Cité
du Vatican, 30 octobre (VIS). Le Saint-Père a reçu 500 pèlerins en
provenance du Salvador, venus rendre grâce pour la béatification de
Oscar Arnulfo Romero. Le Pape a défini l'évêque martyr salvadorien
un ''bon berger, rempli de l'amour de Dieu et proche de ses frères,
vivant le dynamisme des Béatitudes. assassiné en célébrant
l'Eucharistie, le sacrifice de l'amour suprême, il a scellé de son
sang l'Evangile qu'il proclamait''. Dès les débuts de l'Eglise, a
poursuivi le Pape, les chrétiens ont la conviction que le sang des
martyrs est leur semence... Le sang de nombreux martyrs chrétiens
coule aujourd'hui encore de par le monde...avec la certitude qui
portera des fruits abondants de sainteté, de justice, de
réconciliation et d'amour de Dieu. Mais on ne naît pas martyr.
C'est une grâce que le Seigneur donne, même si elle concerne tous
les baptisés. L'Evêque Romero disait qu'il faut être prêts à
mourir pour notre foi, même si le Seigneur ne nous accorde pas cet
honneur... Offrir sa vie ne signifie pas seulement être tué, donner
sa vie, être disposé au martyre. C'est s'y préparer dans le
silence de la prière, dans l'accomplissement de ses devoirs
quotidiens... Le martyr n'est pas quelqu'un de jadis, une belle image
ornant nos églises... Le martyr est un frère, une sœur, qui
continue à nous accompagner dans le mystère de la communion des
saints et qui, uni au Christ... Dans l'histoire récente de votre
pays, le témoignage de Mgr.Romero s'est ajouté à celui d'autres
frères et sœurs...formant un trésor et un espoir pour l'Eglise et
la société salvadorienne. L'impact de son sacrifice est encore
largement perçu aujourd'hui''. A quelques semaines de l'ouverture du
Jubilé de la Miséricorde, l'exemple de Mg.Romero est ''un
encouragement pour le Salvador à relancer l'annonce de l'Evangile de
Jésus-Christ... Je fais miens les sentiments du bienheureux Romero,
fondée sur l'espoir de temps heureux pour le Salvador". Puis,
il a improvisé: "Je voudrais ajouter quelque chose que nous
avons tous quelque peu oublié. Son martyre ne fut pas limité à
l'instant de sa mort. Il fut bien avant un témoin qui subit des
persécutions. Et je me souviens, jeune prêtre, qu'après sa mort il
a été sali, diffamé, calomnié. Ainsi son martyre s'est-il
prolongé, comme celui de certains de ses frères évêques et
prêtres... Il s'est laissé accuser et calomnier, et a supporté les
incompréhensions. Cela doit nous rendre forts de savoir que malgré
tout Dieu sait. Il connaît la vérité des personnes, de ceux...qui
se sont laissés lapider avec la plus dure des pierres, la langue!".
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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... [+]
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vendredi 30 octobre 2015
Message au Groupe Sainte Marthe
Cité
du Vatican, 30 octobre (VIS). Le Saint-Père a adressé un message au
Groupe Sainte Marthe, une organisation de lutte contre la traite
humaine, impliquant les forces de sécurité de plusieurs pays, les
diocèses, les organisations sociales et les représentants des
différentes confessions religieuses, actuellement réunis à
L'Escorial (Espagne). Ce matin la Reine Sofia a inauguré la réunion
à laquelle participent des cardinaux et des évêques, des agents
sociaux et une cinquantaine de dirigeants de polices. En peu
d'années, rappelle le Saint-Père, le Groupe a beaucoup accompli. Sa
tâche essentielle est d'éradiquer les nouvelles formes d'esclavage.
Depuis la réunion de l'an dernier au Vatican, des développements
institutionnels importants se sont réalisés, à commencer par la
réunion de maires de grandes villes qui ont signé au Vatican le 21
avril une déclaration en vue de l'éradication de formes
d'esclavages à considérer comme crimes contre l'humanité. Puis il
y mentionne la récente adoption de l'Agenda 2030, contenant les
nouveaux objectifs du développement durable des Nations-Unies. Ces
mesures tendent à éliminer le travail forcé, les formes modernes
d'esclavage et la traite des êtres humains, mais aussi à assurer
l'interdiction et l'élimination d'ici 2025 des pires formes de
travail des enfants, y compris le recrutement et l'utilisation
d'enfants soldats. Le Pape a également cité son discours aux
Nations-Unies du 25 septembre, dans lequel il a déclaré que le
monde attend de tous les gouvernements des mesures immédiates,
efficaces et constantes pour préserver et améliorer
l'environnement, mais aussi pour éliminer dès que possible
l'exclusion sociale et économique". Telle est l'ampleur de
situations où nous devons éviter le risque de tomber dans de
simples appels de principe destinés à rassurer les consciences.
''Aujourd'hui, les 193 pays qui adhèrent à l'ONU ont un nouvel
impératif moral: Combattre la traite des êtres humains, véritable
crime contre l'humanité. Il faut renforcer la collaboration entre
les évêques et les autorités civiles, chacun selon sa propre
mission et nature, afin de trouver les meilleures solutions. Il
s'agit d'une étape décisive pour s'assurer de la volonté des
gouvernements à secourir immédiatement et efficacement les victimes
de ces nouveaux esclavages... Je demande au Tout-Puissant de leur
donner la grâce de mener à bien cette mission, si délicate, si
humaine et si chrétienne, qui consiste à guérir les plaies
ouvertes et les souffrances de l'humanité. Elles sont des plaies
Christ. J'offre tout mon soutien, ma prière et celle des
catholiques. Avec l'aide de Dieu et une collaboration concrète, le
Groupe Sainte Marthe, oeuvre remarquablement à la libération de ces
victimes, à la réhabilitation de détenus et autres exclus...à
offrir une aide efficace aux institutions...pour le bien commun et la
promotion de la dignité humaine".
Message au CELAM
Cité
du Vatican, 30 octobre (VIS). A l'occasion du 60 anniversaire de
l'institution, le Pape François a fait parvenir un message au
Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), rendant grâce pour le
bien que le Seigneur a apporté à travers son service à l'Eglise de
Dieu en Amérique latine: ''En donnant la priorité à la conversion
pastorale et missionnaire, le CELAM participe toujours plus au
rayonnement évangélisateur dans tous les secteurs. Il est important
que nos communautés soient des maisons et des écoles de communion
qui attirent par une fraternité fondée sur la reconnaissance du
Père commun, et aident à garder vivante dans l'Eglise de l'Amérique
latine la passion pour nos peuples, le partage de leurs souffrances,
la capacité de discernement des vicissitudes historique, pour ouvrir
des chemins de plus grande équité, la justice et la paix".
Puis il rappelle que le prochain Jubilé de la Miséricorde ''sera un
événement de grâce dans lequel le CELAM doit fournir un service
fondamental d'animation, de partage et de célébration''. Enfin, le
Pape accorde à tous les membres et collaborateurs du CELAM, à
l'épiscopat latino-américain et caraïbe, sa bénédiction
apostolique, plaçant sous la protection de Notre-Dame de Guadalupe,
patronne des Amériques, tous ces projets et toutes ces intentions.
Par son intercession, le Seigneur Jésus-Christ saura susciter de
nouveaux disciples missionnaires et des saints dans nos Eglises, de
courageux bâtisseurs de paix et de justice".
Intentions de prière pour novembre
Cité
du Vatican, 30 octobre 2015 (VIS). L'intention de prière générale
du Saint-Père pour nocembre est: "Pour que nous sachions nous
ouvrir à la rencontre personnelle et au dialogue avec tous, même
avec qui a des convictions différentes".
Son
intention missionnaire est: "Pour que les pasteurs de l'Eglise,
avec un profond amour de leur troupeau, accompagnent le chemin des
fidèles et les gardent dans l'espérance".
Audiences
Cité
du Vatican, 30 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père
a reçu ce matin:
Le
Cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour
l'évangélisation des peuples.
Le
Cardinal Rubén Salazar Gómez, Archevêque di Bogotá (Colombie) et
Président du CELAM, accompagné de Mgr.Carlos María Collazzi
Irazábal, Evêque de Mercedes (Uruguay) et Premier Vice Président,
de Mgr.José Belisário da Silva, Archevêque de
Sao Luis do Maranhão (Brésil) et Second Vice Président, de
Mgr.Juan Espinoza Jiménez, Auxiliaire de Morelia (Mexique) et
Secrétaire Général,
du
Cardinal José Luis Lacunza Maestrojuán, Evêque de David (Panamá)
et Président pour les affaires économiques, et de l'Abbé Leonidas
Ortiz Losada, Secrétaire Général Adjoint.
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 30 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
Mgr.Fidel
Herráez Vegas, Archevêque de Burgos (superficie 13.850, population
374.970, catholiques 337.473, prêtres 519, religieux 1.377), en
Espagne. Jusqu'ici Auxiliaire de Madrid (Espagne), il succède à
Mgr.Francisco Gil Hellín, dont la renonciation a été acceptée
pour limite d'âge.
Mgr.Renauld
de Dinechin, Evêque de Soissons (superficie 7.378, population
557.000, catholiques 403.000, prêtres 89, diacres 22, religieux 97),
en France. Il était jusqu'ici Auxiliaire de Paris (France).
Avis
Cité
du Vatican, 30 octobre 2015 (VIS). Lundi 2 novembre étant férié au
Vatican, le prochain bulletin V.I.S. sera diffusé mardi 3.
jeudi 29 octobre 2015
Visite de la Présidente lituanienne
Cité
du Vatican, 29 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin le
Présidente lituanienne Mme.Dalia Grybaudkaité, qui s'est ensuite
entretenu avec le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat,
accompagné par Mgr.Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les
rapports avec les états: Les entretiens ont d'abord permis de
confirmer combien l'action de l'Eglise est appréciée au sein de la
société lituanienne. Ensuite, les parties ont abordé plusieurs
sujets d'intérêt commun, tels le processus d'intégration
européenne, la nécessité d'une plus grande solidarité entre les
pays membres afin de mieux traiter des défis comme l'afflux de
migrants. Il a également été question de la paix et de la
sécurité, régionale et internationale, du conflit ukrainien et de
l'instabilité au proche et moyen Orient, et en particulier de la
situation en Syrie et en Terre Sainte.
