Cité
du Vatican, 13 avril 2015 (VIS). Ce matin a débuté en présence du
Pape la nouvelle session du Conseil des Cardinaux. Les travaux se
poursuivront jusqu'à mercredi compris.
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lundi 13 avril 2015
Messe pour le centenaire du martyre du peuple arménien
Cité
du Vatican, 12 avril 2015
(VIS). Pour le deuxième dimanche de Pâques, dimanche de la divine
miséricorde, le Pape François a célébré la messe en la basilique
vaticane pour le centenaire du martyre (Metz Yeghern, le Grand Mal)
du peuple arménien, et a proclamé docteur de l'Eglise saint
Grégoire de Narek (951 env.-1003 env.), moine, théologien, poète
et philosophe arménien, dont la fête est le 27 février. SB Nerses
Bedros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques
a concélébré avec le Saint-Père, en présence de SS Aram I,
Catholicos de la Grande Maison de Cilicie. Etait également présent
à cette célébration le Président de la République d'Arménie,
M.Serz Sargsyan. Dans son homélie, le Pape a commenté l'Evangile de
Jean qui était présent au Cénacle avec les autres disciples le
soir du premier jour de la semaine et raconte "que Jésus vint
au milieu d’eux et dit: Paix à vous, et il leur montra ses mains
et son côté, il montra ses plaies. Ils reconnurent ainsi que ce
n’était pas une vision, c’était vraiment lui, le Seigneur, et
ils furent remplis de joie. Huit jours plus tard, Jésus vint de
nouveau au Cénacle et montra les plaies à Thomas, pour qu’il les
touche comme il le voulait, afin de pouvoir croire et devenir lui
aussi un témoin de la résurrection. Nous aussi, aujourd’hui, en
ce dimanche que saint Jean-Paul II a voulu appeler de la Divine
Miséricorde, le Seigneur montre ses plaies, par l’’intermédiaire
de l’Evangile. Ce sont des plaies de miséricorde. C’est vrai,
les plaies de Jésus sont des plaies de miséricorde. Par ses
blessures nous sommes guéris. Jésus nous invite à regarder ces
plaies, il nous invite à les toucher, comme il l’a fait avec
Thomas, pour guérir notre incrédulité. Il nous invite surtout à
entrer dans le mystère de ces plaies, qui est le mystère de son
amour miséricordieux".
"A
travers elles, comme par une brèche lumineuse, nous pouvons voir
tout le mystère du Christ et de Dieu, sa passion, sa vie terrestre
pleine de compassion pour les petits et les malades, son incarnation
dans le sein de Marie. Et nous pouvons remonter toute l’histoire du
salut, les prophéties, spécialement celle du Serviteur de Yahvé,
les psaumes, la Loi et l’alliance, jusqu’à la libération
d’Egypte, à la première Pâque et au sang des agneaux immolés;
et aussi aux patriarches, jusqu’à Abraham, et ensuite dans la nuit
des temps, jusqu’à Abel et à son sang qui crie de la terre. Nous
pouvons voir tout cela à travers les plaies de Jésus crucifié et
ressuscité, et, comme Marie dans le Magnificat, nous pouvons
reconnaître que sa miséricorde s’étend d’âge en âge. Face
aux événements tragiques de l’histoire humaine nous restons
parfois comme écrasés, et nous nous demandons pourquoi? La
méchanceté humaine peut ouvrir dans le monde comme des gouffres, de
grands vides, des vides d’amour, des vides de bien, des vides de
vie. Et alors nous nous demandons: comment pouvons-nous combler ces
gouffres? Pour nous c’est impossible; Dieu seul peut combler ces
vides que le mal ouvre dans nos cœurs et dans notre histoire. C’est
Jésus fait homme et mort sur la croix qui comble l’abîme du péché
par l’abîme de sa miséricorde". Le Saint-Père a ensuite
rappelé que "saint Bernard, dans son commentaire du Cantique
des Cantiques, s’arrête justement sur le mystère des plaies du
Seigneur, "en utilisant des expressions fortes, audacieuses,
qu’il nous fait du bien de reprendre aujourd’hui. Il dit qu’à
travers les blessures de son corps, l’amour caché du cœur du
Christ se manifeste, le grand mystère de l’amour se révèle, les
