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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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lundi 29 février 2016

Rencontre avec le Patriarche orthodoxe éthiopien


Cité du Vatican, 29 février 2016 (VIS). Le Patriarche et Catholicos de l'Eglise orthodoxe éthiopienne, SS Abune Mathias, a été accueilli ce matin par le Pape François, qui a souligné combien cette visite renforçait les liens fraternels des deux Eglises après les rencontres du Patriarche Abune Paulos avec Jean-Paul II en 1993 et Benoît XVI en 2009. Ce dernier l'avait invité au Synode des évêques sur l'Afrique et avait envoyé une délégation du Saint-Siège en 2012 à ses funérailles. Plus généralement depuis 2004 l'Eglise catholique et les Eglises orthodoxes orientales approfondissent leur communion à travers le dialogue théologique au sein de la Commission mixte internationale. Au cours des années on a constaté qu'il y avait beaucoup de choses en commun, une seule foi, un seul baptême, un seul Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, mais aussi de nombreux éléments dans les traditions monastiques et liturgiques. "Ce qui nous unit est beaucoup plus que ce qui nous sépare... Nous avons ressenti la vérité des paroles de Paul: Si un membre souffre, tous souffrent avec lui. Et si un membre est honoré, tous se réjouissent. Les souffrances partagées ont fait des chrétiens, divisés à bien des égards, qu'ils se sont rapprochés. De la même, l'effusion du sang des martyrs est devenu la semence de nouveaux chrétiens comme dans l'Eglise primitive... Les martyrs et les saints de toutes les traditions sont déjà un dans le Christ. Leurs noms sont écrits dans le seul martyrologe de l'Eglise de Dieu. L'oecuménisme des martyrs est une invitation à continuer de marcher ensemble vers une unité toujours plus pleine".


Puis le Pape a rappelé que l'Eglise orthodoxe éthiopienne a été dès le début une Eglise de martyrs. Encore aujourd'hui elle est le témoin ''d'une violence dévastatrice contre les chrétiens et les autres minorités du Moyen-Orient et de certaines régions d'Afrique. Nous ne pouvons qu'en appeler à nouveau à ceux qui ont entre leurs mains le destin politique et économique du monde, afin de promouvoir une coexistence pacifique fondée sur le respect mutuel et la réconciliation, le pardon et la solidarité''. Il a également évoqué les grands efforts déployés par l'Ethiopie pour améliorer les conditions de vie de la population et construire une société plus juste, fondée sur la primauté du droit et le respect du rôle des femmes. Et insisté sur l'existence de multiples domaines de collaboration entre les Eglises pour le bien commun et la sauvegarde de la création. Il ne fait pas de doute que l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe d'Ethiopie ont la volonté de travailler ensemble: ''Mon espoir est que notre rencontre marque une nouvelle étape de l'amitié fraternelle entre nos Eglises. Nous sommes conscients que l'histoire a laissé un poids de malentendus douloureux et de lméfiance, donc nous demandons pardon à Dieu". Prions les uns pour les autres, a conclu le Pape en invoquant la protection des martyrs et des saints, ainsi que la prière des fidèles des deux confessions. "Que l'Esprit Saint continue à nous éclairer et à nous guider vers l'harmonie et la paix. Qu'il nous encourage en vue du jour où nous serons unis autour de l'autel du sacrifice du Christ, dans la plénitude de la communion eucharistique''.

Audience aux Carabiniers en service près du Vatican


Cité du Vatican, 29 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin cent cinquante Carabiniers italiens en service près le Saint-Siège, qu'il a remercié de leur travail au service des pèlerins et des touristes. Saluant leur professionnalisme et leur sens des responsabilités, il a rappelé l'importance de bénéficier de l'aide de Dieu. L'Année Sainte, a-t-il dit, "offre à chacun une possibilité de renouvellement, à partir d'une purification intérieure qui se reflète dans le comportement et dans les activités quotidiennes. La dimension spirituelle du Jubilé nous pousse à nous interroger sur notre engagement à répondre aux exigences de la fidélité à l'Evangile... Il est aussi l'occasion d'une vérification personnelle et communautaire, le paradigme étant les œuvres de miséricorde, à la fois spirituelle et matérielle. Le Seigneur nous rappelle que tout ce que nous faisons aux plus petits de nos frères, c'est à lui que nous le faisons". Cet enseignement de Jésus doit guider la défense de l'ordre public, aider à être en toutes circonstances des promoteurs de solidarité, des défenseurs de la vie par l'engagement à assurer la sécurité des personnes. "Gardez toujours à l'esprit dans l'exercice de votre mission que chaque personne est aimée de Dieu, qu'elle est une créature qui mérite par conséquent sécurité et respect. Que la grâce du Jubilé de la Miséricorde renouvelle en chacun de vous l'esprit de service de votre profession, et vous accorde de le vivre avec encore plus d'attention, de dévouement et de générosité''.


Intentions de prière pour mars


Cité du Vatican, 29 février 2016 (VIS). L'intention de prière générale du Saint-Père pour mars est: "Pour que les familles en difficulté reçoivent le soutien qui leur est nécessaire, et que les enfants puissent grandir dans un environnement sain et serein".

Son intention missionnaire est: "Pour que les chrétiens, discriminés ou persécutés à cause de leur foi, restent forts dans les épreuves et fidèles à l'Evangile grâce à la prière incessante de toute l'Eglise".


Programme du Pape en mars et avril 2016


Cité du Vatican, 29 février 2016 (VIS). Voici les cérémonies que présidera le Pape François en mars et avril 2016:

MARS

Vendredi 4: Cérémonie pénitentielle, Basilique vaticane à 17 h.

Dimanche 6 / vendredi 11: Exercices spirituels de la Curie Romaine à Ariccia.

Mardi 15: Consistoire pour certaines causes de canonisation.

Dimanche 20: Messe des Rameaux, à 9 h 30' Place St.Pierre.

Jeudi 24: Messe chrismale, Basilique vaticane à 9 h 30'.

Vendredi 25: Liturgie de la Passion, Basilique vaticane à 17 h. Via Crucis au Colisée à 21 h 15'.

Samedi 26: Veillée pascale, Basilique vaticane à 20 h 30'.

Dimanche 27: Messe de Pâques, Place St.Pierre à 10 h. Bénédiction Urbi et Orbi du balcon central à midi.

AVRIL

Samedi 2: Veillée de prière pour les fidèles de la divine Miséricorde, Place St.Pierre à 18 h.

Dimanche 3: Messe jubilaire pour les fidèles de la divine Miséricorde, Place St.Pierre à 10 h 30'.



Il n'est jamais trop tard pour la conversion


Cité du Vatican, 28 février 2016 (VIS). ''Chaque jour, malheureusement, la presse rapporte homicides, incidents, catastrophes". Dans l'Evangile d'aujourd'hui, a dit le Pape à l'angélus, "Jésus parle de deux événements tragiques qui avaient suscité grande émotion: Une répression sanglante opérée par des soldats romains à l'intérieur du Temple, et l'effondrement de la tour de Siloé, qui avait fait dix-huit victimes... Connaissait la mentalité superstitieuse de ses auditeurs, Jésus savait comment ils interprétaient faussement ce type d'événements. De fait ils pensaient que la mort cruelle ces hommes était un signe de Dieu punissant qui avait commis une faute lourde, et qui l'avait pour ainsi dire méritée". Puis il a expliqué que ''Jésus rejette clairement ce point de vue, parce que Dieu ne permet aucune tragédie pour comme punition. Ces pauvres victimes là ne sont pas pires que les autres. Au contraire, il nous invite à prendre ces faits douloureux comme un enseignement à l'attention de tout le monde parce que nous sommes tous pécheurs". Aujourd'hui également, face à certains événements douloureux, "on pourrait être tenté d'en décharger la responsabilité sur Dieu lui-même. Mais l'Evangile nous invite à réfléchir. Quelle idée de Dieu nous faisons-nous? Sommes-nous vraiment convaincu que Dieu" n'est pas notre projection, un dieu fait à notre image et ressemblance? Jésus, au contraire, nous invite à changer, à opérer un renversement radical de notre mode de vie". Attention aux hypocrisies! "Je pense que presque tout le monde étant un peu hypocrite, nous devons tous reprendre résolument le chemin de l'Evangile''. Nous connaissons tous, a-t-il ajouté, "la patience invincible de Jésus. Mais avez-vous pensé à la patience de Dieu? Avez-vous pensé à sa préoccupation irréductible pour les pécheurs?... Pensons à la patience de Dieu!.. Le Seigneur nous sauve chaque fois, parce qu'il a beaucoup de patience envers nous. Telle est sa miséricorde. Il n'est jamais trop tard pour la conversion... Commençons aujourd'hui''. Avant de conclure, le Pape François a invoqué la Vierge Marie, pour qu'elle nous soutienne, afin que nous puissions ouvrir nos cœurs à la grâce de Dieu, à sa miséricorde".

