Cité
du Vatican, 20 juin (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin 450
membres de la Fédération italienne de l'Orde du mérite et du
travail, qui honore entrepreneurs contribuant à l'emploi et à la
promotion des produits nationaux: Votre action, a-t-il dit à ses
hôtes, "est plus que jamais importante alors qu'à la suite de
la crise économico-financière on connaît une forte stagnation
voire une récession, dans un contexte social déjà marqué par les
inégalités et le chômage. Le chômage des jeunes en particulier
est une plaie qui les prive de leur place dans le monde économique,
lui même privé de nouvelles forces vives. Le marché du travail
devrait être prêt à intégrer les jeunes formés et désireux de
travailler. Or au contraire le message est aujourd'hui qu'on a pas
besoin d'eux. C'est le révélateur d'une grave dysfonction qu'on ne
peut simplement attribuer au contexte économique. Or le bien de tous
qui est la base de la vie sociale ne saurait être atteint par une
croissance des bénéfices et de la production... L'enseignement
social de l'Eglise fait référence constamment à la position
centrale de la personne dans le développement. Tant que des hommes
et des femmes seront inactifs ou marginalisés, le bien commun ne
sera pas véritablement établi... Le travail, qui a une valeur
sociale, est en mesure d'impliquer les personnes, de les
responsabiliser afin qu'elles entreprennent". Si les nouvelles
générations sont impliquées, "la société repart et offre
des perspectives et des opportunités, et plus largement la confiance
dans l'avenir". Le travail a une dimension sociale et éthique.
"C'est seulement si elle est fondée sur la justice et le
respect des lois que l'économie concourt au progrès. Elle ne doit
écarter personne et surtout s'écarter totalement de la corruption
et des trafics, respecter aussi l'environnement. Comme l'enseigne la
Bible, pratiquer la justice n'est pas simplement s'abstenir de
l'injustice ou respecter les lois. Est vraiment juste celui
qui...agit en conscience pour le bien de tous, y compris des pauvres
et des faibles... Cela implique être prêts à trouver de nouvelles
solutions" de justice sociale et économique pour toutes les
composantes de la société.
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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... [+]
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lundi 22 juin 2015
Méditation devant le Saint Suaire
Cité
du Vatican, 21 juin (VIS). Après avoir rencontré le monde du
travail, le Pape s'est rendu à la cathédrale de Turin, dans
laquelle est conservé le Saint Suaire qui, comme l'a dit le
Président de la Commission diocésaine, "est un tissu, mais
plus encore une image qui nous parle de Jésus" quelles que
soient les réponses de la science. Paul VI avait souligné que le
"visage du Christ qui y figure semble tellement vrai, tellement
humain et divin à la fois, ce qu'aucune autre représentation"
connue ne rend. A son tour en 1988 Jean-Paul II a affirmé que c'est
"une image de la souffrance humaine, de cette expérience qui
d'une manière ou d'une autre traverse la vie de chacun de nous".
Après avoir médité devant le reliquaire, le Saint-Père est allé
se recueillir sur la tombe du bienheureux Giorgio Frassati (1901 -
1925), avant de gagner Piazza Vittorio où il a célébré une
grand-messe. A l'homélie, il a évoqué l'amour du Seigneur, qui ne
déçoit jamais, qui ne fait jamais défaut: "Il ne se lasse pas
de vouloir notre bien, de nous supporter, de nous pardonner, de nous
accompagner tout le long de notre vie selon la promesse faite aux
apôtres d'être avec eux chaque jour jusqu'à la fin du monde. Il
s'est fait homme par amour, il est mort et est ressuscité par amour,
par amour il est sans cesse à notre côté... Il a offert sa vie
pour chacun de nous et la fidélité de Jésus ne cesse pas non plus
devant notre infidélité. Lui, il nous reste fidèle même lorsque
nous fautons, et reste là pour nous pardonner. Il est le reflet du
Père miséricordieux... Et puis l'amour de Dieu recrée toute
chose... Reconnaître nos limites et nos faiblesses c'est ouvrir la
porte au pardon de Jésus, ouvrir la porte à un amour qui nous
renouvelle au plus profond... La salut s'ouvre à nous lorsque nous
nous ouvrons à la vérité en reconnaissant nos erreurs, nos
péchés... Mais l'amour de Dieu est aussi stable et sûr...comme en
témoigne Jésus...lorsqu'il fait cesser la tempête... Les disciples
sont pris de peur car ils craignent pour leur vie. Alors, commandant
au vent et aux ondes, il les appelle au courage de la foi... En
présence de l'homme qui perd confiance, le Seigneur offre le roc de
son amour. Chacun peut s'y raccrocher pour trouver refuge et ne pas
tomber... Alors demandons nous si nous sommes ou non montés sur ce
rocher, comment nous vivons l'amour fidèle de Dieu à notre endroit.