entrailles de la miséricorde de notre Dieu se montrent. Voilà,
frères et sœurs, la voie que Dieu nous a ouverte pour enfin sortir
de l’esclavage du mal et de la mort, et entrer dans la terre de la
vie et de la paix. Cette voie c’est lui, Jésus, crucifié et
ressuscité, et ce sont particulièrement ses plaies pleines de
miséricorde... Les saints nous enseignent que le monde se transforme
par de la conversion du cœur, et cela se produit grâce à la
miséricorde de Dieu. Pour cette raison, que ce soit devant mes
péchés ou que ce soit devant les grandes tragédies du monde, ma
conscience sera troublée mais elle n’en sera pas ébranlée, parce
que je me souviendrai des blessures du Seigneur. En effet, il a été
transpercé à cause de nos fautes. Il n’y a rien qui soit mortel
pour nous qui ne puisse être guéri par la mort du Christ. Le regard
tourné vers les plaies de Jésus ressuscité", a conclu le
Pape, nous pouvons chanter avec l’Eglise: "Eternel est son
amour, sa miséricorde est éternelle. Et avec ses paroles imprimées
dans le cœur, marchons sur les routes de l’histoire, la main dans
la main de notre Seigneur et Sauveur, notre vie et notre espérance".
Message du Pape aux Arméniens
Cité
du Vatican, 12 avril 2015
(VIS). Au terme de la messe célébrée en la basilique vaticane pour
le centenaire du martyre arménien, et la proclamation de saint
Grégoire de Narek, Docteur de l'Eglise, le Pape s'est entretenu dans
la chapelle de la Pietà avec SS Karekin II, Patriarche suprême et
Catholicos de tous les Arméniens, SS Aram I, Catholicos de la Grande
Maison de Cilicie, SB Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche de
Cilicie des Arméniens catholiques et le Président arménien, M.Serz
Sargsyan. Il leur a remis à tous une copie signée de son message en
italien qui a été lu au début du rite, avec la traduction
arménienne, et dont voici la teneur:
"Chers
frères et sœurs arméniens, chers frères et sœurs, en des
occasions diverses j’ai défini cette époque comme un temps de
guerre, une troisième guerre mondiale par morceaux, où nous
assistons quotidiennement à des crimes atroces, à des massacres
sanglants, et à la folie de la destruction. Malheureusement, encore
aujourd’hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de
beaucoup de nos frères et sœurs sans défense, qui, à cause de
leur foi au Christ ou de leur appartenance ethnique, sont
publiquement et atrocement tués, décapités, crucifiés, brulés
vifs, ou bien contraints d’abandonner leur terre. Aujourd’hui
encore nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé
par l’indifférence générale et collective, par le silence
complice de Caïn qui s’exclame: Que m’importe? Suis-je le
gardien de mon frère? Notre humanité a vécu, le siècle dernier,
trois grandes tragédies inouïes: la première est celle qui est
généralement considérée comme le premier génocide du XX siècle.
Elle a frappé votre peuple arménien, première nation chrétienne,
avec les Syriens catholiques et orthodoxes, les Assyriens, les
Chaldéens et les Grecs. Des évêques, des prêtres, des religieux,
des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et
des malades sans défense ont été tués. Les deux autres ont été
perpétrées par la nazisme et par le stalinisme. Et, plus récemment,
d’autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au
Rwanda, au Burundi, en Bosnie. Cependant, il semble que l’humanité
ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent. Il semble que
l’enthousiasme qui est apparu à la fin de la seconde guerre
mondiale soit en train de disparaître et de se dissoudre. Il semble
que la famille humaine refuse d’apprendre de ses propres erreurs
causées par la loi de la terreur. Et ainsi, encore aujourd’hui, il
y en a qui cherchent à éliminer leurs semblables, avec l’aide des
uns et le silence complice des autres qui restent spectateurs. Nous
n’avons pas encore appris que la guerre est une folie, un massacre
inutile.
