Home - VIS Vatican - Réception du VIS - Contactez-nous - Calendrier VIS

Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

dernières 5 nouvelles

VISnews  Twitter Go to YouTube

lundi 23 mars 2015

Les commérages sont le terrorisme de la fraternité


Cité du Vatican, 22 mars 2015 (VIS). Après sa visite à la prison de Poggioreale, le Saint-Père s'est rendu hier après-midi à la cathédrale de Naples pour y vénérer les reliques de saint Janvier, patron de la ville, et rencontrer le clergé, les religieux et les diacres du diocèse. Le Vicaire épiscopal pour le clergé et le Vicaire épiscopal pour la vie consacrée ont posé au Pape deux questions au nom des participants, la première sur la mission du prêtre dans une ville à forts contrastes comme Naples, la seconde sur les difficultés et les joies des consacrés. Le Pape François a préféré répondre directement laissant de côté le discours officiel préparé et, obéissant à la proposition de parler assis plutôt que debout, il a dialogué avec les personnes présentes: "Un des témoignages que tu me demandais est d'être toujours en chemin. Le chemin dans la vie consacrée est d'aller à la suite de Jésus... Si au centre de la vie...il y a le fait que je suis contre l'évêque ou contre le curé ou contre un prêtre, toute ma vie sera occupée par cette lutte. Mais on perd la vie ainsi! Ne pas avoir de famille, ne pas avoir d'enfant, d'amour conjugal qui est si bon et si beau, et pour finir se disputer avec l'évêque, avec ses frères prêtres, avec les fidèles, avec un visage aigri, mais cela n'est pas un témoignage... Quand Jésus est au centre, les difficultés existent aussi, elles sont partout, mais on les affrontent de façon différente. Dans un couvent, par exemple, la supérieure ne me plaît pas, mais si je mets au centre la supérieure qui ne me plaît pas, ce n'est pas un bon témoignage. Si, au contraire, je mets Jésus au centre, je prie pour cette supérieure qui ne me plaît pas, je la supporte et je fais mon possible pour que les autres supérieurs soient informés de la situation. Mais personne ne peut m'ôter ma joie, la joie d'aller à la suite de Jésus". Il s'est ensuite adressé aux séminaristes: "Je vais vous dire une chose. Si vous ne mettez pas Jésus au centre, retardez votre ordination. Si vous n'êtes pas sûrs que Jésus est le centre de votre vie, attendez un peu plus de temps, pour être sûrs, parce que sinon vous commenceriez un chemin sans savoir comment il finira".

Comme autre témoignage, le Pape a évoqué l'esprit de pauvreté qui est nécessaire "aussi pour les prêtres qui ne font pas vœu de pauvreté, mais qui doivent avoir l'esprit de pauvreté. Quand l’affairisme entre dans l'Eglise, chez les prêtres ou les religieux, c'est mauvais... Les consacrés, qu'ils soient prêtres, sœurs ou religieux, ne doivent jamais être des affairistes. L'esprit de pauvreté n'est cependant pas un esprit de misère. Un prêtre qui n'a pas fait le vœu de pauvreté, peut avoir ses économies, mais de manière honnête et raisonnable. Mais quand il a cette avidité et se met à faire des affaires... Combien de scandales dans l'Eglise et combien de privation de liberté pour de l'argent!". Le Pape a ensuite cité l'exemple de bienfaiteurs à qui un prêtre ne peut pas dire ses quatre vérités bien qu'ils le méritent parce qu'il n'a pas la liberté de le faire et qu'il est attaché à l'argent qu'ils lui donnent. Il a ajouté: "Quand il y a de l'argent au milieu, on fait la différence entre les personnes; c'est pourquoi je vous demande à tous d'examiner votre conscience".

Le troisième témoignage du Saint-Père a été la miséricorde: "Nous avons oublié les œuvres de miséricorde et je cite un exemple. Dans les grandes villes chrétiennes... il y a des enfants baptisés qui ne savent pas faire le signe de croix. Où est l'œuvre de miséricorde d'enseigner dans ce cas?... Il faut reprendre les œuvres de miséricorde, corporelles et spirituelles. Si j'ai un voisin malade et que je voudrais aller lui rendre visite mais le temps dont je dispose coïncide avec le moment du journal télévisé, et qu'entre le journal télévisé et faire une œuvre de miséricorde je choisis le journal, cela ne va pas... Voilà les choses qui nous conduisent à l'esprit du monde, et là je voudrais vous signaler autre chose: le danger de la mondanité... Pensez à la prière sacerdotale de Jésus quand il prie le Père: Je ne prie pas pour que tu les ôtes du monde mais pour que tu les gardes du Malin. La mondanité est un contre-témoignage alors que l'esprit de prière est un témoignage qui se voit... Le témoignage est une des choses qui attire les vocations".

L'autre question posée par le Vicaire du clergé concernait la fraternité sacerdotale et le Pape a répondu que ce n'était pas un sujet facile, ni dans un couvent, ni dans un presbytère. "Pour moi, le signal qu'il n'y a pas de fraternité c'est quand il y a des commérages... Le terrorisme des commérages... Un presbytère a des points de vue différents, c'est normal, c'est chrétien, mais ces différences doivent se manifester en ayant le courage de les dire en face... Et quand on ne peut pas, parce que parfois on ne peut pas, on le dit à une autre personne qui peut servir d'intermédiaire. Mais on ne peut pas parler contre l'autre, parce que les médisances sont un terrorisme de la fraternité diocésaine, de la fraternité sacerdotale, des communautés religieuses". La joie est aussi un témoignage. "La joie de la vie pleine, la joie d'avoir bien choisi, la joie de savoir tous les jours que le Seigneur m'est fidèle... Les consacrés ou les prêtres ennuyeux et tristes, qui ont de l'amertume dans leur cœur, ont quelque chose qui ne va pas et devraient aller voir un bon conseiller spirituel".

"J'aimerais conclure avec trois choses. D'abord, l'adoration... Nous avons perdu le sens de l'adoration de Dieu, nous devons reprendre ce culte. Deuxièmement, tu ne peux pas aimer Jésus sans aimer son épouse. L'amour de l'Eglise... Troisièmement, et cela est important, le zèle apostolique, c'est-à-dire la mission. L'amour de l'Eglise te porte à la faire connaître, à sortir de toi-même pour aller dehors prêcher la révélation de Jésus, mais cela te pousse aussi à sortir de toi-même pour aller vers l'autre transcendance, c'est-à-dire l'adoration". Enfin, le Pape a vénéré le reliquaire contenant le sang de saint Janvier dont la liquéfaction miraculeuse est attendue chaque année par les fidèles napolitains, le 19 septembre lors de la cérémonie religieuse dirigée par l'évêque. Cette fois, le sang s'est liquéfié à moitié ce qui a fait dire au Pape: "On voit que ce saint nous aime bien à moitié. Nous devons nous convertir un peu tous pour qu'il nous aime encore plus. Merci beaucoup, et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi".


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Copyright © VIS - Vatican Information Service