Congrès mondial de Radio Maria
Cité
du Vatican, 29 octobre (VIS). Le Saint-Père a reçu les 300
participants au VI Congrès mondial de Radio Maria, en cours jusqu'à
demain au sanctuaire marial de Collevallenza (Italie). Il s'agit d'un
vaste réseau basé à Rome qui, grâce à des volontaires, touche
trente millions d'auditeurs de par le monde. Le Pape a d'abord
rappelé que cette station est née pour aider l'Eglise dans sa
mission évangélisatrice: "En étant proche des gens et de
leurs problèmes, Radio Maria apporte réconfort et encouragement, la
solidarité et l'espérance qui découlent de la foi". Si elle
agit avec "une capillarité et une rapidité surprenantes, elle
doit maintenir un style sobre", d'autant qu'elle touche des
milieux culturels très variés. Elle doit "montrer que
lorsqu'on a le courage de proposer des sujets de haut profil
chrétien, l'initiative est bien accueillie et touche même des
personnes qui n'ont jamais été au contact du message évangélique".
Puis il a encouragé ses hôtes à poursuivre leur "mission, en
fidélité à l'Evangile et au Magistère, à l'écoute de la société
et des personnes, en particulier des plus défavorisés et
marginalisés. Ainsi serez vous toujours plus une référence et un
soutien à vos auditeurs... Vos programmes accordent une grande place
à la prière, la prière qui ouvre grande la porte au Seigneur. Pour
cela, vous avez pris Marie comme modèle. Il faut donc aimer avec un
coeur marial afin de vivre et agir en syntonie avec l'Eglise".
Enfin, il a recommandé aux volontaires de Radio Maria de ne négliger
ni l'écoute de la Parole ni la lecture de livres en mesure
d'approfondir leur foi. "En faisant ce que vous proposez dans
vos programmes, vous prendrez conscience d'offrir quelque chose de
grand et unique, l'espérance chrétienne, qui est bien plus que la
consolation spirituelle étant donné qu'elle se fonde sur la
puissance de la Résurrection".
Visite pastorale en Toscane
Cité
du Vatican, 29 octobre (VIS). Ce matin a été rendu public le
programme de la visite pastorale que le Saint-Père effectuera en
Toscane (Italie) mardi 10 novembre, dans le cadre du V Congrès de
l'Eglise italienne:
Arrivé
à 8 h à Prato, il se rendra aussitôt à la cathédrale, pour
s'adresser ensuite au monde du travail sur la place.
Une
heure plus tard il arrivera à Florence. Après une rapide visite du
baptistère, il s'adressera dans la cathédrale aux délégués du
congrès ecclésial national.
Après
l'angélus et le salut aux malades en la basilique de l'Annonciation,
il prendra son repas avec des pauvres au centre d'accueil attenant.
A
15 h 15', le Pape célébrera la messe au stade communal (homélie),
puis prendra congé des autorités avant de regagner le Vatican par
hélicoptère à 18 h.
Message à l'Assemblée européenne des religions
Cité
du Vatican, 29 octobre 2015 (VIS). Le Cardinal Jean-Louis Tauran,
Président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux,
adressé un message aux participants à l'Assemblée européenne des
religions, en cours à Castelgandolfo: "Dans le document de
réflexion de votre assemblée, écrit-il notamment, "vous avez
souligné les multiples qui se posent aujourd'hui à l'Europe, de la
peur de perdre son identité au risque du radicalisme et du
fondamentalisme, à une tendance au retrait sur soi, source
croissante de xénophobie et d'intolérance envers certaines
religions et des minorités. Alors que l'augmentation du flux
migratoire est la conséquence de guerres et de régimes
dictatoriaux, mais aussi de la crise écologique. Comment
pouvons-nous changer la peur en confiance, la discrimination en
respect, l'inimitié en l'amitié, l'obsession en solidarité, un
style de vie égoïste en altruiste, la culture du rebut en une
culture de la bienveillance, la confrontation en rencontre et
dialogue? La véritable mission de la religion est la paix parce que
religion et paix vont de pair. Aucun chef véritablement religieux ne
peut admettre la culture de la déshumanisation et de la violence, la
prêcher ou la soutenir. Nous convenons tous que la paix ou à la
violence, la confiance ou la peur viennent de l' homme. La prière,
la spiritualité, les gestes de justice et de paix peuvent nous aider
à surmonter la vision polarisée qui fait de notre prochain un
aliène. En tant que leaders religieux, il est urgent que nous
agissions pour transformer la méfiance, la suspicion et
l'intolérance en une nouvelle culture fondée sur le respect, la
compréhension mutuelle, la non-violence, sur la solidarité et la
résolution pacifique des conflits. Notre immense patrimoine
spirituel doit servir à oeuvrer ensemble pour remédier à ces maux
sociaux et culturels, par le dialogue et la coopération".
Audiences
Cité
du Vatican, 29 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père
a reçu ce matin:
M.Yury
Fedotov, Directeur exécutif du Bureau des Nations-Unies pour la
lutte contre la drogue et le crime.
Le
Cadinal George Pell, Préfet du Secrétariat pour l'économie.
mercredi 28 octobre 2015
Cinquantenaire de Nostra Aetate
Cité
du Vatican, 28 octobre 2015 (VIS). Ce matin, malgré le mauvais temps
et après avoir salué les malades Salle Paul VI, le Saint-Père a
tenu l'audience générale Place St.Pierre, soulignant d'emblée
qu'elle revêtait un caractère spécial, inter-religieux. Pour
célébrer le cinquantenaire de la Déclaration conciliaire Nostra
Aetate sur les relations entre l'Eglise catholique et les religions
non chrétiennes, ont assisté à l'audience publique hebdomadaire
des représentants de différentes religions qui participent au
Congrès international organisé par le Conseil pontifical pour le
dialogue inter-religieux, en collaboration avec la Commission pour
les relations religieuses avec le Judaïsme (Conseil pontifical pour
l'unité des chrétiens) et avec l'Université pontificale
grégorienne. Après une brève prière pour les malades, dès avant
la catéchèse proprement dite, et la lecture en diverses langues
d'un passage de Nostra Aetate, ont pris la parole le Cardinal
Jean-Louis Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue,
puis le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour
l'unité.
Le
Concile Vatican II, a rappelé le Pape, "a été un moment
extraordinaire de réflexion, de dialogue et de prière pour
renouveler le regard de l'Eglise catholique sur elle-même et sur le
monde. Il s'agissait de lire les signes des temps était nécessaire
afin d'opérer une mise à jour qui préserve la fidélité à la
tradition mais aussi la fidélité à l'histoire des hommes et des
femmes de notre temps. Car Dieu, qui se révèle dans la création et
l'histoire, qui a parlé par les prophètes puis en plénitude dans
son Fils fait homme, s'adresse au cœur et à l'esprit de tout homme
qui cherche la vérité et les moyens de la pratiquer''. Puis il a
souligné que le message de Nostra Aetate est toujours actuel, qui
prend en comptes l'interdépendance croissante entre les peuples, la
recherche du sens de la vie, la souffrance, la mort, toutes questions
qui accompagnent notre chemin, mais aussi l'origine et le destin de
l'humanité, l'unité de la famille humaine, les religions en tant
que recherche de Dieu ou de l'Absolu au sein des diverses cultures,
le regard bienveillant de l'Eglise sur les religions qui ne rejettent
rien de ce qui est vrai et beau, de l'Eglise qui apprécie les
croyants de toutes les religions, leur engagement spirituel et moral,
de l'Eglise, ouverte au dialogue avec tous mais fidèle aux vérités
de sa foi, à commencer par le salut offert par Jésus, le seul
Sauveur, et par la certitude que l'Esprit agit comme source la paix
et l'amour".
Ces
dernières années, a-t-il ensuite rappelé, de nombreuses
initiatives, rapports institutionnels ou individuels ont renforcé
les liens avec les religions non-chrétiennes. Cela a développé
l'amitié et l'unité entre les communautés et les personnes. Citant
au premier chef la Rencontre d'Assise du 27 octobre 1986, voulue par
Jean-Paul II, le Saint-Père a souligné la grande transformation de
ces 50 dernières années en matière de relations entre chrétiens
et juifs. "On est passé de l'indifférence et de l'opposition à
la coopération et à la bonne volonté. D'étrangers nous sommes
devenus amis et frères. Le Concile et la Déclaration Nostra Aetate
ont ouvert la voie, en disant oui à la redécouverte des racines
juives du christianisme, en disant non à toute forme d'antisémitisme
et de diffamation, de discrimination et de persécution. La
connaissance, le respect et l'estime mutuelle qui caractérisent la
relation avec les juifs, doivent s'appliquer également aux relations
avec les autres religions... Les musulmans, comme le rappelle Vatican
II, adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et
tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux
hommes. Ils en appellent à la paternité d'Abraham, vénèrent Jésus
comme un prophète, honorent la Vierge Marie, attendent le jugement
dernier, pratiquent la prière, l'aumône et le jeûne".