Chers
fidèles arméniens, aujourd’hui nous rappelons, le cœur
transpercé de douleur mais rempli d’espérance dans le Seigneur
ressuscité, le centenaire de ce tragique événement, de cette
effroyable et folle extermination que vos ancêtres ont cruellement
soufferte. Se souvenir d’eux est nécessaire, plus encore c’est
un devoir, parce que là où il n’y a plus de mémoire, cela
signifie que le mal tient encore la blessure ouverte. Cacher ou nier
le mal c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans
la panser! Je vous salue avec affection et je vous remercie pour
votre témoignage. Je salue et je remercie pour sa présence Monsieur
Serž Sargsyan, Président de la République d’Arménie. Je salue
aussi cordialement mes frères patriarches et évêques: Sa Sainteté
Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens;
Sa Sainteté Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie; Sa
Béatitude Nerses Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens
catholiques; les deux catholicossats de l’Eglise apostolique
arménienne, et le Patriarcat de l’Eglise arméno-catholique. Avec
la ferme certitude que le mal ne vient jamais de Dieu infiniment bon,
et enracinés dans la foi, nous affirmons que la cruauté ne peut
jamais être attribuée à l’œuvre de Dieu, et en outre ne doit
absolument pas trouver en son saint nom une quelconque justification.
Vivons ensemble cette célébration en fixant notre regard sur
Jésus-Christ, vainqueur de la mort et du mal".
Contempler la divine miséricorde dans les plaies du Ressuscité
Cité
du Vatican, 13 avril 2015 (VIS). Ce midi le Saint-Père a récité le
second Regina Coeli du temps pascal, revenant sur l'Evangile du jour
qui rapporte les deux apparitions de Jésus au Cénacle. En l'absence
de Thomas, il montre d'abord ses plaies aux apôtres, puis revient
huit jour plus tard pour l'inviter à toucher son côté: Le Christ
répond ainsi à l'incrédulité de saint Thomas, "afin que par
le biais des signes de la Passion il puisse atteindre la plénitude
de la foi pascale, la foi en sa résurrection. Thomas est de ceux qui
ne se contentent pas de paroles et qui tentent de vérifier par eux
mêmes, au moyen d'une expérience personnelle. Après doutes et
hésitations, il en vient lui aussi à croire... Jésus l'a attendu
et s'est offert à l'embarras et à l'incertitude du dernier arrivé".
Ainsi a-t-il "pu toucher le mystère pascal qui manifeste
pleinement l'amour salvifique de Dieu, riche en miséricorde. Nous
aussi...sommes invités à contempler la divine miséricorde dans les
plaies du Ressuscité, qui dépasse toute limite humaine pour
resplendir dans l'obscurité du mal et du péché. Le
jubilé...constituera une période favorable pour recevoir les
immenses richesses de l'amour miséricordieux". C'est pour cela
que la bulle d'indiction porte le titre de Misericordiae Vultus, le
visage de la miséricorde, celui "de Jésus-Christ. Portons donc
notre regard sur lui qui ne cesse de nous chercher, de nous attendre
et de nous pardonner... Puisse la Vierge Marie nous aider à être
miséricordieux avec nos frères comme Jésus l'est avec nous".
Après
la prière mariale, le Saint-Père a salué différents groupes
présents sur la place, notamment les fidèles ayant assisté en
l'église voisine Santo Spirito in Sassia, lieu de dévotion pour
Rome à la divine miséricorde, et les équipes néo-catéchuménales
locales qui vont entreprendre une mission sur les places de la ville.
Remerciant tous ceux qui lui ont envoyé des voeux de Pâques, le
Pape François a salué les fidèles des Eglises orthodoxes et
orientales qui fêtent Pâques ce dimanche.
