Cité
du Vatican, 3 octobre (VIS). A la suite des déclarations et les
interviews de Mgr.Krzystof Olaf Charamsa, le P.Lombradi a déclaré:
"Mis à part le respect du aux personnes, à leur vie privée et
au débat socio-moral, une démarche aussi retentissante à la veille
de l'ouverture du Synode est offensive et irresponsable. De fait,
elle tend à opérer un pression médiatique sur l'assemblée
synodale. Il est clair que Mgr.Charamsa ne peut plus assumer son
service auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi comme
auprès des Universités pontificales. Quant aux mesures
disciplinaires le regardant, elles relèvent de son évêque
diocésain".
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lundi 5 octobre 2015
Le Synode est l'Eglise en marche pour lire la réalité avec les yeux de la foi
Cité
du Vatican, 5 octobre 2015
(VIS). Ce matin à 9 h, s'est ouverte au Vatican la XIV Assemblée
générale ordinaire du Synode des évêques consacrée à La
vocation et la mission de la famille dans l'Eglise et dans le monde
contemporain. En présence du Saint-Père, le Cardinal hondurien
Oscar Andres Rodríguez Maradiaga a pris la parole, invitant les
pères synodaux à une brève méditation résumant les intentions et
l'esprit de l'Assemblée: "Frères, nous venons des quatre
points cardinaux, convoqués par Pierre, mus par l'amour du Seigneur
Jésus et de notre Mère l'Eglise -a-t-il dit-. Saint Paul nous a
précisément invités à la joie. Cette joie de l'Evangile que le
Pape François proclame inlassablement dans le monde entier. Mais
comme lui même nous a dit: Le grand risque du monde actuel, avec
son offre écrasante et multiple de consommation, est de tomber dans
une tristesse individualiste qui jaillit du cœur confortable et
avare, de la recherche maladive de plaisirs superficiels, de la
conscience isolée. Parfois cela nous attriste d'entendre comment le
monde a envisagé ce Synode en pensant que nous venions comme deux
bandes opposées pour défendre des positions irréductibles. C'est
pourquoi avec Jésus-Christ la joie naît et renaît toujours.
Agissez, nous ne sommes pas une Eglise en voie d'extinction ni
diminuée. La famille non plus, bien qu'elle soit menacée et
combattue. Nous ne venons pas non plus pleurer ni nous lamenter sur
nos difficultés. Le psaume 26 nous dit: Sois fort, et prends
courage. Espère le Seigneur. Ayez le même sentiment: nous cherchons
tous l'unanimité qui vient du dialogue, non des idées défendues à
outrance. Saint Paul nous rappelle: Ayez les mêmes sentiments que le
Christ. Vivez en paix, et comme nous dit Evangelii Gaudium: Le
dialogue est la contribution à la paix, parce que l'Eglise proclame
l'évangile de la paix. Après avoir annoncé Jésus-Christ, qui est
la paix en personne, la Mère Eglise nous encourage à être un
instrument de pacification et un témoignage crédible d'une vie
réconciliée. Il est temps de savoir comment dessiner dans une
culture qui privilégie le dialogue comme forme de rencontre, la
recherche de consentements et d'accords. Nous n'avons pas besoin d'un
projet de quelques-uns pour quelques-uns, ou une minorité cultivée
ou testimoniale qui s'approprie un sentiment collectif. C'est
pourquoi, nous souhaitons commencer le Synode dans la paix -a-t-il
conclu-. Ce n'est pas la paix du monde, faite d'accommodements et de
compromis qui trop souvent ne s'accomplissent pas. C'est la paix du
Christ, la paix avec nous mêmes. Et la conclusion est évidente: Le
Dieu de la charité et de la paix sera avec vous. C'est pourquoi nous
pouvons lui dire: Reste avec nous Seigneur. Non précisément parce
que le jour finit, mais parce qu'il commence. Un nouveau jour pour
les familles du monde, croyants ou non croyants, familles fatiguées
des incertitudes et des doutes semés par diverses idéologies, comme
celles de la déconstruction, des contradictions culturelles et
sociales, fragilité et solitude entre autres. Reste avec nous
Seigneur pour que ce Synode produise un chemin de joie et d'espérance
pour toutes les familles".