''Pour
être fructueux, notre dialogue avec tous ne peut être qu'ouvert et
respectueux". Le respect mutuel est la condition et le but du
dialogue inter-religieux: "Nous devons respecter le droit des
autres à la vie, à l'intégrité physique, aux libertés
fondamentales, à savoir la liberté de conscience, de pensée,
d'expression et de religion. Le monde observe les croyants. Il nous
invite à coopérer les uns avec les autres et avec les hommes et les
femmes de bonne volonté qui ne professent aucune religion. Il attend
de nous des réponses sur de nombreux sujets, tels la paix, la faim,
la misère qui afflige des millions de personnes, la crise de
l'environnement, la violence, et en particulier celle commise au nom
de la religion, la corruption, la décadence morale et la crise de la
famille, l'économie, la finance, et surtout l'espérance. Nous,
croyants, si n'avons pas avoir des recettes nous disposons d'une
grande ressource, la prière. Nous devons prier. La prière est notre
trésor commun...chacun selon ses traditions respectives". Le
Pape a ensuite constaté que la violence et le terrorisme ont
favorisé ''une attitude de suspicion voire même de condamnation des
religions. Certes aucune religion est à l'abri du risque de
déviations". Contre les fondamentalistes et extrémistes il
faut tabler sur les valeurs positives que nous partageons et qui sont
source d'espérance. ''Du dialogue basé sur la confiance peut germer
l'amitié et la coopération dans de nombreux domaines, en
particulier au service des pauvres, des jeunes et des personnes
âgées, dans l'accueil des migrants, dans l'attention aux exclus,
mais aussi dans le la défense du bien commun et de l'environnement".
Face
à une telle coopération, le prochain Jubilé extraordinaire de la
Miséricorde offre une occasion unique d'agir de commun dans le
domaine de la charité. Dans la compassion, a souligné le Pape
François, "beaucoup de non chrétiens ou de personnes en
recherche de Dieu et de la vérité peuvent nous rejoindre... Dans la
miséricorde, nous sommes appelés à embrasser toute la création
que Dieu nous a confié pour en être les intendants non les
exploiteurs ou, pire, les destructeurs". Il a conclu en
encourageant à prier pour l'avenir du dialogue inter-religieux.
''Prions les uns pour les autres, car nous sommes tous frères...
Sans le Seigneur, rien est possible. Avec lui, tout est possible! Que
notre prière, chacun selon sa tradition, corresponde pleinement à
la volonté de Dieu, qui veut que tous les hommes soient des frères,
reconnus comme tels, formant la grande la famille humaine dans
l'harmonie de la diversité".
Appel à la solidarité en Hindu kush
Cité
du Vatican, 28 octobre (VIS). Après la catéchèse, le Saint-Père a
lancé un appel en faveur des populations du Pakistan et de
l'Afghanistan victimes du séisme qui vient de frapper l'Hindu kush:
"Prions pour les défunts et les blessés, pour leurs familles
et tous ceux qui ont tout perdu. Puissent-ils bénéficier de notre
concrète solidarité".
Fondation Gravissimum Educationis
Cité
du Vatican, 28 octobre 2015 (VIS). Par chirographe, le Saint-Père a
accédé à la requête de la Congrégation pour l'éducation
catholique en érigeant la Fondation Gravissimum Educationis, du nom
de la déclaration conciliaire promulguée il y a exactement
cinquante ans. Cette fondation, aux finalités scientifiques et
culturelles, aura pour mission de promouvoir la diffusion de
l'enseignement catholique dans le monde. L'Eglise, lit-on dans le
préambule, reconnaît l'extrême importance de l'éducation et
l'incidence croissante qu'elle a sur le progrès social. Ceci est
étroitement lié au mandat reçu du Seigneur, qui est d'annoncer le
mystère du salut à tous les hommes. La fondation, qui sera soumise
au droit canonique et au droit civil de l'Etat du Vatican, est
domiciliée au Vatican comme personne juridique.
Evocation inter-religieuse de Nostra Aetate
Cité
du Vatican, 28 octobre 2015 (VIS). Ce midi Salle de Presse, des
représentants des diverses religions non chrétiennes ayant pris
part à l'audience générale, ont évoqué la déclaration
conciliaire Nostra Aetate, dont le cinquantenaire est marqué par le
congrès international qu'organise actuellement à Rome l'Université
pontificale grégorienne. Ont apporté leur témoignage du vénérable
Bellanwila Wimalaratna (bouddhisme), M.Claudio Epelman et le Rabbin
David Rosen (judaïsme), Maître Chidananda Saraswati (hindouisme),
M.Rasoul Rasoulipour et M.Abdellah Redouane (islam), Mme (maître)
Pratibha Pragya (jaïnisme) et M.Brinder Singh Mahon (sikhisme).
mardi 27 octobre 2015
Réforme de la Curie Romaine et statut du personnel laïque
Cité
du Vatican, 27 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père
a adressé une lettre au Cardinal Secrétaire d'Etat dans laquelle il
déclare que l'actuelle période transitoire ne saurait constituer
une Vacatio Legis. La Constitution Pastor Bonus est donc pleinement
en vigueur, modifications successives comprises, ainsi que le
Règlement général de la Curie Romaine. Par conséquent il convient
d'observer les normes garantissant le fonctionnement de la Curie et
des institutions reliées au Saint-Siège, qu'il s'agisse d'un
traitement professionnel et économique juste de tous les
collaborateurs et collaboratrices laïques. Ainsi respectera-t-on
scrupuleusement ce que prévoient ces documents, mais aussi le
Règlement pour le personnel dirigeant de la Curie et de l'Etat de la
Cité du Vatican, et le Règlement de la Commission indépendante
d'évaluation des requêtes d'embauche des laïcs près le
Saint-Siège. Par conséquent, les recrutements et les déplacements
de personnel devront se faire dans le respect des organigrammes, à
l'exclusion de tout autre critère d'embauche et avec l'accord de la
Secrétairerie d'Etat, y compris les niveaux de rétribution. Seule
exception l'Institut pour les Oeuvres de religion. La Secrétairerie
d'Etat veillera à l'application générale de ces dispositions.
Condoléances à la suite du séisme en Asie
Cité
du Vatican, 27 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a fait parvenir au
Nonce apostolique à Islamabad un télégramme de condoléances à la
suite du séisme qui a dévasté le Pakistan et l'Afghanistan. Priant
pour le repos éternel des victimes, il y exprime sa solidarité avec
les blessés et tous ceux qui sont frappés par cette catastrophe
naturelle. Il encourage en outre les autorités et les secouristes
dans leur difficile tâche.
Félicitations au Patriarche oecuménique
Cité
du Vatican, 27 octobre (VIS). Le Saint-Père a fait parvenir un
message de félicitations à SS Barthélémy I de Constantinople pour
le doctorat honoris causa que vient de lui décerner l'Institut
universitaire Sophia de Loppiano (Italie). Cette distinction,
écrit-il, est une reconnaissance de l'engagement du Patriarche
oecuménique dans le développement de la culture de l'unité des
chrétiens. Le Pape salue aussi le travail de l'hôte, le mouvement
Focolari qui, dans le respect de son charisme propre, s'ouvre
toujours à l'action de l'Esprit en étant un espace de rencontre et
de dialogue entre cultures et religions.
Présentation du 51 Congrès eucharistique international
Cité
du Vatican, 27 octobre 2015 (VIS). Ce matin près la Salle de Presse,
le Président du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques
a présenté le Congrès de Cebu, qui se déroulera du 24 au 31
janvier prochain. Mgr.Piero Marini était de Mgr.José S.Palma,
Archevêque de Cebu (Philippines), et du P.Vittore Boccardi, SSS,
Membre du Comité.
Tout
d'abord, Mgr.Palma a rappelé l'importance du choix de l'Asie et des
Philippines pour ce 51 congrès: ''Ces dernières années, si l'Asie
est devenue l'un des grands moteurs de la croissance économique
mondiale, du point de vue religieux, elle reste un continent à
évangéliser. L'Eglise catholique n'y est qu'une petite minorité,
alors même que l'Asie soit le continent où Jésus est né, a vécu,
est mort et ressuscité. Le 51 Congrès eucharistique, pourrait
devenir un miroir de l'Eglise en Asie, en reflétant la façon dont
l'Eglise catholique exerce sa mission d'évangélisation. Comme le
précédent, le congrès de Cebu accueillera des représentants de
diverses Eglises et de nombreux pèlerins venus du monde entier. Y
prendront part 20 cardinaux, une centaine d'évêques philippins, 50
évêques venus d'autres pays. D'ailleurs l'assemblée plénière de
la Conférence épiscopale philippine se tiendra à Cebu en janvier.
A ce jour nous avons enregistré 8.345 demandes venus provenant de 57
pays. En outre le congrès aura 5.000 bénévoles et 600 familles
pour accueillir les participants et pèlerins. L'événement se
déroulera en deux parties. Tout d'abord, un Symposium théologique
(20 - 22 janvier), puis le congrès proprement dit (24 - 31 janvier).
La réflexion du Symposium portera sur: La vertu chrétienne de
l'espérance, L'Eucharistie dans l'Evangile de Jean, La liturgie et
l'inculturation, L'histoire du Novus Ordo, Evangéliser le monde
civil, et Le catéchisme de l'Eucharistie dominicale. Quant au
congrès, il abordera les sujets suivants: Le Christ, notre espérance
de gloire, L'espérance chrétienne, L'Eucharistie comme la
célébration du mystère pascal, Eucharistie et Mission, La mission
et le dialogue, L'Eucharistie et le dialogue des cultures,
L'Eucharistie et le dialogue avec les pauvres, L'Eucharistie et le
dialogue avec les autres religions, et L'Eucharistie et Marie.
A
propos du thème général choisi, Mgr.Marini a indiqué que si le
message évangélique et la foi dans le Seigneur professée par les
communautés chrétiennes sont importants indispensables à l'Asie,
ils doivent être présentés selon la méthode de dialogue qui
caractérise l'activité des Eglises particulières du continent
depuis les trois dernières décennies. C'est un programme de
dialogue efficace avec les cultures et les traditions religieuses. Le
document base, qui rappelle que l'Eucharistie est la source et le
sommet de la mission de l'Eglise, identifie également la valeur
ajoutée offerte par l'Eucharistie pour une mission déterminée à
cultiver le dialogue, la réconciliation et la paix dont l'Asie a
soif. Par conséquent, le Congrès eucharistique der Cebu rappellera
que la mission est un échange de dons entre qui propose le message
de l'Evangile et qui le reçoit. Les congrès se déroulent dans les
villes qui, comme Cebu, ont été berceaux du christianisme pour
donner et recevoir, pour évangéliser et être évangélisés, pour
parler mais aussi pour écouter. "Dans ce contexte non lié au
labyrinthe du rationalisme, la célébration du mystère
eucharistique se mêle à l'expérience de la pauvreté et la
souffrance ".