Le Pape et le drame des réfugiés


Cité du Vatican, 28 février 2016 (VIS). Après la prière mariale, le Pape a salué les groupes de fidèles, attirant une fois de plus l'attention sur le drame des réfugiés fuyant la guerre et sur les pays comme la Grèce, Etant "en première ligne, ils assument une aide généreuse, qui a besoin d'une coopération internationale. La situation est telle qu'elle nécessite une réponse chorale efficace afin de répartir uniformément le poids de l'accueil. Il est donc nécessaire de recourir sans réserves aux négociations''. Par ailleurs le cessez le feu en Syrie doit nous inviter tous à prier pour que cela limite les souffrances de la population et ouvre la voie au dialogue en vue d'une paix tellement désirée". Le Saint-Père a également exprimé sa solidarité avec la population des Fidji, durement touchées par un cyclone: ''Je prie pour les victimes et pour ceux qui sont engagés dans les opérations de secours. C'est aujourd'hui aussi la Journée des maladies rares, alors une prière spéciale d'encouragement à toutes les associations qui offrent leur aide dans ce domaine".

Visite du Président argentin


Cité du Vatican, 27 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin le Président argentin nouvellement élu, M.Mauricio Macri, qui s'est ensuite entretenu avec le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat, accompagné de Mgr.Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les rapports avec les états: Après avoir évoqué la qualité de leurs relations, les parties ont abordé des questions d'intérêt commun, comme le développement et les droits de l'homme, la lutte contre la pauvreté et la narcotrafic, la paix et la justice sociale. A ce propos, on a rappelé l'importance de la contribution que l'Eglise, l'épiscopat et ses institutions apportent à la société argentine, notamment au service des jeunes générations, qui plus est dans un contexte économique délicat. Les parties se sont également penchées sur certaines situations régionales comme internationales.


Pour un nouvel humanisme du travail


Cité du Vatican, 27 février 2016 (VIS). Le Pape a reçu ce matin Salle Paul VI 7.000 entrepreneurs italiens de la Confindustria également venus pour le Jubilé. Une réunion, a-t-il dit, qui en plus d'être une nouveauté montre que des hommes et femmes s'engagent à construire ensemble, à réfléchir sur l'éthique des affaires, à respecter les valeurs qui sont la colonne vertébrale d'un projet alternatif au modèle consumériste du profit à tout prix: "Construire ensemble est un appel à collaborer, à partager et à ouvrir la voie à des relations régies par un sens commun de la responsabilité". Dans le monde complexe des affaires, ''construire ensemble signifie investir dans des projets impliquant des sujets souvent oubliés ou négligés, en premier lieu les familles...ou les groupes les plus vulnérables et marginalisés, comme les personnes âgées...trop souvent rejeté comme inutiles et improductives. Il faut être attentifs aux travailleurs potentiels, en particulier aux jeunes, trop souvent prisonniers de la précarité ou de longues périodes de chômage, qui ne sont pas mis en condition de travailler" de manière stable, avec un salaire honnête et "la dignité dont ils se sentent privés". Construire ensemble le travail de base veut dire aussi ne pas simplement compter "sur le génie solitaire d'un individu, mais sur la collaboration d'un grand nombre. Cela signifie créer "un réseau pour valoriser les talents de tous, sans pour autant négliger le caractère unique et irremplaçable de chacun. Par conséquent, dans chaque entreprise, il doit y avoir la personne et non pas un idéal théorique abstrait... Face à tant de barrières d'injustice, de solitude, de méfiance et de suspicion, le monde du travail, vous êtes appelés à prendre des mesures courageuses afin de vous rencontrer et de construire ensemble. Cela ne doit pas être seulement un slogan, mais un programme pour le présent et l'avenir''.

Puis le Saint-Père a rappelé aux hommes d'affaires qu'ils ont une vocation noble, qui "vise à produire de la richesse et à rendre le monde meilleur pour tous. Voilà pourquoi vous êtes appelés à être des bâtisseurs du bien commun et les promoteurs d'un nouvel humanisme du travail... Vous êtes appelés à protéger le professionnalisme, tout en accordant une attention aux conditions dans lesquelles le travail se déroule... La voie maîtresse doit toujours être la justice, qui rejette les recommandations et le favoritisme, de dangereux écarts favorisant la malhonnêteté et le compromis facile. La loi suprême doit toujours être l'attention à la dignité d'autrui, une valeur absolu. Cet horizon altruiste doit distinguer votre engagement, vous amener à rejeter catégoriquement la violation de la dignité au nom de la productivité, de l'égoïsme et de la soif de profit''. Le Pape a conclu en demandant aux membres de Confindustria que leurs entreprises soient toujours ouvertes à la plus haute signification de la vie, qui leur permettra de servir le bien commun... Le bien commun doit être la boussole qui oriente toute l'activité productive... Et cela ne sera pas possible aussi longtemps qu'il s'agira d'une simple proclamation. La liberté économique ne peut l'emporter sur la liberté humaine concrète et les droits des personnes. Le marché n'est pas un absolu. Il doit répondre aux exigences de la justice et, en fin de compte, à la dignité de la personne. Parce qu'il n'y a pas de liberté sans justice et pas de justice sans respect de la dignité de chaque personne''.


Visite du Pape à un communauté pour toxicomanes


Cité du Vatican, 27 février 2016 (VIS). Hier après-midi, pour son second Vendredi de Miséricorde, le Pape s'est rendu au siège de la communauté thérapeutique San Carlo (près de Castelgandolfo), dépendante du Centre italien de solidarité, fondée par le prêtre Mario Picchi pour combattre l'exclusion sociale, en particulier des personnes dépendantes de la drogue. La structure accueille 55 personnes, principalement jeunes, qui suivent un programme pour se libérer de la toxicomanie. Arrivé à l'improviste, il a parlé avec les personnes présentes, s'est entretenu avec elles, écoutant leurs histoires et leur exprimant sa proximité. Il les a tout particulièrement invités à ne pas se laisser dévorer par la métastase qu'est la drogue, les encourageant à poursuivre le chemin entrepris dans ce centre qui leur donne une possibilité concrète pour redémarrer une vie digne d'être vécue. Le Saint-Père a également insisté sur la nécessité de toujours compter sur la force de Miséricorde pour accompagner nos vies. Le Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation,qui accompagnait le Saint-Père, a rapproché cette visite de la récente visite apostolique au Mexique, caractérisée par une dénonciation forte et sans équivoque de la drogue et du narcotrafic: Ne sous-estimez pas, avait dit le Pape François, "la menace éthique et anti-civique représentée par le trafic de drogue pour la jeunesse comme pour toute la société, y compris l'Eglise''. Quelques jours après son retour à Rome, a ajouté Mgr.Rino Fisichella, a donné un signe concret de ce qui avait dit dans la cathédrale de Mexico sur la nécessité pour les pasteurs de l'Eglise ne pas se réfugier dans des convictions génériques, mais d'approcher les réalités humaines. Il doivent aller vers toutes les périphéries de l'existence, impliquer familles et écoles, communauté politique et forces de l'ordre dans un projet pastoral sérieux visant à prévenir un phénomène qui détruit tant de vies". 

Audiences


Cité du Vatican, 29 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:

Mgr.Roberto Octavio González Nieves, Archevêque de San Juan de Puerto Rico et Président de la Conférence épiscopale portoricaine, accompagné de Mgr.Alvaro Corrada del Río, Evêque de Mayagüez et Vice Président, et de Mgr.Eusebio Ramos Morales, Evêque de Fajardo - Humacao, Secrétaire Général.

Le Cardinal Theodore Edgar McCarrick (USA).

Mgr.Paul Tighe, Secrétaire Adjoint du Conseil pontifical pour la culture.

Le Cardinal George Pell, Préfet du Secrétariat pour l'économie.

Samedi dernier, 27 février, il avait reçu:

Le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques.


Mgr.Carlos José Tissera, Evêque de Quilmes (Argentine).

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 27 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Le Cardinal Francesco Monterisi, son Envoyé spécial à la clôture de l'année commémorative du IV centenaire de la naissance d'Innocent XII (Spinazzola, Italie, 13 mars).