Jubilé extraordinaire, un chemin de pardon et miséricorde
Cité
du Vatican, 12 avril 2015
(VIS). Hier à 17 h 30, en la basilique vaticane, le Saint-Père a
présidé les premières vêpres du dimanche de la divine miséricorde
à l'occasion de la lecture de la bulle d'indiction du Jubilé
extraordinaire de la Miséricorde (qui débutera le 8 décembre pour
se conclure le 16 novembre 2016). Accompagné des Cardinaux, il a
gagné le portique, où face à la Porte Sainte, il a remis la bulle
aux archiprêtres des quatre basiliques papales de Rome (St.Pierre au
Vatican, St.Jean-de-Latran, St.Paul-hors-les-murs et
Ste.Marie-Majeure). Souhaitant que ce jubilé soit également célébré
de par le monde, le Pape a remis le document aux préfets des
Congrégations pour les évêques, pour l'évangélisation des
peuples et pour les Eglises orientales, afin qu'elles parviennent
symboliquement aux évêques du monde entier. Pour l'orient,
Mgr.Savio Hon Tai-Fai, et pour le continent africain Mgr.Bartolomé
Adoukonou ont aussi reçu une copie. Mgr.Khaled Ayad Bishay, Evêque
de l'Eglise patriarcale copte d'Alexandrie a reçu la copie destinée
aux Eglises orientales. Puis, le Régent de la Maison Pontificale a
lu quelques extraits de la bulle, avant que le Pape a ne préside les
premières vêpres, au cours desquelles il a prononcé l'homélie
suivante: "Le salut de Jésus ressuscité à ses disciples, le
soir de Pâques, résonne encore en nous tous: Paix à vous! La paix,
surtout durant ces semaines, demeure comme le désir de nombreuses
populations qui subissent la violence inouïe de la discrimination et
de la mort, seulement parce qu’elles portent le nom de chrétiens.
Notre prière se fait encore plus intense et devient un appel à
l’aide au Père riche en miséricorde, afin qu’il soutienne la
foi de tant de frères et sœurs qui sont dans la douleur, alors que
nous demandons de convertir nos cœurs pour passer de l’indifférence
à la compassion. Saint Paul nous a rappelé que nous avons été
sauvés dans le mystère de la mort et de la résurrection du
Seigneur Jésus. Il est le Réconciliateur, qui est vivant au milieu
de nous pour offrir le chemin de la réconciliation avec Dieu et
entre les frères. L’Apôtre rappelle que, malgré les difficultés
et les souffrances de la vie, grandit pourtant l’espérance dans le
salut que l’amour du Christ a semé dans nos cœurs. La miséricorde
de Dieu s’est répandue en nous, nous rendant justes, nous donnant
la paix.
Une
question est présente dans le cœur de beaucoup: pourquoi,
aujourd’hui, un Jubilé de la Miséricorde? Simplement parce que
l’Eglise, en ce moment de grands changements d’époque, est
appelée à offrir plus fortement les signes de la présence et de la
proximité de Dieu. Ce n’est pas le temps pour la distraction, mais
au contraire pour rester vigilants et réveiller en nous la capacité
de regarder l’essentiel. C’est le temps pour l’Eglise de
retrouver le sens de la mission que le Seigneur lui a confiée le
jour de Pâques: être signe et instrument de la miséricorde du
Père. C’est pour cela que l’Année Sainte devra maintenir vivant
le désir de savoir accueillir les nombreux signes de la tendresse
que Dieu offre au monde entier et surtout à tous ceux qui sont dans
la souffrance, qui sont seuls et abandonnés, et aussi sans espérance
d’être pardonnés et de se sentir aimés du Père. Une Année
Sainte pour éprouver fortement en nous la joie d’avoir été
retrouvés par Jésus, qui comme Bon Pasteur est venu nous chercher
parce que nous nous étions perdus. Un jubilé pour percevoir la
chaleur de son amour quand il nous charge sur ses épaules pour nous
ramener à la maison du Père. Une Année pour être touchés par le
Seigneur Jésus et transformés par sa miséricorde, pour devenir
nous aussi témoins de miséricorde. Voilà le motif du Jubilé:
parce que c’est le temps de la miséricorde. C’est le temps
favorable pour soigner les blessures, pour ne pas nous lasser de
rencontrer tous ceux qui attendent de voir et de toucher de la main
les signes de la proximité de Dieu, pour offrir à tous, à tous, le
chemin du pardon et de la réconciliation. Que la Mère de la Divine
Miséricorde ouvre nos yeux, afin que nous comprenions l’engagement
auquel nous sommes appelés; et qu’elle nous obtienne la grâce de
vivre ce Jubilé de la Miséricorde par un témoignage fidèle et
fécond".
