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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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lundi 7 juillet 2014

LE PAPE ACCUEILLE DES VICTIMES D'ABUS SEXUELS


Cité du Vatican, 7 juillet 2014 (VIS). En début d'après-midi, le Directeur de la Salle de Presse a tout d'abord indiqué que la Commission pontificale pour la tutelle des mineurs s'est réunie hier sous la présidence du Cardinal Sean Patrick O'Malley, assisté de Mgr.Robert Oliver: "Outre d'avoir collaboré à la préparation de la rencontre du Pape avec des victimes d'abus, la nouvelle commission a traité des propositions de nouveaux membres, en vue de mieux représenter les divers continents, de ses statuts et de la nécessité d'une structure fixe, de la perspective de former des groupes de travail par thème pouvant bénéficier de collaborations extérieures. On espère la présence de ces nouveaux membres à la prochaine réunion d'octobre".

Aujourd'hui par ailleurs, "le Saint-Père s'est entretenu avec des victimes d'abus commis par des prêtres, qui sont arrivées hier après-midi à la Domus Sanctae Marthae. Au dîner le Pape est venu les saluer. Ces six adultes, trois hommes et trois femmes (Allemagne, Irlande, Grande-Bretagne), sont accompagnés de leurs familiers. Pour cette rencontre avec le Pape, le Cardinal O'Malley a invité des personnes de pays disposant d'une structure ecclésiale prenant en charge les victimes de ce type. Le Saint-Père a célébré la messe ce matin à Ste.Marthe pour eux et leurs accompagnateurs, étant présents les membres de la Commission pontificale ad Hoc et quelques collaborateurs. Le thème de la liturgie était la paix et la justice. Le Pape a prononcé l'homélie en espagnol, dont la traduction était à la disposition des participants qu'il a salué un à un à l'issue de la messe. Après le petit déjeuner, il s'est entretenu en privé avec ses hôtes, reçus l'un après l'autre (entre 9 h et 12 h 20'). Ces six personnes ont exprimé leur émotion et leur satisfaction d'avoir été entendus avec grande attention et ouverture de la part le Pape. Ce dernier leur a montré que l'écoute aide à comprendre et à préparer le retour à la confiance, la guérison des blessures, la perspective de la réconciliation avec Dieu et avec l'Eglise".


La version française de cette homélie sera donnée demain.

PREMIER ANNIVERSAIRE DE LA VISITE A LAMPEDUSA


Cité du Vatican, 7 juillet 2014 (VIS). Pour le premier anniversaire de sa visite pastorale sur l'île sicilienne de Lampedusa, le Saint-Père a fait parvenir une lettre à l'Archevêque d'Agrigento. Le Pape François avait ainsi voulu prier pour les victimes d'un naufrage d'émigrés africains: Un an plus tard, écrit-il, le problème de l'émigration sauvage "s'est aggravé. D'autres drames se sont produits à un rythme soutenu. On a du mal a admettre la mort de tant de nos frères et soeurs qui ont pris le risque de faire des voyages effroyables pour échapper à la misère et à la guerre découlant généralement de crises internationales. Je me rends de nouveau spirituellement en haute mer pour pleurer avec qui pleure et accompagner qui prie pour le repos de tant de femmes, d'enfants et d'hommes victimes d'un drame infini. Cette question ne peut être abordée avec indifférence mais dans une logique d'hospitalité et de partage qui sauvegarde la dignité et la place centrale de la personne. J'encourage les communautés chrétiennes comme toutes les personnes de bonne volonté à continuer à secourir qui est dans le besoin, sans arrière pensée ni crainte, avec attention et compréhension. Quant aux institutions publiques compétentes, notamment européennes, elles doivent être plus courageuses et plus généreuses dans le secours de ces migrants".