Nous risquons toujours d'oublier cet amour, de nous laisser paralyser
par la peur de l'avenir, de chercher la sécurité dans des valeurs
passagères, dans un style de vie replié et excluant l'autre...
Puisse l'Esprit nous aider à prendre conscience de cet amour solide,
qui nous fortifie dans les plus petites choses...et nous rend
capables de ne pas nous renfermer face à la première difficulté...
Comme sur le lac de Galilée...Jésus est aujourd'hui celui qui vainc
le mal et disperse le désespoir. Cette paix...il l'offre aussi à
nos frères et soeurs fuyant la guerre et les persécutions à la
recherche de la liberté".
Le Pape s'adresse aux Salésiens
Cité
du Vatican, 21 juin 2015
(VIS). L'après-midi du Saint-Père a commencé par une halte à
l'église Ste.Thérèse où, en 1907, se sont mariés ses
grands-parents paternels et où fut baptisé son père l'année
suivante. A la veille du Synode consacré à la famille, il a tenu
ainsi à souligner la valeur de cette institution. Il a d'ailleurs
prié pour les familles et pour l'a prochaine assemblée synodale.
Ensuite, comme prévu, il s'est rendu pour une visite privée au
sanctuaire de la Consolata, la basilique la plus populaire de Turin,
consacrée à la Vierge Consolatrice, protectrice de la ville,
invoquée notamment lors du siège de 1706 et de la peste en 1835. Le
Pape a prié devant l'autel de la Vierge à l'Enfant avant de gagner
la basilique de Marie Auxiliatrice pour célébrer avec les Salésiens
et les Filles de Marie Auxiliatrice le bicentenaire de la naissance
de l'apôtre des jeunes, saint Jean Bosco. Sur l'esplanade en face de
la basilique, des milliers de jeunes appartenant aux oratoires
salésiens du monde entier attendaient le Pape. A son arrivée, le
Saint-Père, accompagné de l'Archevêque de Turin, Mgr.Cesare
Nosiglia, a laissé un bouquet de fleurs à l'autel majeur de la
basilique, inauguré en 1868 sur volonté de saint Jean Bosco, et a
remis au Recteur majeur des Salésiens, le P.Angel Fernandez Artime,
le discours qu'il avait préparé et dont nous reproduisons de larges
extraits, improvisant quelques mots pour les personnes présentes.
"Je
remercie le Seigneur d'avoir donné à son Eglise ce saint qui, avec
tant d'autres saints et saintes de cette région, sont un honneur et
une bénédiction pour l'Eglise et la société de Turin et du
Piémont, de l'Italie et du monde entier, en particulier en raison du
soin porté aux jeunes pauvres et marginaux... On peut dire beaucoup
de Don Bosco. Mais aujourd'hui, je voudrais souligner seulement trois
caractéristiques: la confiance en la divine providence, la vocation
à être prêtre des jeunes notamment les plus pauvres, le service
loyal et actif à l'Eglise notamment à la personne du Successeur de
Pierre... Don Bosco a accompli sa mission sacerdotale jusqu'au
dernier souffle, soutenu par une indestructible foi en Dieu et en son
amour, pour laquelle il a fait de grandes choses. Ce rapport de
confiance avec le Seigneur est aussi la substance de la vie
consacrée, afin que le service à l'Evangile et aux frères ne soit
pas un emprisonnement de nos vues, des réalités de ce monde qui
passent, mais un dépassement continu de nous-mêmes, en nous ancrant
aux réalités terrestres et en nous laissant sombrer dans le
Seigneur, notre force et notre espérance. Ce sera aussi notre
fécondité. L'autre aspect important de la vie de Don Bosco est le
service aux jeunes. Il l'accomplit avec fermeté et constance, entre
obstacles et fatigues, avec la sensibilité d'un cœur généreux...