Mgr.Maurizio Bravi (Italie), Observateur permanent près l'Organisation mondiale du tourisme. 

vendredi 26 février 2016

Actualité de l'encyclique Deus Caritas Est


Cité du Vatican, 26 février 2016 (VIS). Ce midi, le Pape a reçu les participants au Congrès International organisé par le Conseil pontifical Cor Unum pour réfléchir à l'impact de l'encyclique Deus Caritas Est à dix ans de sa promulgation. Rappelant que la première encyclique de Benoît XVI permet de parcourir toute l’histoire de l’Eglise, une histoire de la charité, le Saint-Père a dit: "C’est l’histoire d’un amour reçu de Dieu et qui doit être transmis au monde. Cette charité reçue et partagée constitue le pivot de l’histoire de l’Eglise comme celui de notre histoire à chacun de nous. L’acte de charité, en effet, n’est pas seulement une aumône qui purifie la conscience. Il comporte aussi une attention d’amour à l'encontre de l’autre... La charité est donc au centre de la vie de l’Eglise et elle en est vraiment le cœur, comme le disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus".
L’année jubilaire nous permet "de revenir à ce cœur vivant de notre vie et de notre témoignage, au centre de l’annonce de foi. Dieu, qui est amour, n'a pas seulement le désir ou la capacité d’aimer. Dieu est charité, et la charité est son essence, sa nature... Dieu associe l’homme à son amour, et même si l’homme s’éloigne de lui, il ne reste pas distant mais va à sa rencontre. Cette venue à notre rencontre, qui culmine dans l’incarnation de son Fils, est sa miséricorde.. La charité et la miséricorde sont étroitement liées entre elles, parce qu’elles sont la manière d’être et d’agir de Dieu... Toutes les formes de notre amour, de notre solidarité, de nos partages ne sont que le reflet de cette charité qui est Dieu. Sans jamais se lasser, il ne cesse de répandre sur nous sa charité et nous, nous sommes appelés à devenir les témoins de cet amour dans le monde. C’est pourquoi, avant de nous engager en quelque activité, nous devons regarder à la charité divine comme à la boussole qui oriente notre vie".


L’encyclique de Benoît XVI "nous rappelle aussi que la charité de Dieu doit se refléter toujours plus dans la vie de l’Eglise. Comme je voudrais que chacun dans l’Eglise, que chaque institution et activité manifeste que Dieu aime l’homme! La mission de nos organismes caritatifs est importante car ils permettent à tant de pauvres d’avoir une vie plus digne, plus humaine, chose plus que jamais nécessaire. Plus encore, cette mission est très importante parce qu’elle permet, non par des paroles, mais grâce à un amour concret, à chacun de se sentir aimé du Père, comme son enfant, et destiné à la vie éternelle avec Dieu. Je voudrais remercier tous ceux qui s’engagent quotidiennement dans cette mission qui interpelle tout chrétien. En cette Année jubilaire, j’ai voulu souligner que nous pouvions tous vivre de la grâce du Jubilé en pratiquant des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles". Oui, a conclu le Pape, "l’encyclique Deus Caritas Est garde intacte la fraîcheur de son message, par lequel elle indique l’orientation toujours actuelle du cheminement de l’Eglise. Et tous, nous serons d’autant plus de vrais chrétiens que nous vivrons de cet esprit". Remerciant ses hôtes de leur travail et les confiant à la Vierge Marie, le Pape a ajouté: "Je vous en prie, accomplissez des gestes de charité, sans oublier de prier pour moi. Je vous en remercie".

Audiences


Cité du Vatican, 26 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:

Mgr.Osvaldo Padilla, Nonce apostolique en Corée et en Mongolie.

M.Bodo Ramelow, Ministre Président du Land de Thuringe (Allemagne).

Mgr.Aldo Giordano, Nonce apostolique au Venezuela.


Mgr.Jean-Abdo Arbach Archevêque melkite de Homs (Syrie).

jeudi 25 février 2016

Le Pape répond à des questions d'enfants


Cité du Vatican, 25 février 2016 (VIS). "L'amour avant le monde'', tel est le titre du livre qui sort aujourd'hui en Italie, présentant la correspondance entre le Pape et une trentaine de jeunes enfants. Ceux-ci, élèves d'institutions jésuites des divers continents, lui ont adressé lettres et dessins, posé des questions et demandé explications et conseils sur des questions qui les préoccupent. Le titre choisi est la réponse faite à la question: Que faisait Dieu avant de créer le monde?: ''Avant la création du monde, Dieu aimait parce qu'il est amour". En quatre-vingts pages, il dialogue avec le P.Antonio Spadaro, Directeur de La Civiltà Cattolica, qui l'été dernier lui avait remis ces lettres. Le Pape a accepté d'y répondre, puis que le tout soit publié (le livre sera bientôt disponible dans d'autres langues que l'italien). Le Saint-Père répond aux questions les plus variées: Comment faisait Jésus pour marcher sur l'eau? Réponse: ''Dieu ne coule pas''. Pourquoi nous a-t-il créés sachant que nous allions pécher contre lui?: "Parce que Dieu nous a créés comme lui, libres. Et la liberté implique la possibilité de pécher. La liberté peut être effrayant parce qu'elle est imprévisible. Et pour répondre aux questions sur le Diable ou les anges gardiens, le Pape utilise l'imagination fantastique des enfants eux-mêmes: ''Dieu a vaincu le Diable sur la croix. Mais il en va du Diable comme des redoutables dragons: Bien que vaincus et tués, leur très longue queue continue de bouger". Il y a aussi des questions sur la guerre et les atrocités. Un enfant du Nigeria voudrait savoir comment résoudre guerres et conflits: "Nous devons aider les personnes de bonne volonté qui parlent mal de la guerre. Si je ne peux résoudre les conflits du monde, vous et moi pouvons essayer de faire de cette terre un monde meilleur. Vous devez convaincre tout le monde que la meilleure façon de gagner une guerre est de ne pas le faire. C'est difficile, je le sais, mais essayons ensemble". Pourquoi le Pape aime le football?: ''Je n'ai pas appris à bien jouer, et mon coup de pied est peu assuré. Mais comme je l'aime, je regarde les matchs. C'est un jeu de solidarité''. Quelles sont les décisions qui coûtent au Pape?: "Il y en a beaucoup, mais le plus difficile est de devoir relever quelqu'un d'un poste de responsabilité ou d'une position de confiance parce qu'il n'est pas compétent".

Visite du Patriarche orthodoxe d'Ethiopie


Cité du Vatican, 25 février 2016 (VIS). Lundi 29 février, le Pape accueillera SS Abune Mathias, Patriarche et Catholicos de l'Eglise orthodoxe éthiopienne, en conclusion de son séjour romain (26 - 29 février). Après sa visite au Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, il se rendra sur la tombe de l'Apôtre Pierre et célébrera, dimanche 28 en la chapelle du Collège Urbaniano, une messe pour la communauté éthiopienne de Rome. Les relations avec Rome de cette Eglise autocéphale, qui compte 35 millions de fidèles, se sont intensifiées depuis la visite que fit en 1993 le Patriarche Abune Paulos à Jean-Paul II.

Religieux face à la question migratoire


Cité du Vatican, 25 février 2016 (VIS). La conférence internationale ''Religieux et migration au XXI siècle, perspectives, défis et réponses'', organisée par Passionists International, Congregation of Saint Joseph, Augustinians International et Vincentians, s'est achevée hier à Rome. Y ont pris part une centaine de religieux, mais aussi des laïcs et des experts, pour mieux comprendre la migration et son impact sur le monde d'aujourd'hui, en particulier dans le contexte de la situation européenne. Les participants ont essayé de distinguer les modalités d'une solidarité plus efficace et partagée. Ils ont également lancé un appel fort à intensifier l'action du réseau entre associations, congrégations et organisations dans les pays d'origine comme de transit et de destination des migrants. Le réseau représente certainement l'une des meilleures façons de ne pas disperser l'énergie, les compétences et les ressources, mais aussi de renforcer l'influence que toutes ces autorités jouent. En Italie 23.000 personnes, soit près d'un quart des réfugiés dans le pays, sont pris en charge par les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires. Les participants s'inquiètent du grand nombre d'enfants impliqués dans les flux migratoires et souvent non accompagnés, comme des milliers de jeunes, en particulier du Nigeria (plus de 4.000 ont débarqué en 2015 en Italie), qui risquent de tomber entre les mains de réseaux d'exploitation de la prostitution. Il est de plus en plus nécessaire de penser globalement et s'agir localement. Il faut que les voix des victimes et celles de ceux travaille à leurs côtés soient entendues des gouvernements locaux à l'ONU, afin d'influencer les décisions opérationnelles, dans le respect de la liberté et de la dignité de toute personne.