Le
Saint-Père a ensuite pris la parole pour introduire les travaux de
la première journée, expliquant que "le Synode n'est pas un
congrès ou un parloir, il n'est pas un parlement ou un sénat, où
l'on se met d'accord. Le Synode, au contraire, est une expression
ecclésiale, c'est-à-dire que c'est l'Eglise qui chemine ensemble
pour lire la réalité avec les yeux de la foi et avec le cœur de
Dieu; c'est l'Eglise qui s'interroge sur sa fidélité au dépôt de
la foi, qui pour celle-ci n'est pas un musée à visiter ou même à
sauvegarder, mais une source vive à laquelle l'Eglise se désaltère
pour désaltérer et éclairer le dépôt de la vie. Le Synode, en
outre, est un espace protégé où l'Eglise expérimente l'action de
l'Esprit saint. Dans le Synode, l'Esprit parle à travers la langue
de toutes les personnes qui se laissent guider par Dieu qui surprend
toujours, par Dieu qui révèle aux petits ce qui est caché aux
sages et aux savants, par Dieu qui a créé la loi et le samedi pour
l'homme et non le contraire, par Dieu qui laisse les
quatre-vingt-dix-neuf brebis pour chercher la brebis perdue, par Dieu
qui est toujours plus grand que nos logiques et nos calculs.
Rappelons nous toutefois que le Synode pourra être un espace
d'action de l'Esprit Saint seulement si nous, participants, nous
revêtons de courage apostolique, d'humilité évangélique et de
prière confiante. Le courage apostolique qui ne s'effraie pas face
aux séductions du monde qui tendent à éteindre dans le cœur des
hommes la lumière de la vérité en la remplaçant avec de petites
lumières temporaires, ni face à l'endurcissement de quelques cœurs
qui, malgré e bonnes intentions, éloignent les personnes de Dieu",
a souligné le Pape. "L'humilité évangélique qui sait se
vider de ses propres conventions et préjugés pour écouter nos
frères évêques et se remplir de Dieu. Humilité qui conduit à ne
pas pointer les autres du doigt pour les juger, mais à leur tendre
la main pour les relever sans jamais se sentir supérieur à eux. La
prière confiante est l'action du cœur quand il s'ouvre à Dieu,
quand nous faisons taire nos humeurs pour écouter la douce voix de
Dieu qui parle dans le silence. Si nous n'écoutons pas Dieu, toutes
nos paroles ne seront que des mots qui ne rassasient ni ne servent.
Si nous ne nous laissons pas guider par l'Esprit, toutes nos
décisions seront seulement des décorations qui, au lieu de
glorifier l'Evangile, le recouvrent et le cachent. Chers frères -a
conclu le Pape François-, comme je l'ai dit, le Synode n'est pas un
parlement où pour arriver à un consensus ou à un accord commun on
recourt à la négociation, au pacte ou aux compromis. La seule
méthode du Synode est de s'ouvrir à l'Esprit saint avec un courage
apostolique, une humilité évangélique, avec une prière confiante,
afin que ce soit lui qui nous guide, nous éclaire et nous mette sous
les yeux non nos avis personnels, mais la foi en Dieu, la fidélité
au magistère, le bien de l'Eglise et le salut des âmes".
Le
Président délégué, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de
Paris, est ensuite intervenu, rappelant combien la décision du Pape
de convoquer deux sessions du Synode des évêques sur la mission de
la famille dans le monde contemporain a porté ses fruits, et combien
l'épiscopat en a été témoin, les églises particulières s'étant
efforcées d'apporter leur contribution au travail commun en
répondant au questionnaire qui devait alimenter l'Instrumentum
Laboris. "Notre Synode -a-t-il dit- est porté par l'Eglise".
Le Cardinal a aussi évoqué le Motu Proprio Mitis Ludex Dominus
Iesus, par lequel le Saint-Père réforme les procédures canoniques
sur la validité sacramentelle des mariages qui représente une
précieuse indication sur l'esprit dans lequel sera abordée cette
phase du travail synodal. "Sans mettre en doute la tradition
sacramentelle de notre Eglise ni sa doctrine sur l’indissolubilité
du mariage -a-t-il ajouté- vous nous invitez à partager nos
expériences pastorales et à mieux mettre en œuvre les chemins de
la miséricorde par lesquels le Seigneur invite tous ceux qui le
souhaitent et qui le peuvent à entrer dans une démarche de
conversion en vue du pardon".
Ensuite,
le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, a
expliqué quelles étaient les modalités de cette Assemblée
extraordinaire, du temps mis à disposition pour l'intervention des
Pères dans la salle, au large espace consacré aux cercles mineurs
où le débat sera plus intense, de même que l'importance accordée
aux interventions des conjoints et les rapports des participants au
Synode avec les médias.