Le charisme de Don Bosco nous conduit à être des éducateurs des
jeunes mettant en action cette pédagogie de la foi qui se résume
ainsi: évangéliser en éduquant et éduquer en évangélisant.
Evangéliser les jeunes, éduquer à temps plein les jeunes, en
commençant par les plus fragiles et abandonnés, proposant un style
éducatif fait de raison, de religion et d'affection, universellement
apprécié comme système préventif... Je vous encourage à
poursuivre avec générosité et confiance les multiples activités
en faveur des nouvelles générations: oratoires, centres de jeunes,
instituts professionnels, écoles et collèges. Mais sans oublier
ceux que Don Bosco appelait les jeunes de la rue, ceux qui ont tant
besoin d'espérance, d'être formés à la joie de la vie
chrétienne".
"Don
Bosco a toujours été docile et fidèle à l'Eglise et au Pape, en
suivant les suggestions et les indications pastorales. Aujourd'hui
l'Eglise s'adresse à vous, fils et filles spirituels de ce grand
saint, et de façon concrète vous invite à sortir, à aller
toujours et encore trouver les jeunes là où ils vivent, dans les
périphéries des métropoles, dans les zones de danger physique et
moral, dans les milieux sociaux où manquent tant de choses
matérielles, mais surtout où manquent l'amour, la compréhension,
la tendresse, l'espérance. Aller vers eux avec la paternité
débordante de Don Bosco. L'oratoire de Don Bosco est né de la
rencontre avec les jeunes de la rue et pendant un certain temps, il a
été itinérant parmi les quartiers de Turin. Puissiez-vous annoncer
à tous la miséricorde de Jésus, vous faisant oratoire en tous
lieux, notamment les plus inaccessibles, en mettant au cœur le style
oratorien de Don Bosco et visant des objectifs apostoliques toujours
plus larges. De la solide racine qu'il a planté il y a deux cent ans
dans la terre de l'Eglise et de la société, tant de rameaux ont
poussé. Ainsi trente institutions religieuses vivent le charisme
pour partager la mission de porter l'Evangile jusqu'aux périphéries.
Le Seigneur a aussi béni ce service suscitant parmi vous, au long de
ces deux siècles, un grand nombre de personnes que l'Eglise a
proclamées saints et bienheureux. Je vous encourage à poursuivre
sur cette route, imitant la foi de ceux qui vous ont précédés".
Vivre concrètement l'amour évangélique
Cité
du Vatican, 21 juin 2015 (VIS). "Je ne pouvais venir à Turin
sans m'arrêter dans cette maison: la petite maison de la Divine
providence, fondée il y a presque deux siècles par saint Joseph
Benoît Cottolengo. Inspiré par l'amour miséricordieux de Dieu le
Père et entièrement confiant en sa providence, il a accueilli des
personnes pauvres, abandonnées et malades qui ne pouvaient pas être
accueillies dans les hôpitaux de l’époque". C'est ainsi que
s'est adressé le Saint-Père aux malades et handicapés qui
l'attendaient à l'église du Cottolengo où il s'est rendu après sa
rencontre avec les Salésiens. Après avoir béni et salué
personnellement chacune des personnes présentes, le Pape a prononcé
un bref discours dans lequel il a rappelé que "l'exclusion des
pauvres et la difficulté pour les indigents de recevoir l'assistance
et les soins nécessaires, est une situation qui malheureusement
existe encore. De grands progrès ont été faits dans la médecine
et dans l'assistance sociale, mais une culture du déchet s'est aussi
répandue comme conséquence d'une crise anthropologique qui ne met
plus l'homme au centre, mais la consommation et les intérêts
économiques... Parmi les victimes de cette culture du déchet, je
voudrais rappeler ici en particulier les personnes âgées...qui sont
la mémoire et la sagesse des peuples. Leur longévité n'est pas
toujours vue comme un don de Dieu, mais parfois comme un poids
difficile à supporter, surtout quand la santé est fortement
compromise. Cette mentalité ne fait pas de bien à la société, et
il est de notre devoir de développer des anticorps contre cette
façon de considérer les personnes âgées ou les personnes
handicapées, comme s'il n'y avait plus de vie digne d'être vécue.