En
conclusion, le P.Boccardi a relié le Congrès de Cebu à la Journée
mondiale de la jeunesse, à celle aussi de la Famille, qui sont des
occasions extraordinaires pour témoigner de ce que l'Eucharistie est
une source de vie pour l'Eglise, mais aussi le lieu de sa présence
dans le monde. Chaque Eglise particulière, qui célèbre
l'Eucharistie partout à travers le monde, est maintenant appelée à
démontrer sa maturité. Chaque Eglise doit maintenant donner aux
autres, dans l'écoute mutuelle, dans sa disponibilité à collaborer
concrètement. ainsi la communauté des fidèles devient elle maison
de Dieu et de frères ouverte au dialogue de la vie.
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 27 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
Mgr.Matteo
Zuppi, Archevêque métropolitain de Bologne (superficie 3.549,
population 999.314, catholiques 948.317, prêtres 578, diacres 132,
religieux 1.077), en Italie. Jusqu'ici Auxiliaire de Rome, il succède
au Cardinal Carlo Caffarra, dont la renonciation a été acceptée
pour limite d'âge.
Mgr.Corrado
Lorefice, Archevêque métropolitain de Palerme (superficie 1.366,
population 916.000, catholiques 909.000, prêtres 479, diacres 41,
religieux 1.249), en Italie. L'Evêque élu, né en 1962 à Ispica
(Italie) et ordonné prêtre en 1986, était jusqu'ici Curé de la
paroisse St.Pierre de Modica et Vicaire épiscopal pour la pastorale
de ce même diocèse. Il succède au Cardinal Paolo Romeo, dont la
renonciation a été acceptée pour limite d'âge. Docteur en
théologie, il a été économe et vice recteur de séminaire,
professeur, directeur du centre diocésain régional pour les
vocations et directeur du service diocésain de catéchèse.
Mgr.Giacomo
Morandi (Italie) Sous Secrétaire de la Congrégation pour la
doctrine de la foi.
lundi 26 octobre 2015
Intervention finale du Pape
Cité
du Vatican, 24 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a conclu, cet
après-midi durant la dernière congrégation, les travaux de la XIV
Assemblée générale. Voici son intervention devant les pères
synodaux: Pendant "les travaux du Synode, je me suis demandé ce
que signifierait pour l’Eglise conclure ce Synode consacré à la
famille. Certainement pas avoir épuisé toutes les questions
inhérents à la famille, mais avoir au moins cherché à les
éclairer à la lumière de l’Evangile, de la tradition et de
l’histoire bimillénaire de l’Eglise, infusant la joie de
l’espérance sans tomber dans la facile répétition de ce qui est
indiscutable ou le déjà dit. Cela ne signifie sûrement pas avoir
trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux
doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces
difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir
examinés attentivement, les avoir affrontés sans crainte et sans se
cacher la tête dans le sable".
Nous
aurons "incité le monde à comprendre l’importance de
l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une
femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité, et à
l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie
humaine. Nous avons écouté et fait entendre la voix des familles et
des pasteurs de l’Eglise qui sont venus à Rome en portant sur
leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les
défis des familles de toutes les parties du monde. Ceci signifie
avoir donné preuve de la vivacité d'une Eglise qui n’a pas peur
de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en
discutant de la famille de manière animée et franche. Cela signifie
aussi avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt
les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer
et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en
un moment historique de découragement et de crise sociale,
économique, morale et de négativité dominante. Avoir témoigné de
ce que l’Evangile demeure pour l’Eglise la source vive
d’éternelle nouveauté, contre qui veut l’enfermer dans des
pierres mortes qu'on lance contre les autres... Nous avons identifié
les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les
enseignements de l’Eglise ou derrière les bonnes intentions pour
s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec
supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles
blessées. Nous avons affirmé que l’Eglise est la famille des
pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas
seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des
saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs. Nous avons cherché
à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de
conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour
répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté
de la nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille
d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible".
Au
cours de ce Synode, "diverses opinions se sont exprimées
librement, parfois de façon peu bienveillantes. Elles ont
certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante
d’une Eglise qui n’utilise pas des formulaires préparés, mais
qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour
désaltérer les cœurs desséchés. Et au-delà des questions
dogmatiques bien définies par le Magistère nous avons vu aussi que
ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se
révéler étrange, presque comme un scandale pour l’évêque d’un
autre continent. Ce qui est considéré violation d’un droit dans
une société, peut être requis évident et intangible dans une
autre. Ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres
peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très
variées et chaque principe général...a besoin d’être inculturé,
s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985...a parlé
de l’inculturation comme de l’intime transformation des
authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le
christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses
cultures humaines. L’inculturation n’affaiblit par les vraies
valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité,
puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire
elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes
cultures. Nous avons vu, également à travers la richesse de
notre diversité, que le défi que nous avons devant nous est
toujours le même: Annoncer l’Evangile à l’homme d’aujourd’hui,
en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et
individualistes. Sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou
du fait de diaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser
pleinement et courageusement la bonté et la miséricorde de Dieu qui
dépasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que
tous les hommes soient sauvés, pour insérer et pour vivre ce Synode
dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que
l’Eglise est appelée à vivre".
"L’expérience
du Synode nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs
de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais
l’esprit, non les idées mais l’homme, non les formules mais la
gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Cela ne signifie en
aucune façon diminuer l’importance des nécessaires formules,
l’importance des lois et des commandements divins, mais exalter la
grandeur du vrai Dieu qui ne nous traite pas selon nos mérites et
pas même selon nos œuvres mais uniquement selon la générosité
illimitée de sa miséricorde. Cela signifie dépasser les tentations
constantes du frère aîné et des ouvriers jaloux. Au contraire,
cela signifie valoriser davantage les lois et les commandements créés
pour l’homme et non vice versa. En ce sens, le juste repentir, les
œuvres et les efforts humains prennent un sens plus profond, non
comme prix du Salut qu’on ne peut pas acquérir, accompli
gratuitement par le Christ sur la croix, mais comme réponse à Celui
qui nous a aimés le premier et nous a sauvés au prix de son sang
innocent, tandis que nous étions encore pécheurs. Le premier devoir
de l’Eglise n’est pas celui de distribuer des condamnations ou
des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de
Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au
salut du Seigneur. Paul VI disait: Nous pouvons
donc penser que chacun de nos péchés ou fuite de Dieu allume en lui
une flamme d’un plus intense amour, un désir de nous reprendre et
de nous réinsérer dans son plan de salut. Dieu, dans le Christ, se
révèle infiniment bon. Dieu est bon. Et non seulement en lui-même,
Dieu est bon pour nous. Il nous aime, nous cherche, pense à nous,
nous connaît, nous inspire et nous attend: Il sera heureux le jour
où nous nous retournons pour dire Seigneur, dans ta bonté,
pardonne-moi. Voici, donc, notre repentir devenir la joie de Dieu.
Jean-Paul II affirmait également que l’Eglise vit d’une vie
authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde,
lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du
Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. De même
Benoît XVI: La miséricorde est en réalité le noyau central du
message évangélique, c’est le nom même de Dieu.Tout ce que
l’Eglise dit et fait, manifeste la miséricorde que Dieu nourrit
pour les hommes, donc pour nous. Lorsque l’Eglise doit rappeler une
vérité méconnue, ou un bien trahi, elle le fait toujours poussée
par l’amour miséricordieux, afin que les hommes aient la vie et
l’aient en abondance. Sous cet éclairage, et grâce à ce temps de
grâce que l’Eglise a vécu, en parlant et discutant de la famille,
nous nous sentons enrichis mutuellement. Beaucoup d’entre nous ont
expérimenté l’action de l’Esprit, qui est le véritable acteur
et artisan du Synode. Pour nous tous, le mot famille ne résonne plus
comme avant le Synode, au point qu’en elle nous trouvons déjà le
résumé de sa vocation et la signification de tout le chemin
synodal. En réalité, pour l’Eglise, conclure ce Synode
signifie retourner à marcher ensemble, réellement, pour porter
partout dans le monde, dans chaque diocèse, dans chaque communauté
et dans chaque situation, la lumière de l’Evangile, l’accolade
de l’Eglise et le soutien de la miséricorde de Dieu!".
Le Rapport final du Synode insiste sur la vérité et la miséricorde
Cité
du Vatican, 24 octobre 2015
(VIS). Les pères synodaux ont approuvé à la majorité des deux
tiers, c'est-à-dire 177 votes sur 265, le rapport final de la XIV
assemblée ordinaire du Synode sur la famille, composé de 94
paragraphes votés individuellement. Le P.Federico Lombardi,
Directeur de la Salle de Presse, est revenu sur le document, en
italien, dont la publication a été autorisée par le Pape François.
Il a souligné que le texte fait part des nombreuses difficultés que
rencontrent les familles mais aussi de leurs grandes capacités à
les affronter et à y réagir, et rassemble une grande partie des
mesures (amendements) présentées par les pères synodaux, reflétant
ainsi la voix de toute l'assemblée. Concernant les paragraphes
consacrés aux situations familiales complexes, il en a cité deux
relatifs à la pastorale des familles blessées ou en situation
irrégulière d'un point de vue canonique et de la discipline de
l'Eglise. En particulier, les concubinages, les mariages civils, les
divorcés remariés et la façon de s'approcher, d'un point de vue
pastoral, de ces situations. Ces deux points ont été approuvés à
178 et 180 votes, à la limite de la majorité, mais toujours à la
majorité des deux tiers. Le ton du document est positif et
accueillant et a extraordinairement enrichi l'Instrumentum Laboris, a
ajouté le P.Lombardi. De même, le Motu Proprio du Pape sur les
procédures de réforme de la nullité du mariage a apporté une
contribution efficace et décisive au thème du Synode.
