Cité
du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). La Salle de
Presse du Saint-Siège confirme que le Président
palestinien Mahmud Abbas et le
Président israélien Shimon Peres seront les hôtes du Pape François
dimanche 8 juin après-midi, afin de prier ensemble pour
solliciter de Dieu le don de la paix.
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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... [+]
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dernières 5 nouvelles
vendredi 30 mai 2014
LE PAPE A LA FETE DE LA FOI DES CHARISMATIQUES
Cité
du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). Dimanche 1
juin, le Pape François se rendra à 17 h au stade Olimpico de Rome
pour la clôture du rassemblement du Renouveau charismatique. Y sont
attendues 52.000 personnes provenant d'une cinquantaine de pays,
auxquelles le Saint-Père s'adressera.
INTENTIONS DE PRIERE POUR JUIN
Cité
du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). L'intention de prière générale du
Saint-Père pour juin est: "Pour que les chômeurs reçoivent le
soutien ou l'emploi nécessaires pour vivre dignement".
Son
intention missionnaire est: "Pour que l'Europe redécouvre ses
racines chrétiennes grâce au témoignage de foi des croyants".
CONSISTOIRE POUR DES CAUSES DE CANONISATION
Cité
du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). Jeudi 12 juin se tiendra un
consistoire ordinaire public pour la canonisation:
Du
bienheureux Giovanni Antonio Farina, évêque italien fondateur des
Soeurs de Ste.Dorothé.
Du
bienheureux Kuriakose Elia Chavara, prêtre indien fondateur des
Carmélites de l'Immaculée.
Du
bienheureux Ludovico da Casoria (Arcangelo Palmentieri), prêtre et
religieux italien, fondateur des Franciscaines Elisabethiennes.
Du
bienheureux Nicola da Longobardi, minime italien.
De
la bienheureuse Euphrasie du Sacré-Coeur (Rose Eluvathingal),
carmélite indienne.
Du
bienheureux Amato Ronconi, laïc italien du tiers ordre franciscain,
fondateur de l'actuelle maison de repos Opera Pia Beato Amato
Ronconi.
AUDIENCES
Cité
du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:
M.Masoud
Barzani, Président de la Région autonome du Kurdistan (Irak).
M.Rof
Heuer, Directeur Général du CERN.
Seize
prélats de la Conférence épiscopale mexicaine en visite Ad Limina:
Mgr.Constancio
Miranda Weckmann, Archevêque de Chihuahua.
Mgr.Juan
Guillermo López Soto, Evêque de Cuauhtémoc - Madera.
Mgr.Héctor
González Martínez, Archevêque de Durango, accompagné de son
Auxiliaire, Mgr.Enrique Sánchez Martínez.
Mgr.José
Guadalupe Torres Campos, Evêque de Gómez Palacio.
Mgr.Mario
Espinosa Contreras, Evêque de Mazatlán.
Mgr.José
Guadalupe Galván Galindo, Evêque de Torreón.
Mgr.Jonás
Guerrero Corona, Evêque de Culiacán.
Mgr.José
Banjamin Castillo Plasencia, Evêque de Celaya.
Mgr.Francisco
Moreno Barrón, Evêque de Tlaxcala.
Mgr.Lucas
Martínez Lara, Evêque de Matehuala.
Mgr.Rafael
Romo Muñoz, Archevêque de Tijuana.
Mgr.Rafael
Valdez Torres, Evêque d'Ensenada.
Mgr.Miguel
Angel Alba Díaz, Evêque de la Paz en la Baja California Sur.
Mgr.José
Isidro Guerrero Macías, Evêque de Mexicali.
Mgr.Salvador
Rangel Mendoza, OFM, Evêque de Huejutla.
AUTRES ACTES PONTIFICAUX
Cité
du Vatican 30 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a:
Nommé
l'Abbé Stephan Burger, Archevêque de Freiburg im
Breisgau (superficie 16.229, population 4.735.970, catholiques
1.953.041, prêtres 1.007, diacres 246, religieux 1.684), en
Allemagne. L'Evêque élu, né en 1962 à Freiburg im Breisgau
(Allemagne) et ordonné prêtre en 1990, était jusqu'ici Vicaire
judiciaire du diocèse, Chanoine cathédral et collaborateur de
paroisse. Il est Docteur en droit canonique.
Nommé
l'Abbé Jonas Benson Okoye, Auxiliaire de l'Evêque d'Awka (Nigeria).
L'Evêque élu,né en 1963 à Kaduna (Nigeria) et ordonné prêtre en
1992, était jusqu'ici Vicaire judiciaire du diocèse et Curé de la
paroisse St.Mathieu d'Amawbia (Nigeria). Docteur en droit canonique,
il a été juge ecclésiastique inter-diocésain, membre du
Presbyterium, professeur et curé de paroisse.
Nommé
Mgr.Paolo Giulietti, Auxiliaire de l’Archevêque de Perugia - Città
della Pieve (Iitalie). L'Evêque élu, né en 1964 à Perugia
(Italie) et ordonné prêtre en 1991, était jusqu'ici Vicaire
Général de ce même diocèse. Licencié en théologie, il a été
curé de paroisse, chanoine cathédral et membre du Presbyterium,
aumônier de prison, Coordinateur de la commission Clergé de la
Conférence épiscopale régionale.
Hier,
29 mai, il avait confirmé:
L'érection
de l'éparchie gréco-catholique de St.Basile Le Grand de Bucarest
(Roumanie), avec territoire démembré de l’archi-éparchie de
Fagaras - Alba Iulia.
La
nomination de Mgr.Mihai Catalin Fratila comme premier Evêque de
l'éparchie gréco-catholique de St.Basile Le Grand de Bucarest
(Roumanie). Il était jusqu'ici Auxiliaire de l'archi-éparchie de
Fagaras - Alba Iulia (Roumanie).
mercredi 28 mai 2014
LE PAPE REVIENT SUR SON PELERINAGE EN TERRE SAINTE
Cité
du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Durant l'audience générale tenue
place St.Pierre, le Pape François est revenu sur le voyage qu'il
vient d'accomplir en Jordanie, Palestine et Israël: Ce pèlerinage
en Terre Sainte, a-t-il dit, fut un cadeau dont je rends grâce à
Dieu. "Il m'a conduit sur cette terre bénie où a vécu Jésus
et où se sont manifestés les événements fondants de l'hébraïsme,
du christianisme et de l'islam... Il s'agissait d'abord de commémorer
la rencontre historique entre Paul VI et Athénagoras, il y a
cinquante ans à Jérusalem. Pour la première fois également, un
successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte. Réalisé durant les
assises conciliaires, ce fut le premier des voyages hors d'Italie des
Papes modernes. Le geste prophétique du Pape Paul et du Patriarche
oecuménique fut le premier pas du difficile processus d'unité des
chrétiens, qui a depuis fait de grands pas. Ma rencontre avec le
Patriarche Barthélémy...a été le point culminant de ma visite.
Nous avons prié ensemble au St.Sépulcre, entourés du Patriarche
réco-orthodoxe de Jérusalem, du Patriarche arméno-apostolique,
d'autres évêques et de représentants d'autres confessions... Là
où a résonné l'annonce de la Résurrection, nous avons tous
ressenti l'amertume de la division des disciples du Christ. Quelle
douleur que cette division!... Malgré ce Jésus nous anime. Cette
cérémonie a été riche de fraternité, d'estime et d'affection car
nous avons ressenti la voix du Bon Pasteur désirant faire un seul
troupeau de ses brebis. Nous avons ressenti notre volonté de guérir
nos blessures ouvertes pour avancer avec encore plus de ténacité
dans la voie de la pleine communion. A la suite de mes prédécesseurs,
j'ai moi aussi demandé pardon pour avoir favorisé la division de
l'Eglise. J'ai demandé à l'Esprit de nous aider...car nous sommes
frères et avons la même volonté de marcher ensemble et de
continuer à faire ce que nous pouvons déjà faire de concert, prier
et oeuvrer pour le peuple de Dieu, rechercher la paix et protéger la
création. En frères nous devons aller de l'avant!".
