Cité
du Vatican, 2 mars 2012 (VIS). La première partie des méditations du
Cardinal Monsengwo Pasinya pour la retraite de la Curie romaine, prêchée
depuis dimanche en présence de Benoît XVI aborde la communion du
chrétien avec Dieu. Partant du signe de la croix, le prédicateur a
proposé une réflexion sur Dieu comme vie, lumière, vérité et
miséricorde, qui aime le monde. Puis il s'est penché sur le manque de
foi en Jésus et sur le Christ face au manquements du prêtre. Le signe de
croix, a-t-il dit, va bien au-delà d'une coutume car « il ajoute à
chaque action la beauté de la conscience, et le dynamisme de la
liberté... Signifiant sacrifice par amour, la mort pour la
résurrection », ce geste de renoncer à la vanité et au succès, à la
possession et à la domination, pour consacrer au Christ nos actions ».
Puis,
pour illustrer sa méditation sur Dieu, le Cardinal a évoqué certains
des phénomènes dramatiques de notre temps, guerres, génocides et autres
violences politiques, mais aussi l'avortement et les autres formes de
manipulation de l'être humain. Invitant ses auditeurs à ne pas demeurer
indifférents face à « l'exploitation de l'homme par l'homme...ni devant
la répression ou l'exploitation des uns par les autres. Il ne faut
jamais céder, même lorsque le mystère du péché paraît nous dépasser...
Marcher dans la lumière signifie rejeter le péché » pour tendre à la
vérité, qui transforme notre vie par une conversion continue ».
Percevoir Dieu comme vérité interpelle surtout qui n'a plus conscience
de ses péchés, qui a perdu le sens du péché en ne se posant plus la
question de Dieu ». Sans plus de critères moraux, on tombe dans une
« indifférence religieuse qui proclame que tous les religions se valent,
et permet ainsi une morale souple ».
Ensuite,
l'Archevêque de Kinshasa a mis en garde les prêtres, qui ne sont pas
exempts d'une telle erreur, «dans la mesure où l'aridité spirituelle
porte souvent à ce genre d'erreurs, transformant le ministère sacerdotal
en un fonctionnariat sans véritable sens de Dieu ». Prenant alors
l'exemple des apôtres Pierre et Judas, il a rappelé que le premier « a
fauté pour avoir été téméraire et s'être exposé de près au danger,
mais...avoir aussitôt parti pleuré amèrement son péché... La générosité
ne met pas à l'abri du péché et la prudence doit nous faire éviter
d'être téméraire et pécheur. Où que ce soit, quoiqu'il arrive, le
Seigneur est toujours là. La pire injure que nous puissions lui faire
serait de douter comme Judas de sa miséricorde. Vivre dans la vérité
c'est vivre selon les Béatitudes. Répudier le mensonge dans nos propos
comme dans nos actions, c'est rejeter l'hypocrisie qui nous pousse à
nous montrer différemment de ce que nous sommes ». L'Eglise doit aussi
combattre le mensonge et la duperie, en elle et de par le monde « en
luttant avant tout pour que la vérité de l'Evangile du Christ soit connu
et vécu ».