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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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lundi 21 septembre 2015

Entretien dans l'avion


Cité du Vatican, 19 septembre (VIS). Au début du vol papal, le Saint-Père est allé saluer les journalistes accrédités, avec des échanges informels et cordiaux. Puis il leur a souhaité bon travail durant ce long voyage: "Le P.Lombardi a évoqué la question de la paix. Plus que jamais le monde en a besoin, devant tant de conflits, tant de personnes qui fuient pour échapper à la mort. Ce flux migratoire est engendré par la guerre... Ce matin j'ai rencontré une des deux familles de réfugiés, des syriens accueillis par la paroisse Ste.Anne du Vatican. J'ai vu leur désespoir!.. Je vous serez reconnaissant si dans votre travail vous favorisez l'établissement de ponts. L'accumulation de petits ponts peut créer un grand pont pour la paix". Il a tenu à saluer et à souhaiter bon travail aussi aux collègues restés dans les rédactions.  

Arrivée du Pape à Cuba


Cité du Vatican, 21 septembre 2015 (VIS). Missionnaires de la miséricorde, tel est le thème choisi par le Saint-Père pour sa visite à Cuba, l'île caraïbe où il est arrivé samedi 19 à 16 h locales (22 h, heure de Rome). A l'aéroport International de La Havane, il a été par le Président Raúl Castro, chef de l'exécutif, et le Cardinal Jaime Ortega y Alamino, Archevêque de la Havane, représentants respectivement l'Etat et l'Eglise. Après la cérémonie d'accueil, le Pape François a d'abord remercié tous ceux qui préparé cette visite pastorale, puis prié le Président de transmettre sa considération et ses respects à son frère Fidel Castro: "Je voudrais aussi que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les cubains dispersés à travers le monde". Rappelant que 2015 marque le 80 anniversaire de relations diplomatiques ininterrompues entre Cuba et le Saint-Siège, et qu'il arrive à la suite de Jean-Paul II et de Benoît XVI, il a dit venir renforcer la coopération et l’amitié afin que "l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté et dans les conditions nécessaires à l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société". Ce voyage apostolique, a ajouté le Pape, "coïncide, en outre, avec le centenaire de la désignation de la Vierge de la Charité del Cobre comme patronne de Cuba par Benoît XV... Depuis, elle accompagne l’histoire du peuple cubain, soutient l’espérance qui préserve la dignité des personnes dans les situations les plus difficiles... Votre dévotion croissante envers elle est le témoignage visible de la présence de la Vierge dans l’âme du peuple cubain. Durant ces jours, j’aurai l’occasion d’aller à Cobre, comme fils et pèlerin, prier notre Mère" d'aider ce pays à "suivre la voie de la justice et de la paix, de la liberté et de la réconciliation".

"Cuba est un archipel d’une importance majeure, une clef entre le nord et le sud, entre l’est et l’ouest, qui regarde toutes ces directions. Sa vocation naturelle est d’être le point de rencontre pour que tous les peuples se réunissent dans l’amitié, comme l’a rêvé José Martí". Ce fut aussi le souhait de Jean-Paul II lorsqu'il lança en 1998 un appel pour que Cuba s'ouvre au monde et que le monde s'ouvre à Cuba. "Depuis quelques mois, on assiste à un événement qui nous remplit d’espérance, la normalisation des relations entre deux peuples, après des années d’éloignement. C’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre et du dialogue sur la culture de la confrontation... J’encourage donc les responsables politiques à continuer d’avancer dans cette voie et à développer toutes les potentialités des deux pays...en faveur de la paix et du bien-être de leurs peuples, de toute l’Amérique, et comme exemple de réconciliation pour le monde entier. Notre monde a tellement besoin de réconciliation dans le climat de troisième guerre mondiale fragmentée que nous vivons". En conclusion, le Pape a redit placer son séjours "sous la protection de la Vierge de la Charité del Cobre, des bienheureux Olallo Valdés et José López Pieteira et du vénérable Félix Varela".