Cela est un péché, c'est un péché social grave. Avec quelle
tendresse en revanche le Cottolengo a aimé ces personnes! Ici nous
pouvons apprendre à avoir un autre regard sur la vie et sur la
personne humaine!...Nous pouvons apprendre à vivre concrètement
l'amour évangélique, pour que de nombreux pauvres et malades
puissent trouver une maison, vivre comme dans une famille, se sentir
membre de la communauté et non exclus ou supportés".
"Chers
frères et sœurs malades, vous êtes des membres précieux de
l'Eglise, vous êtes la chair du Christ crucifié que nous avons
l'honneur de toucher et de servir avec amour. Avec la grâce de
Jésus, vous pouvez être témoins et apôtres de la divine
miséricorde qui sauve le monde. En regardant le Christ crucifié,
plein d'amour pour nous, et aussi avec l'aide de ceux qui prennent
soin de vous, puissiez vous trouver la force et la consolation de
porter chaque jour votre croix. La raison d'être de cette petite
maison n'est pas l'assistantialisme ou la philanthropie, mais
l'Evangile...l'amour de prédilection de Jésus pour les plus
fragiles et les plus faibles... C'est pourquoi une œuvre comme
celle-là ne peut perdurer sans la prière...comme le démontrent les
six monastères de sœurs de vie contemplative qui sont liés à
cette œuvre", a conclu le Pape remerciant les prêtres, les
religieux et religieuses de Turin et autres lieux du Cottolengo dans
le monde entier. "Avec les nombreux travailleurs laïcs, les
bénévoles et les Amis du Cottolengo, vous êtes appelés à
poursuivre, avec une fidélité créative, la mission de ce grand
saint de la charité".
A contre-courant s'il le faut
Cité
du Vatican, 21 juin (VIS). La première journée du Pape à Turin
s'est conclue par une rencontre avec les jeunes Piazza Vittorio.
Répondant aux questions de trois d'entre eux sur la signification de
l'amour, de la confiance dans la vie et de l'importance du partage
des idéaux, il a écarté le discours qu'il avait préparé. Voici
un résumé de ses réponses:
''L'amour,
la vie, les amis...ces trois mots sont importants pour la vie et tous
les trois ont pour racine commune la volonté de vivre. L'amour a
deux niveaux: Tout d'abord, l'amour est plus dans les actes que dans
les paroles... Rappelez-vous que Dieu a commencé à parler de
l'amour quand il s'est engagé envers son peuple, quand il a fait une
alliance avec lui, quand il l'a sauvé. Ce sont des gestes faits
d'amour, des actes d'amour". Ensuite "l'amour est toujours
quelque chose d'offert, de communiquer. Il faut savoir écouter et
répondre à l'amour, qui est dialogue et communion... L'amour n'est
ni sourd ni muet. Il communique" mais est "très
respectueux de la personne, n'utilise pas l'autre, car il est chaste
et respecte le caractère sacré de l'autre. Pardonnez-moi si je vous
dis quelque chose que vous n'attendiez pas: Faites l'effort de vivre
un amour chaste. Ceci est la conséquence de ce que...l'amour se
sacrifie pour l'autre. L'amour est un service. Lorsque Jésus a lavé
les pieds de ses apôtre, leur a enseigné qu'ils étaient destinés
à se servir mutuellement''. On constate souvent, a poursuivi le
Saint-Père, un sentiment de méfiance face à la vie, "parce
que certaines situations nous semblent peu dignes d'être vécues.
Alors nous pensons vivre une sorte de troisième guerre mondiale par
petits bouts, en Europe, en Afrique, au Moyen Orient et ailleurs
encore... Alors pouvons nous avoir confiance dans les dirigeants du
monde?... Si on ne place sa confiance que dans les hommes, on est
perdu... Je pense aux personnes, aux dirigeants et aux entrepreneurs
qui se disent chrétiens et vendent des armes... Dire une chose et en
faire une autre, c'est de l'hypocrisie... Voyez ce qui s'est produit
au siècle dernier, en 1914 et en 1915, à la grande tragédie de
l'Arménie, où...plus d'un million de personnes sont mortes. Qu'ont
fait les grandes puissances?... Elles n'étaient intéressées que
par la guerre. Ceux qui sont morts alors étaient des humains de
seconde classe! Puis, dans les années 1930 - 1940, la tragédie de
la Shoah! Les grandes puissances connaissaient les voies ferrées
transportant des trains vers les camps" d'extermination...