Audiences


Cité du Vatican, 25 février 2016 (VIS). Le Saint-Père avait reçu hier le Cardinal Mario Aurelio Poli, Archevêque de Buenos Aires (Argentine).


mercredi 24 février 2016

Face au pouvoir, la miséricorde


Cité du Vatican, 24 février 2016 (VIS). Ce matin, au cours de l'audience générale, Place St.Pierre (20.000 personnes), le Saint-Père a consacré sa catéchèse à l'arrogance des puissants, qui apparaît souvent dans la Bible, opposée à la miséricorde divine. Or, a-t-il dit, "la richesse et la puissance peuvent être bonnes et utiles au bien commun si elles sont mises au service des pauvres et de la collectivité, de la justice et de la charité. Mais, comme cela arrive trop souvent, elles sont vues comme un privilège, mises au service de l'égoïsme, utilisées comme des instruments d'arrogance, de corruption et de mort''. Et de citer pour exemple le récit de la vigne de Naboth. Le roi Achab voulait l'acheter car elle jouxtait son palais, mais en Israël la terre était considérée sacrée et inaliénable car appartenant à Dieu, une bénédiction qu'il convenait de transmettre de génération en génération. Achab fut furieux car il vit dans ce refus une offense à son pouvoir, une atteinte à son autorité. Sa femme, Jézabel, une idolâtre et ennemie des prophètes, qui évoqua la lèse majesté et fit exécuter Naboth, dépouillé de sa vigne au profit du roi.


En évoquant ces faits, Jésus rappelle que les chefs des nations les dominent et les oppriment, disant son espoir que nous soyons différents. Qui veut devenir le premier devra être le serviteur de tous. "Si on perd la dimension du service, le pouvoir devient arrogance, domination et oppression". L'histoire de Naboth est également d'aujourd'hui, où le puissant pour avoir plus d'argent exploite les pauvres, exploite les gens. C'est l'histoire de la traite des êtres humains, l'esclavage des pauvres noirs qui travaillent avec un salaire minimum pour enrichir les puissants. C'est l'histoire des politiciens corrompus qui veulent toujours plus. L'épisode de la vigne de Naboth révèle ce qui finit par se produire "lorsque l'exercice du pouvoir se fait sans le respect pour la vie, sans justice ni miséricorde. Voila où conduit la soif de pouvoir, l'avidité de ceux qui veulent tout posséder''. Reprenant des paroles du prophète Isaïe, le Pape a dit qu'il ''n'était pourtant pas communiste, quand il met en garde contre l'avidité des riches propriétaires terriens, qui les conduit à vouloir toujours plus de maisons et de terres: Malheur à vous qui ajoutez maison à maison et champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y a plus de terrain libre. Ainsi vous restez seuls à habiter le village. Mais Dieu est plus grand que la malignité et la duplicité de l'homme. Dans sa miséricorde, il a envoyé le prophète Elie pour aider Achab à la conversion. Mis devant son péché, le roi...s'humilia et demanda pardon". Mais la culpabilité et le mal commis causent inévitablement des conséquences dans l'histoire. "La miséricorde nous montre la voie à suivre, car elle peut guérir les blessures et changer l'histoire. La miséricorde de Dieu est plus forte que le péché des hommes. Nous reconnaissons son pouvoir quand nous voyons l'innocent, le Fils de Dieu, qui s'est fait homme pour détruire le mal par le pardon. Jésus-Christ est le vrai roi, mais sa puissance est complètement différente. Son trône est la croix. Il est pas un roi qui tue, mais au contraire qui donne la vie. Il va vers tous, en particulier les faibles, chasse leur solitude et les aide à surmonter leur destin de mort auquel mène le péché. Par sa proximité et sa tendresse, il conduit les pécheurs vers la grâce et le pardon''.

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 24 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a nommé le P.Zenildo Luiz Pereira da Silva, CSSR, Coadjuteur de la prélature de Borba (Brésil). L'Evêque élu, né en 1968 à Linhares (Brésil), a émis ses voeux religieux en 1997 et a été ordonné prêtre in 2001. Jusqu'ici Curé de la cathédrale de Coari (Brésil), il a été Supérieur de la sous-province amazonienne de son ordre.



mardi 23 février 2016

Restaurations à la catacombe romaine des saints Marcellin et Pierre


Cité du Vatican, 23 février 2016 (VIS). Ce midi, accompagné de Mme.Mehriban Alyieva, Présidente de la fondation azerbaïdjanaise HAF qui en a couvert les frais, le Cardinal Gianfranco Ravasi, Président du Conseil pontifical pour la culture, a présenté la restauration de la catacombe romaine des saints Marcellin et Pierre. Ces travaux, qui ont duré trois ans sur la base du contrat de collaboration signé en 2012, ont permis de nettoyer et remettre en état au moyen des meilleures technologies les fresques du Cubiculum de Suzanne et du Fossor, celles du Cubiculum de la Vierge et des Mages, du Cubiculum de l'Orante, de la niche de Daniel, de l'Arcolosium de Sabine et de celui d'Orphée. Il s'agit d'un célèbre cycle iconographique paléochrétien (III siècle - IV siècle). Le Conseil pontifical et la Fondation ont annoncé leur décision de poursuivre leur collaboration pour la mise en valeur du complexe de St.Sébastien. Le contrat signé ce matin concerne le musée épigraphique, le musée lapidaire, la collection de sarcophages en place et les mausolées, toujours sous l'autorité de la Commission pontificale d'art sacré.

A dix ans de l'encyclique Deus Caritas Est

Cité du Vatican, 23 février 2016 (VIS). ''La charité ne cessera jamais. Dix ans après l'encyclique Deus Caritas Est'', tel est le titre de la conférence internationale qui se tiendra les 25 et 26 février au Vatican. Organisée par le Conseil pontifical Cor Unum, elle est au programme des événements du Jubilé de la Miséricorde. Le but de ces assises est d'examiner et d'approfondir les perspectives théologiques et pastorales de l'encyclique de Benoît XVI pour le monde d'aujourd'hui, en particulier pour qui travaille dans les organismes caritatifs de l'Eglise. Y prendront part notamment des représentants de conférences épiscopales et des organisations caritatives catholiques internationales.


La conférence sera inaugurée par une brève introduction de Mgr.Giampietro Dal Toso, Secrétaire de Cor Unum, suivies des interventions du Cardinal Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (''L'encyclique Deus Caritas Est, une lecture théologique''), de M.Michel Thio, Président de la Confédération internationale Saint Vincent de Paul), de Mme.Marina Almeida Costa, Directrice de la Caritas du Cap Vert, et de M.Roy Moussalli, Directeur exécutif de la Société syrienne pour le développement social. Le débat de l'après-midi sera consacré à la signification de l'amour dans les trois religions monothéistes, avec le Rabbin Shlomo David Rosen, Directeur du Département des affaires religieuses du Jewish Committee de Jérusalem, M.Saeed Ahmed Khan, Professeur à la Wayne State University de Detroit (USA), et M.Fabrice Hadjadj, Directeur de l'Institut Philanthropos de Fribourg (Suisse). La deuxième journée débutera par une conférence du Cardinal Luis Antonio G.Tagle, Archevêque de Manille (Philippines) et Président de la Caritas Internationalis, intitulée: "L'importance de l'encyclique pour le service de la charité dans l'Eglise d'aujourd'hui'', suivie par les interventions de M.Alejandro Marius (Venezuela) et de M.Eduardo M.Almeida (Paraguay), experts de questions socio-économiques et sociétales. A midi, le Pape recevra les participants en audience. La session de l'après-midi débutera par les exposés de l'Abbé Paolo Asolan, Professeur à l'Université pontificale du Latran (Rome), et de M.Rainer Gehrig, Professeur à l'Université catholique de Murcia (Espagne). Chaque jour à 18 h une messe sera célébrée en l'église du Collège teutonique. Le 25 elle sera présidé par le Cardinal Paul Josef Cordes, Président émérite de Cor Unum, le 26 par le Cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. La conférence sera entièrement diffusée en direct puis accessible sur le site www.corunumjubilaeum.va

In memoriam


Cité du Vatican, 23 février 2016 (VIS). Voici les données relatives aux prélats décédés ces dernières semaines:

Mgr.Ian Murray, Evêque émérite d'Argyll and The Isles (GB/Ecosse), le 22 janvier à 83 ans.

Mgr.Emile Destombes, MEP, Vicaire apostolique émérite de Phnom Penh (Cambodge), le 28 janvier à 80 ans.

Mgr.John Baptist Kakubi, Evêque émérite de Mbarara (Ouganda), le 11 février à 86 ans.

Mgr.Barry Philip Jones, Evêque de Christchurch (Nouvelle Zélande), le 13 février à 74 ans.

Mgr.Carlos Quintero Arce; Archevêque émérite de Hermosillo (Mexique). Le 15 février à 96 ans.