Messe à La Havane


Cité du Vatican, 16 septembre (VIS). Le Saint-Père a entamé sa seconde journée cubaine en célébrant une grand messe au coeur de La Havane, sur la Place de la Révolution dédiée à José Martí, le poète qui combattit pour l'indépendance de l'île. Avant de monter à l'autel, il a rencontré de manière informelle les représentants des diverses confessions chrétiennes locales. Son homélie a été centrée sur le service des plus pauvres et la question de ce qui est vraiment le plus important dans la vie: "Qui est le plus important? C'est une question qui nous accompagnera tout au long de la vie car, à chacune de ses phases, nous serons confrontés au défi d’y répondre. Nous ne pouvons pas échapper à cette question... L’histoire de l’humanité a été marquée par la manière d'y répondre. Jésus n'a pas craint les questions des hommes, ni l’humanité ni les différents problèmes qu’elle pose. Au contraire, connaissant le fin fond du cœur humain, il est toujours disposé à nous accompagner... Il assume nos interrogations et nos aspirations, auxquelles il donne un nouvel horizon. Il réussit à donner une réponse capable de proposer un nouveau défi, en déplaçant les réponses attendues ou ce qui apparemment relève de l’ordre établi. Jésus propose toujours la logique de l’amour, une logique capable d’être vécue par tous, parce qu’elle est pour tous. Loin de tout élitisme, l’horizon de Jésus n’est pas réservé à quelques privilégiés... L’horizon de Jésus est toujours une offrande faite à la vie quotidienne", ici aussi à Cuba.

"Voilà le grand paradoxe de Jésus. Les disciples discutaient de celui qui occuperait la place la plus importante, de celui qui serait choisi comme le préféré, qui serait exempté de la loi commune, de la norme générale, pour s'affirmer au-dessus des autres... L’invitation au service possède une particularité à laquelle nous devons être attentifs. Servir signifie, en grande partie, prendre soin de la fragilité. Prendre soin des membres fragiles de nos familles, de notre société, de notre peuple. Ce sont les visages souffrants, les personnes sans protection et angoissées que Jésus propose de regarder et invite concrètement à aimer. Amour qui se transforme en actions et en décisions. Amour qui se manifeste à travers les diverses tâches qu’en tant que citoyens, nous sommes invités à accomplir. Les personnes en chair et en os, avec leur vie, leur histoire et spécialement leur fragilité, sont celles que nous sommes invités par Jésus à défendre, à protéger, à servir. En effet, être chrétien implique servir la dignité de vos frères, lutter pour la dignité de vos frères et vivre pour la dignité de vos frères. C’est pourquoi le chrétien est toujours invité à laisser de côté, ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute puissance, en voyant concrètement les plus fragiles. S'il existe un service utile, nous devons nous méfier de la tentation d'un service qui se sert lui même. Il y a une façon d’exercer le service qui vise comme intérêt le bénéfice des siens, au nom de ce qui est nôtre... Nous sommes tous appelés par vocation chrétienne au service qui sert tout le monde, à nous aider mutuellement sans tomber dans la tentation du service qui se sert lui même. Stimulés par Jésus, nous sommes tous invités, stimulés à nous prendre en charge les uns les autres...sans regarder de côté pour voir ce que le voisin fait ou a omis de faire. Jésus dit: Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous. Il ne dit pas, si ton voisin veut être le premier, qu’il serve. Nous devons nous prémunir contre le regard accusateur et avoir le courage de croire dans le regard, qui transforme".