Le
rapport final réaffirme la doctrine de l'indissolubilité du mariage
sacramentel, qui n'est pas un joug mais un don de Dieu, une vérité
fondée dans le Christ et dans son lien avec l'Eglise. Il souligne,
en même temps, que vérité et miséricorde convergent dans le
Christ. D'où le rappel à l'accueil des familles blessées. Sans
citer expressément l'accès à l'eucharistie pour les divorcés
remariés, le document rappelle que ceux-ci ne sont pas excommuniés
et en appelle au discernement des pasteurs pour l'analyse des
situations familiales complexes. Un discernement, souligne le texte,
qui s'appliquera en accord avec l'enseignement de l'Eglise, avec la
confiance que la miséricorde de Dieu ne doit être refusée à
personne. La situation des concubins, doit aussi être affrontée de
manière constructive, en cherchant à la transformer en opportunité
de chemin de conversion vers la plénitude du mariage et de la
famille, à la lumière de l'Evangile. D'autres points du document
traitent de l'homosexualité. Les personnes de cette tendance ne
doivent pas faire l'objet de discrimination, mais le rapport affirme,
en même temps, que l'Eglise est contraire aux unions entre personnes
de même sexe et que les pressions extérieures exercées sur elles
en rapport avec ce point, ne sont pas admises. D'autres paragraphes
sont consacrés aux migrants, aux réfugiés, aux persécutés, dont
les familles se désagrègent et peuvent être victimes de la traite.
L'accueil est souhaité pour eux aussi, avec une insistance sur leurs
droits, mais aussi sur leurs devoirs dans le pays qui les accueille.
Quelques paragraphes sont consacrés aux femmes, aux hommes et aux
enfants, pivots de la vie familiale, dans lesquels sont réaffirmées
la protection et la valorisation de leurs rôles respectifs. Un rôle
plus important des femmes est souhaité dans la formation des
ministres ordonnés, tandis qu'a été soulignée la beauté de
l'adoption et de l'accueil des enfants, permettant la reconstruction
de liens familiaux brisés. Le Synode n'a pas non plus oublié les
veufs, les handicapés, les personnes âgées et les grands-parents,
qui permettent la transmission de la foi dans la famille et qui ne
doivent pas être considérés comme des déchets. L'engagement dans
l'Eglise et dans la société des célibataires a aussi été évoqué.
Parmi les ombres projetées sur la famille à l'époque actuelle, le
Synode a cité le fanatisme politico-religieux hostile au
christianisme, l'individualisme croissant, l'idéologie du Gender,
les conflits, les persécutions, la pauvreté, la précarité dans le
travail, la corruption, les pressions économiques qui excluent la
famille de l'éducation et de la culture, la globalisation de
l'indifférence qui met au centre de la société l'argent et non
l'homme, la pornographie et le recul démographique.
Le
rapport recueille également les suggestions pour renforcer la
préparation au mariage, surtout pour les jeunes que cette
perspective intimide et pour lesquels une formation adéquate à
l'affectivité est souhaitée, selon la vertu de la chasteté et du
don de soi. Dans cette optique, est rappelé le lien entre acte
sexuel et acte de procréation entre conjoints, dont les enfants sont
le fruit le plus précieux puisqu'ils portent en eux la mémoire et
l'espérance d'un acte d'amour. Un autre lien est souligné, celui
entre vocation à la famille et vocation à la vie consacrée.
L'éducation à la sexualité et à la corporéité et la promotion
de la paternité responsable, selon les enseignements de l'encyclique
de Paul VI Humanae Vitae, est centrale, ainsi que le rôle premier
des parents à l'éducation des enfants dans la foi. Un appel est
ainsi lancé par les institutions qui encouragent et appuient les
politiques familiales, tandis que les catholiques engagés en
politique sont encouragés à protéger la famille et la vie, parce
qu'une société qui les ignore a perdu son ouverture vers l'avenir.
Le Synode réaffirme ainsi la sacralité de l'existence, de la
conception à la mort naturelle, et met en garde contre les graves
menaces pour la famille comme l'avortement et l'euthanasie. D'autres
paragraphes sont consacrés aux mariages mixtes, dont on souligne les
aspects positifs pour la promotion du dialogue œcuménique et
inter-religieux. Est aussi rappelée la nécessité de protéger la
liberté religieuse et le droit à l'objection de conscience au sein
de la société. Une réflexion profonde est consacrée à la
nécessité de modifier le langage de l'Eglise, en le rendant plus
significatif, afin que l'annonce de l'Evangile de la famille réponde
vraiment aux attentes les plus profondes de la personne humaine. Il
ne s'agit pas seulement, en effet, de présenter une règlementation,
mais d'annoncer la grâce qui donne la capacité de vivre les biens
de la famille. Enfin, le rapport souligne la beauté de la famille,
église domestique basée sur le mariage entre un homme et une femme,
cellule fondamentale de la société à la croissance de laquelle
elle contribue, porte sûre des sentiments les plus profonds, seul
point de connexion dans une époque fragmentée, partie intégrante
de l'écologie humaine; celle-ci doit être protégée, soutenue et
encouragée, de la part des autorités également.
Le
document se termine par la requête que font les pères synodaux au
Pape d'évaluer l'opportunité d'offrir un document sur la famille.
Le P.Lombardi explique à ce sujet: Les Pères synodaux ne disent pas
que tout est fini, mais affirment offrir ce rapport au Saint-Père
afin qu'il évalue s'il convient de poursuivre ce chemin avec un
document qui, sur la base du document synodal, approfondisse encore
le thème de la famille dans la perspective qu'il voudra bien lui
donner. Nous restons en marche.
Messe de clôture du Synode sur la famille
Cité
du Vatican, 25 octobre (VIS). Ce matin en la Basilique vaticane le
Saint-Père a célébré la messe de clôture du Synode sur la
famille. En voici l'homélie: "Les trois lectures de ce dimanche
nous présentent la compassion de Dieu, sa paternité, qui se révèle
définitivement en Jésus... Dans le psaume, nous avons exprimé nous
aussi la joie qui est un fruit du salut du Seigneur... Le croyant est
une personne qui a fait l’expérience de l’action salvifique de
Dieu. Et nous, pasteurs, nous avons fait l’expérience de ce que
signifie semer avec peine, parfois dans les larmes, et de se réjouir
pour la grâce d’une récolte qui va toujours au-delà de nos
forces et de nos capacités. Le passage de l'épître aux Hébreux
nous a présenté la compassion de Jésus, qui s'est lui aussi revêtu
de faiblesse pour éprouver de la compassion envers qui est dans
l’ignorance et dans l’erreur. Saint et innocent..., Jésus a pris
part à nos faiblesses et a été mis à l’épreuve en toutes
choses, comme nous, excepté le péché. Pour cela, il est médiateur
de l’alliance nouvelle et définitive qui nous donne le salut...
Quant à l’Evangile...il montre que, à l'instar du peuple
d’Israël, grâce à la paternité de Dieu, Bartimée a été
libéré grâce à la compassion de Jésus. Jésus vient de sortir de
Jéricho. Bien qu’il vienne de commencer le chemin le plus
important, celui qui va vers Jérusalem, il s’arrête encore pour
répondre au cri de Bartimée... Que veux-tu que je fasse pour toi?,
lui dit-il. Cela pourrait sembler une question inutile: Que pourrait
désirer un aveugle si ce n’est la vue?... Jésus montre qu’il
veut écouter nos besoins. Il désire avec chacun de nous un échange
fait de vie, de situations réelles, que rien n’exclut devant Dieu.
Après la guérison, le Seigneur dit à cet homme que sa foi l’a
sauvé... Comme il admire la foi de Bartimée, Jésus...croit en
nous, beaucoup plus que nous croyons en nous-mêmes. Un détail est
intéressant: Jésus demande à ses disciples d’appeler Bartimée.
Ils s’adressent à l’aveugle en utilisant deux expressions, que
seul Jésus utilise dans tout le reste de l’Evangile: Aies
confiance, arme-toi de courage... Seule la rencontre avec Jésus
donne à l’homme la force d'affronter les situations les plus
graves. La seconde expression employée est: Lève-toi!.. Les
disciples ne font rien d’autre que de répéter les paroles
encourageantes et libératrices de Jésus, conduisant directement à
lui, sans sermons. Aujourd'hui nous sommes tout particulièrement
appelés à placer l’homme au contact de la miséricorde
compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient, comme
en Bartimée, encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que
de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son
cœur. Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des
occasions de miséricorde".
"Aujourd’hui
est un temps de miséricorde! Mais il y a certaines tentations pour
celui qui suit Jésus. L’Évangile de ce jour en met au moins deux
en évidence. Aucun des disciples ne s’arrête, comme fait Jésus.
Ils continuent à marcher, ils avancent comme si de rien n’était.
Si Bartimée est aveugle, eux ils sont sourds. Son problème n’est
pas leur problème. Ce peut être notre risque, devant les problèmes
continuels, il vaut mieux avancer, sans nous laisser déranger. De
cette façon, comme ces disciples, nous sommes avec Jésus, mais nous
ne pensons pas comme Jésus. On est dans son groupe, mais on perd
l’ouverture du cœur, on perd l’émerveillement, la gratitude et
l’enthousiasme et on risque de devenir “ des routiniers de la
grâce ”. Nous pouvons parler de lui et travailler pour lui, mais
vivre loin de son cœur, qui est penché vers celui qui est blessé.