Mgr.Gregorio Garavito Jiménez, SMM, Evêque émérite de Villavicencio (Colombie), le 16 février à 96 ans.


lundi 22 février 2016

Messe pour le Jubilé de la Curie Romaine


Cité du Vatican, 22 février 2016 (VIS). Ce matin, en la solennité de la Chaire de Pierre, le Pape a présidé une messe à la Basilique vaticane pour le Jubilé de la Curie Romaine, du Gouvernorat et des institutions dépendantes du Saint-Siège. Tous les participants à la messe, y compris le Pape, ont processionné de la salle Paul VI à la Basilique, en passant par la Porte Sainte. "En ce moment, le Seigneur Jésus répète à chacun de nous sa question: Et vous, qui dites-vous que je suis?", a dit le Pape à l'homélie. "Une question claire et directe, face à laquelle il n'est pas possible de fuir ou de rester neutre, ni d'en remettre la réponse ou la déléguer à quelqu'un d'autre. Mais, elle ne se veut nullement inquisitoire, au contraire, elle est pleine d'amour! L'amour de notre unique Maître qui nous appelle aujourd'hui à renouveler notre foi en lui, en le reconnaissant comme Fils de Dieu et Seigneur de notre vie. Le premier appelé à renouveler sa profession de foi est le successeur de Pierre qui porte avec lui la responsabilité de confirmer ses frères... Laissons la grâce modeler de nouveau notre cœur pour croire, et ouvrir notre bouche pour accomplir notre profession de foi et obtenir le salut. Faisons donc nôtres les paroles de Pierre: tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Notre pensée et notre regard sont fixés sur Jésus Christ, début et fin de toute action de l'Eglise. Il est la pierre de fondation et personne ne peut en poser d'autre. Il est la pierre sur laquelle nous devons construire. Saint Augustin le rappelait de façon expressive quand il écrivait que l'Eglise, bien qu'agitée et secouée par les vicissitudes de l'histoire, ne s'écroule pas parce qu'elle est fondée sur la pierre, d'où Pierre tire son nom. Ce n'est pas la pierre qui tire son nom de Pierre mais c'est Pierre qui le tire de la pierre. De même que ce n'est pas le nom de Christ qui dérive du nom chrétien, mais le nom chrétien qui dérive de Christ. La pierre est le Christ sur le fondement de laquelle Pierre aussi a été édifié".

Puis le Saint-Père a souligné que, "par cette profession de foi, dérive pour chacun de nous le devoir de correspondre à l'appel de Dieu. Il est demandé aux pasteurs surtout d'avoir comme modèle Dieu lui-même qui prend soin de son troupeau... Cela nous fait du bien à nous aussi, appelés à être pasteurs dans l'Eglise, de laisser le visage de Dieu Bon Pasteur nous illuminer, nous purifier, nous transformer et nous restituer pleinement renouvelés pour notre mission. Que dans nos milieux de travail également, nous puissions sentir, cultiver et pratiquer un fort sens pastoral, surtout envers les personnes que nous rencontrons tous les jours. Que personne ne se sente négligé ou maltraité, mais que chacun puisse expérimenter avant tout ici l'attention tendre du Bon Pasteur... Nous sommes appelés à être les collaborateurs de Dieu dans un projet aussi important et unique que celui de témoigner par notre existence la force de la grâce qui transforme et le pouvoir de l'Esprit qui renouvelle. Laissons le Seigneur nous libérer de toute tentation qui éloigne de l'essentiel de notre mission, et redécouvrons la beauté de professer la foi dans le Seigneur Jésus. La fidélité au ministère se conjugue bien avec la miséricorde dont nous voulons faire l'expérience. D'ailleurs, dans l'Ecriture Sainte, fidélité et miséricorde sont un binôme inséparable. Où se trouve l'une, se trouve aussi l'autre, et c'est justement dans leur réciprocité et complémentarité que l'on peut voir la présence même du Bon Pasteur. La fidélité qui nous est demandée est d'agir selon le cœur du Christ. Comme nous l'avons entendu des paroles de l'apôtre Pierre, nous devons paître le troupeau avec une âme généreuse et devenir un modèle pour tous. De cette façon, quand se manifestera le Chef des pasteurs, nous pourrons recevoir la couronne de gloire qui ne se flétrit pas".


Echo du voyage pastoral


Cité du Vatican, 21 février 2016 (VIS). A l'angélus, commentant l'épisode évangélique de la Transfiguration, le Saint-Père est revenu sur son voyage pastoral au Mexique, qu'il a qualifié d'expérience de transfiguration: "Le Seigneur nous a montré la lumière de sa gloire...dans le peuple saint vivant sur cette terre. C'est un peuple qui a souvent été blessé, opprimé, méprisé, violé dans sa dignité. Mais mes diverses rencontres mexicaines ont été remplies de lumière, de la lumière de la foi qui transfigure les visages et éclaire le chemin... Le coeur spirituel de ce pèlerinage fut le sanctuaire de la Vierge de Guadalupe, où je voulais avant tout prier en silence. Je remercie Dieu de me l'avoir concédé... Je me suis laissé conquérir par celle qui porte dans ses yeux les regards de ses fils. Elle souffre des violences, les enlèvements, les meurtres de tant de pauvres gens et de tant de femmes. Celui de Mexico est le sanctuaire marial le plus fréquenté du monde et l'on vient de toute l'Amérique prier la Morenita qui se manifesta à l'amérindien saint Juan Diego et marqua le débit de l'évangélisation du continent comme à une civilisation fruit de la rencontre des cultures. Tel est l'héritage que le Seigneur a donné au Mexique, conserver la richesse de la diversité en manifestant l'harmonie de la foi commune, d'une foi simple, robuste et vitale. Comme mes prédécesseurs, je suis venu confirmer le peuple mexicain dans la foi, mais aussi y être confirmé...au bénéfice de l'Eglise universelle... Les familles mexicaines m'ont accueilli en messager du Christ, pasteur de l'Eglise, témoignant de manière limpide et forte de leur foi vécue...au profit de toutes les familles chrétiennes. Même chose des jeunes, des prêtres, religieux et consacrés, pour les travailleurs et les détenus".


"Elevons aussi nos louanges à la Trinité, qui a voulu que je rencontre à Cuba le Patriarche Cyrille de Moscou, une rencontre tellement désirée y compris par mes prédécesseurs... Elle aussi constitue une lumière prophétique de la Résurrection, dont le monde a plus que jamais besoin. Puisse la Mère de Dieu continuer à nous guider sur le chemin de l'unité. Prions la Vierge de Kazan, dont le Patriarche m'a offert une copie de l'icône". 

Aucune exécution capitale pendant l'Année de la miséricorde


Cité du Vatican, 21 février 2016 (VIS). Après l'angélus, le Pape François a évoqué le congrès international intitulé "Pour un monde sans peine de mort", qui s'ouvre demain à Rome, organisé par la communauté Sant'Egidio, en vue de donner un nouvel élan pour l'abolition de la peine de mort. Le Pape a souligné le signe d'espérance en ce sens lié au développement dans l'opinion publique d'un sentiment plus répandu d'une certaine hostilité à la peine de mort même comme instrument de légitime défense sociale. "En effet, les sociétés modernes ont la possibilité de réprimer efficacement le crime sans enlever définitivement à celui qui l'a commis la possibilité de se racheter. Le problème doit être encadré dans l'optique d'une justice pénale qui soit davantage conforme à la dignité de l'homme et au dessein de Dieu sur l'homme et sur la société, mais également à une justice pénale ouverte à l'espérance de réinsertion dans la société. Le commandement de ne pas tuer a une valeur absolu et concerne autant l'innocent que le coupable".


"Le Jubilé extraordinaire de la miséricorde est une bonne occasion de promouvoir dans le monde des formes toujours plus mûres de respect de la vie et de la dignité de chaque personne. Même le criminel conserve l'inviolable droit à la vie, don de Dieu. Je fais appel à la conscience des gouvernants afin qu'ils se rejoignent dans un consensus international pour l'abolition de la peine de mort. Et je propose à ceux qui, parmi eux, sont catholiques, d'accomplir un geste courageux et exemplaire: qu'aucune condamnation ne soit exécutée au cours de cette Année sainte de la miséricorde. Tous les chrétiens et les hommes de bonne volonté sont appelés aujourd'hui à œuvrer non seulement pour l'abolition de la peine de mort, mais aussi en vue d'améliorer les conditions carcérales, dans le respect de la dignité humaine des personnes privées de la liberté". Le Pape a ensuite évoqué le chemin de croix qui, organisé par la communauté Pape Jean XXIII fondée par le P.Oreste Benzi, aura lieu, jeudi prochain, dans les rues de Rome en solidarité avec les femmes victimes de la traite des personnes et pour prier pour elles. Avant de conclure, il a rappelé que le carême était un temps propice pour entreprendre un chemin de conversion dont le centre est la miséricorde. "C'est pourquoi -a-t-il dit-, j'ai voulu vous offrir, à vous qui êtes sur la Place, un médicament spirituel appelé Misericordina. Nous l'avons déjà fait une fois mais celui-ci est de meilleure qualité, c'est la Misericordina plus. Une petite boîte qui contient un chapelet et l'image de Jésus miséricordieux. Nous la distribuons maintenant aux bénévoles, parmi lesquels se trouvent des pauvres, des sdf, des réfugiés et aussi des religieux. Accueillez ce don comme une aide spirituelle pour diffuser, spécialement en cette Année de la miséricorde, l'amour, le pardon et la fraternité".