Enfin,
le Rapporteur général, le Cardinal Peter Erdö, Archevêque
d'Ezstergom-Budapest, a illustré la première partie de
l'Instrumentum Laboris qui englobe l'écoute des défis sur la
famille, en les situant dans le contexte socio-culturel contemporain
et leurs changements anthropologiques, caractérisés, entre autre,
par une fuite des institutions qui conduit à une instabilité
institutionnelle et une prédominance de l'individualisme et du
subjectivisme. Il a ensuite évoqué le discernement de la vocation
familiale, de la pédagogie divine de la famille et de
l'indissolubilité comme don et devoir, évoquant la famille dans le
magistère de l'Eglise et sa dimension missionnaire, ainsi que les
familles blessées, en les plaçant dans le contexte de la
miséricorde et de la vérité révélée. Le Cardinal a évoqué la
dimension évangélisatrice de la famille et de l'accompagnement
ecclésial des foyers, sans oublier le sujet de la responsabilité
générative ni les défis de l'éducation. "A l'écoute de la
Parole de Dieu -a-t-il conclu-, notre réponse doit manifester une
attention sincère et fraternelle aux besoins de nos contemporains,
pour leur transmettre la vérité libératrice et être témoins de
la plus grande miséricorde. Pour affronter le défi de la famille
aujourd'hui, l'Eglise doit donc se convertir et devenir plus vivante,
plus personnelle, plus communautaire même au niveau paroissial et
des petites communautés. Ce réveil communautaire semble être déjà
en cours dans de nombreux endroits. Pour qu'il soit plus général et
toujours plus profond, demandons la lumière de l'Esprit Saint qui
nous indique concrètement ce que nous devons faire. Ainsi, la
vocation et la mission de la famille dans l'Eglise et dans le monde
contemporain, thème du présent Synode, apparaîtra dans une lumière
sereine et concrète qui nous fait grandir dans l'espérance et dans
la confiance en la miséricorde de Dieu. C'est à cette miséricorde
que le Pape François a voulu consacrer un Jubilé extraordinaire.
Remercions le Saint-Père de ce choix d'espérance et confions nos
travaux à la sainte Famille de Nazareth".
Messe solennelle d'ouverture du Synode
Cité
du Vatican, 4 octobre 2015 (VIS). Ce matin, le Pape François a
présidé la messe d'ouverture de la XIV assemblée générale
ordinaire du Synode des évêques, reprenant à l'homélie les
lectures du jour qui parlent du drame de la solitude, de l’amour
entre l’homme et la femme, et de la famille. En voici le texte
complet:
Au
Paradis, Adam "donnait leur nom aux autres créatures, exerçant
une maîtrise qui montrait son indiscutable supériorité. Malgré
cela, il se sentait seul...et faisait l’expérience de la solitude.
La solitude, le drame qui, encore aujourd’hui, afflige tant
d’hommes et de femmes. Je pense aux personnes âgées, abandonnées
même de leurs êtres chers et de leurs propres enfants aux veufs et
aux veuves, à tant d’hommes et de femmes laissés par leur épouse
ou par leur mari, à tant de personnes qui, de fait, se sentent
seules, incomprises, pas écoutées, aux migrants et aux réfugiés
qui fuient les guerres et les persécutions, et à tant de jeunes
victimes de la culture de la consommation, de l’utilise et jette,
et de la culture du déchet. On vit le paradoxe d’un monde
globalisé, où nous voyons beaucoup d’habitations luxueuses et de
gratte ciels, mais de moins en moins de chaleur de la maison et de la
famille, beaucoup de projets ambitieux, mais peu de temps pour vivre
ce qui a été réalisé, beaucoup de moyens sophistiqués de
divertissement, mais de plus en plus un vide profond dans le cœur,
beaucoup de plaisirs, mais peu d’amour, beaucoup de liberté mais
peu d’autonomie. Les personnes qui se sentent seules sont de plus
en plus nombreuses, mais aussi celles qui se renferment dans
l’égoïsme, dans la mélancolie, dans la violence destructrice et
dans l’esclavage du plaisir et du dieu argent. Nous revivons
aujourd’hui d'une certaine manière l'expérience d’Adam:
Beaucoup de puissance, accompagnée de beaucoup de solitude et de
vulnérabilité, dont la famille est l’icône. De moins en moins de
sérieux pour faire progresser un rapport d’amour solide et fécond,
dans la santé comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la
pauvreté, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune. L’amour
durable, fidèle, consciencieux, stable, fécond est de plus en plus
moqué et regardé comme s’il était une affaire de l’antiquité.