"Le saint peuple fidèle de Dieu en marche à Cuba est un peuple qui a le sens de la fête, de l’amitié, de la beauté. C’est un peuple qui marche, qui chante et loue. C’est un peuple qui porte ses blessures...mais qui sait ouvrir les bras, qui marche avec espérance, parce que sa vocation a de la grandeur. Aujourd’hui, je vous invite à préserver cette vocation, à préserver ces dons que Dieu vous a faits, mais spécialement je veux vous inviter à prendre soin de la fragilité de vos frères et à les servir. Ne les négligez pas pour des projets qui peuvent être séduisants, mais qui se désintéressent du visage de celui qui est à côté de vous. Nous connaissons, nous en sommes témoins de la force imparable de la Résurrection qui suscite partout des germes de ce monde nouveau. N’oublions pas la Bonne Nouvelle d’aujourd’hui. L’importance d’un peuple, d’un pays ou d’une personne se fonde toujours sur la façon dont est servie la fragilité des frères. En cela, nous trouvons l’un des fruits d’une vraie humanité. La vie de celui qui ne vit pas pour servir ne vaut pas la peine d’être vécue". 

Appel à la réconciliation nationale en Colombie


Cité du Vatican, 20 septembre (VIS). En conclusion de la messe, le Saint-Père a récité l'angélus avec l'assemblée, à laquelle il s'est ensuite adressé: "Nous avons vu comment les disciples avaient peur d’interroger Jésus lorsqu’il leur parlait de sa passion et de sa mort. L’idée de le voir souffrir sur la croix les effrayait et ils ne pouvaient pas la comprendre. Nous aussi nous avons la tentation de fuir nos croix personnelles et celles des autres, de nous éloigner de celui qui souffre". Tournons-nous vers la Vierge pour lui demander de "nous enseigner à rester proche de la du frère qui souffre. Apprenons à voir Jésus en chaque homme prostré sur le chemin de la vie, en chaque frère qui a faim ou soif, qui est nu ou en prison, ou malade... Apprenons de Marie à être éveillés et attentifs aux besoins des autres. Comme elle nous l’a enseigné aux noces de Cana, soyons pleins de sollicitude dans les petites choses de la vie, et ne faiblissons pas dans la prière les uns pour les autres, pour qu’à personne ne manque le vin de l’amour nouveau, de la joie que Jésus nous apporte".


"Mes pensées vont maintenant vers la Colombie, qui trouve à un passage crucial. Redoublant d'efforts et animés par l’espérance, ses enfants cherchent à construire une société en paix. Que le sang versé par des milliers d’innocents durant de nombreuses décennies de conflit armé, sang uni à celui du Seigneur Jésus-Christ en croix, soutienne tous les efforts actuellement en cours, y compris en cette belle île, en vue d’une réconciliation définitive, de sorte que la longue nuit de souffrances et de violence, grâce à la volonté de tous les Colombiens, puisse se transformer en un jour sans déclin de concorde, de justice, de fraternité et d’amour, dans le respect des institutions comme du droit national et international, pour une paix durable. Nous n’avons pas le droit de nous permettre un échec de plus sur ce chemin de paix et de réconciliation... Prions Marie et déposons toutes nos préoccupations et nos aspirations auprès du Cœur du Christ. Prions la spécialement pour tous ceux qui ont perdu l’espérance et ne trouvent pas de motifs pour continuer à lutter, pour ceux qui souffrent d’injustice, d’abandon et de solitude, pour les personnes âgées, les malades, les enfants et les jeunes, pour toutes les familles en difficulté. Puisse Marie essuyer leurs larmes, les réconforter avec son amour de mère, leur redonne l’espérance et la joie".

