Cité
du Vatican, 23 juillet 2013 (VIS). Avec une vingtaine de minutes
d'avance, l'avion papal a atterri hier à 15 h 40' heure locale à
Rio de Janeiro, où il a été accueilli par la Présidente fédérale
du Brésil Mme Dilma Roussef, le Gouverneur de l'Etat de Rio et le
Maire de la cité, l'Archevêque local Mgr.Orani Joao Tempesta et le
Cardinal Raymundo Damasceno Assis, Archevêque d'Aparecida et
Président de la Conférence épiscopale brésilienne. Après quoi le
Saint-Père a parcouru la distance jusqu'au palais de Guanabra, siège
du gouvernement local, en voiture banalisée puis en jeep découverte,
puis en hélicoptère militaire. L'itinéraire prévu n'a pas été
entièrement suivi, ce qui a permis au véhicule papal de contourner
la cathédrale et d'avoir un contact plus large avec la foule. A la
nuit tombée s'est déroulée la cérémonie protocolaire au palais
de Guanabara, en présence des corps constitués et du corps
diplomatique. Après le discours de bienvenue de la Présidente
Roussef, le Pape François a prononcé son premier discours sur le
continent américain:
"Dieu
a voulu que le premier voyage international de mon pontificat m’offre
la possibilité de retourner dans cette Amérique latine bien-aimée,
concrètement au Brésil... J’ai appris que pour avoir accès au
peuple brésilien, il fallait entrer par la porte de son cœur
immense. Qu’il me soit donc permis aujourd’hui de frapper
délicatement à cette porte. Je demande la permission d’entrer et
de passer cette semaine avec vous. Je n’ai ni or ni argent, mais je
vous apporte ce qui m’a été donné de plus précieux, Jésus
Christ! Je viens en son nom pour alimenter la flamme d’amour
fraternel qui brûle dans chaque cœur, et je désire que mon salut
vous rejoigne tous et chacun. La paix du Christ soit avec vous!...
Par cette visite, je désire poursuivre la mission pastorale propre à
l’Evêque de Rome qui est de confirmer ses frères dans la foi au
Christ, de les encourager à témoigner les raisons de l’espérance
qui vient de lui et de les stimuler à offrir à tous les richesses
inépuisables de son amour. Mais, la principale raison de ma présence
au Brésil dépasse ses frontières. En effet, je suis venu pour la
Journée mondiale de la jeunesse. Je suis venu rencontrer les jeunes
venus de toutes les parties du monde, attirés par les bras grands
ouverts du Rédempteur... Tous ces jeunes viennent de continents
divers, parlent des langues différentes et sont porteurs de cultures
variées. Cependant ils trouvent dans le Christ les réponses à
leurs plus hautes et communes aspirations et ils peuvent se rassasier
d’une vérité limpide, d’un amour authentique qui les unissent
au-delà de toute diversité... Le Christ a confiance en eux et leur
confie l’avenir de sa propre mission, qui est d'aller et faire des
disciples. Allez donc au-delà de ce qui est humainement possible et
suscitez un monde de frères. Mais les jeunes aussi font confiance au
Christ, ils n’ont pas peur de risquer avec lui l’unique vie dont
ils disposent, parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas déçus".
"En
commençant ma visite au Brésil, je suis bien conscient qu’en
m’adressant aux jeunes, je parle aussi à leurs familles, à leurs
communautés ecclésiales et nationales d’origine, aux sociétés
dans lesquelles ils sont insérés, aux hommes et aux femmes dont
dépend l’avenir de ces nouvelles générations... Il n’est pas
rare chez vous d’entendre les parents dire que les enfants sont la
pupille de leurs yeux. Comme elle est belle cette expression de la
sagesse brésilienne qui appliquent aux jeunes l’image de la
pupille des yeux, la fenêtre à travers laquelle la lumière entre
en nous et nous offre le miracle de la vision. Qu’en sera-t-il de
nous si nous ne prenons pas soin de nos yeux? Comment pourrons-nous
avancer? Mon souhait est que durant cette semaine, chacun de nous se
laisse interpeller par cette question provocatrice... La jeunesse est
la fenêtre à travers laquelle l’avenir entre dans le monde, et
elle nous propose donc de grands défis. Notre génération se
révélera à la hauteur de la promesse qui est en chaque jeune quand
elle saura lui offrir un espace et lui assurer les conditions
matérielles et spirituelles nécessaires à son épanouissement,
quand elle saura lui donner de solides fondements sur lesquels il
puisse construire sa vie.. Pour conclure, je demande à tous la
gentillesse de l’attention et, si possible, l’empathie nécessaire
pour établir un dialogue entre amis. En ce moment, les bras du Pape
s’élargissent pour embrasser toute le brésilien, dans sa richesse
humaine, culturelle et religieuse complexe. De l’Amazonie à la
pampa, des régions arides au Pantanal, des petits villages aux
métropoles, que personne ne se sente exclu de l’affection du
Pape".
Avant
de gagner la résidence de Sumaré, où il logera durant tout son
séjour brésilien, le Saint-Père s'est entretenu en privé avec le
chef de l'Etat, le Gouverneur et le Maire de Rio. Ce mardi sera
consacrée au repos et à la préparation de la visite au sanctuaire
national d'Aparecida, situé à environ 200 km de Rio de Janeiro.