Il semblerait que les sociétés les plus avancées soient justement
celles qui ont le taux le plus bas de natalité et le taux le plus
élevé d’avortements, de divorces, de suicides et de pollution
environnementale et sociale".
Voyant
la solitude d’Adam, Dieu a dit: "Il n’est pas bon que
l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra.
Ces paroles montrent que rien ne rend heureux le cœur de l’homme
qu’un cœur qui lui ressemble, qui lui corresponde, qui l’aime et
qui le tire de la solitude et du sentiment d’être seul. Elles
montrent aussi que Dieu n’a pas créé l’être humain pour vivre
dans la tristesse ni pour rester seul, mais pour le bonheur, pour
partager son chemin avec une autre personne qui lui soit
complémentaire, pour vivre l’étonnante expérience de l’amour,
c'est-à-dire aimer et être aimé, et pour voir la fécondité de
son amour dans les enfants, comme le dit le Psaume qui a été
proclamé aujourd’hui. Voilà le rêve de Dieu
pour sa créature bien-aimée: La voir se réaliser dans l’union
d’amour entre l’homme et la femme ; heureuse sur le chemin
commun, féconde dans le don réciproque. C’est le même dessein
que Jésus...résume par Au commencement de la création, Dieu les
fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et
sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une
seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux mais une seule chair".
Face au piège rhétorique qu'on lui tend, Jésus répond "de
manière franche et inattendue. Il fait tout remonter à l’origine,
à l’origine de la création, pour nous apprendre que Dieu bénit
l’amour humain, que c’est lui qui unit les cœurs d’un homme et
d’une femme qui s’aiment et qui les unit dans l’unité et
l’indissolubilité. Cela signifie que le but de la vie conjugale
n’est pas seulement de vivre ensemble pour toujours, mais de
s’aimer pour toujours! Jésus rétablit ainsi l’ordre qui était
à l’origine et qui est origine. Donc, ce que Dieu a uni, que
l’homme ne le peut le séparer. C’est une exhortation aux
croyants à dépasser toute forme d’individualisme et de légalisme,
qui cache un égoïsme mesquin et une peur de rallier la
signification authentique du couple et de la sexualité humaine selon
le projet de Dieu. En effet, c’est seulement à la lumière de la
folie de la gratuité de l’amour pascal de Jésus que la folie de
la gratuité d’un amour conjugal unique et jusqu’à la mort
apparaîtra compréhensible. Pour Dieu, le mariage n’est pas une
utopie propre à l’adolescence, mais un rêve sans lequel sa
créature sera destinée à la solitude. En effet, la peur d’adhérer
ce projet paralyse le cœur humain. Paradoxalement, l’homme
d’aujourd’hui qui ridiculise souvent ce dessein, reste attiré et
fasciné par tout amour authentique, par tout amour solide, par tout
amour fécond, par tout amour fidèle et perpétuel. Nous le voyons
suivre les amours temporaires, mais il rêve de l’amour
authentique, il court derrière les plaisirs de la chair, mais il
désire la donation totale".
Nous
commençons à comprendre ce que signifie la tristesse de ce monde.
"Les plaisirs interdits ont perdu leur attrait dès qu’ils ont
cessé d’être interdits. Même s’ils sont poussés à l’extrême
et s’ils sont renouvelés indéfiniment, ils restent insipides
parce qu’ils sont des choses finies, et nous, au contraire, nous
avons soif d’infini. Dans ce contexte social et
matrimonial très difficile, l’Eglise est appelée à vivre sa
mission dans la fidélité, dans la vérité et dans la charité.