Puis
le Saint-Père a redit que son voyage avait aussi pour but
d'encourager la recherche de la paix dans la région, de la paix qui
est à la fois don de Dieu et action des hommes: "Je l'ai fait
en Jordanie, en Palestine et en Israël, en pèlerin, au nom de Dieu
et de l'homme, avec une grande compassion pour tous les fils de la
Terre Sainte qui depuis trop de temps vivent en guerre et ont droit à
connaître la paix. C'est pourquoi j'ai recommandé aux chrétiens
d'être dociles à l'Esprit, d'être capables de gestes d'humilité,
de fraternité et de réconciliation...de se faire des artisans de la
paix". La paix se construit peu à peu, quotidiennement,
artisanalement pourrait-on dire. Certes, comme il n'existe pas
d'industrie de la paix, j'ai encouragé les chrétiens à avoir un
coeur ouvert. "En Jordanie j'ai remercié les autorités et la
population d'accueillir tant de réfugiés en provenance des zones
de guerre. Que Dieu bénisse ce pays si accueillant!... J'ai
d'ailleurs partout encouragé les responsables à poursuivre leurs
efforts à faire baisser les tensions, surtout en Syrie, et à
rechercher de nouveau une solution juste au conflit
israélo-palestinien. C'est dans ce but que j'ai invité les
Président israélien et palestinien, qui sont des hommes de paix, à
venir au Vatican prier pour la paix avec moi. Ne nous laissez pas
seuls et priez avec nous pour que la paix survienne. Priez beaucoup
afin que le Seigneur accorde la paix à cette terre bénie. Je compte
sur vous tous". Le voyage a également permis au Pape de
confirmer les communautés chrétiennes dans la foi, des populations
qui souffrent tant. J'exprime ma gratitude à l'Eglise pour la
présence des chrétiens dans tout l'Orient. Ce sont des frères
courageux qui témoignent de l'espérance et de la charité, qui sont
le sel et la lumière de cette terre. Avec leurs écoles et leurs
hôpitaux ils oeuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon,
en faveur de la société entière". Ce voyage a été pour moi
"une grâce reçue de frères et de soeurs qui espèrent contre
tout espoir, malgré de nombreuses souffrances" comme l'exil que
cause la guerre "ou bien la discrimination et le mépris que
provoque l'appartenance au Christ. Je leur suis proche. Prions pour
eux et pour la paix de la région et de la Terre Sainte. Prions pour
l'Eglise qui avance sur la voie de la l'unité des chrétiens,
nécessaire pour que le monde croie dans l'amour de Dieu exprimé par
Jésus-Christ venu habiter parmi nous". En conclusion, le Pape a
invité les fidèles à réciter un Ave Maria pour la paix du monde
et pour que la Vierge accompagne le cheminement vers l'unité.
SALUTS APRES LA CATECHESE
Cité
du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Après sa
catéchèse, le Saint-Père a invité l'assemblée à prier pour la
paix au Proche et Moyen Orient, remerciant les fidèles d'avoir
accompagné son récent voyage par la prière. Puis il a salué les
membres de la Commission catholique internationale des migrations,
actuellement réunie en session plénière et dont l'action secoure
nombre de personnes dans le besoin. Il a enfin salué les pèlerins
de langue arabe et notamment de Jordanie, les remerciant de l'accueil
reçu, les assurant de ses prières et de ses voeux de paix et de
prospérité.
LUTTER CONTRE L'ESCLAVAGISME DANS LE TRAVAIL
Cité
du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le
Saint-Père a fait parvenir un message au Directeur Général de
l'Organisation internationale du travail à l'occasion de sa 103
conférence (Genève, 28 mai - 12 juin) qui va réfléchir à comment
bâtir un société où le travail soit décent. Cette session, à
laquelle prennent part les délégations des 185 états membres, a
lieu, écrit-il, "dans un moment crucial de l'histoire
socio-économique de la planète. Le chômage élargit dramatiquement
le champ de la pauvreté et accroît notamment la démoralisation des
jeunes. Sans reconnaissance de leur valeurs, ils se sentent exclus de
la société". L'autre grand défi mondial sont le préoccupant
problème des migrations de masse de personnes quittant leur pays en
recherche d'un avenir meilleur. "Elles rencontrent souvent
incompréhension et rejet, sans parler de qui trouve la mort en
voyage après avoir fait de grands sacrifices... Souvent, ne
parvenant pas à obtenir un emploi digne, ces hommes et ces femmes
tombent victimes dans une certaine globalisation de l'indifférence,
victimes de l'exploitation et d'un nouvel esclavagisme. Il est
inacceptable que le l'esclavagisme dans le travail devienne monnaie
courante. Cette plaie, ce crime contre l'humanité, ne peut
continuer! Le moment est venu d'unir les forces et d'oeuvrer ensemble
à libérer les victimes de cet esclavage, d'éradiquer un crime qui
touche autant la communauté internationale que les familles. Il faut
donc renforcer la coopération existante et trouver de nouvelles
formules de solidarité en misant sur la dignité de la personne
comme sujet central de l'économie. Pour cela il faut ré-évaluer
les responsabilités des multinationales...et notamment la question
des profits et investissements. Il faut également encourager les
gouvernements à piloter au profit de tous les mouvements
migratoires, de manière à éliminer la traite et le danger"
qui caractérise actuellement les déplacements de migrants. "Une
efficace coopération en la matière devra être favorisée par de
nouveaux objectifs de développement soutenable... La doctrine
sociale de l'Eglise apporte un soutien aux initiatives du BIT dans la
promotion de la dignité de la personne et la valorisation du
travail. C'est pourquoi j'encourage vos efforts pour répondre aux
enjeux actuels dans la fidélité à vos idéaux. Dieu veuille
soutenir votre action de défense et de diffusion de la dignité du
travail au profit de tous les membres de la famille humaine".
"COR UNUM" ET LA CRISE SYRIENNE
Cité
du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Conseil
pontifical Cor Unum rencontre le 30 mai 25 organisations caritatives
oeuvrant dans le cadre de la crise syrienne. La réunion s'articulera
en deux temps. Le matin sera consacré aux interventions successives
du Cardinal Sarah, Président du dicastère, du Cardinal Parolin,
Secrétaire d'Etat, de Mgr.Zenari, Nonce en Syrie, et de Mgr.Audo,
Président de la Caritas syrienne. Puis sera exposé le travail du
bureau d'information institué à Beyrouth l'an dernier pour
coordonner les actions des organismes catholiques. L'après-midi sera
réservé aux aspects concrets de leur collaboration sur le terrain,
en Syrie comme dans les pays voisins, ainsi qu'à l'identification
des questions critiques et des priorités à venir. Parallèlement à
son activité diplomatique, grâce à son réseau de nonciatures, à
ses contacts avec les Eglises locales et les agences catholiques
d'assistance, le Saint-Siège prend part activement aux programmes
internationaux d'aide humanitaire.
AUDIENCES
Cité
du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:
Le
Président bulgare M.Plamen Oresharski.
Mgr.Francesco
Follo, Observateur permanent près l'UNESCO.
AUTRES ACTES PONTIFICAUX
Cité
du Vatican 28 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
Mgr.José
Luiz Majella Delgado, CSSR, Archevêque de Pouso Alegre (superficie
12.281, population 817.000, catholiques 739.000, prêtres 131,
diacres 1, religieux 200), au Brésil. Jusqu'ici Evêque de Jataí
(Brésil), il succède à Mgr.Ricardo Pedro Chaves Pinto Filho,
O.Praem, dont la renonciation a été acceptée pour limite d'âge.
Membres
de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Pietro
Parolin, Secrétaire d'Etat, Mgr.Stanislaw Gadecki, Archevêque de
Poznan (Pologne), et Mgr.Rudolf Voderholzer, Evêque de Ratisbonne
(Allemagne).
AVIS
Cité
du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Comme
annoncé le VIS ne diffusera pas de bulletin demain 29 mai, Solennité
de l'Ascension et jour férié au Vatican. Le prochain bulletin VIS
sera diffusé vendredi 30 avril.
mardi 27 mai 2014
LE SAINT-PERE SE REND AU MONT DES OLIVIERS
Cité
du Vatican, 26mai 2014 (VIS). Vers 11 h le Saint-Père s'est rendu au
Centre Notre Dame de Jérusalem où il s'est entretenu en privé avec
le chef du gouvernement israélien. Une heure et demie plus tard,
changeant le programme, il a laissé sa suite pour aller déjeuner en
face avec les franciscains du couvent St.Sauveur. Revenu au Centre,
confié depuis 2004 aux légionnaires du Christ, le Pape a béni le
nouveau tabernacle de la chapelle. Après quoi il a gagné l'église
orthodoxe du Mont des Oliviers pour y rencontrer le Patriarche
Barthélémy. Après leur entretien, ils ont béni ensemble les
fidèles rassemblés dans l'atrium. Le Pape s'est alors rendu à
l'église voisine du Gethsémani où, avant de s'adresser au clergé
local (prêtres, religieux, religieuses et séminaristes), il s'est
incliné devant la pierre sur laquelle Jésus aurait prié:
"Quand
arriva l’heure fixée par Dieu pour sauver l’humanité de
l’esclavage du péché, Jésus se retira ici, au Gethsémani, au
pied du mont des Oliviers. Nous nous retrouvons dans ce lieu saint,
sanctifié par la prière de Jésus, par son angoisse..., sanctifié
par-dessus tout par son oui à la volonté d’amour du Père. Nous
avons presque peur de nous rapprocher des sentiments que Jésus a
éprouvés en cette heure. Nous entrons sur la pointe des pieds dans
cet espace intérieur où s’est décidé le drame du monde. En
cette heure, Jésus a senti la nécessité de
prier et d’avoir auprès de lui ses disciples, ses amis, qui
l’avaient suivi et avaient partagé de plus près sa mission. Mais
ici, au Gethsémani, le suivre se fait difficile et incertain car le
doute, la fatigue et la terreur prennent le dessus. Dans la rapidité
du déroulement de la passion de Jésus, les disciples auront
diverses attitudes à l’égard du Maître, la proximité,
l’éloignement, l’incertitude. Cela nous fera du bien à nous
tous, évêques, prêtres, personnes consacrées, séminaristes, de
nous demander en ce lieu: Qui suis-je devant mon Seigneur qui
souffre? Suis-je de ceux qui, invités par
Jésus à veiller avec lui, s’endorment, et au lieu de prier,
cherchent à s’évader en fermant les yeux devant la réalité?