JESUS NOUS INVITE A LE SUIVRE


Ci du Vatican, 6 juillet (VIS). "Jésus nous invite en disant, Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai". C'est ce qu'a rappelé le Pape François à l'angélus dominical: "Les paroles de Jésus donnent toujours de l'espérance!... Cette invitation de Jésus s'étend à notre époque pour atteindre tant de frères et sœurs opprimés par les conditions de vie précaire, par des situations existentielles difficiles et parfois privées de références solides. Dans les pays les plus pauvres, mais aussi dans les périphéries des pays les plus riches, on trouve tant de personnes fatiguées et épuisées sous le poids insupportable de l'abandon et de l'indifférence. L'indifférence fait tant de mal aux personnes dans le besoin! Pire est l'indifférence des chrétiens! Tant d'hommes et de femmes éprouvées par l'indigence mais aussi par l'insatisfaction de la vie et la frustration se trouvent en marge de la société. Beaucoup sont contraints d'émigrer de leur patrie, mettant leur vie en danger. Beaucoup encore portent chaque jour le poids d'un système économique qui exploite l'homme, lui impose un joug insupportable que les quelques privilégiés ne veulent pas porter. A chacun de ces enfants du Père qui est dans les cieux, Jésus répète: Venez à moi, vous tous". Puis il a rappelé que l'invitation s'adresse aussi à ceux qui possèdent tout, mais dont le cœur est vide et sans Dieu. A eux aussi, Jésus adresse cette invitation: Venez à moi. "Si l'invitation de Jésus est pour tous, elle est plus particulièrement pour ceux qui souffrent davantage. Jésus promet le repos pour tous mais il nous adresse aussi une invitation qui est comme un commandement: Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. Le joug du Seigneur consiste à se charger du poids des autres avec un amour fraternel. Une fois reçu le repos et le réconfort du Christ, nous sommes appelés à notre tour à devenir repos et réconfort pour nos frères, dans une attitude douce et humble, à l'imitation du Maître. La douceur et l'humilité du cœur nous aide non seulement à prendre sur nous le poids des autres mais aussi à ne pas peser sur eux avec nos points de vue personnels, nos jugements, nos critiques ou notre indifférence". Avant de conclure, le Pape a salué les fidèles et a évoqué le centenaire de la mort du Pape saint Pie X. Il a aussi en quelques mots, remercié les habitants du Molise pour leur accueil chaleureux de la veille.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX


Cité du Vatican 7 juillet 2014 (VIS). Le Saint-Père a nommé le P.Manuel Ochogavía Barahona, OSA, Evêque de Colón - Kuna Yala (superficie 8.167, population 290.000, catholiques 204.000, prêtres 34, religieux 46), au Panama. L'Evêque élu, né en 1967 à Las Tablas (Panama), a émis ses voeux religieux en 1995 et a été ordonné prêtre en 2002. Il était jusqu'ici Chancelier du diocèse de Chitré (Panama). Ayant occupé diverses fonctions au sein de son ordre, il a été curé de paroisses, professeur de collège, aumônier universitaire, assesseur diocésain du Movimiento Familiar Cristiano.

Samedi dernier, 5 juillet, il avait nommé:

Mgr.John Ebebe Ayah, Evêque d'Uyo (superficie 13.500, population 1.907.000, catholiques 1.694.000, prêtres 250, diacres 5, religieux 349), au Nigeria. Il était jusqu'ici Evêque d'Ogoja (Nigeria).

Mgr.John Ebebe Ayah, Administrateur apostolique du diocèse d'Ogoja (Nigeria).

Mgr.Luis Fernando Rodríguez Velásquez, Auxiliaire de l'Archevêque de Cali (Colombie). L'Evêque élu, né en 1959 à Medellín (Colombie) et ordonné prêtre en 1984, était jusqu'ici Vicaire Général du diocèse de Medellín. Docteur en droit canonique, il a été curé de paroisse, juge ecclésiastique, aumônier universitaire, professeur et recteur d'université, official du Conseil pontifical pour la famille.

Le P.Lukasz Miroslaw Buzun, OSPPE, Auxiliaire de l'Evêque de Kalisz (Pologne). L'Evêque élu, né en 1968 à Korycin (Pologne), a émis ses voeux religieux en 1995 et a été ordonné prêtre en 1996. Il était jusqu'ici Prieur du monastère de Jasna Góra (Pologne). Docteur en théologie, il a été Directeur de Radio Jasna Góra et professeur de théologie.
Mgr.Antonio Arcari, Nonce apostolique au Costa Rica, jusqu'ici Nonce au Mozambique.