Là est la tentation d'une sorte de spiritualité du mirage. Nous
pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce
qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir. Nous
sommes capables de construire des visions du monde, mais nous
n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une
foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride
et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts. Il y a une
seconde tentation, celle de tomber dans une foi programmée. Nous
pouvons marcher avec le peuple de Dieu, mais nous avons déjà notre
plan de marche, où tout rentre. Nous savons où aller et combien de
temps y mettre. Tous doivent respecter nos rythmes et chaque
inconvénient nous dérange. Nous risquons de devenir comme beaucoup
de ces gens de l’Evangile qui perdent patience et rabrouent
Bartimée. Peu avant, ils avaient rabroué les enfants, maintenant le
mendiant aveugle, celui qui gêne ou n’est pas à la hauteur est à
exclure. Jésus au contraire veut inclure, surtout celui qui est tenu
aux marges et qui crie vers lui. Ceux-là, comme Bartimée, ont la
foi, parce que savoir qu’on a besoin de salut est la meilleure
façon de rencontrer Jésus. Et à la fin Bartimée se met à suivre
Jésus en chemin. Non seulement il retrouve la vue, mais il s’unit
à la communauté de ceux qui marchent avec Jésus. Chers frères
synodaux, nous avons marché ensemble. Je vous remercie pour la route
que nous avons partagée, le regard fixé sur le Seigneur et sur nos
frères, à la recherche des sentiers que l’Evangile indique à
notre temps pour annoncer le mystère d’amour de la famille.
Poursuivons le chemin que le Seigneur désire. Demandons-lui un
regard guéri et sauvé, qui sait répandre de la lumière, parce
qu’il rappelle la splendeur qui l’a illuminé. Sans nous laisser
jamais offusquer par le pessimisme et par le péché, cherchons et
voyons la gloire de Dieu qui resplendit dans l’homme vivant".
Le premier à vouloir faire synode avec nous est notre Père
Cité
du Vatican, 26 octobre 2015
(VIS). Au terme de la messe de clôture du Synode, le Pape a récité
l'angélus avec les fidèles réunis place St.Pierre. Avant la prière
mariale, il les a invité "à remercier Dieu pour ces trois
semaines de travail intense, animé par la prière et par un esprit
de vraie communion. Cela a été laborieux, mais aussi un vrai don de
Dieu, qui donnera sûrement beaucoup de fruits". Il a ensuite
ajouté que "le mot synode signifie marcher ensemble"...avant
d'expliquer comment dans la Parole de Dieu qui apparaît dans la
prophétie de Jérémie, se reflète déjà l'expérience synodale à
peine vécue, tout comme le drame des réfugiés. Cette Parole de
Dieu, a-t-il ajouté, "nous dit que le premier à vouloir
marcher avec nous, à vouloir faire synode avec nous, c'est justement
Lui, notre Père. Son rêve, de toujours et pour toujours, est de
former un peuple, de le réunir, de le guider vers la terre de la
liberté et de la paix. Et ce peuple est fait de familles: il y a la
femme enceinte et la jeune accouchée. C'est un peuple qui, alors
qu'il marche, continue de vivre, avec la bénédiction de Dieu... Je
vous confesse que cette prophétie du peuple en marche, je l'ai aussi
confrontée aux images des réfugiés en marche sur les routes
d'Europe, une réalité dramatique d'aujourd'hui. A eux aussi Dieu
dit: Ils étaient partis en pleurs, je les ramènerai dans les
consolations. Ces familles les plus souffrantes, déracinées de
leurs terres, ont aussi été présentes avec nous au Synode, dans
notre prière et dans nos travaux, à travers la voix de quelques uns
de leurs pasteurs présents dans l'assemblée. Ces personnes en
recherche de dignité, ces familles à la recherche de la paix sont
encore avec nous, l'Eglise ne les abandonne pas, parce qu'elles font
partie du peuple que Dieu veut libérer de l'esclavage et conduire à
la liberté". Après l'angélus, le Pape a salué les pèlerins
de différents pays, en particulier la Fraternité péruvienne du
Seigneur des miracles de Rome, qui a porté en procession l'icône
vénérée à Lima, au Pérou, ainsi que les pèlerins musiciens de
la Musikverein Manhartsberg, provenant du diocèse autrichien de
Vienne, et l'orchestre de Landwehr, de Fribourg en Suisse, qui ont
offert la veille un concert de bienfaisance.
Le Pape au chevet du Cardinal Etchégaray
Cité
du Vatican, 25 octobre 2015 (VIS). En début de soirée, le
Saint-Père s'est rendu à l'hôpital Gemelli pour s'entretenir avec
le Cardinal Roger Etchégaray, victime ce matin d'une fracture du
fémur gauche. A la conclusion de la messe de clôture du Synode,
alors que le Pape saluait les Cardinaux, le prélat français a perdu
l'équilibre et a chuté. Ses conditions générales sont bonnes et
il devra être opéré. L'entretien familier a duré un quart
d'heure.
Le Pape reçoit le Synode de l'Eglise chaldéenne
Cité
du Vatican, 26 octobre 2015
(VIS). Ce matin, le Pape François a reçu les membres du Synode de
l'Eglise chaldéenne, accompagnés par SB le Patriarche Louis Raphaël
I Sako, et leur a fait part de sa solidarité pour tous les habitants
d'Irak et de Syrie, demandant que la miséricorde de Dieu soigne les
blessures d'une guerre qui ravage le cœur de cette communauté, pour
que personne ne se décourage en ce moment, "où les clameurs de
la violence semblent dépasser les prières ferventes pour la paix".
Le Pape a rappelé que la situation dans les pays d'origine des
membres du Synode est gravement compromise "par la haine
fanatique du terrorisme qui continue de provoquer une forte
hémorragie de fidèles qui s'éloignent des terres de leurs pères,
où ils ont grandi bien enracinés dans le sillage de la tradition.
Cet état de choses est en train de saper à la base la présence
chrétienne vitale sur cette terre qui a vu commencer le chemin du
patriarche Abraham, résonner la voix des prophètes qui appelaient
Israël à l'espérance pendant l'exil, fonder les premières Eglises
sur le sang de tant de martyrs, témoigner de la plénitude de
l'Evangile, grandir les sociétés avec sa contribution, au cours de
siècles de coexistence pacifique avec nos frères musulmans.
Malheureusement, l'époque actuelle est marquée de nombreux exemples
de persécutions, jusqu'au martyre".
"L'Eglise
chaldéenne, qui souffre de cette situation causée par la guerre,
connaît aussi les besoins des fidèles de la diaspora, qui
ressentent le désir de rester fermes dans leurs racines et de
s'insérer dans de nouveaux milieux. C'est pourquoi je confirme plus
que jamais le soutien et la solidarité du Siège apostolique en
faveur du bien commun de l'Eglise chaldéenne tout entière. Je prie
afin que les chrétiens ne soient plus contraints d'abandonner l'Irak
et le Moyen Orient. Je pense spécialement aux enfants de votre
Eglise, avec leur riche tradition. Je vous encourage à œuvrer
inlassablement comme constructeurs d'unité dans toutes les provinces
d'Irak, favorisant le dialogue et la collaboration entre tous les
acteurs de la vie publique, contribuant à mettre fin aux divisions
et empêchant que n'en surgissent d'autres". Le Pape a profité
de la visite de l'Eglise chaldéenne pour relancer un appel à la
communauté internationale, afin qu'elle adopte toutes les stratégies
possibles en vue d'instaurer la paix dans les pays dévastés par la
haine, "pour redonner un souffle vital à l'amour dans des lieux
qui, depuis toujours, ont été le carrefour des peuples, des
cultures et des nations. Que cette paix tant espérée puisse surgir
à l'horizon de l'histoire, afin que les évènements douloureux
causés par la violence fassent place à un climat de coexistence
réciproque". Le Pape a ensuite évoqué le Synode qui a lieu
ces jours-ci à Rome, "un chemin ensemble", a-t-il dit, "un
moment propice de confrontation entre les différences qui
enrichissent la communion fraternelle entre vous, sous le regard du
Christ Bon Pasteur...qui se préoccupe du salut de son troupeau et,
en particulier, de la brebis égarée. Soyez ainsi vous aussi, zélés
dans la recherche de la Salus Animarum des prêtres comme des laïcs,
conscients que l'exercice de la communion exige une vraie Kenosis, un
abaissement et un dépouillement de soi... Vous réussirez ainsi à
combler les distances qui séparent et à discerner les réponses aux
urgences actuelles de l'Eglise chaldéenne tant dans la mère patrie,
que parmi la diaspora. De cette façon, les réflexions qui
émergeront pourront offrir des solutions profitables à vos
exigences actuelles et des points de convergence pour la résolution
de problématiques liturgiques et d'ordre général".
La présence réconfortante et fraternelle des aumôniers militaires
Cité
du Vatican, 26 octobre 2015
(VIS). "Vous êtes venus de différents pays pour réfléchir
ensemble sur quelques défis actuels du droit international
humanitaire, relatifs à la protection de la dignité humaine au
cours des conflits armés non internationaux et de ce que l'on
appelle les nouveaux conflits armés. Il s'agit, malheureusement,
d'un sujet de grande actualité, notamment si nous pensons à
l'intensification de la violence et à la multiplication des foyers
de guerre dans diverses parties du monde, comme l'Afrique, l'Europe
et le Moyen Orient". C'est avec ces mots que le Saint-Père a
reçu aujourd'hui en audience les participants au IV cours de
formation des aumôniers militaires, de droit international, organisé
par la Congrégation pour les évêques, par le Conseil pontifical
Iustitia et Pax et par le Conseil pontifical pour le dialogue
inter-religieux. Le Pape a souligné combien la guerre coupe les
relations entre frères et entre nations: "Elle défigure aussi
ceux qui sont les témoins de telles atrocités. De nombreux
militaires rentrent, après des opérations de guerre ou de mission
pour le rétablissement de la paix, avec de véritables blessures
intérieures. La guerre peut laisser en eux une marque indélébile.
La guerre, en fait, laisse toujours une marque indélébile. C'est
pourquoi, il est nécessaire de s'interroger sur les modalités
adéquates pour soigner les blessures spirituelles des militaires
qui, ayant fait l'expérience de la guerre, ont assisté à des
crimes atroces. Ces personnes et leurs familles exigent une attention
pastorale spécifique, une sollicitude qui leur fasse sentir la
proximité maternelle de l'Eglise. Le rôle de l'aumônier militaire
est de les accompagner et les soutenir dans leur chemin, en étant
pour tous une présence réconfortante et fraternelle".