Est-ce que je me reconnais en ceux qui se sont enfuis par peur,
abandonnant le Maître à l’heure la plus tragique de sa vie
terrestre? Peut-être y-a-t-il en moi la duplicité, la
fausseté de celui qui l’a vendu pour trente deniers, qui avait été
appelé ami, et qui pourtant a trahi Jésus?
Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont été faibles et qui
l’ont renié, comme Pierre? Peu de temps avant, ce dernier avait
promis à Jésus de le suivre jusqu’à la mort. Mais poussé dans
ses derniers retranchements et assailli par la peur, il jurera de ne
pas le connaître. Est-ce que je ressemble à ceux qui désormais
organisaient leur vie sans lui, comme les disciples d’Emmaüs,
insensés et lents à croire les paroles des prophètes? Ou bien,
grâce à Dieu, est-ce que je me retrouve parmi ceux qui ont été
fidèles jusqu’à la fin, comme Marie et Jean?
Quand
sur le Golgotha, tout devient sombre et que toute espérance semble
finie, l’amour seul est plus fort que la mort. L’amour de la mère
et du disciple bien-aimé les pousse à rester au pied de la croix,
pour partager jusqu’au bout la douleur de Jésus. Est-ce que
je me reconnais dans ceux qui ont imité leur Maître et Seigneur
jusqu’au martyre, témoignant combien il a été
tout pour eux, la force incomparable de leur mission et l’horizon
ultime de leur vie? L’amitié de Jésus à notre égard, sa
fidélité et sa miséricorde sont le don inestimable qui nous
encourage à poursuivre avec confiance notre marche à sa suite,
malgré nos chutes, nos erreurs et nos trahisons. Mais
cette bonté du Seigneur ne nous dispense pas de la vigilance face au
tentateur, au péché, au mal et à la trahison qui peuvent traverser
aussi la vie sacerdotale et religieuse. Nous percevons la
disproportion entre la grandeur de l’appel de Jésus et notre
petitesse, entre la sublimité de la mission et notre fragilité
humaine. Mais le Seigneur, dans sa grande bonté et dans son infinie
miséricorde, nous prend toujours par la main, afin que nous ne nous
noyions pas dans la mer du désarroi. Il est toujours à nos côtés,
il ne nous laisse jamais seuls. Donc, ne nous laissons pas vaincre
par la peur et par le découragement, mais avec courage et confiance,
allons de l’avant sur notre chemin et dans notre mission. Chers
frères et sœurs, vous êtes appelés à suivre le Seigneur avec
joie sur cette Terre bénie. C’est un don et une responsabilité.
Votre présence ici est très importante, et l’Eglise toute entière
vous en est reconnaissante. Elle vous soutient par la prière.
Imitons la Vierge Marie et l'Apôtre Jean, et restons près
des nombreuses croix où Jésus est encore crucifié. C’est la
route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à le suivre. Si
quelqu’un veut me servir, qu’il me suive. Et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur".
MESSE AU CENACLE, BERCEAU DE L'EGLISE
Cité
du Vatican, 27 mai 2014 (VIS). Hier après-midi, le Pape a concélébré
la messe avec les évêques catholiques de Terre Sainte dans le
Cénacle de Jérusalem, lieu qui selon la tradition est le berceau de
l'Eglise car y a été instituée l'Eucharistie. Etant donné
l'exiguité des lieux, elle n'a pas été accessible au public. Sur
les ruines d'un édifice paléochrétien appelé église du Mont Sion
les croisés construisirent au XII siècle une basilique à trois
nefs, qui resta accessible après la conquête de Saladin. Elle était
détruite lorsque les franciscains s'installèrent en Terre Sainte,
qui construisirent l'édifice actuel accolé au couvent qui est
jusqu'à nos jour le siège de la Custodie. En 1524 les musulmans
prirent possession du rez de chaussé en prétendant qu'il renfermait
le tombeau de David, après quoi les franciscains furent chassés et
l'étage transformé en mosquée. L'édifice est actuellement
propriété de l'Etat d'Israël tout en restant régi par par les
autorités musulmanes et la Roi Abdallah en personne. Voici l'homélie
prononcée par le Saint-Père:
"C’est
un beau cadeau que le Seigneur nous fait, en nous permettant de nous
réunir ici pour célébrer l’Eucharistie. En ce lieu Jésus
consomma la dernière Cène avec ses apôtres puis apparut ressuscité
au milieu d’eux, ici l’Esprit Saint descendit sur Marie et sur
les disciples. Ici est née l’Eglise. D'ici elle est sortie avec le
Pain rompu dans les mains, les plaies de Jésus dans les yeux, et
l’Esprit d’amour dans le cœur. Au
Cénacle, Jésus ressuscité, envoyé du Père, communiqua aux
apôtres son Esprit. Et avec sa force, il les envoya renouveler la
face de la terre. Sortir, partir, ne veut pas dire oublier. L’Eglise
a toujours gardée la mémoire de ce qui c'est produit ici. Le
Paraclet lui rappelle chaque parole, chaque geste et en révèle le
sens. Le Cénacle nous rappelle le service,
le lavement des pieds que Jésus a accompli, comme exemple pour ses
disciples. Se laver les pieds les uns les autres signifie
s’accueillir, s’accepter, s’aimer, se servir réciproquement.
Cela veut dire servir le pauvre, le malade, l’exclus. Il nous
rappelle, avec l’Eucharistie, le sacrifice. Dans chaque célébration
eucharistique, Jésus s’offre pour nous au Père, pour que nous
aussi nous puissions nous unir à lui, en offrant à Dieu notre vie,
notre travail, nos joies et nos peines, tout sous forme de sacrifice
spirituel. Le Cénacle nous rappelle l’amitié:
Je ne vous appelle plus serviteurs, dit Jésus aux Douze. Je vous
appelle mes amis. Oui, le Seigneur fait de nous ses amis, il nous
confie la volonté du Père et s'offre lui-même à nous. C’est
cela l’expérience la plus belle du chrétien, et d’une façon
particulière du prêtre, devenir l’ami du Seigneur. Le
Cénacle nous rappelle le départ du Maître et la
promesse de se retrouver avec ses amis: Je reviendrai et je vous
emmènerai avec moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous
aussi. Jésus ne nous laisse pas, il ne nous abandonne jamais, il
nous précède dans la maison du Père et là il veut nous emmener
avec lui.
Mais
le Cénacle rappelle aussi la bassesse, la curiosité, la trahison.
Qui est celui qui trahit? Et cela peut être chacun de nous, pas
seulement et toujours les autres, qui revit ces attitudes, quand nous
regardons avec suffisance le frère, quand nous le jugeons, quand
nous trahissons Jésus par nos péchés. Le Cénacle nous
rappelle le partage, la fraternité, l’harmonie,
la paix entre nous. Que d’amour, que de bien a jailli de ce lieu!
Que de charité est sortie d’ici, comme un fleuve de sa source, qui
au début est un ruisseau, puis s’élargit et devient grand. Tous
les saints ont puisé ici, au grand fleuve de la sainteté de
l’Eglise prend ici sa source... Il nous rappelle enfin la naissance
de la nouvelle famille qu'est l’Eglise, constituée par Jésus
ressuscité. Une famille qui a une mère en la Vierge Marie. Les
familles chrétiennes appartiennent à cette grande famille, et
trouvent en elle lumière et force pour marcher et se renouveler, à
travers les peines et les épreuves de la vie. Tous les enfants de
Dieu de tout peuple et de toute langue, tous frères et enfants de
l’unique Père qui est dans les cieux sont invités et appelés à
faire partie de cette grande famille. C’est
l’horizon du Cénacle, l’horizon du Ressuscité et de l’Eglise.