Pourquoi ne pas pas avoir bombardé? Par intérêt. Et un peu plus
tard, il y eut des camps en Russie. Sous Staline ... beaucoup de
chrétiens y ont souffert ou y sont morts! Quant à l''Europe, elle a
été divisée par les vainqueurs comme une tarte. Il a fallu de
nombreuses années avant d'atteindre une certaine liberté. Il est
hypocrite de parler de paix en poursuivant la fabrication d'armes et
même en vendre à qui est en guerre".
''Je
vous comprends lorsque vous dites de ne pas avoir confiance dans la
vie. Nous vivons aujourd'hui la culture du déchet. Ce qui est
inutile économiquement est jeté... Avec cette culture de rejet peut
on encore compter sur la vie?... Un jeune qui ne peut travailler ou
étudier a honte de ne pouvoir fonder un foyer... Combien de jeunes
se suicident? Combien vont combattre au côté de terroristes, pour
au moins faire quelque chose, avoir un idéal?... Voilà pourquoi
Jésus a dit de ne pas placer dans les richesses et dans le pouvoir
notre sécurité. Comment puis-je vivre une vie qui ne détruit pas,
une vie qui ne rejette pas les gens? Comment puis-je vivre une vie
qui me déçoit tant?... Nous devons aller de l'avant avec nos
projets et construire une vie ne déçoive pas. Etre impliqué dans
un projet pour construire quelque chose aide à vivre... Abandonnez
le sentiment de méfiance envers la vie...et allez s'il le faut à
contre-courant... Vous les jeunes qui vivez" le marasme
économique, rejetez les "valeurs consuméristes et hédonistes
qui sont des bulles de savon. Elles ne conduisent pas au progrès.
Faîtes des choses constructives, même modestes, pour" répondre
à vos idéaux. Ce sera le meilleur antidote à cette méfiance de la
vie, la meilleure réponse à une culture qui ne propose que le
plaisir... Le secret est de bien comprendre où l'on vit, sur cette
terre... A la fin du XIX siècle, les conditions de la jeunesse
étaient terribles. La franc-maçonnerie dominait et l'Eglise ne
pouvait pas faire grand chose. Il y avait l'anti-cléricalisme et
même le satanisme... Ce fut l'un des pires moments et des pires
endroits de l'histoire de l'Italie... Or c'est à cette époque que
se sont manifestés beaucoup de saints" en Piémont. Pourquoi?
"Parce qu'ils ont réalisé qu'ils devaient aller à l'encontre
de cette culture et de ce mode de vie. Il faut vivre la réalité. Et
si cette réalité est de verre et non de diamant, je la regarde pour
ce qu'elle est et la fait mienne, au service des autres''.
Dieu ne se résigne pas face au péché des hommes
Cité
du Vatican, 21 juin 2015
(VIS). Ce matin à 9 h, le Saint-Père a visité le Temple vaudois où
il a été reçu par le Pasteur Eugenio Bernardini, Modérateur de la
Table Vaudoise, le Président du Consistoire de l'Eglise évangélique
vaudoise de Turin, M.Sergio Velluto, et le Pasteur Paolo Ribet,
titulaire de l'Eglise évangélique vaudoise de cette localité.
Etaient également présents le Modérateur de l'Eglise vaudoise
d'Uruguay, le Pasteur Oscar Oudri. L'accueil reçu par le Pape lui a
rappelé "les réunions avec les amis de l'Eglise évangélique
vaudoise de Rio de la Plata, où il a pu apprécier la spiritualité
et la foi, et apprendre beaucoup de bonnes choses".
