Cité
du Vatican, 22 février 2016 (VIS). Ce matin, en la solennité de la
Chaire de Pierre, le Pape a présidé une messe à la Basilique
vaticane pour le Jubilé de la Curie Romaine, du Gouvernorat et des
institutions dépendantes du Saint-Siège. Tous les participants à
la messe, y compris le Pape, ont processionné de la salle Paul VI à
la Basilique, en passant par la Porte Sainte. "En ce moment, le
Seigneur Jésus répète à chacun de nous sa question: Et vous, qui
dites-vous que je suis?", a dit le Pape à l'homélie. "Une
question claire et directe, face à laquelle il n'est pas possible de
fuir ou de rester neutre, ni d'en remettre la réponse ou la déléguer
à quelqu'un d'autre. Mais, elle ne se veut nullement inquisitoire,
au contraire, elle est pleine d'amour! L'amour de notre unique Maître
qui nous appelle aujourd'hui à renouveler notre foi en lui, en le
reconnaissant comme Fils de Dieu et Seigneur de notre vie. Le premier
appelé à renouveler sa profession de foi est le successeur de
Pierre qui porte avec lui la responsabilité de confirmer ses
frères... Laissons la grâce modeler de nouveau notre cœur pour
croire, et ouvrir notre bouche pour accomplir notre profession de foi
et obtenir le salut. Faisons donc nôtres les paroles de Pierre: tu
es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Notre pensée et notre regard
sont fixés sur Jésus Christ, début et fin de toute action de
l'Eglise. Il est la pierre de fondation et personne ne peut en poser
d'autre. Il est la pierre sur laquelle nous devons construire. Saint
Augustin le rappelait de façon expressive quand il écrivait que
l'Eglise, bien qu'agitée et secouée par les vicissitudes de
l'histoire, ne s'écroule pas parce qu'elle est fondée sur la
pierre, d'où Pierre tire son nom. Ce n'est pas la pierre qui tire
son nom de Pierre mais c'est Pierre qui le tire de la pierre. De même
que ce n'est pas le nom de Christ qui dérive du nom chrétien, mais
le nom chrétien qui dérive de Christ. La pierre est le Christ sur
le fondement de laquelle Pierre aussi a été édifié".
Puis
le Saint-Père a souligné que, "par cette profession de foi,
dérive pour chacun de nous le devoir de correspondre à l'appel de
Dieu. Il est demandé aux pasteurs surtout d'avoir comme modèle Dieu
lui-même qui prend soin de son troupeau... Cela nous fait du bien à
nous aussi, appelés à être pasteurs dans l'Eglise, de laisser le
visage de Dieu Bon Pasteur nous illuminer, nous purifier, nous
transformer et nous restituer pleinement renouvelés pour notre
mission. Que dans nos milieux de travail également, nous puissions
sentir, cultiver et pratiquer un fort sens pastoral, surtout envers
les personnes que nous rencontrons tous les jours. Que personne ne se
sente négligé ou maltraité, mais que chacun puisse expérimenter
avant tout ici l'attention tendre du Bon Pasteur... Nous sommes
appelés à être les collaborateurs de Dieu dans un projet aussi
important et unique que celui de témoigner par notre existence la
force de la grâce qui transforme et le pouvoir de l'Esprit qui
renouvelle. Laissons le Seigneur nous libérer de toute tentation qui
éloigne de l'essentiel de notre mission, et redécouvrons la beauté
de professer la foi dans le Seigneur Jésus. La fidélité au
ministère se conjugue bien avec la miséricorde dont nous voulons
faire l'expérience. D'ailleurs, dans l'Ecriture Sainte, fidélité
et miséricorde sont un binôme inséparable. Où se trouve l'une, se
trouve aussi l'autre, et c'est justement dans leur réciprocité et
complémentarité que l'on peut voir la présence même du Bon
Pasteur. La fidélité qui nous est demandée est d'agir selon le
cœur du Christ. Comme nous l'avons entendu des paroles de l'apôtre
Pierre, nous devons paître le troupeau avec une âme généreuse et
devenir un modèle pour tous. De cette façon, quand se manifestera
le Chef des pasteurs, nous pourrons recevoir la couronne de gloire
qui ne se flétrit pas".