D’ici est partie l’Eglise, animée par
le souffle vital de l’Esprit. Recueillie en prière avec la mère
de Jésus, elle revit pour toujours l’attente d’une effusion
nouvelle de l’Esprit. Que descende ton Esprit, Seigneur, et qu’il
renouvelle la face de la terre".
Après
la messe, le Pape François et sa suite ont pris l'hélicoptère pour
gagner Tel Aviv où, à 19 h 15' locales l'avion papal a décollé en
direction de Rome, atterrissant à Ciampino à 23 h heure de Rome.
QUEL QU'EN SOIT SA RAISON, LE TERRORISME EST UN MAL
Cité
du Vatican, 27 mai 2014 (VIS). Voici ce
qu'a dit hier à Jérusalem le Saint-Père lorsqu'il s'est incliné
devant la plaque commémorative des victimes du terrorisme:
"J'entends affirmer en toute humilité que le terrorisme est un
mal. Il l'est dans ses effets mais aussi quel qu'en soit sa raison.
C'est un mal parce qu'il découle de la haine, parce qu'il détruit
au lieu de construire. Puissent les peuples comprendre de cette voie
violente, fondamentalement criminelle, ne conduit à rien. Je prie
pour ces victimes, pour toutes les victimes du terrorisme de par le
monde. Il faut abandonner, j'en conjure les auteurs, cette voie sans
issue".
LE PAPE S'ENTRETIENT AVEC LES JOURNALISTES
Cité
du Vatican, le 27 mai 2014 (VIS). Dans l'avion le reconduisant hier
soir à Rome, le Saint -Père s'est entretenu pendant près de trois
quart d'heure avec les journalistes ayant suivi sont pèlerinage en
Terre Sainte. Voici les réponses correspondantes du Pape François:
Invitation
adressée aux Présidents palestinien et israélien:
Nous
y avons pensé spontanément au cours du voyage, même si c'était
une proposition délicate à cause des nombreuses questions
logistiques liées à la situation régionale. Mais j'espère que
cette rencontre, qui est destinée à prier et non à négocier, se
déroulera bien, qu'elle aidera à avancer, chacun rentrant chez lui
pour parler, l'un avec un rabbin, l'autre avec un imam.
Que
faire à Jérusalem pour enraciner une paix stable et durable?:
L'Eglise
catholique a une position du point de vue religieux, faire de
Jérusalem la ville de la paix et des trois religions. Mais les
mesures concrètes pour la paix doit venir de négociations
politiques. Sur les positions relatives au statut politique, capitale
ou non de l'Etat, je ne suis pas compétent pour dire ce qui est
juste. Le faire serait folie de ma part, même si je pense qu'il faut
négocier honnêtement, fraternellement, en confiance. Il faut du
courage pour faire cela et je prie beaucoup pour les dirigeants qui
doivent avancer sur le chemin de la paix. Je peux seulement dire ce
que l'Eglise ne cesse de dire: Nous voyons Jérusalem comme la
capitale de trois religions, comme une ville sainte, une ville de la
paix.
Contre
les abus sexuels sur mineurs:
Il
y a actuellement trois évêques mis en question, dont un est déjà
condamné. Il n'y aura pas de traitement privilégié... Commettre ce
crime...c'est trahir le corps du Seigneur. Au lieu de guider ces
enfants à la sainteté, ces prêtres les violent et compromettent
ainsi leur vie entière. C'est très grave... Je compare cela à une
messe noire. La semaine prochaine, le 6 ou le 7 juin, je célébrerai
une messe en présence de victimes. Je m'entretiendrai ensuite avec
eux à Santa Marta, puis une réunion avec eux...en présence du
Cardinal O'Malley. Nous devons aller de l'avant. Tolérance zéro!
Une
Eglise pauvre, simple et austère face aux scandales du Vatican:
Jésus
a lui-même dit à ses disciples que les scandales étaient
inévitables, parce que nous sommes tous pécheurs. Des scandales, il
y en aura toujours. L'important est d'essayer d'en éviter de
nouveaux. En tout l'honnêteté de la gestion économique et la
transparence sont nécessaires. Les deux commissions qui ont étudié
la situation du I.O.R. ont déposé leurs conclusions. Maintenant le
ministère de l'économie dirigé par le Cardinal Pell va engager les
réformes qui s'imposent... Par exemple au I.O.R. ont été fermés
1.600 comptes de personnes qui n'avaient pas le droit d'en détenir.
La fonction du I.O.R. est d'aider l'Eglise. Seuls peuvent y disposer
d'un compte les évêques, les diocèses, les employés, les
conjoints survivants... Sur la question des 15 millions d'Euro, je
peux seulement dire qu'il y a une enquête.
Elections
européennes et danger du populisme:
Ces
jours-ci j'ai surtout prié.... Je ne comprend pas tout du débat
européen. Mais il y a un mot-clé à tout cela: Le chômage. La
situation est très grave et au risque de simplifier je dirais que
nous sommes dans un système économique complexe qui place l'argent
et non l'homme au coeur de tout. Un système économique digne doit
remettre l'homme au centre...tandis que le système actuel provoque
des rejets... Les personnes âgées sont écartées, ainsi que les
jeunes générations. Ce qui explique la chute des naissances en
Europe... Cette culture de rejet est très grave. Notre système
économique est inhumain.
Célibat
obligatoire catholique et exemple de l'Eglise orthodoxe:
L'Eglise
catholique a des prêtres mariés, chez les catholiques de rites
orientaux. Pourquoi ne pas débattre de ce qui n'est pas un dogme
mais une règle de vie, que personnellement j'apprécie comme don
fait à l'Eglise. N'étant pas un dogme, la porte est ouverte au
débat. Etant un point secondaire, nous n'avons pas discuté avec le
Patriarche Barthélémy. Nous avons parlé de l'unité que nous
devons bâtir en marcher ensemble, en priant ensemble, en travaillant
ensemble.
A
la rencontre des chrétiens d'Asie:
-
En ce qui concerne l'Asie, deux voyages sont programmés: En Corée
du Sud pour un rassemblement des jeunes chrétiens d'Asie. Puis en
janvier prochain un voyage de deux jours au Sri Lanka et aux
Philippines, dans les régions récemment dévastées par un
typhon... Le problème du manque de liberté religieuse n'est pas
limité à certains pays asiatiques... La liberté religieuse est
assurée normalement dans beaucoup de pays tandis que d'autres
prennent des mesures se terminant en une véritable persécution. Il
y a des pays où il est interdit de porter une croix, de lire la
Bible, d'enseigner le catéchisme aux enfants. Il y a des martyrs,
catholiques et non catholiques... Je pense qu'il y a probablement
plus de martyrs aujourd'hui que durant les premiers temps de
l'Eglise.
Vers
une Papauté émérite?:
Je
ferai ce que le Seigneur me dira de faire. En priant on recherche la
volonté de Dieu. Je pense que Benoît XVI ne restera pas un cas
unique... Il y a 70 ans il n'y avait pas d'évêques émérites.
Maintenant il y en a beaucoup. Qu'en sera-t-il d'une Eglise avec des
Papes émérites? L'institution devrait envisager ce statut... Dieu
pourvoira. Cette porte est ouverte et j'estime que si l'Evêque de
Rome sent ses forces l'abandonner il devra se poser les mêmes
questions que le Pape Benoît.
Béatification
prochaine de Pie XII?:
La
cause de Pie XII est introduite. Mais aucun miracle n'a été
signalé, qui serait nécessaire pour aller de l'avant. Sans miracle
on ne peut faire avancer la cause.
Les
attentes du prochain Synode des évêques:
Cette
rencontre au Vatican sera une réunion de prière...un synode sur la
famille, ses problèmes et ses vertus, sa situation actuelle. Le
rapport du Cardinal Kasper a mis en avant les qualités de la
famille, son aspect théologique, les problèmes familiaux, la
question pastorale que pose la séparation, l'annulation du mariage,
le problème de la communion aux divorcés remariés... Je n'aime pas
beaucoup ceux qui, même dans l'Eglise, parlent de la communion aux
divorcés comme si tout se réduisait à la casuistique. Il y a une
crise de la famille et une crise du mariage. Les jeunes ne veulent
pas se marier et préfèrent vivre ensemble non mariés... La
question est très vaste et il convient de la clarifier... Le Pape
Benoît XVI a dit par trois fois...qu'il fallait étudier tout
recours en annulation avec foi.... Les divorcés ne sont pas
étrangers. Or ils sont souvent traités comme s'ils l'étaient.