DEFENDRE LA DIGNITE QUE DONNE LE TRAVAIL


Cité du Vatican, 5 juillet 2014 (VIS). Le Saint-Père a entamé ce matin sa visite pastorale dans la région italienne du Molise (thème: Dieu ne se lasse jamais de pardonner). Ayant quitté le Vatican en hélicoptère à 7 h 45', sa première rencontre a eu lieu avec le monde du travail à l'Université régionale de Campobasso: "Dieu brise les schémas -a dit le Pape. Si nous n'avons pas le courage de briser les schémas, nous n'irons jamais de l'avant parce que notre Dieu nous pousse à cela, à être créatifs sur l'avenir". Cette l'université "exprime l'importance de la recherche et de la formation pour répondre aux nouvelles questions que pose la crise économique actuelle... C'est ce que disait il y a quelques instants le jeune agriculteur qui a choisi de se diplômer en agriculture et de travailler la terre par vocation. Etre paysan n'est pas rester à ne rien faire, c'est dialoguer, d'un dialogue fécond, un dialogue créatif. C'est le dialogue de l'homme avec sa terre qui la fait fleurir, la fait devenir féconde pour nous tous... C'est un des plus grands défis de notre époque que de nous convertir à un développement qui respecte la création. Je vois l'Amérique, qui est aussi ma patrie, où tant de forêts abattues deviennent des terres que l'on ne peut plus cultiver, qui ne peuvent plus donner vie. Le voici notre péché, profiter de la terre et ne pas lui laisser nous donner ce qu'elle a en elle, avec notre aide pour la cultiver". Puis le Pape François a évoqué un autre enjeux, la conciliation entre le temps de travail et celui consacré à la famille: "C'est un point critique qui nous permet d'évaluer la qualité humaine du système économique dans lequel nous sommes. A ce sujet, se pose aussi la question du travail le dimanche qui n'intéresse pas seulement les croyants, mais tous, comme choix éthique... La question est: à quoi voulons-nous donner priorité? Le dimanche sans travail...indique que la priorité n'est pas donnée à l'économie mais à l'humain, à la gratuité, aux relations non commerciales mais familiales, amicales, pour les croyants à la relation avec Dieu et la communauté. Peut-être le moment est-il venu de se demander si travailler le dimanche est une vraie liberté... Aujourd'hui, je voudrais unir ma voix à celle de tant de travailleurs et entrepreneurs...qui demandent de mettre en place un pacte pour le travail... De nombreux postes de travail pourraient être récupérés par une stratégie organisée avec les autorités nationales, un pacte pour le travail qui sache profiter des opportunités offertes par les législations nationales et européennes". Il s'est ensuite arrêté sur un mot-clef prononcé par un ouvrier: La dignité. "Ne pas avoir de travail ce n'est pas seulement ne pas avoir le nécessaire pour vivre. Il est possible de manger tous les jours, en se présentant à la Caritas, à telle ou telle association...qui offre de quoi manger. Mais cela n'est pas le problème. Le problème est de ne pas rapporter le pain à la maison: cela est grave, et cela enlève la dignité! Le problème le plus grave n'est pas la faim, même si cela en est un. Le problème le plus grave c'est la dignité. C'est pourquoi nous devons travailler et défendre notre dignité donnée par le travail". Enfin, le Pape a remercié pour l'un des cadeaux qui lui a été fait, une peinture représentant une maternité. "La maternité comporte le travail, mais le travail de l'accouchement est orienté vers la vie, il est plein d'espérance. Je ne vous remercie pas seulement pour ce cadeau, mais encore plus pour le témoignage qu'il contient: celui d'un travail plein d'espérance".



