VIS nouvelles - Salle-de-Presse du Saint-Siège

CITE DU VATICAN, 30 NOV 2002 (VIS) - Jean-Paul II a reçu aujourd'hui les Lettres de créances de M.Ivan Misic, nouvel Ambassadeur de Bosnie-Herzégovine près le Saint-Siège. Dans son discours, lu en bosniaque, le Pape a d'abord rappelé sa Visite pastorale de 1997 à Sarajevo, peu après la fin de la guerre qui a dévasté le pays.

Le Saint-Père a ensuite dit sa "proximité au très cher peuple de Bosnie-Herzégovine, qui a non seulement supporté un système politique fondé sur une idéologie en contraste avec les valeurs inscrites dans l'esprit humain, mais aussi une longue et douloureuse guerre". Les Accords de Washington et de Dayton "ont fait taire les armes. Toutefois, il faut encore travailler ensemble intensément à la construction d'une paix juste, et la faire fonctionner afin de résoudre les problèmes pour l'avenir du pays", tel "celui des réfugiés et des personnes expulsées".

Il a ensuite affirmé que "des programmes concrets" sont nécessaires pour la reconstruction du pays, ainsi que des programmes "fondés sur la personne et le respect de sa dignité, qui offrent des opportunités de travail, qui permettent le dialogue et la collaboration" au sein de la société.

Le Saint-Père a également dit que "la démocratie requiert des responsabilités, qui en appellent à la morale, l'honnêteté, la sensibilité humaine, la sagesse, la patience, le respect des autres, la bonne volonté à donner à tout moment le bien commun nécessaire, ainsi qu'un désir affirmé à faire part, sans les imposer, de ses propres points de vue. De telles responsabilités sont indispensables dans les pays pluri-ethniques, pluri-culturels et aux nombreuses religions comme la Bosnie-Herzégovine.

Le Pape alors appelle à "une vraie réconciliation et à un pardon sincère", précisant qu'on "ne peut pas effacer la mémoire de ce qui s'est passé mais on peut et on doit libérer son coeur de toute rancoeur et vengeance... Se souvenir permet de ne pas répéter les erreurs". Puis il a dit que "l'Eglise est déjà au travail en Bosnie-Herzégovine, offrant sa contribution à la réconciliation et au pardon". Elle "essaye également de promouvoir la formation des nouvelles générations dans des écoles ouvertes à tous ceux qui le désirent".

Il a rappelé qu'une société juste "rejette toute tentation à favoriser l'individu au détriment des autres, en étant prête à s'assurer que chacun soit effectivement l'égal de l'autre, et en étant attentive au respect des droits, des libertés et de l'identité de chacun".

Enfin, Jean-Paul II a évoqué le "drame des nombreux réfugiés et des exilés qui désirent rentrer chez eux", et à qui "l'on refuse le droit de vivre sereinement dans leur pays. Ces personnes demandent justement des garanties pour leur sécurité, ainsi que la création de conditions politiques, sociales et économiques acceptables. Ils demandent aussi la restitution des biens qui leur ont été réquisitionnés avec violence pendant la guerre".

Le Saint-Père a finalement insisté pour qu'aucun problème ne soit résolu par la violence, qui nuirait à un peuple sans défense, précisant qu'il devrait y avoir un "désir de réparer et de corriger les injustices commises grâce à des interventions politiques et économiques opportunes, soit au niveau local qu'à celui institutionnel". Il a souhaité que la communauté internationale offre l'assistance et l'aide qui sont nécessaires au pays.

CD;LETTRES CREANCES;...;BOSNIE-HERZEGOVINE ;VIS;20021202;Mot:560;