Cité
du Vatican, 11 mai 2015
(VIS). La défense de la particularité de la famille chrétienne,
l'attention à la formation des prêtres et consacrés dans un pays
où les communautés religieuses et la coexistence avec les autres
religions ne présente pas de problème, ont été au cœur du
discours du Pape François remis aux évêques du Togo reçus ce
matin au terme de leur visite Ad Limina. Dans le texte et dans la
perspective du prochain Synode des évêques, le Pape a souligné la
nécessité de faire connaître et comprendre les aspects positifs de
la famille vécus en Afrique. "En particulier -relève le Pape-
la famille africaine est accueillante à la vie, elle respecte et
prend en compte les personnes âgées. Cet héritage doit donc être
conservé et servir d’exemple et d’encouragement pour les autres.
Le sacrement de mariage est une réalité pastorale qui est bien
accueillie chez vous, bien que des obstacles d’ordre culturel et
légal subsistent encore, empêchant certains époux d’aller au
terme de leur désir de fonder leur vie de couple sur la foi au
Christ. Je vous encourage à persévérer dans vos efforts pour
soutenir les familles dans leurs difficultés...et préparer les
couples aux engagements, exigeants mais magnifiques, du mariage
chrétien. Le Togo n’est pas épargné des attaques idéologiques
et médiatiques, aujourd’hui partout répandues, qui proposent des
modèles d’union et de familles incompatibles avec la foi
chrétienne. Je sais la vigilance dont vous faites preuve en la
matière, ainsi que les efforts que vous déployez, notamment au
niveau des moyens de communication".
"Mais
l’une des clés qui doit permettre de faire face aux défis qui se
présentent à vos communautés et à vos sociétés est certainement
la formation de la jeunesse. L’Eglise-Famille de Dieu au Togo a
choisi de se faire proche des enfants et des jeunes, qui bénéficient
d’une bonne formation, humaine et religieuse, à travers de
nombreux projets et initiatives... Il est capital que les jeunes
apprennent à vivre leur foi de manière cohérente, afin de pouvoir
en témoigner avec authenticité, et en vue de contribuer à une
société plus juste et plus solidaire. Les religieux et les
religieuses ont un rôle irremplaçable dans l’annonce et la
transmission de la foi au Togo... Je vous invite à toujours
manifester votre paternelle sollicitude envers les divers Instituts.
Leurs effectifs croissent rapidement, et il convient que leur
développement soit bien accompagné et qu’il soit pris soin de la
formation des plus jeunes, notamment pour éviter des amalgames au
niveau de la foi et de l’inculturation... Les vocations sont
nombreuses au Togo et les séminaristes reçoivent une bonne
formation dans vos séminaires...qui devrait les aider, par la suite,
à lutter contre l’ambition, le carriérisme, la jalousie, la
mondanité, la séduction de l’argent et des biens de ce monde,
dans un célibat sincère et joyeusement vécu. Je vous recommande
d’être particulièrement attentifs à l’accompagnement spirituel
et pastoral des jeunes prêtres, et de bien rester à l’écoute de
ce qu’ils vivent". Le Pape rappelle ensuite que la société
togolaise a accompli ces dernières années de notables progrès dans
le champ politique et social et que "l'Eglise catholique y a
largement contribué, non seulement par ses œuvres d’évangélisation
et de promotion humaine, mais aussi par son engagement pour la
justice et la réconciliation. Je vous remercie très chaleureusement
pour les efforts que vous avez déployés dans ce domaine, en
particulier pour les travaux de la Commission nationale Vérité,
Justice et Réconciliation. Je vous encourage à continuer à faire
en sorte que l’Eglise prenne la place qui lui revient dans le
processus de réformes institutionnelles en cours... Cependant, il
demeure nécessaire de veiller à ne pas entrer directement dans le
débat ni les querelles politiciennes, tout en ayant à cœur de
former, d’encourager et d’accompagner des laïcs, dont c’est le
rôle, capables de s’investir au plus haut niveau dans le service
de la nation et de prendre des responsabilités".
"Je
me félicite que ce service rendu à la société togolaise soit
aussi l’occasion d’actions communes avec les autres communautés
chrétiennes, comme en témoignent certains appels que vous avez
conjointement lancé à la nation. De même, en matière de dialogue
inter-religieux, il convient toujours de favoriser, et peut-être
développer davantage, la culture du dialogue et de la rencontre,
alors que vous vivez dans une cohabitation pacifique, notamment avec
l’islam, cohabitation qu’il convient de préserver compte tenu du
contexte actuel en Afrique occidentale. Le dialogue inter-religieux
est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, et par
conséquent, un devoir pour les chrétiens, comme pour les autres
communautés religieuses. Il est particulièrement nécessaire que
les jeunes prêtres reçoivent une solide formation en ce sens",
conclut le Saint-Père.