L'EGLISE, UN PEUPLE QUI SERT LE SEIGNEUR


Cité du Vatican, 5 juillet 2014 (VIS). A 10 h le Saint-Père a concélébré la messe dans l'ancien stade Romagnoli et prononcé une homélie développant le thème de la première lecture: La sagesse divine libère du mal et de l'oppression qui se met au service du Seigneur. Le Seigneur n'est pas neutre, a-t-il affirmé: "Il est du côté des faibles, des personnes discriminées ou opprimées qui s'abandonnent à lui avec confiance... L'Eglise est un peuple qui sert le Seigneur, et qui vit dans la liberté reçue de lui... Ce service se manifeste dans la prière, dans l'adoration, dans l'annonce et dans le témoignage de la charité... La vie privilégiée pour servir Dieu est servir ceux de nos frères qui sont dans le besoin. A l'école de Marie, l'Eglise apprend chaque jour comment affronter les situations les plus critiques... Ce service de la charité nous sommes tous appelés à le vivre au quotidien... Telle est la voie majeure de l'évangélisation, là où l'Eglise est toujours en première ligne. En partageant les difficultés des gens, la communauté chrétienne tente de diffuser dans la société le supplément d'âme qui permet d'aller de l'avant et d'espérer". Puis le Pape a encouragé le diocèse de Campobasso "à persévérer dans cette voie, servant Dieu en servant les frères, en diffusant une culture de la solidarité dont on a tant besoin notamment face à la précarité matérielle comme spirituelle, face au chômage. Le chômage est une plaie qui réclame l'effort courageux de tous. La question du travail interpelle directement les responsables publics, le monde de l'entreprise et de la finance. La dignité de la personne doit être au coeur de toute perspective et de toute action, car même légitime le profit reste secondaire. La personne, chacun de nous est à l'image de Dieu... Etant le peuple qui sert le Seigneur", l'Eglise libérée vit la liberté qui lui a été offerte... Elle est avant tout libérée du péché et de l'égoïsme, libre de se donner, de se donner dans la joie comme Marie, libérée d'elle même et non repliée dans sa condition propre... Lorsque nous sommes au service les uns des autres, sans jalousie, sans parti pris ni discussions... C'est alors que le Seigneur nous libère des ambitions et des rivalités qui minent l'unité de la communion, du découragement et d'une tristesse dangereuse car déprimant... Le Christ nous libère de cette médiocrité existentielle...et bien que nous demeurions faibles et pécheurs, nous sommes appelés à vivre joyeusement notre foi, notre communion avec Dieu et avec nos frères, à faire face avec décision aux manquements et aux épreuves de la vie". En conclusion, il a évoqué la Vierge de la liberté, vénérée dans la région du Molise: "Elle nous a donné la liberté dans l'adoration, la prière et le service d'autrui. Puisse Marie vous aider à être une Eglise maternelle", qui fait place à chacun, aux personnes âgées et aux jeunes en particulier. Après la messe, le Pape François a gagné la cathédrale où il s'est recueilli devant le Saint Sacrement, a prié sur les tombes des évêques Alberto Romita et Secondo Bologna, mort durant le bombardement de la ville en 1943. Après avoir salué un groupe de malades, il s'est rendu au nouveau centre caritatif diocésain, où il a déjeuné avec des pauvres assistés par la Caritas. Ayant béni les locaux, il a gagné en hélicoptère le sanctuaire de la Vierge des douleurs de Castelpetroso. 

RENCONTRE AVEC LES JEUNES DES ABRUZZES ET DU MOLISE


Cité du Vatican, 5 juillet 2014 (VIS). Le Pape est arrivé peu avant 15 h au sanctuaire de la Vierge des Douleurs de Castelpetroso pour rencontrer les jeunes des diocèses des Abruzzes et du Molise. Il a d'abord prié dans l'église avant de se rendre sur l'esplanade du sanctuaire où l'ont salué des milliers de jeunes qu'il a remercié de leur enthousiasme contagieux et de l'ambiance festive qu'ils avaient créée: "Vous êtes ouverts...à l'espérance et désireux de plénitude, de donner un sens à votre avenir, d'entrevoir le chemin adapté pour chacun de vous et de choisir la voie qui vous porte à la sérénité et à la réalisation humaine... D'un côté, vous êtes à la recherche de ce qui compte vraiment, ce qui est stable dans le temps et qui est définitif, vous êtes à la recherche de réponses qui éclairent votre esprit et réchauffent votre cœur non seulement le temps d'un matin ou d'un bref moment de route, mais pour toujours... D'un autre côté, vous avez peur de vous tromper...peur de trop vous engager..., la tentation de vous laisser toujours une échappatoire qui, si besoin, vous permette d'envisager de nouveaux scénarios et possibilités".