Un
des principaux fruits que le mouvement œcuménique a permis de
cueillir ces dernières années, a dit le Pape, "est la
redécouverte de la fraternité qui unit tous ceux qui croient en
Jésus Christ et ont été baptisés en son nom. Ce lien n'est pas
basé sur des critères simplement humains, mais sur le partage
radical de l'expérience qui fonde la vie chrétienne: la rencontre
avec l'amour de Dieu qui se révèle à nous en Jésus Christ et
l'action transformante de l'Esprit saint qui nous assiste sur le
chemin de la vie. La redécouverte de cette fraternité nous permet
de comprendre le lien profond qui nous unit déjà, malgré nos
différences... L'unité qui est fruit de l'Esprit Saint ne signifie
pas uniformité. En effet, les frères partagent une même origine
mais ne sont pas identiques entre eux. Cela est très clair dans le
Nouveau testament où, bien qu'étant appelés frères tous ceux qui
partagent la même foi en Jésus-Christ, on devine que les
communautés chrétiennes dont ils faisaient partie, n'avaient pas
toutes le même style, ni la même organisation interne... et jusque
dans l'annonce de l'Evangile des différences existaient.
Malheureusement, il s'est passé et continue de se passer que les
frères n'ont pas accepté leurs différences et ont fini par se
faire la guerre les uns aux autres. En réfléchissant sur l'histoire
de nos relations, nous ne pouvons que nous attrister face aux litiges
et violences commis au nom de la foi, et je demande au Seigneur de
nous donner la grâce de nous reconnaître tous pécheurs et de
savoir nous pardonner les uns les autres. C'est par l'initiative de
Dieu qui ne se résigne jamais face au péché de l'homme, que
s'ouvrent de nouvelles routes pour vivre notre fraternité et nous ne
pouvons nous soustraire à cela. De la part de l'Eglise catholique,
je vous demande pardon...pour les attitudes et comportements non
chrétiens, voire inhumains que, dans l'histoire, nous avons eu
contre vous. Au nom du Seigneur Jésus Christ, pardonnez-nous!".
Le
Pape a ensuite fait part de sa joie constatant que les relations
entre catholiques et vaudois se basent aujourd'hui davantage sur le
respect mutuel et la charité fraternelle et que n'ont pas manqué
les occasions qui ont contribué à rendre ces rapports plus forts,
par exemple, "la collaboration pour la publication en italien
d'une traduction interconfessionnelle de la Bible, les accords
pastoraux pour la célébration du mariage, et plus récemment la
rédaction d'un appel conjoint contre la violence faite aux femmes".
De plus, cette année pour Pâques l'Eglise vaudoise de Pinerolo
(Italie) a offert à l'Eglise catholique le vin pour la célébration
du Samedi saint et l'Eglise catholique a offert, à son tour, aux
vaudois le pain pour la sainte Cène du dimanche de Pâques. "C'est
un geste entre les deux Eglises qui va bien au-delà de la simple
courtoisie et qui anticipe en quelque sorte l'unité de la messe
eucharistique que nous désirons tous". Encouragés par ces
gestes, nous sommes appelés à continuer à cheminer ensemble.
L'évangélisation est un des domaines dans lequel s'ouvrent de
larges possibilités de collaboration entre vaudois et catholiques.
Conscients que le Seigneur nous a précédés et nous précède
toujours dans l'amour, allons ensemble vers les hommes et les femmes
d'aujourd'hui qui parfois semblent si distraits et indifférents,
pour leur transmettre le cœur de l'Evangile c'est-à-dire la beauté
de l'amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus Christ mort et
ressuscité. Un autre domaine dans lequel nous pouvons travailler
ensemble est celui du service à l'humanité qui souffre, aux
pauvres, aux malades, aux migrants... Que les différences sur
d'importantes questions anthropologiques et éthique qui continuent
d'exister entre catholiques et vaudois, ne nous empêchent pas de
trouver des formes de collaboration dans ces domaines et dans
d'autres. Si nous marchons ensemble, le Seigneur nous aide à vivre
cette communion qui devance toute opposition".