Vivre sa mission dans la fidélité à son Maître comme une voix qui
crie dans le désert, pour défendre l’amour fidèle, et encourager
les très nombreuses familles qui vivent leur mariage comme un espace
où se manifeste l’amour divin, pour défendre la sacralité de la
vie, de toute vie, pour défendre l’unité et l’indissolubilité
du lien conjugal comme signe de la grâce de Dieu et de la capacité
de l’homme d’aimer sérieusement. L’Eglise est appelée
à vivre sa mission dans la vérité qui ne change pas selon les
modes passagères et les opinions dominantes. La vérité qui protège
l’homme et l’humanité des tentations de l’autoréférentialité
et de la transformation de l’amour fécond en égoïsme stérile,
l’union fidèle en liens passagers. Dépourvu de vérité, l’amour
bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide
susceptible d’être arbitrairement rempli. C’est le risque
mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité. Et
l’Eglise est appelée à vivre sa mission dans la charité qui ne
pointe pas du doigt pour juger les autres, mais, fidèle à sa nature
de mère, se sent le devoir de chercher et de soigner les couples
blessés avec l’huile de l’écoute et de la miséricorde, d’être
hôpital de campagne aux portes ouvertes pour accueillir quiconque
frappe pour demander aide et soutien, de sortir de son propre enclos
vers les autres avec un amour vrai, pour marcher avec l’humanité
blessée, pour l’inclure et la conduire à la source de salut. Une
Eglise qui enseigne et défend les valeurs fondamentales, sans
oublier que le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme
pour le sabbat, et que Jésus a dit aussi" ne pas être venu
appeler les justes mais les pécheurs. Une Eglise qui éduque à
l’amour authentique, capable de tirer de la solitude, sans oublier
sa mission de bon samaritain de l’humanité blessée.... Jean-Paul
disait que si l’erreur et le mal doivent toujours être condamnés
et combattus, l’homme qui tombe ou se trompe doit être compris et
aimé. Nous devons aimer notre temps et aider l’homme de notre
temps. l’Eglise doit le chercher, l’accueillir et l’accompagner,
parce qu’une Eglise aux portes closes se trahirait elle-même et
trahirait sa mission. Au lieu d’être un pont elle deviendrait une
barrière... Dans cet esprit demandons au Seigneur de nous
accompagner dans le Synode et de guider son Eglise, par
l’intercession de la Vierge Marie et de Joseph, son très chaste
époux".
Faiblesse de la société sans familles
Cité
du Vatican, 4 octobre 2015
(VIS). A l'angélus dominical, le Pape a demandé aux fidèles réunis
Place St.Pierre des prières pour le Synode sur la famille, ouvert
par une messe solennelle en la Basilique vaticane: "Les pères
synodaux, provenant de toutes les parties du monde et réunis autour
du Successeur de Pierre vont réfléchir pendant trois semaines sur
la vocation et la mission de la famille dans l'Eglise et dans la
société, en vue d'un discernement spirituel et pastoral attentif.
Nous garderons le regard fixé sur Jésus pour identifier, sur la
base de son enseignement de vérité et de miséricorde, les voies
les plus opportunes pour un engagement adéquat de l'Eglise avec les
familles et pour les familles, afin que le dessein originel du
Créateur sur l'homme et la femme s'accomplisse et agisse dans toute
sa beauté et sa force dans le monde d'aujourd'hui". Citant la
Genèse à propos de la complémentarité et de la réciprocité de
l'homme et de la femme qui, il a rappelé que leur union en fait une
seule chair, "c'est-à-dire une seule vie, une seule existence.
Par cette union, les conjoints transmettent la vie à de nouveaux
êtres humains, ils deviennent parents. Ils participent à la
puissance créatrice de Dieu lui-même. Mais attention! Dieu est
amour, et on participe à son œuvre quand on aime avec lui et comme
lui... C'est aussi l'amour qui est donné aux époux dans le
sacrement du mariage. C'est l'amour qui nourrit leur rapport, à
travers les joies et les douleurs, les moments sereins et difficiles.
C'est l'amour qui suscite le désir d'engendrer des enfants, de les
attendre, les accueillir, les élever et les éduquer... Aujourd'hui,
nous demandons au Seigneur que tous les parents et les éducateurs du
monde, ainsi que toute la société, se fassent instruments de cet
accueil et de cet amour avec lequel Jésus embrasse les plus petits.
Il regarde dans leur cœur avec la tendresse et la sollicitude d'un
père et en même temps d'une mère. Je pense à tous ces enfants
affamés, abandonnés, exploités, contraints à la guerre, refusés.
Il est douloureux de voir les images d'enfants malheureux, au regard
perdu, qui fuient la pauvreté et les conflits, frappent à nos
portes et à nos cœurs en implorant de l'aide. Que le Seigneur nous
aide à ne pas être une société-forteresse, mais une
société-famille, capables d'accueillir, avec des règles adéquates,
mais d'accueillir, d'accueillir toujours, avec amour!". Le Pape
a conclu en demandant au Saint Esprit d'inspirer les pères synodaux
et l'intercession de Marie, s'unissant à ceux qui, aujourd'hui, au
sanctuaire italien de Pompéi, récitent la traditionnelle supplique
à la Vierge du Rosaire.
