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lundi 8 juin 2015

Rencontre avec le clergé à Sarajevo


Cité du Vatican, 6 juin 2015 (VIS). Cet après-midi, le Saint-Père a gagné la cathédrale de Sarajevo, à l'entrée de laquelle se dresse une statue de Jean-Paul II qui la visita en 1997. Après le salut du Cardinal Vinko Puljic, une halte devant le Saint Sacrement et la tombe du premier archevêque, le serviteur de Dieu Josip Stadler, il s'est adressé aux prêtres, séminaristes et religieux du pays: "J’avais préparé un discours, mais après avoir entendu les témoignages de ce prêtre, de ce religieux, de cette religieuse, je sens le besoin de vous parler de manière improvisée. Ils nous ont raconté leurs vies, des expériences, beaucoup de choses laides et belles.... C'est cela la mémoire de votre peuple. Un peuple qui oublie sa mémoire n’a pas d’avenir. C’est la mémoire de vos pères et de vos mères dans la foi... Derrière ces trois personnes il y en a tant et tant qui ont souffert les mêmes choses. Vous n’avez pas le droit d’oublier votre histoire. Non pas pour vous venger, mais pour faire la paix. Non pas pour regarder ces témoignages comme une chose étrange, mais pour aimer comme ils ont aimé. Dans votre sang, dans votre vocation, il y a la vocation, il y a le sang de ces trois martyrs. Et il y a le sang et il y a la vocation de nombreuses religieuses, de nombreux prêtres, de nombreux séminaristes". Paul recommande de ne pas oublier ceux qui nous ont transmis la foi et de ne pas oublier non plus Jésus-Christ, le premier martyr. "Reprendre la mémoire pour faire la paix. Certaines paroles m'ont impressionné, comme celle répétée, pardon. Un homme ou une femme qui se consacre au service du Seigneur et ne sait pas pardonner, ne sert à rien. Pardonner à un ami qui t’a dit un gros mot, avec lequel tu avais une dispute, ou une sœur qui est jalouse de toi, ce n’est pas très difficile. Mais pardonner celui qui te frappe, qui te torture, qui te piétine, qui te menace avec un fusil pour te tuer, cela est difficile. Et eux l’ont fait... Un autre fait m’a frappé, ces 120 jours du camp de concentration. Que de fois l’esprit du monde nous fait oublier nos ancêtres, leurs souffrances. La détention qu'ils ont vécue était comptée, non par jour, mais par minutes, parce que chaque minute, chaque heure est une torture. Vivre entassés, sales, sans nourriture, sans eau, avec la chaleur ou avec le froid, et cela pour tant de temps! Et nous, qui nous plaignons quand nous avons une dent qui nous fait mal, ou que nous voulons avoir la télévision dans notre chambre avec tant de commodités, et qui médisons de la supérieure ou du supérieur quand le repas n’est pas très bon… Pensez à ce que ces personnes ont souffert, pensez à ces six litres de sang qu’a reçu le religieux qui a témoigné pour survivre. Menez une vie digne de la Croix de Jésus-Christ".

"Des sœurs, des prêtres, des évêques, des séminaristes mondains, sont une caricature, ils ne servent pas. Ils n’ont pas la mémoire des martyrs. Ils ont perdu la mémoire de Jésus Christ crucifié, notre unique gloire. D'autres choses me viennent à l’esprit comme ce milicien qui a donné la poire à la sœur ou cette musulmane qui maintenant vit en Amérique, qui a porté à manger… Nous sommes tous frères. Même cet homme cruel a pensé… je ne sais pas ce qu’il a pensé, mais il a senti l’Esprit saint dans son cœur et peut-être qu’il a pensé à sa maman et a dit: Prends cette poire et ne dis rien. Allant au-delà des différences religieuses, cette musulmane aimait, croyait en Dieu et faisait du bien. Cherchez donc le bien de tous. Tous ont la possibilité, la semence du bien. Tous nous sommes enfants de Dieu. Bienheureux êtes vous d'être si proches de tels témoignages. Ne les oubliez pas, s’il vous plaît. Que votre vie grandisse avec ce souvenir. Je pense aussi à ce prêtre, dont le père est mort quand il était enfant, puis la maman est morte, puis la sœur est morte, et il est resté seul… Mais il était le fruit d’un amour, d’un amour matrimonial. Pensez à cette sœur martyre...pensez aussi au franciscain, avec deux sœurs franciscaines... Priez pour les familles, pour qu’elles fleurissent en de nombreux enfants et qu'il ait aussi de nombreuses vocations. Et finalement, je voudrais vous dire que cela a été une histoire de cruauté. Aujourd’hui aussi, dans cette guerre mondiale, nous voyons beaucoup, beaucoup, beaucoup de cruauté. Faites toujours le contraire de la cruauté. Soyez des témoins, humbles, attentifs, fraternels et miséricordieux. Portez la Croix de Jésus-Christ".