Rencontre avec le Président Raúl et le Commandant Fidel


Cité du Vatican, 20 septembre 2015 (VIS). Après la messe et le déjeuner à la nonciature apostolique, le Pape s'est rendu en voiture au Palais de la Révolution pour rencontrer le Président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres, M.Raúl Castro, désigné à cette charge en 2008, en remplacement, pour des raisons de santé, de son frère Fidel Castro. Bien que cette visite de courtoisie ne faisait pas partie du programme officiel de la visite, le Saint-Père avait auparavant rencontré le Commandant Fidel. "C'était une rencontre prévisible, bien qu'elle ne fasse pas partie du programme -a expliqué le P.Lombardi-. Nous savions tous que le Commandant Fidel souhaitait voir le Pape, comme il l'avait fait avec Benoît XVI lors d'une visite antérieure. Actuellement, le commandant Fidel, qui est une personne âgée, mène une vie d'étude et de réflexion. Il lit beaucoup et aime converser avec les personnes qui ont une grande expérience. C'est ainsi qu'il a fait explicitement avec le Pape Benoît XVI et qu'il le fait avec le Pape François".


"Fidel Castro avait demandé au Pape Benoît de lui envoyer quelques livres qui pourraient lui être utiles pour ses réflexions, et le Pape François, se souvenant de cela, a pris l'initiative de lui amener deux livres du prêtre italien Alessandro Pronzato, que beaucoup connaissent comme auteur fécond de textes spirituels et catéchétiques. Il lui a aussi apporté un livre et deux cd du père Armando Llorente, prêtre jésuite, mort il y a quelques années, qui fut très proche de Fidel Castro alors que celui-ci n'était qu'un enfant, et qu'il allait à l'école des jésuites au Collège de Belén. Le souvenir de cette relation avec un éducateur qui avait profondément marqué sa vie dans sa jeunesse a été un geste très significatif de la part du Pape. Le Saint-Père lui a aussi offert deux de ses grands textes: Evangelii Gaudium et Laudato si', pensant que ces deux sujets intéressent actuellement Fidel Castro, sur les grandes questions du monde actuel et son avenir. Il trouvera certainement ces documents très intéressants. Fidel Castro, pour sa part, a offert au Pape un livre, très connu lui aussi: Entretiens sur la religion, une conversation avec Frère Betto. La rencontre fut très familière, l'échange serein, en présence de divers membres de la famille, et sûrement un moment positif". Après sa visite au Palais de la Révolution, le Pape s'est rendu en papamobile à la cathédrale de l'Immaculée Conception et de Saint-Christophe de La Havane pour célébrer les vêpres avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes cubains".

Vêpres à la cathédrale de La Havane


Cité du Vatican, 20 septembre 2015 (VIS). L'Immaculé Conception est la sainte patronne de La Havane, et c'est dans la cathédrale historique, dont la façade baroque a été conçue par Borromini, qui lui est consacrée ainsi qu'à saint Christophe, que le Pape a rencontré les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes de Cuba pour réciter ensemble les vêpres. Le Saint-Père, évoquant le récit évangélique du jeune riche observant de la loi qui s'éloigne tristement quand Jésus lui dit que s'il veut le suivre, il doit laisser toutes ses richesses, a improvisé quelques mots sur la valeur de la pauvreté tant pour les chrétiens que pour les consacrés et leur a remis le discours qu'il leur avait préparé et dont voici la teneur:

"Nous sommes réunis dans cette historique cathédrale de La Havane pour chanter avec les psaumes la fidélité de Dieu à son peuple, afin de rendre grâce pour sa présence et son infinie miséricorde. Fidélité et miséricorde dont font mémoire non seulement les murs de cet édifice, mais aussi certaines têtes blanches, rappel vivant, actualisé que sa miséricorde est infinie et que sa fidélité demeure pour les âges. Frères, rendons grâce ensemble. Rendons grâce pour la présence de l’Esprit à travers la richesse des divers charismes sur les visages de tant de missionnaires qui sont venus sur ces terres, parvenant à devenir Cubains parmi les Cubains, signe que sa miséricorde est éternelle.

