Aussitôt
après la vérification, avant que les Cardinaux électeurs ne
quittent la Chapelle Sixtine, tous les bulletins de vote doivent être
brûlés par les scrutateurs, avec l'aide du Secrétaire du Collège
et des cérémoniaires, rappelés entre-temps par le dernier Cardinal
diacre. Si toutefois on devait procéder immédiatement à un
deuxième scrutin, les bulletins du premier scrutin seront brûlés
seulement à la fin, en même temps que ceux du deuxième scrutin.
71.
J'ordonne à tous et à chacun des Cardinaux électeurs, afin de
sauvegarder plus sûrement le secret, de remettre au Cardinal
Camerlingue ou à un autre des trois Cardinaux assistants, les notes
de quelque genre que ce soit qu'ils auraient avec eux en relation
avec le résultat de chaque scrutin, afin qu'elles soient brûlées
avec les bulletins.
Je
décide en outre que, à la fin de l'élection, le Cardinal
Camerlingue de la Sainte Eglise Romaine rédigera un compte rendu,
qui devra être approuvé par les trois Cardinaux assistants,
indiquant le résultat des votes intervenus au cours de chaque
session. Ce compte rendu sera remis au Pape et sera ensuite conservé
dans le dépôt d'archives approprié, dans une enveloppe scellée
qui ne pourra être ouverte par personne, à moins que le Souverain
Pontife ne le permette expressément.
70.2.Les
scrutateurs feront le total des votes obtenus par chacun et, si
personne n'a atteint un minimum des deux tiers des suffrages à ce
scrutin, le Pape n'a pas été élu. Au contraire, si quelqu'un a
recueilli au moins les deux tiers des voix, il y a élection
canoniquement valide du Pontife Romain.
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