Cité
du Vatican, 2 février 2016 (VIS). Voici de larges extraits du
discours improvisé hier par le Pape devant les participants à la
clôture du Jubilé de la vie consacrée:
''Les
religieux, femmes et hommes consacrés au service du Seigneur...dans
l'Eglise, vivent en pauvreté et avec un amour chaste qui les conduit
à une paternité et une maternité spirituelle universelle. Ils
vivent dans l'obéissance...qui n'a rien de militaire, car la
discipline est une autre chose car il s'agit d'une soumission du
coeur à l'obéissance". Avez vous l'envie de faire cela? Et si
la chose n'est pas claire, parlez avec supérieure, avec le
supérieur. Mais après le dialogue il faut obéir... Le chemin vers
le bonheur et la grandeur vous remplit de joie car c'est celle de
Jésus... La prophétie est un don, un charisme qu'il faut demander à
l'Esprit Saint... Faisons en sorte de l'exercer toujours au bon
moment, pour faire de toutes nos vies une prophétie... Après la
prophétie, il est besoin de la proximité. Les hommes et femmes
consacrées ne doivent pas vivre loin des gens en toute commodité,
mais s'en approcher pour comprendre la vie des chrétiens comme des
non-chrétiens, leurs souffrances et leurs problèmes... La vie
consacrée, qui ne signifie pas se contenter de regarder les autres
avec détachement, doit conduire les consacrés à la proximité avec
les gens, qu'elle soit spirituelle ou physique... Donc à les
comprendre. Il faut aussi pour cela sortir de la rumeur...du
terrorisme des ragots...qui fait comme jeter une bombe''.
Quel
espoir ? Je vous avouerais que j'ai du mal à voir le déclin des
vocations. Quand je reçois les évêques et leur demande: Combien
avez-vous de séminaristes? Souvent la réponse est, quatre ou cinq!
Et lorsque, dans vos communautés religieuses, vous avez un ou deux
novices, il est clair qu'on ne fait pas front au vieillissement
communautaire... Lorsque on voit les monastères, et de grands
monastères ...où il n'y a plus que quatre ou cinq nonnes âgées...on
est tenté de perdre espoir: Seigneur, que se passe-t-il? Pourquoi
le ventre de la vie consacrée est-il devenu tellement stérile?
Certaines congrégations font l'expérience d'une sorte
d'insémination artificielle en accueillant un peu n'importe qui:
Bienvenue, venez, venez...mais ce n'est pas un recrutement sérieux.
Il faut pouvoir discerner si on se trouve devant une véritable
vocation qu'il faudra aider à grandir... Le Seigneur qui est si
généreux ne saurait briser sa promesse. Alors nous devons aller
frapper à la porte de son cœur, car il y a danger... Lorsqu'une
congrégation religieuse voit fondre ses effectifs et diminuer ses
candidats, elle est souvent tentée de se cramponner à l'argent, à
l'argent qui est la fiente du Diable. Quand manque la grâce d'avoir
des vocations, n'allons pas penser que l'argent va sauver la
situation".
''Je
vous remercie beaucoup pour ce que vous faites tous, personnes
consacrées chacune avec son propre charisme... Comment ferait
l'Eglise si il n'y avait pas de religieuses? Quand on va à
l'hôpital, dans les écoles, les paroisses, les quartiers, les
missions, on rencontre encore tant d'hommes et de femmes qui ont
donné leur vie au service d'autrui... Et lorsqu'on visite des
cimetières on remarque qu'il y a beaucoup de missionnaires religieux
morts à quarante ans des maladies contractées dans ces pays où ils
ont brûlé leur vie... Ce sont des saints, ce sont des graines
jetées en terre! Nous devrions donc demander au Seigneur de se
pencher un peu sur ces cimetières, voir ce qu'ont accompli nos
prédécesseurs et nous donner plus de vocations. Car nous en avons
grand besoin''.