Synthèse de la bulle jubilaire Misericordiae Vultus
Cité
du Vatican, 12 avril 2015 (VIS). Voici une synthèse de la bulle
d'indiction du Jubilé extraordinaire de la divine miséricorde,
Misericordiae Vultus: Au long de ses vingt-cinq chapitres, le Pape
parcourt les traits saillants de la miséricorde divine à commencer
par le visage lumineux du Christ. Miséricorde n'est pas un concept
abstrait mais une réalité à découvrir, admirer et servir. Le
texte se développe selon une forme trinitaire pour décrire l'Eglise
comme signe crédible de la miséricorde. La vie de l'Eglise ne
repose-t-elle pas sur la miséricorde! Ensuite, le Saint-Père décrit
les étapes du jubilé, dont l'ouverture (8 décembre) coïncide
avec le cinquantième anniversaire de la clôture du concile Vatican
II: L'Eglise ressent la nécessité de garder vivant un événement
qui a marqué une nouvelle étape de son histoire. Les pères
conciliaires avaient fortement ressenti le souffle de l'Esprit,
l'exigence de parler de Dieu à leurs contemporains d'une manière
plus compréhensible. Abattus les murs qui depuis trop de temps
avaient fait de l'Eglise une forteresse close, il convenait
d'annoncer l'Evangile d'une façon nouvelle. La conclusion de l'année
sainte extraordinaire est fixée au 20 novembre 2016, solennité du
Christ Roi. La fermeture de la Porte Sainte sera l'occasion de rendre
grâce à la Trinité pour cette période de grâce, de confier
l'Eglise, l'humanité et l'univers à la souveraineté du Christ,
afin qu'il distribue sa miséricorde comme la rosée du matin en vue
d'une histoire féconde bâtie ensemble.
Une
des particularités de ce jubilé est qu'il peut être célébré
dans tous les diocèses. A Rome, la Porte Sainte de la basilique
vaticane sera ouverte par le Pape le 8 décembre, et le dimanche
suivant dans toutes les églises du monde désignées à cet effet,
cathédrales ou sanctuaires fréquentés par les pèlerins. Reprenant
l'enseignement de Jean XXIII, qui parlait de la médecine de la
miséricorde, et celui de Paul VI, qui identifiait la spiritualité
de Vatican II à celle du Samaritain, la bulle du Pape François
précise les points saillants de ce jubilé extraordinaire: Le sens
de la formule Miséricordieux comme le Père est miséricordieux,
celui du pèlerinage et avant tout l'exigence du pardon qui est
particulièrement chère au Pape. Quant aux oeuvres de miséricorde,
matérielles comme spirituelles, devront réveiller une conscience
personnelle souvent assoupie face au drame de la pauvreté, nous
faire mieux entrer au coeur de l'Evangile où les pauvres sont les
préférés de la divine miséricorde. Le carême sera l'occasion
d'envoyer en mission des agents de la miséricorde, une initiative
originale par laquelle le Saint-Père entend souligner l'attention
pastorale de l'Eglise. Ensuite le Pape François traite du rapport
entre justice et miséricorde qui, sans vouloir s'en tenir à une
vision légaliste, tende à la manifestation d'un amour
miséricordieux. Puis il lance un appel contre la violence organisée,
mais aussi contre les auteurs de la corruption et leurs complices.
Ainsi dénonce-t-il cette plaie infectée en insistant pour que
l'année sainte de la miséricorde soit un parcours de conversion,
une occasion de changer de vie, un temps de compassion cordiale. Face
au mal, à des crimes graves, il faut écouter la plainte des
innocents, privés de leurs biens, de leur dignité, de leurs
affections, et parfois de leur vie. Le mal ne produit qu'illusion et
tristesse, alors que la vie véritable est toute autre chose. Dieu ne
cesse de nous tendre la main, dit le Pape: Il est toujours disposé à
l'écoute, comme je le suis avec mes frères évêques et prêtres.