Au
terme de l'angélus, le Pape François a rappelé qu'hier à
Santander (Espagne), ont été proclamés bienheureux Pio Heredia et
dix-sept compagnons cisterciens, tués en haine de la foi pendant la
guerre civile espagnole et la persécution religieuse des années
trente du siècle dernier: "Louons le Seigneur pour ses
courageux témoins et, par leur intercession, supplions-le de libérer
le monde du fléau de la guerre". Il a également prié pour les
victimes d'un éboulement au Guatemala ainsi que pour celles causées
par des intempéries sur la Côte d'Azur en France, et a appelé à
une solidarité concrète envers tous. Pour conclure, il a
particulièrement salué les pèlerins italiens en la fête de leur
saint patron, François d'Assise.
Veillée de prière pour le Synode
Cité
du Vatican, 5 octobre 2015 (VIS). Samedi soir Place St.Pierre, le
Pape a présidé la veillée avec les familles, organisée par la
Conférence épiscopale italienne en prélude au Synode des évêques.
Voici l'intervention du Saint-Père: "Pourquoi
allumer une petite bougie dans l’obscurité qui nous entoure?
N’aurait-on pas besoin de tout autre chose pour dissiper
l’obscurité? Mais peut-on vaincre les ténèbres? A certains
moments de la vie...de semblables interrogations s’imposent. Face
aux exigences de l’existence, la tentation amène à se retirer, à
déserter et à se fermer, peut-être au nom de la prudence et du
réalisme, en fuyant ainsi la responsabilité de faire sa part
jusqu’au bout. Rappelez-vous l’expérience d’Elie? Le calcul
humain suscite chez le prophète la peur qui le pousse à chercher un
refuge" dans une caverne de l’Horeb, la montagne de Dieu.
Là...il trouva la réponse non dans le vent impétueux qui brise les
rochers, non dans le tremblement de terre et pas même dans le feu.
La grâce de Dieu n’élève pas la voix. C’est un murmure, qui
rejoint tous ceux qui sont disposés à en écouter...ce silence
sonore qui nous exhorte à sortir, à retourner dans le monde,
témoins de l’amour de Dieu pour l’homme, pour que le monde
croie". L'année dernière, sur cette même Place, nous avons
invoqué l’Esprit Saint pour les pères synodaux. "Ce
soir, notre prière ne peut être autre. Parce que...sans l’Esprit
Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Eglise
devient une simple organisation, l’autorité se transforme en
domination, la mission en propagande, le culte en évocation, l’agir
des chrétiens en une morale d’esclaves".
"Prions
donc, pour que le Synode qui s’ouvre demain sache ramener
l’expérience conjugale et familiale à une image accomplie de
l’homme, pour qu’il reconnaisse, valorise et propose tout ce
qu’il y a en elle de beau, de bon et de saint, pour qu’il
embrasse les situations de vulnérabilité qui la mettent à
l’épreuve, comme la pauvreté, la guerre, la maladie, le deuil,
les relations blessées et défaites d’où surgissent malaises,
ressentiments et ruptures, pour qu’il rappelle à ces familles,
comme à toutes les familles, que l’Évangile demeure une “Bonne
Nouvelle” d’où toujours repartir. Que du trésor de la tradition
vivante, les Pères sachent tirer des paroles de consolation et des
orientations d’espérance pour des familles appelées à construire
en ce temps l’avenir de la communauté ecclésiale et de la cité
de l’homme. Chaque famille, en effet, est toujours une lumière,
bien que faible, dans l’obscurité du monde. L’histoire même de
Jésus parmi les hommes prend forme au sein d’une famille, à
l’intérieur de laquelle il restera pendant 30 ans...
Mieux
que d'autres, Charles de Foucauld avait deviné la portée de la
spiritualité qui émane de Nazareth. Ce grand explorateur abandonna
en hâte la carrière militaire, fasciné par le mystère de la
Sainte Famille, de la relation quotidienne de Jésus avec ses parents
et ses proches, du travail silencieux, de la prière humble.