"Le
droit humanitaire se propose de sauvegarder les principes essentiels
d'humanité dans un contexte, celui de la guerre, qui est en soi
déshumanisant. Celui-ci est destiné à protéger ceux qui ne
participent pas au conflit, comme la population civile ou le
personnel médical et religieux, et ceux qui n'y participent plus
activement comme les blessés et les prisonniers... Pour pouvoir
atteindre ces deux finalités d'humanisation des effets des conflits
armés, le droit humanitaire mérite d'être diffusé et encouragé
parmi tous les militaires et les forces armées même non étatiques,
ainsi que parmi le personnel de sécurité et de police. En outre,
cela implique qu'il soit ultérieurement développé, pour faire
front à la nouvelle réalité de la guerre, qui aujourd'hui,
malheureusement, dispose d'instruments toujours plus meurtriers...
Cependant, comme chrétiens, nous sommes profondément convaincu que
le but ultime, le plus digne de la personne et de la communauté
humaine, est l'abolition de la guerre. C'est pourquoi nous devons
toujours nous engager à construire des ponts qui unissent et non des
murs qui séparent. Nous devons toujours aider à chercher une sortie
pour la médiation et la réconciliation... En cette période où
nous vivons une troisième guerre mondiale en morceaux, vous êtes
appelés à nourrir chez les militaires et leurs familles la
dimension spirituelle et éthique, qui les aide à affronter les
difficultés et les questions souvent déchirantes inhérentes à ce
service particulier de la patrie et de l'humanité".
Audience au peuple gitan
Cité
du Vatican, 26 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin
Salle Paul VI le pèlerinage mondial du peuple gitan, organisé par
le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, en
collaboration avec les services compétents de la Conférence
épiscopale italienne et du diocèse de Rome, et la Communauté de
Sant'Egidio, pour commémorer le cinquantenaire de la visite de Paul
VI au campement nomade de Pomezia. Evoquant les grands changements
survenus depuis dans la communauté gitane, tant au niveau de
l'évangélisation que du progrès soci-culturel. Il s'est félicité
de l'accroissement du nombre des vocations sacerdotales, diaconales
et religieuses qui consolident le lien deux traditions. A ces
consacrés, il a demandé de "rester des témoins de la
transparence évangélique en mesure de favoriser la naissance, la
croissance et l'accomplissement de nouvelles vocations. Sachez
accompagner vos gens", leur a-t-il dit, "spirituellement
mais aussi dans leur quotidien de vie, au plus près de leurs joies,
de leurs difficultés et préoccupations". Dénonçant ensuite
des conditions précaires dans lesquelles se trouvent souvent les
gitans, le Pape a affirmé qu'elles sont en contradiction avec le
droit de chacun à une vie digne, à un travail digne, à l'éducation
et à la santé. "Je voudrais que le peuple gitan entame une
nouvelle phase de son histoire, car il est grand temps d'éliminer
des préjugés séculaires comme la méfiance réciproque qui sont à
la base de la discrimination, du racisme et de la xénophobie. Rien
ne saurait justifier l'offense faite à la dignité comme aux droits
d'autrui... Faisons en sorte que l'Evangile de la miséricorde
éclaire les consciences, qu'il ouvre les coeurs et les mains à qui
est dans le besoin, aux personnes marginalisées qui nous sont
proches".
Puis
le Saint-Père a encouragé ses hôtes à être les premiers à
s'engager à construire des périphéries plus humaines et des liens
de fraternité et de partage: "Vous pourrez le faire si vous
êtes avant tout de bons chrétiens, évitant tout ce qui n'est pas
digne de ce nom: mensonges, escroqueries, arnaques, bagarres",
et il les a encouragé à suivre l'exemple du bienheureux Zéphyrin
Giménez Malla. Il leur a demandé de ne pas donner aux médias et à
l'opinion publique d'occasions de parler mal d'eux. "Vous êtes
les protagonistes de votre présent et de votre avenir. Comme tous
les citoyens, vous pouvez contribuer au bien-être et au progrès de
la société en respectant les lois, en accomplissant vos devoirs et
en vous intégrant par l'émancipation des nouvelles générations".
Concernant les enfants, "votre trésor le plus précieux",
il a mentionné que "l'instruction est sans aucun doute la base
pour un sain développement de la personne. On sait qu'un mauvais
niveau de scolarisation de beaucoup de vos jeunes représente
aujourd'hui le principal obstacle pour l'accès au monde du travail.
Vos enfants ont le droit d'aller à l'école, ne les y empêchez
pas!". Il a souligné combien était nécessaire l'engagement
des institutions civiles pour "garantir une formation adéquate
pour les jeunes gitans, en offrant aussi la possibilité aux familles
qui vivent dans des conditions plus défavorables de bénéficier
d'un bon accès à l'école et au travail". Avant de conclure,
le Pape a rappelé les paroles du bienheureux Paul VI, qui leur
disait il y a cinquante ans, que dans l'Eglise, "vous n'êtes
pas en marge mais, en quelque sorte, vous êtes au centre, vous vous
trouvez au cœur".
Décès du Cardinal Korec
Cité
du Vatican, 26 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a fait parvenir à
l'Archevêque de Bratislava et Président de la Conférence
épiscopale slovaque, un télégramme de condoléances à la suite du
décès, avant-hier à 91 ans du Cardinal Jan Chryzostom Korec,
Evêque émérite de Nitra (Slovaquie). Il y évoque avec gratitude
son long et exemplaire service de l'Eglise, sa défense de la foi
chrétienne et ses années de prison. Evêque emprisonné, il ne se
laissa jamais intimider et resta fidèle au siège de Pierre. Dieu
accueille dans la béatitude éternelle ce serviteur qui a tant
souffert! Le Pape exprime sa solidarité dans la prière à
l'épiscopat slovaque, à tous les catholiques et en particulier à
la communauté de Nitra, que le défunt a aimée et servie.
Appel aux négociateurs de la Conférence de Paris
Cité
du Vatican, 26 octobre (VIS). Ce matin près la Salle de Presse a eu
lieu la présentation de l'Appel des cardinaux, patriarches, évêques
et représentants des Conférences épiscopales des diverses régions
du monde, lancé aux négociateurs de la Conférence des
Nations-Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à
Paris (France), du 30 novembre au 11 décembre. Cette initiative du
Conseil pontifical Iustitia et Pax est inspiré par l'encyclique
Laudato Si'. Ont pris part à la présentation: Le Cardinal Oswald
Gracias, Archevêque de Bombay (Inde) et Président de la FABC
(Asie), le Cardinal Ruben Salazar Gomez, Archevêque de Bogota
(Colombie) et Président du CELAM (Amérique latine), Mgr.John Ribat,
Archevêque Port Moresby (Papouasie - Nouvelle Guinée) et Président
de la FCBCO, et Mgr.Jean Kockerols, Auxiliaire de Malines - Bruxelles
(Belgique) et premier Vice-président de la Commission des épiscopats
de la Communauté européenne (COMECE), plus comme invité spécial
M.Jean-Pascal van Ypersele de Strihou (Belgique), ancien
vice-président du Groupe d'experts inter-gouvernemental sur
l'évolution du climat (GIEC). Avant le début de la conférence,
l'appel a été signé par plusieurs représentants de l'épiscopat
mondial, en présence du Cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson,
Président du Conseil pontifical, et de SB Bechara Boutros Raï, le
Patriarche maronite, président de CPCO, mais aussi de Mgr.Gabriel
Mbilingi, Président du SECAM, et de Mgr.Richard William Smith,
ancien président de la Conférence épiscopale canadienne, de
Mgr.Duarte de Barros Queiroz Nuno da Cunha, Secrétaire général du
Conseil des Conférences épiscopales d'Europe, de Mgr. Ronny
E.Jenkins, Secrétaire Générale de la Conférence épiscopale des
Etats-Unis, et de M.Bernd Nilles, Secrétaire général de la CIDSE
(Alliance internationale d'agences de développement catholiques).
L’appel demande aux négociateurs de la COP21 d’oeuvrer à
l’adoption d’un accord sur le climat équitable, juridiquement
contraignant et synonyme de véritable transformation:
"Comme
représentants de l’Eglise catholique des cinq continents, nous,
Cardinaux, Patriarches et Évêques, réunis à l’invitation de la
Secrétairerie d’État et nous exprimant en notre nom et en celui
des populations dont nous avons la charge, formons le voeu que les
négociations de la COP21 à Paris déboucheront sur un accord
équitable et juridiquement contraignant sur le climat. Nous
formulons une proposition politique en dix points, fondée sur
l’expérience des populations des cinq continents et faisant le
lien entre le changement climatique et l’injustice sociale et
l’exclusion sociale dont sont victimes nos concitoyens les plus
pauvres et les plus vulnérables... Dans l'encyclique, Laudato
Si’...le Pape François souligne que le changement climatique
constitue l’un des principaux défis pour l’humanité. Le climat
est un bien commun, partagé, de tous et pour tous. L’environnement
est un bien collectif, patrimoine de toute l’humanité, sous la
responsabilité de tous. Aujourd’hui croyants et non croyants, nous
sommes d’accord sur le fait que la terre est essentiellement un
héritage commun, dont les fruits doivent bénéficier à tous. Pour
les croyants cela devient une question de fidélité au Créateur,
puisque Dieu a créé le monde pour tous. Par conséquent, toute
approche écologique doit incorporer une perspective sociale qui
prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés. La
dramatique accélération du changement climatique constitue une
problématique aux incidences mondiales, qui nous oblige à redéfinir
le sens que nous accordons aux mots croissance et progrès. Cette
problématique interpelle notre mode de vie, nous enjoint à trouver
une solution consensuelle, compte tenu de son ampleur et de sa nature
planétaire ; elle nous invite à tisser les liens d’une solidarité
universelle, d’une solidarité à la fois inter-générationnelle
et intra-générationnelle. Le Pape décrit notre planète comme une
maison commune dont nous sommes les intendants. Dans l’exercice de
nos responsabilités, nous devons sans cesse garder à l’esprit la
dégradation humaine et sociale qui découle de la dégradation de
l’environnement. Nous préconisons une approche écologique
intégrale, nous voulons que la justice sociale soit au centre de
l’attention pour écouter tant la clameur de la terre que la
clameur des pauvres. Les pauvres doivent être associés au
développement durable".