L’Evangile nous présente Jésus en dialogue avec son Père, et nous met au centre de l’intimité faite prière entre le Père et le Fils. Alors qu'approchait son heure, Jésus priait le Père pour ses disciples, pour ceux qui étaient avec lui et pour ceux qui viendraient. Cela nous fait penser qu’à son heure cruciale, Jésus met dans sa prière la vie des siens, notre vie. Et il demande à son Père de les garder dans l’unité et dans la joie. Jésus connaissait bien le cœur des siens, il connaît bien notre cœur. C’est pourquoi il prie, il demande au Père qu'ils ne se laissent pas gagner par une conscience qui les conduit à s’isoler, à se réfugier dans leurs propres certitudes, sécurités, espaces; à se désintéresser de la vie des autres en s’installant dans de petites fermes qui brisent le visage multiforme de l’Eglise. Situations qui débouchent sur une tristesse individualiste, sur une tristesse faisant peu à peu place au ressentiment, à la plainte continuelle, à la monotonie. Ce n’est pas le désir de Dieu pour nous, ce n’est pas la vie dans l’Esprit à laquelle il les a invités, à laquelle il nous invite. C’est pourquoi Jésus prie, il demande que la tristesse et l’isolement ne gagnent pas notre cœur. Nous voulons faire de même, nous voulons nous unir à la prière de Jésus, à ses paroles, pour dire ensemble: Père, garde-les unis dans ton nom… pour qu’ils soient un comme nous-mêmes...et que leur joie soit parfaite.

Jésus prie et nous invite à prier parce qu’il sait qu’il y a des choses que nous pouvons recevoir seulement comme un don, il y a des choses que nous pouvons vivre seulement comme un don. L’unité est une grâce que seul l’Esprit Saint peut nous donner. Nous devons la demander et donner le meilleur de nous-mêmes pour être transformés par ce don. Il est fréquent de confondre l’unité avec l’uniformité, avec le fait que tous font, sentent et disent la même chose. Cela n’est pas l’unité, c’est l’homogénéité. C’est tuer la vie de l’Esprit, c’est tuer les charismes qu’il a distribués pour le bien de son peuple. L’unité se trouve menacée chaque fois que nous voulons faire les autres à notre image et ressemblance. C’est pourquoi l’unité est un don, ce n’est pas quelque chose que l’on peut imposer de force ou par décret. Je me réjouis de vous voir ici, hommes et femmes de différentes générations, milieux, parcours personnels, unis par la prière en commun. Prions Dieu de faire croître en nous le désir de la proximité. Que nous puissions être des prochains, être proches, avec nos différences, nos habitudes, nos styles, mais proches. Avec nos discussions, nos luttes, en nous parlant en face, et non par derrière. Que nous soyons des pasteurs proches de notre peuple, que nous nous laissions questionner, interroger par les gens. Les conflits, les discussions dans l’Eglise sont normaux, et j’ose même dire nécessaires; ils sont des signes que l’Eglise est vivante et que l’Esprit continue d’agir, continue de la dynamiser. Malheur à ces communautés où il n’y a ni un oui, ni un non! Elles sont comme ces mariages où l'on ne discute plus, parce qu’on a perdu l’intérêt, on a perdu l’amour.


En second lieu, le Seigneur prie pour que nous soyons remplis de la même joie parfaite qu’il possède. La joie des chrétiens, et spécialement celle des consacrés, est un signe très clair de la présence du Christ dans leurs vies. Quand il y a des visages attristés c’est un signal d’alerte, quelque chose ne va pas bien. Et Jésus demande cela à son Père, juste avant d’aller au jardin, lorsqu’il doit renouveler son Fiat. Je ne doute pas que vous deviez tous vous charger du poids de nombreux sacrifices, et que pour certains d’entre vous, depuis des décennies, les sacrifices ont été durs. Par son sacrifice, Jésus prie aussi pour que nous ne perdions pas la joie de savoir qu’il est vainqueur du monde. Cette certitude nous pousse chaque matin à réaffirmer notre foi. A travers sa prière, dans le visage de notre peuple, il nous permet de relever la tête et de recommencer, avec une tendresse qui ne nous déçoit jamais et qui peut toujours nous rendre la joie. Que c’est important! Quel témoignage si précieux, pour la vie du peuple cubain, que celui de rayonner toujours et partout de cette joie, malgré les fatigues, les scepticismes, y compris malgré le désespoir qui est une tentation très dangereuse qui mine l’âme! Frères, Jésus prie pour que nous soyons un et pour que sa joie demeure en nous. Faisons de même, unissons-nous les uns aux autres dans la prière". 