Offrir aux autres le signe concret de la proximité de Dieu


Cité du Vatican, 20 février 2016 (VIS). 50.000 personnes ont assisté ce matin place St.Pierre à l'audience jubilaire du Saint-Père, rentré avant-hier de son voyage apostolique au Mexique. Sa catéchèse était consacrée à l'engagement que les chrétiens doivent prendre pour offrir à ceux qu'ils rencontrent un signe concret de la proximité de Dieu. "Le Jubilé de la miséricorde -a dit le Pape- est une véritable opportunité pour entrer en profondeur à l'intérieur du mystère de la bonté et de l'amour de Dieu. En ce temps de carême, l'Eglise nous invite à connaître davantage le Seigneur Jésus, et à vivre la foi de manière cohérente par un style de vie qui exprime la miséricorde du Père". Il est donc nécessaire de "s'engager" c'est à dire d'accepter une responsabilité envers quelqu'un et l'accomplir avec fidélité, dévotion et intérêt. "Chaque jour, il nous est demandé de nous investir dans les choses que nous faisons, dans la prière, le travail ou les études, mais aussi dans le sport... S'engager, en somme, signifie mettre de la bonne volonté et nos forces pour améliorer la vie".

"Dieu aussi s'est engagé pour nous. Son premier engagement a été de créer le monde et malgré nos actions destructrices, il s'engage à le maintenir vivant. Mais son engagement le plus grand a été de nous donner Jésus... Saint Paul le rappelle quand il écrit que Dieu n'a pas épargné son propre Fils mais l'a livré pour nous tous. Fort de cela, avec Jésus, le Père nous donnera ce dont nous avons besoin". Dans l'évangile, il est facile de voir comment se manifeste l'engagement de Dieu pour nous. "En Jésus, Dieu s'est engagé complètement pour redonner l'espérance aux pauvres, à ceux qui étaient privés de dignité, aux étrangers, aux malades, aux prisonniers, et aux pécheurs qu'il accueillait avec bonté. En tout cela, Jésus était l'expression vivante de la miséricorde du Père". Le Pape a souligné le fait que Jésus accueillait avec bonté les pécheurs qui, si nous y pensons de façon humaine, étaient ses ennemis. Au contraire, le Christ "s'approchait d'eux avec bonté, il les aimait et ainsi leur cœur changeait. Nous sommes tous pécheurs, tous, nous avons tous devant Dieu quelque faute, mais nous ne devons pas perdre confiance parce qu'il s'approche pour nous apporter consolation, pardon et miséricorde. Voilà l'engagement de Dieu, et c'est pourquoi il nous a envoyé Jésus, pour s'approcher de nous tous et ouvrir la porte de son cœur, de son amour, de sa miséricorde".


A partir de cet amour miséricordieux avec lequel Jésus a exprimé l'engagement de Dieu, nous aussi "nous pouvons et devons correspondre à son amour avec notre engagement. Surtout dans les situations de grande nécessité où il y a davantage de soif d'espérance. Je pense à notre engagement avec les personnes abandonnées, celles porteuses d'un handicap lourd, les plus grands malades, les mourants, ceux qui ne sont pas en mesure d'exprimer leur reconnaissance... Dans toutes ces réalités, nous apportons la miséricorde de Dieu par un engagement de vie, qui est témoignage de notre foi dans le Christ. Nous devons toujours apporter cette caresse de Dieu, parce que c'est ainsi que Dieu nous a caressé avec sa miséricorde, à ceux qui en ont besoin, à ceux qui souffrent ou sont tristes: cette caresse qui est la même que celle que Dieu nous a faite". Le Pape a conclu sa catéchèse souhaitant que le Jubilé contribue à ce que nos esprits et nos cœurs sentent au plus profond l'engagement de Dieu pour chacun de nous, et que grâce à cela nous transformions notre vie dans un engagement de miséricorde pour tous.

Communiqué du Secrétariat pour la communication


Cité du Vatican, 22 février 2016 (VIS). Le Secrétariat pour la communication a publié aujourd'hui le communiqué suivant:

"A l'occasion du départ imminent de Radio Vatican du Directeur général, le P.Federico Lombardi, SJ, et du Directeur administratif, M.Alberto Gasbarri, le Préfet du Secrétariat pour la communication, Mgr.Dario Edoardo Viganò, après approbation de la Secrétairerie d'Etat, a nommé ad interim, à partir du 1 mars prochain, comme représentant légal et responsable de la Direction administrative de Radio Vatican, M.Giacomo Ghisani, en vue de gérer les affaires administratives courantes de la Radio dans le contexte de la restructuration des médias en cours au Vatican".

Une note rappelle que par le Motu Proprio du 27 juin 2015, le Pape François a institué le Secrétariat pour la communication afin que tous les organismes, qui jusqu'à présent s'occupaient de la communication, soient intégrés dans un nouveau dicastère de la Curie romaine. Les médias concernés sont le Conseil pontifical pour les communications sociales, la Salle de Presse du Saint-Siège, le Service internet du Vatican, Radio Vatican, le Centre de télévision du Vatican, L'Osservatore Romano, la Typographie vaticane, le Service photographique et la Librairie éditrice du Vatican.

Outre le projet de faisabilité, a été présenté au Conseil des Cardinaux le 9 juin 2015, un calendrier indiquant les étapes du procès d'unification des réalités existantes pour lesquelles il a été aussi précisé, qu'à compter de la publication du Motu Proprio, elles devraient s'en tenir à leur activité dans l'attente des indications données par le Secrétariat pour la communication. Le processus a commencé et, depuis le 1 janvier 2016, le Conseil pontifical pour les communications sociales et la Salle de presse ont déjà été incorporés d'un point de vue administratif et de gestion. La compétence de la Secrétairerie d'Etat n'a pas été modifiée en ce qui concerne la communication institutionnelle.

Cette année, selon le calendrier présenté et approuvé, prévoit l'incorporation de Radio Vatican et du Centre de télévision du Vatican, unifiée déjà en pratique par certains services et pour une meilleure gestion des ressources humaines. Ce contexte explique qu'au terme, fin février, des mandats, quinquennal pour le Directeur de la Salle de Presse et pour cause de départ en retraite pour le Directeur administratif, il ne soit pas encore procédé à leur remplacement mais à la nomination d'un unique Représentant légal et Responsable du service administratif, en la personne de M.Giacomo Ghisani, actuellement Directeur adjoint de la direction générale du Secrétariat pour la communication, disposant d'une très bonne connaissance de Radio Vatican où il a travaillé de nombreuses années comme responsable du service juridique et des relations internationales. Le processus de restructuration s'accompagne de la formulation des nouveaux statuts du dicastère mais aussi de l'institution qui garantira la représentation légale dans les sièges institutionnels, européens et internationaux. Un nouvel organigramme est également prévu.

Le travail qui nous attend est l'occasion de mettre en valeur dans toutes les institutions, les domaines d'excellence et le patrimoine constitué par le multilinguisme et le multiculturalisme. Dans cette phase, le Centre de télévision du Vatican garde comme référent M.Stefano D'Agostini pour l'administration courante. Le personnel de Radio Vatican aura pour référent, outre M.Ghisani pour les questions administratives, le Père Andrzej Majewski, en ce qui concerne l'activité rédactionnelle et la situation des différentes rédactions linguistiques, et M.Sandro Piervenanzi, pour les aspects technologiques, y compris les achats et le développement des projets. Le Secrétariat pour la communication suivra avec une grande attention ce processus pour surmonter toute éventuelle difficulté et garantir le succès du projet.




Audiences


Cité du Vatican, 22 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:

M.Egas da Costa Freitas, Ambassadeur du Timor Oriental, pour la présentation de ses lettres de créance.

M.Rogelio Francisco Emilio Pfirter, Ambassadeur d'Argentine, pour la présentation de ses lettres de créance.

Vendredi dernier, 19 février, il avait reçu le Cardinal Jean-Louis Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, accompagné par le Secrétaire Mgr.Miguel Angel Ayuso Guixot, MMCCJ.


Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 22 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a nommé l'Abbé Angel Antonio Recinos Lemus, Evêque de Zacapa y Santo Cristo de Esquípulas (superficie 5.066, population 613.000, catholiques 528.000, prêtres 32, diacres 1, religieux 68), au Guatemala. L'Evêque élu, né en 1963 à Azulco (Guatemala) et ordonné prêtre en 1994, était jusqu'ici curé de paroisse dans ce même diocèse. Licencié en théologie, il a été professeur de séminaire, Directeur de l'Institut de théologie du séminaire national, en charge de la pastorale des indigènes, Représentant du Guatemala près le réseau informatique de l'Eglise en Amérique latine, coordinateur de la Commission pastorale de défense de la nature et curé de paroisses.


Samedi dernier, 20 février, il avait nommé Mgr.Ricardo Lingan Baccay, Evêque d'Alaminos (superficie 24.492, population 684.000, catholiques 565.000, prêtres 52, religieux 111), aux Philippines. Il était jusqu'ici Auxiliaire de l'Archevêque de Tuguegarao (Philippines).

vendredi 19 février 2016

Dans l'avion du retour


Cité du Vatican, 19 février 2016 (VIS). Hier dans l'avion le ramenant à Rome, et comme à son habitude, le Saint-Père a conversé avec les journalistes qui l'ont accompagné tout au long de son périple mexicain. Voici les principales questions auxquelles il a répondu:

Q. Pourquoi ne pas avoir rencontré les familles des 43 disparus d' Ayotzinapa, ou envoyé un message aux familles de milliers de disparus?

R. J'ai continuellement évoqué les meurtres, les vies volées pour tous ces gangs de la drogue et du trafic d'êtres humains. J'ai parlé d'une des plaies qui afflige le Mexique. Il était pratiquement impossible de recevoir tous les groupes. La société mexicaine est une victime de tout cela, de ces crimes, des enlèvements, de ce rejet des gens.

Q. Le drame de la pédophilie a au Mexique des racines dangereuses et douloureuses. Le cas Maciel a laissé une blessure profonde et durable, y compris chez les victimes. On a encore l'impression que le déplacement du prêtre suspect et son changement paroisse sont l'option choisie.

R. Un évêque qui déplace un curé quand sa pédophile est découverte est un inconscient. La meilleure chose à faire pour lui serait de démissionner. Quant au cas Maciel, je voudrais rendre hommage à celui qui a combattu alors qui n'était pas en mesure de s'imposer: Le Cardinal Ratzinger. Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il avait tout en main. Il mené des enquêtes mais sans pouvoir aller plus loin. Dix jours avant la mort de Jean-Paul II, il avait dit l'urgence de nettoyer l'Eglsie de sa saleté. Lors de la messe d'entrée en conclave, alors qu'il se savait éligible, il ne s'est pas soucié pas de corriger sa position et redit la même chose. Il est l'homme courageux qui a tant aidé pour ouvrir cette porte. Nous poursuivons ce travail, et il a notamment été décidé de nommer un troisième sous-secrétaire pour la Doctrine de la foi, pour prendre en charge spécifiquement la question. Il y a désormais aussi la Commission pour la protection des mineurs, qui renforce son action. Quant à la congrégation fondée par le P.Maciel, le Supérieur général est maintenant élu par le Conseil et le Chapitre général, mais le Vicaire est choisi par le Pape. Deux Conseillers généraux sont élus par le Chapitre Général et deux nommés par le Pape.

Q. Vous avez parlé avec éloquence aujourd'hui des problèmes de l'immigration. Mais de l'autre côté de la frontière, c'est un thème très débattu dans la campagne électorale. L'un des candidats à la Maison Blanche, le républicain Donald Trump, a récemment dit que vous seriez un politique, un pion du gouvernement mexicain et de sa politique de l'immigration. S'il est élu, il veut construire un mur de 2500 km le long de la frontière et expulser onze millions d'immigrants illégaux. Que pensez-vous de cette accusation, et si un catholique américaine peut voter pour un candidat de ce genre.

R. Aristote a dit que l'homme est un animal politique. Etant homme je dois être politique! Un pion? Peut-être, je ne sais pas. A chacun de juger. Quant à une personne qui pense à dresser des murs plutôt que des ponts, elle n'est pas chrétienne. Recommander à l'électeur de voter ou de ne pas voter, je ne veux pas m'en mêler. Ceci dit, s'il a vraiment dit ces choses, cet homme n'est pas chrétien.

Q. La rencontre avec le Patriarche Cyrille a été saluée comme une étape historique. Mais les greco-catholiques d'Ukraine se sentent trahis. Ils parlent de la déclaration commune comme d'un document politique d'appui de la Russie. Pensez-vous aller à Moscou, le Patriarche vous a-t-il invité, peut-être au concile pan-orthodoxe de Crète?

R. J'y serai spirituellement par un message mais aussi dans la prière. Ils entendent inviter des observateurs et il y aura des catholiques. J'aurais aimé m'y rendre mais je dois respecter nos frères orthodoxes. Nous prierons tous pour que l'orthodoxie aille de l'avant. Avec le Patriarche nous avons parlé pendant deux heures et rien n'a filtré. J'ai été surpris et même préoccupé de la réaction de Mgr.Sviatoslav Shevchuk. Je le connais bien, depuis Buenos Aires, et nous avons travaillé quatre ans ensemble. Après son élection, il est revenu chercher ses affaires, et m'a laissé une petite icône. Je l'aie sur mon bureau à Rome. L'Ukraine est en guerre et il faut d'autant plus prier pour eux. Personnellement j'ai salué et encouragé les accords de Minsk. Quant à l'Eglise de Rome et au Pape, ils ont toujours encouragé à rechercher la paix.

Q. Le parlement italien débat des unions civiles. Le débat est violent au sein de la classe politique, de la société, mais aussi parmi les catholiques.

R.Tout d'abord, je ne sais pas ce qui se passe au parlement italien. Le Pape ne doit pas interférer dans la politique italienne. Le Pape étant pour tout le monde, il ne peut entrer dans les débats de politique intérieure. Mon opinion est celle de l'Eglise. Je pense ce que l'Eglise a toujours dit.

Q. En Amérique latine, mais aussi en Europe, la préoccupation grandit face au danger du virus Zika, qui fait courir un grave risque aux femmes enceintes. Certaines autorités ont proposé l'avortement ou éviter une grossesse. Dans ce cas, l'Eglise ne peut prendre en compte en concept de je de «mineur masculin»?

R. L'avortement n'est jamais un moindre mal, mais un crime, le mal absolu. Ce moindre mal de l'avortement comme de la contraception pour prévenir la grossesse touche au cinquième et sixième commandement. Paul VI, le grand, dans une situation difficile en Afrique, accorda une permission pour les religieuses en cas de violence. Evitons de confondre le mal qu'est éviter la grossesse avec l'avortement.

Q. Vous allez recevoir le Prix Charlemagne, l'une des récompenses les plus prestigieuses de la Communauté européenne.

R. J'avais pour habitude de n'accepter aucune distinction ni doctorats honoris causa. Mais Dans ce cas, on ne m'a pas forcé mais le Cardinal Kasper m'a persuadé d'accepter le prix. A Strasbourg j'avais plaidé en faveur d'une maman Europe contre la perspective d'une grand-mère Europe. J'ai récemment lu à propos de la crise une formule qui m'a plu: Une refondation de l'Union européenne. L'Europe est pas vraiment une unité, mais une force, une culture, une histoire dont on ne peut pas se priver. L'Union européenne doit avoir la force et l'Inspiration d'aller de l'avant.

Q. Pendant le voyage, vous avez parlé à beaucoup de familles et de l'Année de la Miséricorde. Comment une Eglise que se dit miséricordieuse peut-elle pardonner plus facilement un assassin que des divorcés remariés?

R. Deux Synodes et le Pape chaque mercredi en ont parlé toute l'année. Il faut une nouvelle pastorale de préparation au mariage. Par exemple, il existe encore trop souvent le recours au mariage à la hâte parce qu'un bébé est en route et qu'il faut sauvegarder socialement l'honneur de la famille. Souvent cela donne des mariages vides. Les évêques doivent aussi penser au bien premier de l'enfant. L'éducation des enfants est un sujet crucial également. Nous devons aller à la rencontre des familles. Lors de la rencontre de Tuxtla, j'ai parlé à un couple de divorcés remariés pour montrer que leur situation doit être intégrée dans la pastorale de l'Eglise. Intégrer a été le mot-clé utilisé au Synode.

Q. Pourront-ils communier?

R. Intégration dans Eglise ne signifie pas communier. Ses portes sont ouvertes, mais on ne peut pas dire qu'à partir de maintenant ces fidèles peuvent prendre la communion. Ce serait une blessure également pour eux.