"Tout
en déplorant les effets dramatiques de l’évolution rapide du
climat sur le niveau des mers, les phénomènes météorologiques
extrêmes, la dégradation des écosystèmes et la perte de
biodiversité, l’Eglise est aussi témoin des répercussions,
généralement désastreuses, du changement climatique sur les
communautés et les populations vulnérables. Le Pape François
attire notre attention sur les conséquences irréparables d’un
changement climatique sans frein pour de nombreux pays en
développement de par le monde. Par ailleurs, dans son discours
adressé à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations
unies, le Pape a déclaré que l’abus et la destruction de
l’environnement sont aussi accompagnés d’un processus
d’exclusion constant. La construction et l’entretien d’une
maison commune durable impliquent un leadership politique courageux
et imaginatif. Il devient indispensable de créer un système
normatif qui implique des limites infranchissables et assure la
protection des écosystèmes. Il ressort de données scientifiques
fiables que l’accélération du changement climatique serait la
conséquence d’une activité humaine sans retenue, s’inscrivant
dans une certaine vision du progrès et du développement et reposant
exagérément sur l’usage des combustibles fossiles. Sensibles aux
dégâts qu’elles provoquent, le Pape et les Evêques catholiques
des cinq continents appellent à une réduction draconienne des
émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz toxiques. Nous
nous joignons au Saint-Père en plaidant pour une percée majeure
lors de la Conférence de Paris, pour atteindre un accord fédérateur,
global et transformationnel, et basé sur les principes de
solidarité, justice et participation. Un accord qui fera passer le
bien commun avant les intérêts nationaux. Un accord qui sera
également exécutoire pour protéger notre maison commune et tous
ses habitants".
Nous
formulons donc "dix propositions politiques précises. Nous
appelons la COP21 à trouver un accord international qui limite
l’augmentation de la température planétaire aux paramètres
suggérés actuellement par la communauté scientifique mondiale pour
éviter des conséquences climatiques désastreuses, surtout pour les
communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Nous
reconnaissons que la responsabilité des nations est certes commune,
mais aussi différenciée. Tous les pays ne sont pas au même stade
de développement. Mais ils doivent impérativement agir ensemble,
dans le cadre d’une entreprise commune:
1.
Garder à l’esprit non seulement les dimensions technique mais
aussi et surtout éthique et morale du changement climatique comme
stipulé à l’article 3 de la Convention-cadre des Nations-Unies
sur les changements climatiques.
2.
Reconnaître que le climat et l’atmosphère sont des biens communs
mondiaux qui appartiennent à tout le monde et sont destinés à tout
le monde.
3.
Adopter un accord mondial transformationnel et juridiquement
contraignant qui s’appuie sur notre vision du monde, laquelle
reconnaît la nécessité de vivre en harmonie avec la nature et de
garantir la jouissance des droits humains pour tous, y compris ceux
des populations autochtones, des femmes, des jeunes et des
travailleurs.
4.
Limiter fortement la hausse de la température planétaire et fixer
un objectif pour la décarbonisation complète d’ici 2050, de
manière à protéger des effets du changement climatique les
familles qui sont en première ligne, notamment celles qui vivent
dans les îles du Pacifique et sur les régions côtières: Veiller à
ce que le seuil de température soit inscrit dans un accord mondial
juridiquement contraignant, assorti d’engagements et de mesures
d’atténuation par tous les pays, lesquels reconnaissent leur
responsabilité commune mais différenciée et leurs capacités
respectives sur la base de l’équité, de leurs responsabilités
historiques et du droit à un développement durable. Veiller
également à ce que les trajectoires d’émissions des
gouvernements soient conformes à l’objectif de décarbonisation et
imposer des revues périodiques des engagements et des ambitions, sur
la base de l’équité et de données scientifiques. Pour être
fructueuses, ces revues périodiques doivent être obligatoires.
5.
Elaborer de nouveaux modèles de développement et de nouveaux modes
de vie compatibles avec le climat, en s’attelant notamment aux
inégalités et aux moyens de sortir les gens de la pauvreté. L’idée
centrale est de mettre un terme à l’ère des combustibles
fossiles, de faire progressivement disparaître les émissions
produites par les combustibles fossiles et d’offrir à tout un
chacun l’accès à une énergie renouvelable, saine, fiable et à
un prix abordable.
6.
Assurer l’accès des populations à l’eau et à la terre pour
avoir des systèmes alimentaires résilients et durables, qui donnent
la priorité aux solutions trouvées par les personnes plutôt qu’au
profit.
7.
Garantir la participation et l’implication des populations les plus
pauvres, les plus vulnérables et les plus touchées, à tous les
niveaux du processus décisionnel.
8.
Veiller à ce que l’accord de 2015 enclenche une démarche
d’adaptation qui réponde de manière adéquate aux besoins
immédiats des communautés les plus vulnérables et qui consolide
les alternatives locales.
9.
Reconnaître que les besoins d’adaptation dépendent de la réussite
des mesures d’atténuation qui sont prises. Il incombe aux
responsables du changement climatique d’aider les plus vulnérables
à s’adapter et à gérer les pertes et les préjudices et de
partager la technologie et le savoir-faire nécessaires.
10.
Établir des feuilles de routes précises indiquant comment les pays
vont pouvoir tenir leurs engagements financiers additionnels,
prévisibles et consistants, en trouvant un financement équilibré
entre les mesures d’atténuation et les besoins d’adaptation".
Suit
une prière pour la terre: "Dieu d’amour, enseigne-nous à
prendre soin de notre maison commune. Inspire nos dirigeants de
gouvernement au moment où ils vont se réunir à Paris pour qu’ils
entendent le cri de la terre et le cri des pauvres ; qu’ils soient
unis de coeur et d’esprit en répondant de façon courageuse, en
cherchant le bien commun et la protection de ce jardin magnifique que
tu as créé pour nous, pour nos frères et soeurs, et pour les
générations à venir. Amen ".
samedi 24 octobre 2015
Condoléances à la suite d'un accident survenu en France
Cité
du Vatican, 24 octobre (VIS). Le Saint-Père a fait parvenir le
télégramme de condoléances suivant au Cardinal Archevêque de
Bordeaux (France): "Apprenant le tragique accident survenu à
Puisseguin (Gironde), entre un autobus transportant des personnes du
troisième âge et un camion TIR, qui a fait de très nombreuses
victimes (43 morts), le Pape François s’associe par la prière à
la peine des familles endeuillées, et confie les victimes à la
miséricorde de Dieu afin qu’il les accueille dans sa lumière. Il
exprime sa proximité spirituelle aux personnes blessées et à leurs
proches, ainsi qu’aux secouristes. En gage de réconfort, le
Saint-Père adresse une particulière bénédiction apostolique à
toutes les personnes touchées par ce drame".
Dernière méditation proposée aux pères synodaux
Cité
du Vatican, 24 octobre 2015 (VIS). Ce matin, en ouverture de la
dernière congrégation générale du Synode, Mgr.Mario Iceta
Gavicagogeascoa, Evêque de Bilbao (Espagne) a proposé une brève
méditation sur l'expérience synodale: "Les travaux du Synode
se sont révélés une expérience de grâce, de communion et de
collégialité... Nous avons demandé le don de l'Esprit Saint et
voulu qu'il guide notre travail. D'entrée le Saint-Père avait
affirmé que le Synode serait un terrain d'action pour l'Esprit si
nous nous y engagions avec courage apostolique, humilité évangélique
et prière confiante. C'est pourquoi, avant de prendre des décisions
dans l'exercice de notre ministère épiscopal, souvenons nous du
choix de Matthieu pour intégrer le collège apostolique. Les
apôtres ont prié le Seigneur, qui connaît le cœur de chacun, de
leur montrer celui qui a été choisi. C'est notre mode de faire...
Dans la prière nous demandons à Dieu de nous montrer le chemin
qu'il veut, non celui que nous voudrions prendre. Nous devons
accompagner les familles dans la fidélité à la vocation à
laquelle elles ont été appelés... Par la prière le Seigneur nous
rappelle la nécessité de l'humilité évangélique pou connaître
la volonté de Dieu. Remercions le Père d'avoir caché ces choses
aux sages et aux savants pour les révéler aux gens simples... Comme
le dit le livre des Proverbes, l'arrogance conduit à la disgrâce,
tandis que l'humilité conduit à la sagesse". Sainte Thérèse
d'Avila disait que "marcher dans l'humilité signifie marcher
dans la vérité. La vie de prière, l'humilité évangélique, le
courage apostolique, cette Parresia dont parle saint Paul, nous
font...servir les familles. Nous éclairons leur marche avec le
Parole de Dieu et la Tradition vivante de l'Eglise, en soutenant et
accompagnant leurs joies et leurs peines, en les aidant à vivre en
plénitude l'alliance d'amour qui dissipe les ténèbres, mais aussi
à surmonter la solitude et l'individualisme... Nous les aidons
engendrer la vie et de l'espoir de l'humanité, à régénérer la
vie et à retrouver l'espérance perdue, à construire l'Eglise et le
monde... Invoquons l'intercession maternelle de Marie. Les mères
sont celles qui transforment une maison en un foyer... En elle, nous
apprenons à accueillir le don de Dieu, l'Esprit Saint, la personne
Amour, venu nous éclairer et nous aider dans la tâche qui nous est
confiée aujourd'hui.''
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