Prenons acte de l'appel à la conversion et à rechercher la justice,
car c'est la miséricorde que l'Eglise offre. Enfin le rappel à
l'indulgence comme caractère fondamental de tout jubilé permet au
Pape de souligner que la divine miséricorde est commune aux
chrétiens, aux musulmans et aux juifs: Puisse cette année sainte,
vécue selon la miséricorde, favoriser le dialogue avec ces
religions et les autres traditions spirituelles. Puisse-t-elle nous
rendre plus aptes à l'ouverture et à la compréhension, éliminer
en nous toute forme de préjugé ou de mépris, évacuer toute
violence ou discrimination. Le Saint-Père espère que ce jubilé,
vécu en symbiose avec la divine miséricorde, sera une occasion de
vivre au quotidien cette grâce que le Père nous a toujours
accordée. Laissons nous surprendre par Dieu au cours de cette année
sainte extraordinaire car il ne cesse de nous ouvrir son coeur, de
nous dire son amour et sa volonté de nous faire partager sa vie.
Faisons donc écho à la parole de Dieu qui résonne pour nous
pardonner, nous aider et nous aimer. Il est patient dans le réconfort
et le pardon. L'Eglise, conclut le Pape François, doit être
l'interprète de chaque femme et de chaque homme pour répéter sans
cesse: Souviens-toi Seigneur de ta miséricorde et de ton amour
éternel.
Message pour le VII sommet des Amériques
Cité
du Vatican, 11 avril 2015
(VIS). Le Pape François a adressé un message à M.Juan Carlos
Varela Rodríguez, Président du Panama, pays accueillant le VII
sommet des Amériques consacré cette fois à la prospérité dans
l'équité (le défi de la coopération). Le Saint-Père y écrit se
sentir en syntonie avec le thème choisi, affirme être convaincu que
"l'iniquité, l'injuste distribution des richesses et des
ressources, est une source de conflits et de violence entre les
peuples, parce qu'elle suppose que le progrès des uns se construit
sur le sacrifice nécessaire des autres et que, pour vivre dignement,
il faut lutter contre les autres. Le bien-être ainsi atteint est
injuste par ses racines et porte atteinte à la dignité des
personnes. Il y a des biens de première nécessité comme la terre,
le travail et la maison, et d'autres de service public comme la
santé, l'éducation, la sécurité, l'environnement, dont aucun être
humain ne devrait être exclu. Ce désir que nous partageons tous,
est malheureusement encore loin de la réalité... Le grand défi de
notre monde est la globalisation de la solidarité et de la
fraternité au lieu de la globalisation de la discrimination et de
l'indifférence et tant que l'on ne parviendra pas à une
distribution équitable de la richesse, on ne résoudra pas les maux
de notre société". Le Saint-Père ajoute que s'il est vrai que
beaucoup de pays ont connu un fort développement économique ces
dernières années, "il est aussi vrai que d'autres restent
prostrés dans la pauvreté. De plus, dans les économies émergentes,
une grande partie de la population n'a pas bénéficié du progrès
économique général, au point que fréquemment s'est creusé un
large fossé entre les riches et les pauvres. La théorie du goutte à
goutte et de la rechute favorable s'est révélée erronée; il n'est
pas suffisant d'espérer que les pauvres recueillent les miettes qui
tombent de la table des riches. Des actions directes en faveur des
plus désavantagés sont nécessaires, l'attention pour ceux, comme
pour les plus petits à l'intérieur d'une famille, qui devraient
être prioritaires pour les gouvernants".