"La société contemporaine et ses modèles culturels dominants, par exemple la culture du provisoire, ne sont pas favorables au choix d'une vie stable avec des liens solides, construit sur l'amour et la responsabilité plutôt que sur le sable de l'émotion du moment. L'aspiration à l'autonomie va jusqu'à tout remettre en cause et revenir avec une relative facilité sur des choix importants et longuement réfléchis, des parcours de vie librement entrepris avec engagement et dévouement. Cela alimente la superficialité dans la prise de responsabilité puisque au fond de l'âme celles-ci risquent d'être considérées comme quelque chose dont on peut de toutes façons se libérer...Aujourd'hui, je choisis cela, demain je choisis autre chose, quand mon enthousiasme prend fin, je commence un autre chemin. Ainsi on fait tourner la vie comme si elle était un labyrinthe. Mais le chemin n'est pas un labyrinthe... Arrêtez-vous! Chercher le fil pour sortir du labyrinthe. On ne peut pas consumer sa vie en tournant. Cependant, le cœur de l'homme aspire à de grandes choses, à des valeurs importantes, à des amitiés profondes, à des liens qui se renforcent dans les épreuves de la vie au lieu de se défaire. L'être humain aspire à aimer et à être aimé... Ne vous laissez pas voler le désir de construire dans votre vie des choses grandes et solides! Ne vous contentez pas de petits objectifs. Aspirez au bonheur, ayez-en le courage, le courage de sortir de vous-mêmes, de jouer en plénitude votre avenir avec Jésus. Seuls nous ne pouvons y arriver. Face aux pressions des événements et des modes, seuls nous ne réussirons jamais à trouver la bonne voie, et même si nous la trouvons, nous n'aurons pas la force suffisante de persévérer, d'affronter les montées et les obstacles imprévus. C'est là que vient l'invitation du Seigneur Jésus: Si tu veux, suis moi. Il nous invite pour nous accompagner sur notre chemin... Il nous aime définitivement, nous a définitivement choisi, s'est donné définitivement à chacun d'entre nous... Comme il est beau de pouvoir affronter les difficultés de l'existence en compagnie de Jésus, d'avoir avec nous sa personne et son message! Il n'enlève pas l'autonomie ou la liberté, au contraire, il raffermit nos fragilités, nous permet d'être vraiment libres, libres de faire le bien, forts de continuer à le faire, capables de pardonner et de demander pardon".


"Il y a une phrase que j'aime répéter parce que souvent nous l'oublions: Dieu ne se lasse jamais de pardonner. Il pardonne définitivement, efface et oublie notre péché si nous nous tournons vers lui avec humilité et confiance. Il nous invite à ne pas nous décourager dans les difficultés et à ne pas les considérer comme insurmontables. Alors, avec confiance, vous jetterez les filets pour une pêche surprenante et abondante, vous aurez aussi le courage et l'espérance pour affronter les difficultés dérivant des effets de la crise économique. Le courage et l'espérance sont des dons de tous mais ils conviennent en particulier aux jeunes... L'avenir, c'est certain, est dans les mains de Dieu, les mains d'un Père prévenant. Cela ne signifie pas qu'il faille nier les difficultés et les problèmes, mais les voir comme provisoires et surmontables. Les difficultés, les crises, avec l'aide de Dieu et la bonne volonté de tous peuvent être dépassées, vaincues et transformées... Je ne veux pas terminer sans dire un mot sur un problème qui vous touche, un problème que vous vivez actuellement, le chômage... Nous ne pouvons pas nous résigner à perdre toute une génération de jeunes qui n'ont pas la forte dignité du travail... Une génération sans travail est une future défaite pour la patrie et pour l'humanité. Nous devons lutter contre cela et nous aider les uns les autres à trouver une solution, de l'aide, de la solidarité... La solidarité est une parole chrétienne: avancer avec son frère pour l'aider à dépasser ses problèmes. Courageux, avec espérance et solidarité". Le Pape a conclu en rappelant que la basilique Notre-Dame des Douleurs a été construite à l'endroit où deux petites filles ont vu la Vierge alors qu'elles travaillaient dans les champs. "Marie est mère, elle nous aide toujours lorsque nous travaillons et lorsque nous cherchons du travail, lorsque nous avons les idées claires et lorsqu'elles sont confuses, lorsque la prière vient spontanément et quand notre cœur est sec. Marie est mère de Dieu, notre mère, et mère de l'Eglise". 

