CITE DU VATICAN, 1 JAN 2012 (VIS). En ce dimanche, solennité de Marie Mère de Dieu, et octave de Noël, le Saint-Père a présidé la messe en la Basilique vaticane, concélébrée avec le Cardinal Tarcisio Bertone, SDB, Secrétaire d'Etat, le Cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, Président du Conseil pontifical Iustitia et Pax, Mgr.Giovanni Angelo Becciu, Substitut de la Secrétairerie d'Etat, Mgr.Dominique Mamberti, Secrétaire pour les relations avec les états, Mgr.Pier Luigi Celata, Secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue Inter-religieux, et Mgr.Mario Toso, SDB, Secrétaire de Iustita et Pax. On célèbre également aujourd'hui la XLV Journée mondiale de la Paix (Eduquer les jeunes à la justice et à la paix). Voici des extraits de l'homélie prononcée per Benoit XVI:
"En ce premier jour de l'année, la liturgie fait résonner dans l'Eglise disséminée dans le monde l'antique bénédiction sacerdotale, que nous avons écoutée dans la première lecture: Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix!... pour être bénis, il faut demeurer en présence de Dieu, recevoir sur soi son nom et rester...dans l'espace illuminé par son regard, qui répand grâce et paix ... Les bergers de Bethléem...ont fait l'expérience de demeurer en présence de Dieu, de sa bénédiction...dans une étable, devant un nouveau-né couché dans une mangeoire. C'est justement de cet enfant que rayonne une lumière nouvelle, qui resplendit dans l'obscurité de la nuit... C'est de lui, désormais, que vient la bénédiction. De son nom Jésus, qui signifie Dieu sauve, et de son visage humain, en qui Dieu, le Tout Puissant Seigneur du ciel et de la terre, a voulu s'incarner, cacher sa gloire sous le voile de notre chair, pour nous révéler pleinement sa bonté... La première à être comblée de cette bénédiction a été Marie, la vierge... Toute sa vie est dans la lumière du Seigneur, dans le rayon d'action du nom et du visage de Dieu incarné en Jésus, le fruit béni de son sein... Le mystère de sa maternité divine, que nous célébrons aujourd'hui, renferme dans une mesure surabondante ce don de grâce que toute maternité humaine comporte... La Mère de Dieu est la première qui est bénie et elle est celle qui porte la bénédiction. C'est la femme qui a accueilli Jésus en elle et qui lui a donné le jour pour toute la famille humaine... Marie est mère et modèle de l'Eglise... L'Eglise aussi participe au mystère de la maternité divine, à travers la prédication, qui répand dans le monde la semence de l'Evangile, et qui, à travers les sacrements, communiquent aux hommes la grâce et la vie divine... Comme Marie, l'Eglise est médiatrice de la bénédiction de Dieu pour le monde : elle la reçoit en accueillant Jésus et la transmet en portant Jésus. Il est la miséricorde et la paix que le monde ne peut se donner de lui-même et dont il a toujours besoin, comme et plus que du pain".
"L'Eglise aussi, le premier jour de l'année, invoque de manière spéciale ce plus grand bien, et elle le fait, comme la Vierge Marie, en montrant à tous Jésus, car, comme l'affirme l'apôtre Paul, Il est notre paix, et, en même temps, le chemin par lequel les hommes et les peuples peuvent atteindre ce but, auquel tous aspirent... Eduquer les jeunes à la justice et à la paix est une tâche qui concerne toutes les générations, et, grâce à Dieu, la famille humaine, après les drames des deux grandes guerres mondiales, a montré qu'elle en était toujours plus consciente, comme l'attestent, d'une part, des déclarations et initiatives internationales et, de l'autre, l'affirmation parmi les jeunes eux-mêmes, ces dernières décennies, de nombreuses et différentes formes d'engagement social dans ce domaine. Pour la communauté ecclésiale, éduquer à la paix rentre dans la mission reçue du Christ, fait partie intégrante de l'évangélisation, car l'Evangile du Christ est aussi l'Evangile de la justice et de la paix... Face aux ombres qui obscurcissent aujourd'hui l'horizon du monde, assumer la responsabilité d'éduquer les jeunes à la connaissance de la vérité, aux valeurs et aux vertus fondamentales, signifie considérer l'avenir avec espérance. Dans cet engagement pour une éducation intégrale, entre aussi la formation à la justice et à la paix. Les jeunes d'aujourd'hui grandissent dans un monde qui est devenu, pour ainsi dire, plus petit, où les contacts entre les différentes cultures et traditions, même s'ils ne sont pas toujours directs, sont constants. Pour eux, aujourd'hui plus que jamais, il est indispensable d'apprendre la valeur et la méthode de la coexistence pacifique, du respect réciproque, du dialogue et de la compréhension. De par leur nature, les jeunes sont ouverts à ces attitudes, mais justement la réalité sociale dans laquelle ils grandissent peut les amener à penser et à agir à l'inverse, de manière même intolérante et violente. Seule une solide éducation de leur conscience peut les mettre à l'abri de ces risques et les rendre capables de lutter sans cesse, en comptant seulement sur la force de la vérité et du bien".
"Cette éducation part de la famille et se développe à l'école et durant les autres expériences de formation. Il s'agit essentiellement d'aider les tout-petits, les enfants, les adolescents, à développer une personnalité qui unisse un profond sens de la justice au respect de l'autre, à la capacité d'affronter les conflits sans autoritarisme, à la force intérieure de témoigner le bien même lorsque cela coûte sacrifice, au pardon et à la réconciliation. Ils pourront ainsi devenir des hommes et des femmes vraiment pacifiques et constructeurs de paix... Dans cette action éducative à l'égard des nouvelles générations, une responsabilité particulière incombe aussi aux communautés religieuses. Tout itinéraire de formation religieuse authentique conduit la personne, dès son plus jeune âge, à connaître Dieu, à l'aimer et à faire sa volonté. Dieu est amour, il est juste et pacifique, et quiconque veut l'honorer doit avant tout se comporter comme un fils qui suit l'exemple de son père... En Dieu, justice et miséricorde cohabitent parfaitement, comme Jésus nous l'a démontré par le témoignage de sa vie... Jésus est un chemin praticable, ouvert à tous. Il est le chemin de la paix. Aujourd'hui la Vierge Mère nous l'indique, nous montre le chemin. Suivons-la!"
HML/
VIS 20120102 (1060)