Qu'en
est-il de la réforme de la Curie Romaine?:
Le
premier obstacle c'est moi!... Le Conseil des huit Cardinaux est
chargé d'étudier l'ensemble du système Vatican pour revoir la
constitution Pastor Bonus sur la Curie Romaine. Un des points clef
est la question économique... Il faut aussi regrouper des dicastères
et repenser leur organisation.... Les obstacles rencontrés sont
normaux, comme dans tout processus. Il faut dégager la voie et
beaucoup oeuvrer de persuasion. Certes, certaines personnes n'en sont
pas convaincues, ce qui est classique en l'occurrence. Pour ma part,
je suis satisfait.
PROGRAMME DU PAPE EN JUIN, JUILLET ET AOUT
Cité
du Vatican, 27 mai 2014 (VIS). Voici les cérémonies que présidera
le Pape François en juin, juillet et août:
JUIN
Dimanche
8: Basilique vaticane, à 10 h, messe de la Pentecôte.
Jeudi
12: Consistoire ordinaire pour des causes de canonisation.
Jeudi
19: Parvis de St.Jean de Latran, à 19 h, messe du Corpus Domini,
procession eucharistique jusqu'à Ste.Marie Majeure et bénédiction
eucharistique.
Samedi
21: Visite pastorale dans le diocèse de Cassano all'Jonio (Italie).
Dimanche
29: Basilique vaticane, à 9 h 30', messe solennelle des Sts.Pierre
et Paul.
JUILLET
Samedi
5: Visite pastorale à Campobasso et Isernia (Italie).
AOUT
Mercredi
13: Début du voyage apostolique en Corée (retour le 18).
AUTRES ACTES PONTIFICAUX
Cité
du Vatican 27 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a:
Accepté
pour limite d'âge la renonciation de Mgr.Francisco González Valer,
SF, à l'office d'Auxiliaire de l'Archevêque de Washington (USA).
Accepté
pour limite d'âge la renonciation de Mgr.Adam Lepa, à l'office
d'Auxiliaire de l'Archevêque de Lódz (Pologne).
Confirmé
l'élection du P.Yosafat Moshchych, Miss.St.André, comme Auxiliaire
de l'archi-éparchie ukrainienne d'Ivanov - Frankivsk (Ukraine).
L'Evêque élu, né 1976 à Stariy Rozdil (Ukraine), a été ordonné
prêtre en 1999 et a émis ses voeux religieux en 2002.Il était
jusqu'ici Vicaire de ce même diocèse. Licencié en théologie, il a
occupé diverses fonctions pastorales diocésaines et a été
supérieur général de son ordre.
lundi 26 mai 2014
ARRIVEE EN ISRAEL: QUE LES DEUX ETATS DEVIENNENT REALITE
Cité
du Vatican, 25 mai 2014
(VIS). En début d'après midi, le Pape s'est rendu à la basilique
de la Nativité. Les premières informations historiques sur la
Grotte de la crèche de Bethléem remontent à Origène. En 326,
l'empereur Constantin fait construire sur le site une basilique qui
recouvre le site. Endommagée suite aux incendies et à la révolte
des Samaritains, elle fut restaurée en 540. En 614, les Perses
envahirent la région mais épargnèrent la basilique en raison des
fresques qui représentaient les Rois mages en costume perse. En 638,
les musulmans entrent à Bethléem qui passe aux mains des Croisés
en 1099. En 1187, Saladin occupe Jérusalem et Bethléem mais épargne
le sanctuaire. En 1192, l'évêque de Salisbury obtient le
rétablissement du culte latin en échange du paiement d'un tribut de
la part des fidèles. En 1347, les Franciscains obtinrent des
Ottomans d'officier dans la basilique ainsi que la possession de la
grotte et de la basilique. Au XVI siècle, commence la période des
contestations pour leur possession entre les Franciscains et
Orthodoxes, qui change de mains au gré de la Sublime Porte. Avec la
défaite et l'expulsion des Vénitiens de Crête en 1669, les
Orthodoxes sont autorisés à prendre possession de la basilique, qui
est encore leur propriété alors que la grotte de la Nativité est
revenue aux franciscains en 1690. La basilique Sainte-Catherine
contiguë à la basilique de la Nativité est la paroisse latine de
Bethléem. La propriété des lieux saints est un sujet qui oppose
depuis des siècles les communautés appartenant aux trois religions
monothéistes de Terre Sainte et un sujet brûlant jusque dans les
chancelleries internationales. Au XVII siècle, la lutte entre les
communautés orthodoxe et latine subit les hauts et les bas de la
politique internationale et des relations entre les puissances de
l'époque, l'empire ottoman, les républiques maritimes italiennes
qui protégeaient les latins, et la Russie, traditionnelle
protectrice des orthodoxes. Certains sanctuaires passent alors d'une
communauté à l'autre parfois sur la seule base de sommes d'argent
offertes à la Sublime Porte. En 1850, une requête française
adressée au Sultan pour définir la question provoque un nouvel
affrontement contre la Russie. Istanbul publie en 1852 un décret
établissant le maintien du Statu Quo, congelant les réclamations
des franciscains à propos des expropriations dont ils étaient
victimes depuis des siècles. Cet édit ottoman, encore en vigueur,
règle la situation de quelques sanctuaires comme la grotte de la
Nativité à Bethléem, le Cénacle et le Saint Sépulcre à
Jérusalem.
Le
Pape François a visité la grotte de la Nativité en y accédant par
un passage entre le couvent franciscain et la basilique grecque
orthodoxe. Après un moment de prière, il a gagné le Phoenix Centre
de Bethléem, accueillant le camp de réfugiés de Dheisheh qui a été
construit grâce à une donation de Jean-Paul II lors de sa visite en
2000. Le Pape a été reçu dans l'auditorium par une centaine
d'enfants provenant des camps de réfugiés de Dheisheh, Aida et Beit
Jibrin. Dans une ambiance de fête et de chants, deux enfants lui ont
remis des dessins, lettres et travaux manuels. Le Saint-Père a prié
avec les enfants avant de les bénir. Un d'entre eux a lu un texte:
Nous sommes les enfants de la Palestine. Depuis 66 ans nos parents
subissent l'occupation. Nous avons ouvert les yeux sur cette
occupation et nous avons vu la nakba dans les yeux de nos grands
parents, quand ils ont quitté ce monde. Nous voulons dire au monde:
assez de souffrances et d'humiliations!. "Ne faites jamais en
sorte que le passé détermine votre vie -leur a répondu le
Saint-Père-. Regardez toujours devant. Travaillez et luttez pour
obtenir les choses que vous voulez. Mais sachez une chose: que la
violence ne se vainc pas par la violence! La violence se vainc par la
paix! Avec la paix, avec le travail, avec la dignité de faire aller
de l'avant la patrie!". Ensuite le Saint-Père a gagné
l'héliport où l'attendait le Président palestinien, pour prendre
congé en présence de la garde d'honneur.
Une
demie-heure plus tard, le Pape est arrivé à atterri à Tel-Aviv, où
il a été accueilli par le Président israélien Shimon Peres, le
Premier Ministre Benjamin Nétanyahu, les corps constitués et les
autorités religieuses, les évêques de Terre Sainte et un chœur de
jeunes: "Je viens comme pèlerin cinquante ans après le voyage
historique de Paul VI", a déclaré le Saint-Père. "Depuis
lors, beaucoup de choses ont changé entre le Saint-Siège et l’Etat
d’Israël. Les relations diplomatiques, qui existent entre nous
désormais depuis une vingtaine d’années, ont favorisé
l’accroissement de relations bonnes et cordiales, comme en
témoignent les deux accords déjà signés et ratifiés et celui en
voie de perfectionnement. Dans cet esprit, j’adresse mon salut à
tout le peuple d’Israël et je souhaite que se réalisent ses
aspirations à la paix et à la prospérité". Le Pape a
souligné que la Terre Sainte est une référence spirituelle pour
une grande partie de l'humanité là où s’est déroulée une
histoire pluri-millénaire et où se sont produits les principaux
événements liés à la naissance et au développement des trois
grandes religions monothéistes... C’est pourquoi je souhaite que
cette terre bénie soit un lieu où il n’y ait aucune place pour
celui qui, en instrumentalisant et en exacerbant la valeur de sa
propre appartenance religieuse, devient intolérant et violent envers
celle d’autrui". Il a aussi souligné que durant ce
pèlerinage, il visiterait quelques uns des lieux les plus
significatifs de Jérusalem, "ville de valeur universelle...