AUX DETENUS D'ISERNIA: DIEU NE NOUS OUBLIE PAS


Ci du Vatican, 5 juillet 2014 (VIS). Après sa rencontre avec les jeunes à Castel Petroso, le Pape François s'est rendu en voiture au centre pénitentiaire d'Isernia, à une demie-heure de distance, pour visiter les détenus. La rencontre a eu lieu dans la cour de la prison et, dans son discours, le Pape a insisté sur la nécessité de la réinsertion, "un chemin -a-t-il dit- que nous devons tous faire parce que nous nous trompons tous dans la vie et nous devons demander pardon pour nos erreurs... Celui qui dit qu'il n'a pas besoin de se réinsérer est un menteur!... Et quand nous allons demander pardon au Seigneur de nos péchés, de nos erreurs, il nous pardonne toujours, il ne se lasse jamais de nous pardonner. Il nous dit: Reviens sur tes pas, parce qu'aller sur cette route n'est pas bon pour toi. Cela nous aide. C'est cela la réinsertion, le chemin que nous devons faire. L'important est de ne pas rester immobiles. Nous savons tous que l'eau qui stagne pourrit... Nous devons avancer, faire un pas chaque jour, avec l'aide du Seigneur. Dieu est Père, il est miséricorde... Il nous redresse et nous rend pleinement notre dignité... Dieu ne nous oublie pas... Avec cette confiance, on peut avancer, jour après jour. Avec cet amour fidèle qui nous accompagne l'espérance ne déçoit pas... Certains ont l'impression de faire un chemin de punition, d'erreurs, de péchés et seulement souffrir et souffrir... C'est vrai, on souffre. Comme l'a dit votre compagnon, ici, on souffre. On souffre dedans et on souffre aussi dehors, quand on voit que sa conscience n'est pas pure, qu'elle est sale, et qu'on veut la changer. Cette souffrance qui purifie, ce feu qui purifie l'or, est une souffrance avec espérance... Quand le Seigneur nous pardonne, il ne dit pas: Moi je te pardonne, débrouille-toi. Non il nous pardonne, nous prend par la main et nous aide à avancer sur ce chemin de la réinsertion, dans notre vie personnelle et aussi sociale. Il le fait avec chacun de nous. Penser que l'ordre intérieur d'une personne se corrige seulement à coups de bâtons, qu'il se corrige seulement par la punition, cela ne vient pas de Dieu, c'est une erreur. Certains pensent: Non, non, on doit punir davantage, plus d'années! Cela ne résout rien. Enfermer les gens, pardonnez-moi l'expression, pour le seul fait que s'ils sont dedans, on est en sécurité, cela ne sert à rien, ne nous aide pas. La chose la plus importante est ce que fait Dieu avec nous: il nous prend par la main et nous aide à aller de l'avant. Cela s'appelle l'espérance! Avec cette espérance, cette confiance, on peut marcher jour après jour. Avec cet amour fidèle qui nous accompagne, l'espérance ne déçoit vraiment pas". A la fin, le Pape a raconté aux détenus qu'il téléphonait tous les quinze jours à une prison de Buenos Aires pour parler avec les jeunes détenus, et leur a dit: "Je vais vous faire une confidence. Quand je me trouve avec l'un d'entre vous qui est en prison, qui chemine vers sa réinsertion, mais qui est enfermé, je me demande sincèrement: pourquoi lui et pas moi? Voilà ce que je ressens. C'est un mystère. C'est avec ce sentiment, cette impression que je vous accompagne".