Regardant la Famille de Nazareth, frère Charles discerna la
stérilité du désir de richesse et de pouvoir, il se fit tout à
tous par l’apostolat de la bonté. Attiré par la vie érémitique,
il comprit qu’on ne grandit pas dans l’amour de Dieu en évitant
la servitude des relations humaines. Parce que c’est en aimant les
autres qu’on apprend à aimer Dieu. C’est en se penchant vers son
prochain qu’on s’élève jusqu’à Dieu. A travers la proximité
fraternelle et solidaire avec les plus pauvres et les plus
abandonnés, il comprit que, finalement, ce sont eux qui nous
évangélisent, en nous aidant à grandir en humanité. Pour
comprendre aujourd’hui la famille, entrons nous aussi dans le
mystère de la famille de Nazareth, dans sa vie cachée, ordinaire et
commune, comme celle du plus grand nombre de nos familles, avec leurs
peines et leurs joies simples, vie tissée de patience sereine dans
les contrariétés, de respect pour la condition de chacun, de cette
humilité qui libère et fleurit dans le service, vie de fraternité
qui surgit du fait de se sentir partie d’un unique corps. La
famille est le lieu d’une sainteté évangélique, réalisée dans
les conditions les plus ordinaires. Il s’y respire la mémoire des
générations et s’y enfoncent des racines qui permettent d’aller
loin. C’est le lieu du discernement, où on s’éduque à
reconnaître le dessein de Dieu sur sa propre vie et à l’embrasser
avec confiance. C’est un lieu de gratuité, de présence discrète,
fraternelle et solidaire, qui apprend à sortir de soi-même pour
accueillir l’autre, pour pardonner et se sentir pardonnés.
Repartons de Nazareth pour un Synode qui, plus que parler de la
famille, sache se mettre à son école, dans la disponibilité à en
reconnaître toujours la dignité, la consistance et la valeur,
malgré les nombreuses peines et contradictions qui peuvent la
marquer. Dans la Galilée des nations de notre temps, nous
retrouverons l’épaisseur d’une Eglise qui est mère, capable
d’engendrer à la vie et attentive à donner continuellement la
vie, à accompagner avec dévouement, tendresse et force morale.
Parce que si nous ne savons pas unir la compassion à la justice,
nous finissons par être inutilement sévères et profondément
injustes. Une Eglise qui est famille sait se situer avec la proximité
et l’amour d’un père qui vit la responsabilité du gardien, qui
protège sans se substituer, qui corrige sans humilier, qui éduque
par l’exemple et la patience. Parfois simplement, par le silence
d’une attente priante et ouverte. Et surtout, une Eglise d’enfants
qui se reconnaissent frères, qui n’arrive jamais à considérer
quelqu’un uniquement comme un poids, un problème, un coût, une
préoccupation ou un risque, qui reconnaît dans l’autre
essentiellement un don, qui reste tel même quand il parcourt des
chemins différents. C’est une maison ouverte, loin des grandeurs
extérieures, accueillante dans le style sobre de ses membres et, à
cause de cela, accessible à l’espérance de paix qui est présente
en chaque homme, y compris en tous ceux qui éprouvés par la vie ont
le cœur blessé et souffrant. Cette Eglise peut
vraiment éclairer la nuit de l’homme, lui montrer avec crédibilité
le but et en partager les pas, justement parce que, la première,
elle vit constamment rénovée par la miséricorde de Dieu".
Audience aux volontaires du Banco Alimentare
Cité
du Vatican, 3 octobre (VIS). Ce matin Salle Paul VI, le Saint-Père a
reçu 7.000 volontaires de la fondation italienne Banco Alimentare,
née il y a 25 ans sur l'inspiration de Mgr.Luigi Giussani, le
fondateur de Comunione e Liberazione. Ils combattent le gaspillage
des produits alimentaires qui, récupérés, sont distribués au
personnes et familles en difficulté. Rappelant que ce scandale est
aussi une injustice faite aux pauvres, il a dénoncé "un monde
riche de ressources alimentaires...dans lequel trop de personnes
n'ont pas le nécessaire pour survivre, que ce soit dans les pays
pauvres ou dans les pays développés. Cette situation est aggravée
par le flux migratoire qui conduit désormais en Europe de très
nombreux réfugiés totalement démunis. Devant ce problème démesuré
on repense aux paroles de Jésus, J'avais faim et vous n'avez
nourri... Devant les foules, il n'a pas fait de beaux discours sur la
lutte contre la pauvreté mais accompli des gestes stupéfiants"
comme la multiplication des pains et des poissons. "Si nous ne
pouvons faire des miracles, faisons quelque chose face à l'urgence.