Jérusalem signifie cité de la paix. C’est ainsi que Dieu la veut
et c’est ainsi que tous les hommes de bonne volonté désirent
qu’elle soit. Mais malheureusement, cette ville est encore
tourmentée par les conséquences de longs conflits. Nous savons tous
combien la nécessité de la paix est urgente, non seulement pour
Israël, mais encore pour toute la région. Par conséquent, que se
multiplient les efforts et les énergies en vue d’arriver à une
résolution juste et durable des conflits qui ont causé tant de
souffrances. En union avec tous les hommes de bonne volonté, je
supplie tous ceux qui sont investis de responsabilité de ne laisser
passer aucune tentative pour la recherche de solutions équitables
aux difficultés complexes, de manière qu’israéliens et
palestiniens puissent vivre en paix. Il faut entreprendre toujours
avec courage et sans se lasser la voie du dialogue, de la
réconciliation et de la paix. Il n’y en a pas d’autre".
Par
ses paroles, il a renouvelé l'appel que Benoît XVI avait fait lors
de sa visite en 2009: "Qu’il soit universellement reconnu que
l’Etat d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et
de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues.
Qu’il soit également reconnu que le Peuple palestinien a le droit
à une patrie souveraine, à vivre avec dignité et à voyager
librement. Que la solution de deux Etats devienne réalité et ne
demeure pas un rêve". Le Saint-Père a évoqué la visite qu'il
fera deamin au Mémorial de Yad Vashem, érigé en souvenir des six
millions de juifs victimes de la Shoah, "tragédie qui demeure
comme un symbole du point où peut arriver la méchanceté de l’homme
quand, fomentée par de fausses idéologies, il oublie la dignité
fondamentale de chaque personne, qui mérite un respect absolu quel
que soit le peuple auquel elle appartient et la religion qu’elle
professe. Je prie Dieu pour que plus jamais ne se produise un tel
crime, dont ont été victimes aussi tant de chrétiens et d’autres.
Nous souvenant toujours du passé, promouvons une éducation où
l’exclusion et l’affrontement laissent place à l’inclusion et
à la rencontre, où il n’y ait pas de place pour l’antisémitisme,
quelle que soit la forme sous laquelle il se manifeste, ni pour une
quelconque expression d’hostilité, de discrimination ou
d’intolérance envers des personnes et des peuples". Le Pape a
évoqué "avec le cœur profondément peiné ceux qui ont perdu
la vie dans l'atroce attentat de samedi à Bruxelles. Je m'insurge
vivement contre cet acte criminel de haine antisémite et je confie
les victimes à Dieu miséricordieux tout en implorant la guérison
des blessés". Ajoutant que ses rencontres seront limitées en
raison de la brièveté de son voyage, le Pape a profité de
l'occasion pour saluer tous les citoyens israéliens et leur
manifester sa proximité, "en particulier à ceux qui vivent à
Nazareth et en Galilée, où sont présentes aussi de nombreuses
communautés chrétiennes". Avant de conclure et de se séparer
des personnes présentes, le Pape s'est adressé aux évêques et aux
fidèles laïcs chrétiens qu'il a encouragé à "poursuivre
avec confiance et espérance leur témoignage serein en faveur de la
réconciliation et du pardon, en suivant l’enseignement et
l’exemple du Seigneur Jésus, qui a donné sa vie pour la paix
entre l’homme et Dieu, entre frère et frère. Soyez ferment de
réconciliation, porteurs d’espérance, témoins de charité.
Sachez que vous êtes toujours dans mes prières".
DECLARATION CONJOINTE DU PAPE ET DU PATRIARCHE ŒCUMENIQUE
Cité
du Vatican, 26 mai 2014
(VIS). Après la cérémonie de bienvenue à l'aéroport de Tel Aviv,
le Pape s'est rendu en hélicoptère à Jérusalem pour rencontrer à
la délégation apostolique le Patriarche oecuménique de
Constantinople SS Barthélémy accompagné de trois hauts
dignitaires. Ont assisté à la rencontre le Cardinal Pietro Parolin,
Secrétaire d'Etat, et le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil
pontifical pour l'unité des chrétiens. Le Patriarche a été élu
en 1991, 270 Archevêque de Constantinople et Patriarche oecuménique
(orthodoxie). Il a rencontré Benoît XVI au Vatican en 2008 et
participé à la célébration du deuxième millénaire de la
naissance de saint Paul. Le 19 mars 2013, il a assisté à la messe
d'intronisation du Pape François. Ce fut la première fois, depuis
le grand schisme de 1054, qu'un patriarche orthodoxe participait à
la cérémonie d'inauguration de pontificat d'un pape catholique. Au
terme de leur rencontre, le Pape François et le Patriarche
Barthélémy ont signé la déclaration conjointe suivante:
1.Comme
nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche
oecuménique Athénagoras, qui se sont rencontrés ici à Jérusalem,
il y a cinquante ans, nous aussi, le Pape François et le Patriarche
Barthélémy, nous étions déterminés à nous rencontrer en Terre
Sainte où notre commun Rédempteur, le Christ Notre-Seigneur, a
vécu, a enseigné, est mort, est ressuscité et monté au ciel, d’où
il a envoyé le Saint Esprit sur l’Eglise naissante (communiqué
commun du 6 janvier 1964). Notre nouvelle rencontre, entre les
Evêques des Eglises de Rome et de Constantinople, fondées
respectivement par les deux frères, les apôtres Pierre et André,
est pour nous source d’une profonde joie spirituelle. Elle offre
une occasion providentielle pour réfléchir sur la profondeur et sur
l’authenticité des liens existant entre nous, qui sont les fruits
d’un parcours rempli de grâce au long duquel le Seigneur nous a
conduits, depuis ce jour béni d’il y a cinquante ans.
2.Notre
rencontre fraternelle, aujourd’hui, est une nouvelle et nécessaire
étape sur la route de l’unité à laquelle seul l’Esprit Saint
peut nous conduire, celle de la communion dans une légitime
diversité. Nous nous rappelons, avec une profonde gratitude, les
étapes que le Seigneur nous a déjà rendus capables d’entreprendre.
L’accolade échangée entre le Pape Paul VI et le Patriarche
Athénagoras, ici, à Jérusalem, après tant de siècles de
silence, a préparé le chemin pour un geste important, le retrait de
la mémoire et du sein de l’Eglise des actes d’excommunication
mutuelle en 1054. Ce geste a été suivi par un échange de visites
entre les Sièges respectifs de Rome et de Constantinople, par une
correspondance régulière et, plus tard, par la décision, annoncée
par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Dimitrios, tous deux
d’heureuse mémoire, d’initier un dialogue théologique en vérité
entre catholiques et orthodoxes. Tout au long de ces années, Dieu,
source de toute paix et de tout amour, nous a enseignés à nous
regarder les uns les autres comme membres de la même famille
chrétienne, sous un seul Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et à
nous aimer les uns les autres, de sorte que nous puissions professer
notre foi au même Evangile du Christ, tel qu’il fut reçu par les
apôtres, exprimé et transmis à nous par les conciles œcuméniques
ainsi que par les pères de l’Eglise. Tandis que nous sommes
conscients de ne pas avoir atteint l’objectif de la pleine
communion, aujourd’hui, nous confirmons notre engagement à
continuer de marcher ensemble vers l’unité pour laquelle le Christ
notre Seigneur a prié le Père afin que tous soient un.
3.Bien
conscients que l’unité est manifestée dans l’amour de Dieu et
dans l’amour du prochain, nous attendons avec impatience ce jour
où, finalement, nous partagerons ensemble le banquet eucharistique.
Comme chrétiens, nous sommes appelés à nous préparer à recevoir
ce don de la communion eucharistique, selon l’enseignement de Saint
Irénée de Lyon, par la confession de la même foi, une prière
persévérante, une conversion intérieure, une vie renouvelée et un
dialogue fraternel. En atteignant ce but espéré, nous manifesterons
au monde l’amour de Dieu par lequel nous sommes reconnus comme de
vrais disciples de Jésus-Christ.
4.A
cette fin, le dialogue théologique entrepris par la Commission mixte
internationale offre une contribution fondamentale à la recherche
pour la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. Ensuite,
sous les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et le Patriarche
Dimitrios, les progrès de nos rencontres théologiques ont été
substantiels. Aujourd’hui, nous exprimons notre sincère
appréciation pour les acquis, tout comme pour les efforts en cours.