Le Pape dialogue avec des jeunes cubains et américains avant son voyage apostolique


Cité du Vatican, 21 septembre 2015 (VIS). Le 17 septembre, le Pape François a participé à un programme organisé par les Scholas Occurrentes, une initiative pour le dialogue entre les étudiants d'écoles de différents pays, cultures et religions, retransmis par la CNN, vendredi 18, et à laquelle ont participé deux groupes d'étudiants de La Havane et de New York. Le Saint-Père a répondu aux questions des étudiants, en commençant par celle posée par une jeune fille de New York sur la responsabilité des jeunes dans la protection de l'environnement.

"C'est l'une des choses qu'il faut apprendre dès la jeunesse -a-t-il répondu-Aujourd'hui, l'environnement fait partie des exclus. Il crie pour que nous lui prêtions attention, que nous le soignions. Alors, comment un jeune peut-il prendre en charge l'environnement? D'abord, en voyant les problèmes qui existent dans ton quartier, dans ta ville, dans ta nation. Chercher concrètement ce que vous pouvez faire. Le gaspillage de papier est impressionnant. Le gaspillage d'électricité... Le peu que je puisse faire, mais c'est un petit peu, plus un petit peu, plus un petit peu. Additionner la volonté de sauver notre maison commune".

La deuxième question a été posée par une jeune fille de La Havane sur la capacité de leadership que l'on attribue au Pape. ''Un leader est bon leader s'il est capable de faire surgir parmi les jeunes d'autres leaders -a-t-il dit-. Si un leader veut être le seul, c'est un tyran. En fait, le vrai leadership est fécond. Les leaderships uniques existent aujourd'hui et ne seront pas demain. S'ils ne sèment pas de leadership chez les autres, ils ne servent à rien, ce sont des dictateurs. Soyez des leaders dans ce qui vous touche. Des leaders de pensée, des leaders d'action, des leaders de joie, des leaders d'espérance, des leaders de construction d'un monde meilleur. C'est votre chemin, mais la graine c'est vous qui l'avez... Je n'ai pas d'appétit pour être dictateur. Je ne sais pas pourquoi, j'aime semer".

La troisième question a été posée par une jeune fille de New York qui a montré au Saint-Père la photographie d'un arbre mort avec un oiseau posé sur une de ses branches. ''Sur la photo, l'arbre est mort, l'oiseau est vivant -a observé le Pape-. Cet oiseau aura besoin, d'ici quelques mois, de faire un nid pour y mettre ses œufs et avoir ses oisillons, mais si l'arbre est mort, comment va-t-il pouvoir faire son nid? Voilà ce qu'il en est quand on ne prend pas soin de l'environnement. Une mort apporte une autre mort...et, alors, au lieu de semer de la croissance, au lieu de semer une espérance, nous semons la mort. Le chemin est au contraire de soigner la vie".

Ensuite, un jeune de La Havane a évoqué la nécessité d'en terminer avec l'embargo sur Cuba. ''Je vais faire tout mon possible pour ne pas oublier -a répondu le Saint-Père-. Construire des ponts ou débloquer pour rétablir la communication, pour que la communication donne lieu à de l'amitié. Une des plus belles choses, c'est l'amitié sociale. C'est à cela que j'aimerais que vous parveniez: l'amitié sociale".

