CITE DU VATICAN, 12 FEV 2009 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce midi les membres de la Conférence des Présidents des principales organisations juives américaines auxquels il a d'abord rappelé sa première visite dans une synagogue -celle de Cologne- au début de son pontificat en août 2005, et au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau en mai 2006.
"Alors que je pénétrais dans ce lieu de l'horreur, scène de souffrances intolérables, je pensais -a-t-il dit- aux nombreux prisonniers dont beaucoup de juifs en captivité à Auschwitz sur les pas desquels je marchais, et à tous les autres camps de prisonniers... Comment avions-nous commencé à comprendre l'énormité de ce qu'il se passait dans ces infâmes prisons? Toute l'espèce humaine ressent une profonde peine pour cette sauvage brutalité contre votre peuple à ce moment-là". Après avoir souligné que la rencontre avait lieu dans le cadre d'une visite en Italie et de la Mission annuelle du leadership israélien, Benoît XVI a ajouté: "Je me prépare moi aussi à aller en Israël, Terre Sainte pour les chrétiens autant que pour les juifs, puisque les racines de notre foi s'y rencontrent".
Le Saint-Père a ensuite dit que "L'Eglise est profondément et irrévocablement engagée à lutter contre l'antisémitisme et à continuer d'entretenir de bonnes et stables relations entre nos deux communautés. S'il y a bien une image particulière qui reflète cet engagement, c'est bien le moment où mon cher prédécesseur Jean-Paul II, face au mur des lamentations à Jérusalem, a demandé pardon à Dieu pour toutes les injustices que le peuple juif avait eu à supporter... La haine et le mépris contre les hommes, les femmes et les enfants qui s'est manifestée dans la Shoah fut un crime contre Dieu et contre l'humanité... Il ne fait aucun doute que toute négation ou minimisation de ce terrible crime est intolérable et totalement inacceptable". Puis il a souligné que "ce terrible chapitre de l'histoire ne doit jamais être oublié. Se souvenir, comme on le dit à juste titre, c'est Memoria Futuri, un avertissement pour l'avenir et un appel à la lutte pour la réconciliation. Se souvenir, c'est faire tout notre possible pour éviter que ne se reproduise une telle catastrophe dans la famille humaine en construisant des liens d'amitiés durables".
"Mon souhait est que la mémoire de ce crime épouvantable fortifie notre détermination à soigner les blessures qui pendant longtemps ont entamé les relations entre les chrétiens et les juifs. Je désire de tout cœur que notre amitié soit consolidée de façon à ce que l'engagement irrévocable de l'Eglise à poursuivre des relations respectueuses et harmonieuses avec le peuple de l'Alliance produise des fruits en abondance".
AC/.../ORGANISATIONS JUIVES VIS 20090212 (450)