Voici le texte préparé, remis au Cardinal Archevêque: "Je suis venu comme pèlerin de paix et de dialogue, pour confirmer et encourager les frères dans la foi, et en particulier vous qui êtes appelés à travailler à plein temps dans la vigne du Seigneur... Je pense aux souffrances et aux épreuves passées et présentes de vos communautés. Même en vivant dans ce contexte, vous n’avez pas cédé, vous avez résisté, vous efforçant d’affronter les difficultés personnelles, sociales et pastorales avec un infatigable esprit de service. Que le Seigneur vous récompense. J’imagine que la situation minoritaire de l’Eglise catholique et les insuccès du ministère font que parfois vous vous sentez comme les disciples qui, même en s’étant fatigués toute la nuit, n’avaient rien pris au filet. Mais c’est vraiment en ces moments, si nous nous confions au Seigneur, que nous faisons l’expérience de la puissance de sa Parole, de la force de son Esprit qui renouvelle en nous la confiance et l’espérance. La fécondité de notre service dépend surtout de la foi, de la foi dans l’amour du Christ, dont rien ne pourra jamais nous séparer... La fraternité aussi nous soutient et nous anime,...la fraternité entre nous tous que le Seigneur a appelés à tout laisser pour le suivre... Elle rend plus efficace notre travail... Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau. Cette exhortation de saint Paul nous rappelle que si nous voulons aider les autres à devenir saints nous ne devons pas nous négliger nous-mêmes, c’est à dire notre sanctification. Et vice versa, le dévouement envers le peuple de Dieu, l’immersion dans sa vie et surtout la proximité avec les pauvres et les petits, nous fait grandir dans la conformation au Christ. Le soin de son chemin personnel et la charité pastorale envers les gens vont toujours de pair et s’enrichissent mutuellement. Ils ne sont jamais séparés".

"Que signifie aujourd’hui pour un prêtre et pour une personne consacrée, de servir le troupeau de Dieu ici en Bosnie - Herzégovine? Je pense que cela signifie mettre en œuvre la pastorale de l’espérance, en gardant les brebis qui sont au bercail, mais aussi en allant, en sortant à la recherche de tous ceux qui attendent la Bonne Nouvelle et ne savent pas trouver ou retrouver tout seuls le chemin qui conduit à Jésus. Rencontrer les gens là où ils vivent, et aussi cette partie du troupeau qui reste hors de l’enceinte, loin, parfois sans connaître encore Jésus-Christ. Prendre soin de la formation des catholiques dans la foi et dans la vie chrétienne. Encourager les fidèles laïcs à être des protagonistes de la mission évangélisatrice de l’Eglise. Je vous exhorte donc à faire grandir des communautés catholiques ouvertes et en sortie, capables d’accueil et de rencontre, et courageuses dans le témoignage évangélique".

"Le prêtre, le consacré est appelé à vivre les angoisses et les espérances des fidèles, à œuvrer dans les contextes concrets, souvent caractérisé par des tensions, des discordes, des méfiances, la précarité et la pauvreté. Devant ces situations plus douloureuses, demandons à Dieu un cœur qui sache s’émouvoir, une capacité d’empathie. Il n’y a pas de meilleur témoignage que celui de se tenir proches des nécessités matérielles et spirituelles des gens. C’est notre tâche à nous évêques, prêtres et religieux de faire sentir aux personnes la proximité de Dieu, sa main qui réconforte et guérit, de s’approcher des blessures et des larmes de notre peuple, de ne pas se lasser d’ouvrir le cœur et de tendre la main à tous ceux qui demandent de l’aide et à tous ceux qui, peut-être par pudeur, ne nous le demandent pas, mais en ont un grand besoin... Chers prêtres, religieux et religieuses, je vous encourage à poursuivre avec joie votre service pastoral, dont la fécondité est donnée par la foi et par la grâce, mais aussi par le témoignage d’une vie humble et détachée des intérêts du monde. Ne tombez pas, s’il vous plaît, dans la tentation de devenir une espèce d’élite fermée sur elle-même. Le témoignage sacerdotal et religieux généreux et limpide est un exemple et un encouragement pour les séminaristes et pour tous ceux que le Seigneur appelle à le servir. En vivant au contact des jeunes, les invitant à partager certaines expériences de service et de prière, vous les aidez à découvrir l’amour du Christ et à s’ouvrir à l’appel du Seigneur. Que les fidèles laïcs puissent voir en vous cet amour fidèle et généreux que le Christ a laissé comme testament à ses disciples... Chers séminaristes, parmi les nombreux beaux témoignages, souvenons-nous du serviteur de Dieu Petar Barbarić. Il unit l’Herzégovine, où il naquit, et la Bosnie, où il fit profession, comme aussi tout le clergé, qu’il soit diocésain ou religieux. Que ce jeune candidat au sacerdoce, comme sa vie remplie de vertu, soit pour tous un grand exemple". Avec l'aide de Marie, "nous pouvons servir le Seigneur avec joie et être partout des semeurs d’espérance. Je vous assure de mon souvenir dans la prière et je vous bénis de tout cœur, vous tous et vos communautés. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi".


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