Il
attire l'attention des participants au sommet sur le problème de
l'immigration. "L'immense disparité des opportunités entre
certains pays et d'autres fait que de nombreuses personnes se voient
contraintes d'abandonner leur terre, leur famille, devenant la proie
facile du trafic des personnes et de l'esclavagisme, sans droit, ni
accès à la justice... Dans certains cas, le manque de coopération
entre les états laisse de nombreuses personnes hors la loi et sans
possibilité de faire valoir ses propres droits, les obligeant à se
ranger au côté de ceux qui profitent des autres ou à être
victimes d'abus. Dans ces situations, il ne suffit pas de sauvegarder
la loi pour défendre les droits fondamentaux de la personne, parmi
lesquels, la norme, sans pitié ni miséricorde, ne répond pas à la
justice. Parfois, à l'intérieur d'un pays se créent des
différences scandaleuses et offensantes, en particulier entre les
populations indigènes, dans les zones rurales ou dans les
périphéries des grandes villes. Sans une véritable défense de ces
personnes contre le racisme, la xénophobie et l'intolérance, l'état
de droit perdrait sa propre légitimité. Les efforts pour construire
des ponts, des canaux de communication, tisser des relations,
chercher l'entente ne sont jamais vains. La situation géographique
de Panama, au centre du continent américain, qui en fait un point de
rencontre entre le nord et le sud, entre les océans pacifique et
atlantique, est sûrement un appel, au profit de tous, pour générer
un nouvel ordre de paix et de justice et pour promouvoir la
solidarité et la collaboration en respectant la juste autonomie de
chaque nation", a souligné le Pape qui conclut en souhaitant
que l'Eglise "soit aussi un instrument de paix et de
réconciliation entre les peuples".
Plus que des maîtres soyez des témoins
Cité
du Vatican, 11 avril 2015 (VIS). Vivre dans le Christ selon la forme
de vie de l'Evangile, était le thème du congrès international pour
les formateurs à la vie consacrée qui a lieu à Rome du 7 au 11
avril. Les quelque 1.400 participants ont été reçus en audience
par le Pape François qui en les voyant s'est exclamé: "A vous
voir si nombreux, on ne dirait pas qu'il y a une crise des vocations"
et a ensuite souligné la beauté et l'importance de la vie consacrée
pour le monde et pour l'Eglise. Toutefois, le Pape a dit que la
diminution quantitative du nombre des vocations est indubitable et
rend urgente la mission de formation, avant d'ajouter qu'"il n'y
a pas de crise de vocations là où les consacrés sont capables de
transmettre, à travers leur propre témoignage, la beauté de la
consécration. Et le témoignage est fécond. S'il n'y a pas de
témoignage, s'il n'y a pas de cohérence, il n'y aura pas de
vocations... Vous n'êtes pas seulement des maîtres, vous êtes
surtout des témoins à la suite du Christ dans votre charisme parce
que la mission et la tâche des formateurs est de "façonner
réellement dans le cœur des jeunes le cœur de Jésus pour qu'ils
aient les mêmes sentiments... En ces jours de la Résurrection, le
mot qui dans la prière me revenait souvent était la Galilée, là
où tout a commencé, dit Pierre dans son premier discours. Ce qui
s'est passé à Jérusalem a commencé en Galilée. Notre vie même a
commencé dans une Galilée. Chacun de nous a eu cette
expérience...de la rencontre avec le Seigneur, cette rencontre qui
ne s'oublie pas, mais qui finit tant de fois recouverte par des
choses, par le travail, par des inquiétudes et aussi par des péchés
et mondanités. Pour rendre témoignage, il est nécessaire de
revenir souvent en pèlerinage dans sa Galilée, retrouver la mémoire
de cette rencontre, cet étonnement, et repartir de là. Mais si l'on
ne suit pas cette route de la mémoire, nous courons le danger de
rester là où nous nous trouvons et, aussi le danger de ne pas
savoir pourquoi l'on y est!".