CONVOCATION DE L'ANNEE JUBILAIRE CELESTINE


Ci du Vatican, 5 juillet 2014 (VIS). La convocation de l'Année jubilaire célestine, Place de la cathédrale à Isernia, a été le dernier acte de la visite du Pape François dans la région italienne du Molise, berceau de l'ermite Pietro da Morrone, le futur Pape saint Célestin V (mort en 1296), élu au conclave de 1292-1294 et qui après cinq mois de pontificat renonça au siège de Pierre pour revenir à sa vie d'ermite. Le Saint-Père s'est adressé aux citoyens d'Isernia: "Cette place est le lieu où nous nous rencontrons comme citoyens et la cathédrale est le lieu où nous nous retrouvons avec Dieu, où nous écoutons sa Parole, pour vivre comme des frères, citoyens et frères. Dans le christianisme il n'y a pas d'opposition entre sacré et profane, en ce sens, citoyens et frères... Une idée forte m'est venue -a-t-il poursuivi- en repensant à l'héritage de saint Célestin V. Comme saint François d'Assise, il a eu un sens très fort de la miséricorde de Dieu et du fait que la miséricorde de Dieu renouvelle le monde. Pietro da Morrone, comme François d'Assise, connaissait bien la société de son époque, avec ses grandes pauvretés. Ils étaient très proches des gens, du peuple. Ils avaient la même compassion que Jésus envers les personnes fatiguées et opprimées, mais ils ne contentaient pas de dispenser de bons conseils ou de pieuses consolations. Les premiers, ils ont fait un choix de vie à contre-courant. Ils ont choisi de faire confiance à la Providence du Père, non comme ascèse personnelle mais comme témoignage prophétique d'une paternité et d'une fraternité qui constituent le message de l'Evangile de Jésus Christ. J'ai toujours été frappé par le fait que, avec cette compassion forte pour les gens, ces saints ont senti le besoin de donner au peuple...la richesse la plus grande, la miséricorde du Père, le pardon. Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Dans ces paroles du Notre Père, se trouve tout un projet de vie basé sur la miséricorde. La miséricorde, l'indulgence, la remise des péchés, n'est pas quelque chose qui touche à la dévotion, à l'intime, un palliatif spirituel... Non, c'est la prophétie d'un monde nouveau...où les biens de la terre et du travail sont équitablement distribués et où personne n'est privé du nécessaire, parce que la solidarité et le partage sont la conséquence concrète de la fraternité. Ces deux saints ont donné l'exemple. Ils savaient que, comme clercs, un était diacre, l'autre évêque de Rome, tous deux devaient donner l'exemple de pauvreté, de miséricorde et de dépouillement total de soi-même. Voilà alors le sens d'une nouvelle citoyenneté que nous sentons ici fortement sur cette place devant la cathédrale, là où nous parle la mémoire de saint Pietro da Morrone Célestin V. Voilà le sens très actuel de l'Année jubilaire, de cette année jubilaire célestine que je déclare ouverte et au cours de laquelle la porte de la divine miséricorde sera grande ouverte pour tous. Ce n'est pas une fuite, une évasion de la réalité et de ses problèmes, mais la réponse qui vient de l'Evangile: L'amour comme force de purification des consciences, force de renouveau des rapports sociaux, force de projet pour une économie différente qui met au centre la personne, le travail, la famille plutôt que l'argent et le profit. Nous sommes tous conscients que cette route n'est pas celle du monde. Nous ne sommes pas des rêveurs, nous ne nous berçons pas d'illusions, nous ne voulons pas créer d'oasis en dehors du monde. Nous croyons plutôt que cette route et la bonne pour tous, la route qui nous rapproche vraiment de la justice et de la paix. Mais nous savons aussi que nous sommes des pécheurs, que nous sommes les premiers à être tentés de ne pas suivre cette route et de nous conformer aux mentalités du monde, à la mentalité du pouvoir, des richesses. C'est pourquoi, nous nous en remettons à la miséricorde de Dieu, et nous engageons à accomplir avec sa grâce des fruits de conversion et des œuvres de miséricorde. Se convertir et faire œuvres de miséricorde, voilà quel est le fil conducteur de cette année, de cette année jubilaire célestine. Que la Vierge Marie, Mère de miséricorde, nous accompagne et nous soutienne toujours sur ce chemin". Le Pape François a ainsi conclu sa visite pastorale dans le Molise et a repris l'hélicoptère pour rentrer au Vatican peu après 20 h.
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