Economie, développement et justice
Cité
du Vatican, 20 juin (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin 450
membres de la Fédération italienne de l'Orde du mérite et du
travail, qui honore entrepreneurs contribuant à l'emploi et à la
promotion des produits nationaux: Votre action, a-t-il dit à ses
hôtes, "est plus que jamais importante alors qu'à la suite de
la crise économico-financière on connaît une forte stagnation
voire une récession, dans un contexte social déjà marqué par les
inégalités et le chômage. Le chômage des jeunes en particulier
est une plaie qui les prive de leur place dans le monde économique,
lui même privé de nouvelles forces vives. Le marché du travail
devrait être prêt à intégrer les jeunes formés et désireux de
travailler. Or au contraire le message est aujourd'hui qu'on a pas
besoin d'eux. C'est le révélateur d'une grave dysfonction qu'on ne
peut simplement attribuer au contexte économique. Or le bien de tous
qui est la base de la vie sociale ne saurait être atteint par une
croissance des bénéfices et de la production... L'enseignement
social de l'Eglise fait référence constamment à la position
centrale de la personne dans le développement. Tant que des hommes
et des femmes seront inactifs ou marginalisés, le bien commun ne
sera pas véritablement établi... Le travail, qui a une valeur
sociale, est en mesure d'impliquer les personnes, de les
responsabiliser afin qu'elles entreprennent". Si les nouvelles
générations sont impliquées, "la société repart et offre
des perspectives et des opportunités, et plus largement la confiance
dans l'avenir". Le travail a une dimension sociale et éthique.
"C'est seulement si elle est fondée sur la justice et le
respect des lois que l'économie concourt au progrès. Elle ne doit
écarter personne et surtout s'écarter totalement de la corruption
et des trafics, respecter aussi l'environnement. Comme l'enseigne la
Bible, pratiquer la justice n'est pas simplement s'abstenir de
l'injustice ou respecter les lois. Est vraiment juste celui
qui...agit en conscience pour le bien de tous, y compris des pauvres
et des faibles... Cela implique être prêts à trouver de nouvelles
solutions" de justice sociale et économique pour toutes les
composantes de la société.
Rencontre avec la Fédération biblique catholique
Cité
du Vatican, 20 juin 2015
(VIS). Les membres de la Fédération biblique catholique ont été
reçus hier par le Saint-Père à l'occasion de leur dixième
assemblée plénière au cours de laquelle ils ont réfléchi à
l'Ecriture comme source d'évangélisation, dans le cadre du
cinquantième anniversaire de la promulgation de la Constitution
dogmatique sur la divine révélation Dei Verbum. Le Pape, outre le
discours qu'il leur a remis et que le VIS a publié, a ajouté un
bref discours improvisé dont voici un résumé:
"Les
surprises de Dieu nous aident à nous rendre compte que tous nos
plans, toutes nos pensées et tant de choses, face à la Parole
vivante de Dieu...tombent, s'écroulent. Quand une Eglise se referme
sur elle-même et oublie qu'elle a été envoyée pour annoncer
l'Evangile, c'est-à-dire la Bonne Nouvelle, pour remuer les cœurs
avec le kérygme, elle vieillit...devient malade et meurt. J'ai
entendu dire, si souvent, quand on parlait des diocèses qui étaient
au nord de l'Afrique au temps de saint Augustin: ce sont des églises
mortes. Non, il y a deux façons...de mourir: mourir enfermés sur
soi-même ou mourir en donnant la vie en témoignage. Une Eglise qui
a le courage, la Parrêsia, de porter en avant la Parole de Dieu et
qui n'a pas honte est sur la route du martyre... Dans la première
lecture de la messe nous avons entendu Paul qui racontait les choses
dont il avait souffert, dans cette perspective de vantardise: Ils se
vantaient; moi aussi je peux me vanter de ce que j'ai fait. Voilà le
décor. Mais si saint Paul était resté là, dans une de ces
églises, comme celle de Corinthe, et seulement dans celle-là, il
n'aurait pas souffert tout ce qu'il dit. Pourquoi? Parce que c'était
un homme en sortie. Quand il voyait que les choses allaient bien, il
imposait les mains à un autre et s'en allait. C'est un modèle. A la
fin, il a cette belle phrase, après cette vantardise, après m'être
vanté de cela, de tous ces voyages, de toutes ces flagellations, une
fois lapidé, tout cela: Mais si je dois me vanter en vérité...je
me vanterais seulement de ma faiblesse. Dans un autre récit que vous
connaissez, vous biblistes, il dit: je me vanterai de mes péchés".
