Cité
du Vatican, 16 avril 2014 (VIS). Durant l'audience générale tenue
place St.Pierre, le Saint-Père a commenté la passion du Christ et
la trahison de Judas. Cet épisode dramatique, a-t-il rappelé,
"marque le début de la Passion, un parcours de souffrance
librement accepté par Jésus. Lui même a dit offrir sa vie, une vie
que personne ne lui a ôtée: J'ai le pouvoir de la donner et de la
reprendre... Comme au marché, cette vie a été payée 30
deniers!... S'étant engagé dans la voie de l'humiliation et du
dépouillement, il est allé jusqu'à son terme", jusqu'à la
mort en croix, "la pire des morts, celle réservée aux
criminels. Considéré comme un prophète, il est mort comme un
esclave. La passion de Jésus et comme un reflet des souffrances de
l'humanité, la réponse de Dieu au mystère du mal, de la souffrance
et de la mort. On est souvent horrifié devant tout cela et nous nous
demandons pourquoi Dieu le permet. La mort des innocents est tout
particulièrement blessante. Voir des enfants souffrir nous fend le
coeur. Mais Jésus prend tout ceci sur lui. C'est là le mystère du
mal, dans lequel Jésus se charge de tout mal et de toute souffrance,
se revêt de toutes les souffrances de l'humanité. Cette semaine,
regardons le crucifix et embrassons les plaies du Christ, qui se
charge des souffrances humaines. Nous attendons de Dieu la
manifestation de sa toute puissance, qu'il abatte l'injustice, le
mal, le péché et la souffrance en une victoire triomphante Mais il
nous montre au contraire une victoire si humble qu'elle semble une
défaite à l'oeil humain. Sur la croix, le Fils de Dieu se présente
comme un vaincu. Torturé, il a fini par mourir. Mais sa passion et
sa mort étaient écrites, et il ne s'agit pas de simples faits
accomplis. C'est un mystère déconcertant dont le secret se cache
dans le fait que Dieu a aimé le monde au point d'offrir son Fils
unique".
"Au
cours de la semaine pascale, pensons aux souffrances de Jésus et
souvenons nous qu'il a souffert pour nous, pour chacun de nous...
Embrassons donc le crucifix en remerciant Jésus de l'avoir fait pour
nous. Lorsque tout semblera perdu, lorsqu'il ne restera plus personne
pour frapper le berger et que son troupeau sera dispersé, Dieu
interviendra avec la puissance de la Résurrection. La résurrection
de Jésus n'est pas la fin heureuse d'une fable mais l'intervention
du Père au moment où l'espérance humaine allait disparaître.
Lorsque tout semble perdu, dans un grand moment de souffrance, tant
de personnes ressentent ce besoin d'embrasser le crucifix car la
Croix est proche de la Résurrection. La nuit est la plus noire juste
avant le retour de la lumière. Au moment le plus obscur, Dieu
intervient et offre la résurrection. Jésus, qui a choisi la voie de
la mort, nous appelle à le suivre dans son parcours d'humiliation...
Quand nous sommes au fond du trou, fragiles pécheurs, ne masquons
pas notre échec mais ouvrons nous avec confiance à l'espérance
divine, ainsi que Jésus l'a fait. Pendant la semaine sainte,
empoignons le crucifix et embrassons le en remerciant le Seigneur".