Q. Les media ont évoqué l'intense correspondance amicale entre Jean-Paul II et la philosophe américaine Anna Tymieniecka. Selon vous, un Pape peut-il avoir un rapport aussi amical avec une femme?

R. Je connaissais cette amitié. Les livres de cette personne sont connus. Pour moi un homme qui ne sait pas avoir de bons amis femme est un homme auquel il manque quelque chose. Une amitié féminine n'est pas un péché. L'homme, même Pape, a besoin de la pensée des femmes. Pensons à François et Claire! A Thérèse d'Avila et Jean de la Croix!

Q. Après Moscou, Le Caire? Un autre dégel s'annonce-t-il avec Al-Azhar?

R. Le Secrétaire Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, présidé par le Cardinal Tauran, est allé au Caire pour dire que je voudrais rencontrer l'Imam, pour chercher ensemble comment reprendre notre chemin.

Q. Revenant sur la loi qui va être votée par le parlement italien: Quel doit être le comportement des parlementaires catholiques. Le document de 2003 de la Congrégation pour la doctrine de la foi est-il encore valable?

R. Je ne me souviens pas bien du document de 2003. En tout cas un parlementaire catholique doit voter selon sa conscience, selon une conscience bien formée, non selon celle qui me convient.

Q. Pensez-vous déjà à de prochains voyages pastoraux? Quand viendrez-vous en Argentine? Retournerez-vous en Amérique latine, irez-vous en Chine?

R. J'aimerais tant aller en Chine! D'abord je voudrais dire que le peuple mexicain est surprenant, un peuple d'une grande richesse de cultures et de foi. Il a conservé la foi malgré la persécution religieuse. Il a souffert et a ses martyrs. Il ne peut se résumer, pour l'expliquer, au mot peuple. Le mot peuple n'est pas une catégorie logique mais mystique. Au-delà de son héritage millénaire, la vitalité du peuple mexicain s'explique par la Guadalupe. Je vous invite tous à sérieusement étudier la question Guadalupe. La Vierge est là!



jeudi 18 février 2016

Le Pape s'adresse à des détenus en rééducation sociale


Cité du Vatican, 18 février 2016 (VIS). Hier à 10 h locales, le Pape est arrivé à Ciudad Juárez, la dernière étape de son périple mexicain. Située sur la frontière des Etats-Unis, cette ville fait face à El Paso (Texas), formant avec elle une mégalopole de deux millions d'habitants. Grand centre industriel et majeur point de passage frontalier, Ciudad Juárez est la ville la plus violente au monde à cause de la présence de la criminalité dominant la fabrication et le trafic de drogue destinée aux Etats-Unis. Les bandes armées sont largement composées de mexicains expulsés et depuis quatre ans Ciudad Juárez est le terrain d'une guerre sanglante, qui a poussé près de 20% de la population à quitter la ville. A peine arrivé, le Saint-Père s'est rendu au grand centre de rééducation de 3.000 détenus, où opèrent notamment des prêtres spécialisés en pastorale carcérale. Il s'est d'abord rendu dans la chapelle pour parler aux personnels et leur remettre un crucifix artistique en verre, improvisant un petit discours pour la fragilité humaine du Christ sur la croix. Passé dans la grande cour du pénitencier, en présence de 700 détenus et de leurs familles, il a prononcé le discours suivant:

"Je suis sur le point de conclure ma visite au Mexique et je ne voulais pas m’en aller sans venir vous saluer, sans célébrer le Jubilé de la miséricorde avec vous...qui m'avez manifesté beaucoup d’espérance et d’aspirations, mais aussi beaucoup de souffrance, de crainte et d’interrogations. Lors de mon voyage en Afrique, j’ai pu ouvrir à Bangui la première porte de la miséricorde pour le monde entier. Aujourd’hui, uni à vous et avec vous, je veux réaffirmer une fois de plus la confiance à laquelle Jésus nous invite: La miséricorde qui embrasse tout le monde, et jusqu’aux confins de la terre. Il n’y a pas d’endroit où sa miséricorde ne puisse arriver, il n’y a pas de milieu ni de gens qu’elle ne puisse toucher. Célébrer le Jubilé de la miséricorde avec vous, c’est rappeler le chemin que nous devons emprunter pour rompre les cercles de la violence et de la délinquance. Nous avons déjà perdu plusieurs décennies, pensant et croyant que tout se résout en isolant, en écartant, en emprisonnant, en nous débarrassant des problèmes, en croyant que ces mesures solutionnent vraiment les problèmes. Nous avons oublié de nous concentrer sur ce qui doit être réellement notre préoccupation, la vie des personnes, celle de leurs familles et de qui souffre... La miséricorde divine nous rappelle que les prisons sont un symptôme du genre de société que nous formons, elles sont un symptôme, dans de nombreux cas, des silences et des omissions qui ont provoqué une culture du rejet. Elles sont un symptôme d’une culture qui a cessé de miser sur la vie, d’une société qui a abandonné progressivement ses enfants. La miséricorde nous rappelle que la réinsertion ne commence pas ici dans cette enceinte, mais qu’elle commence avant, elle commence dehors, dans les rues de la ville. La réinsertion ou la réhabilitation commence par la création d’un système que nous pourrions qualifier de santé sociale, c'est à dire, d’une société qui cherche non pas à rendre malade en polluant les relations dans le quartier, dans les écoles..., dans les maisons, dans l’ensemble de la société ; mais un système de santé sociale qui permet de générer une culture efficace et qui cherche à prévenir ces situations, ces chemins qui finissent par abîmer et détériorer le tissu social. Il semblerait parfois que les prisons se proposent de mettre les personnes dans l’incapacité de continuer à commettre des délits, plus que de promouvoir les processus de réhabilitation qui permettent de répondre aux problèmes sociaux, psychologiques et familiaux ayant conduit une personne à une attitude déterminée. Le problème de la sécurité ne se résout pas par le seul emprisonnement, mais il est un appel à intervenir pour faire face aux causes structurelles et culturelles de l’insécurité qui touchent tout le tissu social".


"Le soucis qu'a Jésus de répondre aux affamés et aux assoiffés, à ceux qui n’ont pas de toit et aux prisonniers était pour exprimer la miséricorde du Père. Cela devient un impératif moral pour toute société qui désire avoir les conditions nécessaires pour une meilleure cohabitation. Dans la capacité à construire une société qui inclut ses pauvres, ses malades ou ses prisonniers, réside la possibilité que ceux-ci puissent guérir de leurs blessures et être les artisans d’une bonne cohabitation. La réinsertion sociale commence par l’insertion de tous nos enfants dans les écoles et par un travail digne à leurs familles, par la création d’espaces publiques de loisirs et de divertissement, par l’habilitation des instances de participation citoyenne, des services sanitaires, par l’accès aux services de base, pour n’énumérer que quelques mesures. Célébrer le Jubilé de la miséricorde avec vous c’est apprendre à ne pas rester prisonnier du passé, d’hier. C’est apprendre à ouvrir la porte de l’avenir, c’est croire que les choses peuvent être différentes. Célébrer le Jubilé de la miséricorde avec vous, c’est vous inviter à relever la tête et à travailler pour gagner cet espace de liberté désiré. On ne peut revenir en arrière. Nous savons que ce qui a été fait. C’est pourquoi j’ai voulu célébrer avec vous le Jubilé de la miséricorde, puisque cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de possibilité d’écrire une nouvelle histoire en avançant. Vous expérimentez la douleur de la chute, vous sentez le remords à cause de vos actes et je sais que, dans beaucoup de cas, au sein des grandes limitations, que vous cherchez à refaire votre vie dans la solitude. Vous avez connu la force de la douleur et du péché, n’oubliez pas que vous avez à votre portée la force de la résurrection, la force de la miséricorde divine qui renouvelle toute chose. Maintenant, vous pouvez affronter la partie plus dure, la plus difficile, mais qui, peut être, sera celle qui portera plus de fruit: Luttez ici, à l’intérieur, pour inverser les situations qui causent le plus d’exclusion. Parlez avec les vôtres, tirez profit de vos expériences, aidez à briser le cercle de la violence et de l’exclusion. Celui qui a affronté la douleur jusqu’au plus haut point et dont nous pourrions dire il a vécu l’enfer peut devenir prophète dans la société. Travaillez pour que cette société qui utilise et jette ne continue pas à faire des victimes". Félicitant à nouveau le personnel du Centre et saluant "l’effort des aumôniers, les personnes consacrées et les laïcs qui se dévouent pour maintenir vivante l’espérance de l’Evangile de la miséricorde dans la prison", le Pape a demander de prier en silence: "Que chacun demande à Dieu, dans l’intimité du cœur, de nous aider à croire en sa miséricorde. Et je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi".
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