La troisième fierté de Paul n'est pas la vanité: Ma gloire est la
croix de Jésus. C'est sa force. C'est cela une Eglise en sortie, une
Eglise de martyre. C'est une Eglise qui chemine. Et il arrive ce qui
peut arriver à toute personne qui sort, un accident. Mais je préfère
une Eglise accidentée qu'une Eglise malade, fermée sur elle-même.
Avec cette parrêsia et cette hypomone, cette patience de supporter
toutes les situations, mais aussi la tendresse de porter sur les
épaules les fidèles blessés qui lui ont été confié. Une Eglise
pastorale. Seulement la Parole de Dieu et à côté de la Parole,
l'Eucharistie. Les frères qui se réunissent pour louer le Seigneur
avec la faiblesse du pain et du vin, du Corps du Seigneur, du Sang du
Seigneur".
"La
Parole de Dieu n'est pas faite pour nous rendre la vie plus facile.
Non. Elle nous met toujours en difficulté. Si quelqu'un la porte
sincèrement, celle-ci le met en difficulté, le met dans l'embarras
tant de fois. Mais il faut dire la vérité, avec tendresse, en
supportant les situations, les personnes. Cela peut se comprendre
comme un respect fraternel qui sait caresser... Une des choses qui me
préoccupent le plus est l'annonce fonctionnelle de la Parole de Dieu
dans les homélies. S'il vous plaît, faîtes au mieux pour aider vos
frères, diacres, prêtres et évêques à dire la Parole de Dieu
dans les homélies, qu'elle arrive au cœur. Une pensée, une image,
un sentiment arrive aussi, mais que parvienne la Parole de Dieu.
Beaucoup sont capables mais se trompent et font une
belle...dissertation théologique... La Parole de Dieu est un
sacramentel! Pour Luther c'est un sacrement qui agit presque Ex Opere
Operato. Ensuite le courant est un peu tridentin, celui de l'Ex Opere
Operantis (qui reçoit son efficacité de l'action médiatrice). Puis
les théologiens ont trouvé que la parole de Dieu est au milieu: une
partie Ex Opere Operato et une autre Ex Opere Operantis. C'est un
sacramentel. Les discours ne sont pas sacramentels, ce sont des
discours qui font du bien. Que, dans les homélies, on trouve la
Parole de Dieu, parce qu'elle touche le cœur".
Audiences
Cité
du Vatican, 20 juin 2015 (VIS). Le Saint-Père a
reçu ce matin:
Le
Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les
évêques.
M.Joaquín
Mbana Nchama, Abassadeur de Guinée Equatoriale, pour la présentation
de ses lettres de créance.
Mgr.Jorge
Pedro Carrión Pavlich, Evêque de Puno (Pérou).
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 22 juin 2015 (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Luis
Mariano Montemayor, Nonce apostolique en République démocratique du
Congo. Il était jusqu'ici Nonce au Sénégal, Guinée Bissau et au
Cap Vert, Délégué apostolique pour la Mauritanie.
Samedi
dernier, 20 juin, il avait:
Nommé
Mgr.Salvador Rangel Mendoza, OFM, Evêque de Chilpancingo - Chilapa
(superficie 19.860, population 989.000, catholiques 904.000, prêtres
147, religieux 179), au Mexique. Jusqu'ici Evêque de Huejutla
(Mexique), il succède à Mgr.Alejo Zavala Castro, dont la
renonciation a été acceptée en conformité au canon 401,2.
Confirmé
la nomination du Rév.Hanna Rahmé, OLM, comme Evêque de l'éparchie
maronite de Baalbek - Deir El-Ahmar (catholiques 66.050, prêtres 19,
diacres 1, religieux 39), au Liban. L'Evêque élu, né en 1960 à
Aynata (Liban), a prononcé ses voeux religieux en 1989 et a été
ordonné prêtre en 1990, était jusqu'ici Vicaire de ce même
diocèse. Docteur en histoire des religions, il a occupé diverses
fonctions au sein de son ordre, a été Supérieur du couvent
St.Charbel, Membre du Secrétariat général des écoles catholiques
du Liban, professeur d'université, et a été élevé au rang
abbatial en 2012.
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