Les deux dernières questions ont concerné l'éducation des garçons et des filles. ''L'éducation est un des droits de l'homme -a répondu le Pape-. Un enfant a droit à être aimé...à jouer...à l'éducation... Pensez-vous à la quantité d'enfants qui, dans les pays qui sont en guerre en ce moment, ne reçoivent pas d'éducation?... C'est un défi que nous devons relever. Et nous devons nous y mettre... Ne pas attendre que les états ou les gouvernements se mettent d'accord. Beaucoup d'années passeront parce que c'est difficile... Combien de jeunes de votre âge, combien de garçons et de filles vont les week-ends, les jours fériés, éduquer, faire la classe aux autres, leur apprendre... Un peuple qui n'est pas éduqué, à cause de la guerre ou pour d'autres raisons, qui ne peut pas recevoir d'éducation, est un peuple qui tombe en déchéance, qui tombe, tombe, et peut même retomber jusqu'au niveau des instincts... Engagez-vous dans l'éducation des enfants".


''Ce matin -a jouté le Pape- j'ai reçu un groupe de jeunes. Un jeune d'un pays en guerre m'a offert...un projectile de ceux qui tombent continuellement sur sa ville et sur les enfants, qui, pour survivre doivent rester enfermés dans leurs maisons, ils ne peuvent pas jouer... Nous avons perdu la notion de la quantité d'enfants qui n'ont pas la joie de pouvoir jouer, à cause de la guerre ou de la pauvreté, ou parce qu'ils vivent dans la rue. Et ces enfants qui ne savent pas communiquer par la joie du jeu, sont des proies pour les esclavagistes qui les utilisent dans la délinquance juvénile, pour le vol, la drogue, la prostitution, pour tant d'autres choses. Peut-être que la meilleure manière de commencer à éduquer les jeunes est de leur donner la possibilité de jouer". A la fin de la transmission, le modérateur a invité le Pape à planter un olivier dans un pot placé à côté, en lui demandant d'y enterrer le projectile sur lequel grandira l'olivier. Ce qu'a fait le Pape.

Message aux consacrés hongrois


Cité du Vatican, 19 septembre (VIS). Hier soir le Saint-Père a fait parvenir un message aux participants à une Rencontre des consacrés hongrois, organisée à dans le cadre de l'Année de la vie consacrée: "Quelle que soit le type de vie consacrée, je vous espère engagés dans un contexte social, attentifs aux personnes et à leurs problèmes, toujours prêts à offrir des signes d'espérance. Réjouissez-vous toujours avec qui se réjouit et pleurez avec qui pleure. Demandez à Dieu d'avoir un coeur compassionnel pour vous pencher sur les blessures du corps et de l'esprit... Le plus beau visage d'un pays est lorsque tous les disciples du Christ...vivent dans la simplicité...et s'attachent à soigner les blessures des frères, images de celles du Christ. La charité pleine de miséricorde vient de lui. Nous la rencontrons dans la prière et dans l'adoration, dans l'Eucharistie et la pénitence. Puisse Marie, notre mère, nous aider à ne cesser d'être des hommes et des femmes de prière".

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 21 septembre (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Frenc Palánki, Evêque de Debrecen - Nyíregyháza (superficie 11.300, population 1.145.000, catholiques 249.700, prêtres 89, religieux 23), en Hongrie. Jusqu'ici Auxiliaire de l'Evêque d'Eger (Hongrie), il succède à Mgr.Nándor Bosák, dont la renonciation a été acceptée pour limite d'âge.

Samedi dernier, 19 septembre, il avait:

Accepté la renonciation, pour limite d'âge, de Mgr.Pawel Cieslik à l'office d'Auxiliaire de Koszalin - Kolobrzeg (Pologne).

Nommé le Cardinal Salvatore De Giorgi (Italie), son Envoyé spécial à la clôture du V centenaire du diocèse de Lanciano (Italie, 22 novembre).


Vendredi 18 septembre il avait nommé le P.Guy Joseph Consolmagno, SJ (USA), Directeur de l'Observatoire du Vatican.
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