Ceux-ci ne sont pas un pur exercice théorique, mais un exercice dans
la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours
plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour
apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore
que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit
dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il
est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité
tout entière que le Christ a donnée à son Eglise, une vérité que
nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les
impulsions de l’Esprit Saint. Par conséquent, nous affirmons
ensemble que notre fidélité au Seigneur exige une rencontre
fraternelle et un dialogue vrai. Une telle quête ne nous éloigne
pas de la vérité. Tout au contraire, à travers un échange de
dons, sous la conduite de l’Esprit Saint, elle nous mènera à la
vérité tout entière.
5.Cependant,
même en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous
avons maintenant le devoir d’offrir le témoignage commun de
l’amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de
l’humanité, spécialement en défendant la dignité de la personne
humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille
basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en
répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde.
Nous reconnaissons que la faim, la pauvreté, l’analphabétisme,
l’inéquitable distribution des ressources doivent constamment être
affrontés. C’est notre devoir de chercher à construire une
société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu
ou marginalisé.
6.C’est
notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend
aussi de la façon dont nous sauvegardons, avec prudence et
compassion, avec justice et équité, le don de la création que
notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le
mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux
yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre
obligation d’encourager un sens de l’humilité et de la
modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la
création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons
notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la
création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à
considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de
gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité
pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son
peuple.
7.De
même, il y a une nécessité urgente pour une coopération effective
et engagée des chrétiens en vue de sauvegarder partout le droit
d’exprimer publiquement sa foi, et d’être traité équitablement
lorsqu’on promeut ce que le christianisme continue d’offrir à la
société et à la culture contemporaines. A ce propos, nous invitons
tous les chrétiens à promouvoir un authentique dialogue avec le
judaïsme, l’islam et d’autres traditions religieuses.
L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire
à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit.
8.De
cette sainte ville de Jérusalem, nous exprimons nos profondes
préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au Proche
et Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part
entière de leurs patries. Avec confiance, nous nous tournons vers le
Dieu tout-puissant et miséricordieux, dans une prière pour la paix
en Terre Sainte et au Moyen Orient en général. Nous prions
spécialement pour les Eglises en Egypte, en Syrie et en Irak, qui
ont souffert le plus douloureusement en raison des récents
événements. Nous encourageons toutes les parties, indépendamment
de leurs convictions religieuses, à continuer d’œuvrer pour la
réconciliation et pour la juste reconnaissance des droits des
peuples. Nous sommes persuadés que ce ne sont pas les armes, mais le
dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens
possibles pour obtenir la paix.
9.Dans
un contexte historique marqué par la violence, l’indifférence et
l’égoïsme, beaucoup d’hommes et de femmes sentent aujourd’hui
qu’ils ont perdu leurs repères. C’est précisément à travers
notre témoignage commun de la bonne nouvelle de l’Evangile que
nous pouvons être capables d’aider nos contemporains à
redécouvrir la voie qui conduit à la vérité, à la justice et à
la paix. Unis dans nos intentions, et nous rappelant l’exemple, il
y a cinquante ans, du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras,
nous lançons un appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux
croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes
de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous
oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille
humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes,
pour le bien de toute l’humanité et des générations futures.
10.En
entreprenant ce pèlerinage commun à l’endroit où notre unique et
même Seigneur Jésus Christ a été crucifié, a été enseveli et
est ressuscité, nous recommandons humblement à l’intercession de
la Très Sainte et toujours Vierge Marie nos futurs pas sur le chemin
vers la plénitude de l’unité, en confiant l’entière famille
humaine à l’amour infini de Dieu.
Que
le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers
toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte
la paix! De Jérusalem, le 25 mai 2014.
RENCONTRE ŒCUMENIQUE AU SAINT-SEPULCRE
Cité
du Vatican, 26 mai 2014
(VIS). Après avoir signé la déclaration conjointe, le Saint-Père
et le Patriarche oecuménique se sont rendus à la basilique du
Saint-Sépulcre pour prendre part à une cérémonie œcuménique. Le
Pape est entré dans la basilique par la porte du Muristan alors que
le Patriarche est entré par la porte Ste.Hélène. Ont également
pris part les évêques de Terre Sainte, l'archevêque syrien,
l'archevêque éthiopien, l'évêque anglican, l'évêque luthérien
et d'autres évêques. Etaient également présents les consuls
généraux des cinq pays qui garantissent le Statu Quo de la
Basilique (France, Belgique, Espagne, Italie, Grèce) et les autres
consuls du Corpus Separatum de Jérusalem (Suède, Etats-Unis,
Turquie, Royaume-Uni). Selon la tradition, le Saint-Sépulcre est le
site de la crucifixion, de la sépulture et de la résurrection du
Christ. Après la répression de la révolte juive en 135, Jérusalem
subit un changement radical. Les juifs, les samaritains et les
judéo-chrétiens sont expulsés avec l'interdiction de revenir.
Hadrien, dans l'intention de supprimer toute trace de la religion
judaïque qui avait provoquée deux violentes révoltes, s'emploie à
faire disparaître tous les lieux de culte. Le Saint-Sépulcre
connaît le même sort. Il est rasé et comblé, et un temple de
Venus est érigé par dessus. Au cours du premier concile œcuménique
de Nicée en 325, l'évêque de Jérusalem, Macaire, invite
l'empereur Constantin à rendre le Saint Sépulcre à la lumière,
qui avait été conservé enterré. Hélène, la mère de Constantin,
ordonna la construction de la basilique de la Résurrection,
basilique qui, au fil des siècles, connaîtra divers sorts: De
l'invasion de 614 au cours de laquelle la pierre de la sépulture
aurait été brisée, à la décision des Croisés en 1099 de
rassembler tous les monuments rappelant la mort et la résurrection
du Christ en un seul édifice qui resta presque inaltéré jusqu'à
la fin du XIX siècle, subissant toutefois un tremblement de terre en
1927 ou des dommages liés à la première guerre arabo-israélienne
en 1948. Aujourd'hui, la gestion de la basilique est règlementée
selon le Statu Quo et trois communautés, latine (représentée par
les frères mineurs), grecque orthodoxe et arménienne orthodoxe s'en
partagent la propriété. Les coptes orthodoxes, les syriens
orthodoxes et les éthiopiens orthodoxes peuvent officier dans la
basilique. A l'entrée, dans l'atrium, se trouve la pierre de
l'Onction qui, selon la tradition, indique le lieu où Jésus, déposé
de la Croix, fut embaumé.
Le
Pape François et le Patriarche Barthélémy ont été reçus par les
trois supérieurs des communautés du Statu Quo (grecque orthodoxe,
franciscaine et arménienne apostolique). Le Patriarche grec
orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, le Custode de Jérusalem, le
P. Pierbattista Pizzaballa,OFM.Cap, et le Patriarche arménien
apostolique SB Nourhan Manoogian ont d'abord vénéré la pierre de
l'Onction, puis le Pape avec le Patriarche. Après la proclamation de
l'Evangile et les paroles du Patriarche Barthélémy, le Saint-Père
a prononcé un discours affirmant, en premier lieu, que dans cette
basilique "que chaque chrétien regarde avec profonde
vénération, arrive à son point culminant le pèlerinage que
j’accomplis avec mon frère bien-aimé en Christ, Sa Sainteté
Barthélémy. Nous l’accomplissons sur les traces de nos vénérés
prédécesseurs, Paul VI et Athénagoras, qui, avec courage et
docilité à l’Esprit Saint, ont donné lieu, il y a cinquante ans,
dans la Cité sainte de Jérusalem, à la rencontre historique entre
l’Evêque de Rome et le Patriarche de Constantinople. C’est une
grâce extraordinaire d’être réunis ici en prière. Le Tombeau
vide, ce sépulcre neuf situé dans un jardin, où Joseph d’Arimathie
avait déposé avec dévotion le corps de Jésus, est le lieu d’où
part l’annonce de la Résurrection... Cette annonce, confirmée par
le témoignage de ceux à qui le Seigneur Ressuscité est apparu, est
le cœur du message chrétien, transmis fidèlement de génération
en génération... C’est le fondement de la foi qui nous unit, foi
grâce à laquelle, ensemble, nous professons que Jésus-Christ, Fils
unique du Père et notre unique Seigneur, a souffert sous Ponce
Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli; il est
descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts.
Chacun de nous, chaque baptisé dans le Christ, est spirituellement
ressuscité de ce tombeau, puisque dans le Baptême nous avons tous
été réellement incorporés au Premier Né de toute la création,
ensevelis ensemble avec Lui, pour être avec Lui ressuscités et
pouvoir marcher dans une vie nouvelle... Tenons-nous près du tombeau
vide dans un recueillement respectueux, pour redécouvrir la grandeur
de notre vocation chrétienne: nous sommes des hommes et des femmes
de résurrection, non de mort. Apprenons, de ce lieu, à vivre notre
vie, les souffrances de l'Eglise et du monde entier à la lumière du
matin de Pâques... Ne nous laissons pas voler le fondement de notre
espérance qui est justement cela: Christos Anesti. Ne privons pas le
monde de la joyeuse annonce de la Résurrection! Et ne soyons pas
sourds au puissant appel à l’unité qui résonne précisément de
ce lieu, à travers les paroles de Celui qui, en tant que Ressuscité,
nous appelle tous mes frères".
