Cité
du Vatican, 23 juillet 2013 (VIS). A 18 h 30' locales, le Pape
François est arrivé à l’hôpital St.François de Rio,
spécialisé dans le traitement des drogués et alcooliques, mais
également l'assistance médico-chirurgicale aux indigents. Fondé en
1985 et fort de 500 lits, il est géré par le Tiers Ordre
franciscain. Le Saint-Père a été reçu par le Directeur de
l'institut et le Secrétaire d'Etat à la santé, avant de gagner la
chapelle où s'est déroulé la rencontre avec les patients:
"Dieu
a voulu que mes pas, après le sanctuaire d'Aparecida,
me conduisent à ce sanctuaire particulier de la
souffrance humaine qu’est l’hôpital St.François. La conversion
de saint François est bien connue. Ce jeune homme abandonna
richesses et confort pour se faire pauvre parmi les pauvres, ayant
compris que les biens, les idoles du monde, ne sont ni la vraie
richesse ni la vraie joie, qu'offrent au contraire la suite du Christ
et le service de l'autre... Dans chaque frère et sœur en
difficulté, nous embrassons la chair souffrante du Christ.
Aujourd’hui, en ce lieu de lutte contre la dépendance chimique, je
voudrais embrasser chacun et chacune d’entre vous, vous qui êtes
la chair du Christ, et demander que Dieu remplisse de sens et de
ferme espérance votre chemin comme le mien... Nous avons tous
besoin d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, comme
saint François. Il y a tant de situations au Brésil, et dans le
monde, qui réclament attention, soin, amour, comme la lutte contre
la dépendance chimique. Souvent, dans nos sociétés, prévaut
l’égoïsme. Combien de marchands de mort suivent la logique du
pouvoir et de l’argent à tout prix! La plaie du narcotrafic, qui
favorise la violence et sème souffrance et mort, requiert un acte de
courage de toute la société. Ce n’est pas avec la libéralisation
de l’usage des drogues, comme on en discute un peu partout en
Amérique latine, que l’on pourra réduire la diffusion et
l’influence de la dépendance chimique. Il est nécessaire
d’affronter les problèmes qui sont à la base de l'utilisation de
ces produits toxiques, en promouvant une plus grande justice, en
éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie commune, en
accompagnant celui qui est en difficulté, et en donnant espérance
dans l’avenir. Nous avons tous besoin de regarder l’autre avec le
regard d’amour du Christ, d’apprendre à embrasser celui qui est
dans le besoin, afin de lui exprimer proximité, affection, amour".
"Mais
embrasser n’est pas suffisant. Tendons la main à celui qui est en
difficulté, à celui qui est tombé dans l’obscurité de la
dépendance, peut-être sans savoir comment, et disons-lui qu'il peut
se relever, refaire surface. Certes cela demande un effort, mais
c’est possible si on le veut". A vous tous et "à tant
d’autres de par le monde qui n’ont pas eu le courage
d’entreprendre votre cheminement", je dis: Tu as le premier
rôle dans ton relèvement. Là réside la condition indispensable.
Tu trouveras la main tendue de qui voudra bien t’aider, mais
personne ne peut remonter à ta place.... L’Eglise et beaucoup de
personnes vous sont proches. Regardez avec confiance devant vous.
Votre trajet est long et pénible, mais regardez en avant car il y a
un avenir certain, qui se situe dans une perspective différente des
propositions illusoires des idoles du monde, mais qui donne un nouvel
élan et de nouvelles forces à la vie quotidienne... Ne vous laissez
pas voler l’espérance... Ne volons pas l’espérance, mais
devenons tous des porteurs d’espérance". Puis le Pape
François a affirmé que, "dans cet hôpital, la parabole du Bon
Samaritain se fait concrète. Ici, ce n’est pas l’indifférence,
mais l’attention. Ce n’est pas le désintérêt, mais l’amour".
Félicitant l’Association saint François et son réseau de
traitement de la dépendance chimique, il a redit que se pencher sur
celui qui est en difficulté, signifie reconnaître en lui le visage
du Christ, "parce qu’en lui c’est la chair du Christ qui
souffre... Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits
qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait", a
dit Jésus. Enfin, à tous ceux qui luttent contre la dépendance
chimique, et dont la tâche n'est pas toujours facile, le Pape
François a dit: "L’Eglise, qui est proche de vos peines, vous
accompagne avec affection. Le Seigneur est proche et vous tient par
la main. Regardez–le dans les moments plus difficiles et il vous
donnera consolation et espérance. Remettez-vous en à l’amour
maternel de Marie, sa Mère. Ce matin, au sanctuaire d’Aparecida,
j’ai confié chacun de vous à son cœur. Là où il y a une croix
à porter, là, tout près de nous, il y a toujours Marie, notre
Mère".
Après
ce discours, le Saint-Père s'est adressé aux jeunes italiens
rassemblés dans le stade de Maracanazinho, qui avaient assisté à
l'évènement via télévision: "Ayez confiance dans le Christ,
écoutez le et suivez son chemin. Jamais il ne vous abandonnera, pas
même dans les moments sombres. Lui, il est notre espérance. Et
demain à Copacabana nous pourrons approfondir cette vérité qui
éclaire nos vies".
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