Eduquons à l'humanité, aidons à reconnaître l'humanité qu'il y a
dans chaque personne démunie", luttons contre la destruction
des aliments jetés. Vos fondateurs "avaient compris "que
la mentalité des gens devait évoluer, que les murs de
l'individualisme et de l'égoïsme devaient tomber". Je vous
invite donc, a conclu le Pape, à poursuivre dans cette voie où
"Jésus nous invite à rassasier les affamés. L'Eglise a fait
de cette démarche une oeuvre de miséricorde matérielle. Il s'agit
en outre "de personnes et non de chiffres, chacune portant une
croix qu'elle n'arrive parfois plus à porter seule. Allons au
secours de ces Christ, aidons les aussi à reconquérir leur dignité
et à se redresser. Soyez des frères et des amis pour les pauvres,
qui doivent comprendre qu'ils comptent aux yeux de Dieu".
Messe pour la Gendarmerie vaticane
Cité
du Vatican, 3 octobre 2015
(VIS). A l'occasion de la fête de saint Michel archange, patron de
la Gendarmerie de l'Etat de la Cité du Vatican, le Pape François a
célébré, ce matin, la messe à la chapelle du Gouvernorat, à
laquelle ont assisté les membres de ce Corps. Dans son homélie, le
Saint-Père a évoqué la lutte de saint Michel contre Satan,
affirmant qu'il "y a une guerre entre le bien et le mal où nous
devons choisir ce que nous voulons, le bien ou le mal. Mais...les
méthodes de guerre de ces deux ennemis sont totalement contraires.
Dans la prière initiale..., nous demandons la grâce d'être
défendus par l’archange Michel contre les pièges du démon...
C'est une des méthodes du diable, poser des pièges". Il a
ensuite expliqué "les trois degrés de la méthode du vieux
serpent, le démon. D'abord, avoir des choses, il s'agit du pain, des
richesses qui te conduisent lentement à la corruption, et ce ne sont
pas des histoires; elle est partout!...Tant de personnes vendent leur
âme pour trois sous, leur bonheur, leur vie, tout. C'est le premier
degré: L'argent, les richesses. Ensuite, quand tu en as, tu te sens
important, deuxième degré: La vanité. Ce que le Diable disait à
Jésus sur le pinacle du Temple: Jette-toi d'ici en bas, fais un
grand spectacle! Vivre pour la vanité. Troisième degré: Le
pouvoir, l'orgueil, la superbe. Je te donne tout le pouvoir du monde,
tu seras celui qui commande. Cela nous arrive à tous, toujours, dans
les petites choses: Trop attachés à nos richesses, on aime quand on
nous loue, comme le paon. Tant de gens en deviennent ridicules. La
vanité te rend ridicule. Ou enfin quand tu as du pouvoir, tu te
prends pour Dieu, et cela est un grand péché. Vous avez un travail
un peu difficile, où il y a toujours des oppositions et vous devez
mettre les choses à leur place et éviter tant de fois des
infractions ou des délits. Priez beaucoup pour que le Seigneur par
l'intercession de saint Michel vous défende de toute tentation, de
toute tentation de corruption par l'argent, par les richesses, de
vanité ou d'orgueil. Et plus votre service sera humble, comme
Jésus,...plus il sera fécond et utile pour nous tous... Que le
Seigneur nous aide dans cette lutte de tous les jours, mais non pour
nous, c'est une lutte pour le service, parce que vous êtes des
hommes et des femmes de service, de service à la société, de
service aux autres, de service pour faire grandir la bonté dans le
monde".
Audiences
Cité
du Vatican, 3 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a
reçu ce matin:
Le
Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les
évêques.
Mgr.Claudio
Gugerotti, Nonce apostolique en Biélorussie.
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 5 octobre (VIS). Le Saint-Père a nommé:
Mgr.Salvatore
Ligorio, Archevêque métropolitain de Potenza - Muro Lucano -
Marsico Nuovo (superficie 1.634, population 154.600, catholiques
152.600, prêtres 113, diacres 23, religieux 124), en Italie.
Jusqu'ici Archevêque de Matera - Irsina (Italie), il succède à
Mgr.Agostino Superbo, dont la renonciation a été acceptée pour
limite d'âge.
Mgr.Andrea
Migliavacca, Evêque de San Miniato (superficie 691, population
176.794, catholiques 161.000, prêtres 79, diacres 10, religieux
122), en Italie. L'Evêque élu, né en 1967 à Pavie (Italie) et
ordonné prêtre en 1992, était jusqu'ici Recteur du séminaire
diocésain. Docteur en droit canonique, il a été notaire,
chancelier puis juge de tribunal ecclésiastique, aumônier de
l'Action catholique et des scouts, chargé de la pastorale des
jeunes, chanoine de la cathédrale.
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