"Certes,
nous ne pouvons nier les divisions qui existent encore entre nous,
disciples de Jésus. Ce lieu sacré nous en fait ressentir le drame
avec une souffrance plus grande. Et pourtant, à cinquante ans de
l’accolade de ces deux vénérables Pères, nous reconnaissons avec
gratitude et un étonnement renouvelé comment il a été possible,
par l’impulsion de l’Esprit Saint, d’accomplir des pas vraiment
importants vers l’unité. Nous sommes conscients qu’il reste
encore du chemin à parcourir pour aboutir à cette plénitude de
communion qui puisse s’exprimer aussi dans le partage de la même
table eucharistique, que nous désirons ardemment; mais les
divergences ne doivent pas nous effrayer et paralyser notre chemin.
Nous devons croire que, comme la pierre du sépulcre a été
renversée, de la même façon, pourront être levés tous les
obstacles qui empêchent encore la pleine communion entre nous. Ce
sera une grâce de la résurrection, que nous pouvons dès
aujourd’hui savourer à l’avance. Chaque fois que nous demandons
pardon les uns aux autres, pour les péchés commis contre d’autres
chrétiens et chaque fois que nous avons le courage de concéder et
de recevoir ce pardon, nous faisons l’expérience de la
résurrection! Chaque fois que, ayant dépassé les anciens préjugés,
nous avons le courage de promouvoir de nouvelles relations
fraternelles, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité!
Chaque fois que nous pensons l’avenir de l’Eglise à partir de sa
vocation à l’unité, brille la lumière du matin de Pâques! A ce
propos, je désire renouveler le vœu déjà exprimé par mes
prédécesseurs, de maintenir un dialogue avec tous les frères en
Christ pour trouver une forme d’exercice du ministère propre de
l’Evêque de Rome qui, en conformité avec sa mission, s’ouvre à
une situation nouvelle et puisse être, dans le contexte actuel, un
service d’amour et de communion reconnu par tous".
"Tandis
que nous nous trouvons comme des pèlerins en ces saints lieux, notre
souvenir priant va à toute la région, malheureusement si souvent
marquée par des violences et des conflits. Et nous n’oublions pas,
dans nos prières, tant d’autres hommes et femmes qui, en diverses
parties de la planète, souffrent à cause de la guerre, de la
pauvreté, de la faim, comme les nombreux chrétiens persécutés
pour leur foi dans le Seigneur Ressuscité. Quand des chrétiens de
diverses confessions se trouvent à souffrir ensemble, les uns à
côté des autres, et à s’entraider les uns les autres avec une
charité fraternelle, se réalise un œcuménisme de la souffrance,
se réalise l’œcuménisme du sang, qui possède une particulière
efficacité non seulement pour les contextes dans lesquels il a lieu,
mais aussi, en vertu de la communion des saints, pour toute l’Eglise.
Ceux qui tuent, qui persécutent les chrétiens en haine de la foi,
ne leur demandent pas s'ils sont orthodoxes ou catholiques. Tous sont
chrétiens. Le sang chrétien est le même".
S'adressant
ensuite à SS Barthélémy et à l'assemblée, il a ajouté: "Mettons
de côté les hésitations que nous avons héritées du passé et
ouvrons notre cœur à l’action de l’Esprit Saint, l’Esprit de
l’Amour, pour cheminer ensemble vers le jour béni où nous
retrouverons notre pleine communion. Sur ce chemin, nous nous sentons
soutenus par la prière que Jésus lui-même, en cette Ville, la
veille de sa passion a élevée vers son Père pour ses disciples, et
que nous ne nous lassons pas de faire nôtre avec humilité: Qu’ils
soient un… pour que le monde croie". Et quand la désunion
nous rend pessimistes, peu courageux, méfiants, mettons nous tous
sous la protection de la Sainte Mère de Dieu. Quand l'âme
chrétienne connaît des turbulences spirituelles, c'est seulement
sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu que nous trouverons la
paix. Qu'elle nous aide sur ce chemin". Enfin, le Pape et le
Patriarche se sont embrassés en signe de paix et ont prié ensemble
le Notre Père en italien, pendant que chacun le récitait dans sa
propre langue. Ils sont ensuite entrés ensemble dans le Sépulcre
pour vénérer la tombe vide, et sont sortis ensemble de la basilique
pour bénir les fidèles. De la même façon, ils se sont rendus sur
le Mont du Calvaire accompagnés des patriarches grec et arménien et
du Custode de Terre Sainte pour vénérer le lieu de la mort et de la
crucifixion de Jésus".
VISITE AU GRAND MUFTI DE JERUSALEM
Cité
du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Tôt ce matin le Pape a gagné
l'esplanade des mosquées, qui occupe une partie du site de l'ancien
Temple. Troisième lieu saint de l'Islam, cet espace renferme la
mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher, devant lequel il a été
accueilli par le Grand Mufti Muhammad Ahmad-Husayn, le
Président du Conseil suprême musulman, la plus haute
autorité de Jérusalem et de Palestine. Après la visite du
monument, le Saint-Père s'est adressé aux représentants de
l'Islam:
"Mettant
mes pas dans ceux de mes prédécesseurs, et en particulier dans le
sillage lumineux du voyage de Paul VI, il y a cinquante ans, le
premier d’un pape en Terre Sainte, j’ai vivement désiré venir
en pèlerin visiter les lieux qui ont vu la présence terrestre de
Jésus-Christ. Mais mon pèlerinage ne serait pas complet s’il ne
prévoyait pas aussi la rencontre avec les personnes et les
communautés qui vivent ici, et donc je suis particulièrement
heureux de me retrouver avec vous, chers amis musulmans. Ma pensée
va à Abraham, en qui musulmans, chrétiens et juifs reconnaissent,
chacun de façon différente, un père dans la foi et un grand
exemple à imiter. Il se fit pèlerin, laissant son propre peuple, sa
propre maison, pour entreprendre l'aventure spirituelle à laquelle
Dieu l’appelait. Le pèlerin est une personne qui se fait pauvre,
qui se met en route, est tendu vers un but grand et désiré, vit de
l’espérance d’une promesse reçue. Telle fut la condition
d’Abraham, ce devrait être aussi notre attitude spirituelle. Nous
ne pouvons jamais nous estimer auto-suffisants, maîtres de notre
vie. Nous ne pouvons nous limiter à rester fermés, sûrs de nos
convictions. Devant le mystère de Dieu, nous sommes tous pauvres,
nous sentons que nous devons être prêts à sortir de nous-mêmes,
dociles à l’appel que Dieu nous adresse, ouverts à l’avenir que
lui veut construire pour nous. Dans notre pèlerinage terrestre, nous
ne sommes pas seuls car nous croisons le chemin d’autres frères.
Parfois nous partageons avec eux un bout de chemin, parfois nous
vivons ensemble une étape qui nous donne du courage. Telle est la
rencontre d’aujourd’hui, et je la vis avec une particulière
gratitude: C’est une halte commune heureuse, rendue possible par
votre hospitalité, dans ce pèlerinage qu’est notre vie et celle
de nos communautés. Nous vivons une communication et un échange
fraternels qui peuvent nous donner du réconfort et nous offrir de
nouvelles forces pour affronter les défis communs qui se présentent
à nous. Nous ne pouvons oublier que le pèlerinage d’Abraham a été
aussi un appel à la justice: Dieu l’a voulu témoin de son agir et
son imitateur. Nous aussi nous voudrions être témoins de l’agir
de Dieu dans le monde et pour cela, justement dans notre rencontre,
nous entendons résonner en profondeur l’appel à être artisans de
paix et de justice, à demander ces dons dans la prière et à
apprendre d’en-haut la miséricorde, la grandeur d’âme, la
compassion. Chers amis, de ce lieu saint, je lance un appel pressant
à toutes les personnes et aux communautés qui se reconnaissent en
Abraham: Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres
comme des frères et des sœurs. Apprenons à comprendre la douleur
de l’autre. Que personne n’instrumentalise par la violence le Nom
de Dieu. Oeuvrons donc ensemble pour la justice et pour la paix!".
Après
cette visite, le Pape François s'est déplacé non loin, en
contrebas de l'esplanade, au Mur occidental, seul vestige visible du
Temple et lieu sacré pour l'Hébraïsme.
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