"La
vie consacrée est belle, c'est un des trésors les plus précieux de
l'Eglise, enraciné dans la vocation du baptême. Il est donc beau
d'en être formateurs, parce que c'est un privilège de participer à
l'œuvre du Père qui forme le cœur du Fils chez ceux que l'Esprit a
appelé. On peut parfois sentir ce service comme une charge, comme si
l'on nous soustrayait à quelque chose de plus important. Mais c'est
un piège, une tentation. La mission est importante, mais il est tout
aussi important de former à la mission, former à la passion de
l'annonce, former à cette passion d'aller n'importe où, dans toutes
les périphéries, pour dire à tous l'amour de Jésus Christ,
spécialement à ceux qui sont loin, le faire connaître aux petits
et aux pauvres, et se laisser aussi évangéliser par eux. Tout cela
exige de solides bases, une structure chrétienne de la personnalité
que les familles savent rarement donner aujourd'hui. Et cela augmente
votre responsabilité... Ce n'est pas que les jeunes d'aujourd'hui
soient médiocres ou peu généreux, mais ils ont besoin de faire
l'expérience qu'il est plus beau de donner que de recevoir, qu'il y
a une grande liberté dans une vie d'obéissance, une grande
fécondité dans un cœur vierge, une grande richesse à ne rien
posséder. D'où la nécessité d'être affectueusement attentifs au
chemin de chacun et évangéliquement exigeant à toutes les phases
du chemin de formation, à commencer par le discernement vocationnel,
pour que l'éventuelle crise de quantité ne laisse pas la place à
une bien plus crise de qualité. C'est là qu'est le danger. Le
discernement vocationnel est important. Tous ceux qui connaissent la
personnalité humaine, psychologues, pères spirituels, mères
spirituelles, nous disent que les jeunes qui sentent qu'ils ne sont
pas équilibrés...ou se sentent déviés, cherchent inconsciemment
des structures fortes pour les protéger, pour se protéger
d'eux-mêmes. Le discernement est là, savoir dire non. Mais ne pas
chasser pour autant. Moi je t'accompagne, vas-y. Et comme l'on
accompagne l'entrée, accompagner aussi la sortie, afin qu'il ou elle
trouve la route dans sa vie, avec toute l'aide nécessaire".
"La
formation initiale, ce discernement, est seulement le premier pas
d'un processus destiné à durer toute la vie, et le jeune est formé
à la liberté humble et intelligente de se laisser éduquer par Dieu
le Père chaque jour de sa vie, à tout âge, dans la mission comme
dans la fraternité, dans l'action comme dans la contemplation...
Dans cette mission, ne sont épargnés ni le temps, ni l'énergie. Ne
vous découragez pas quand les résultats ne sont pas à la hauteur
des attentes. Il est douloureux, quand un jeune garçon ou une jeune
fille vient, d'entendre: Non, je n'ai pas la force, j'ai trouvé un
autre amour qui n'est pas contre Dieu mais, je ne peux pas, je m'en
vais. Cela est dur. Mais c'est aussi votre martyre, et ces échecs,
du point de vue du formateur, peuvent favoriser le chemin de
formation continue du formateur. Si parfois, vous avez la sensation
que votre travail n'est pas suffisamment apprécié, sachez que Jésus
vous suit avec amour et que toute l'Eglise vous remercie".
Audiences
Cité
du Vatican, 13 avril 2015 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin
Mgr.Carlos José Náñez, Archevêque de Córdoba (Argentine).
Samedi
dernier, 11 avril, il avait reçu:
Le
Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les
évêques.
M.Daniele
Mancini, nouvel Ambassadeur d'Italie près le Saint-Siège, pour la
présentation de ses lettres de créance.
Mgr.Antonio
Guido Filipazzi, Nonce apostolique en Indonésie.
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 13 avril 2015 (VIS). Le Saint-Père a:
Nommé
le Cardinal Dominique Mamberti, Préfet du Tribunal suprême de la
Signature apostolique, Membre de la Section pour les relations avec
les états de la Secrétairerie d'Etat, Membre de la Congrégation
pour le culte divin et la discipline des sacrements et Membre de la
Congrégation pour les causes des saints.
Nommé
le Cardinal Ricardo Blázquez Pérez, Archevêque de Valladolid
(Espagne), Membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi et
Membre du Conseil pontifical pour la culture.
Nommé
le Cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, Archevêque d'Addis
Abeba (Ethiopie), Membre de la Congrégation pour les Eglises
orientales et Membre du Conseil pontifical pour la pastorale des
migrants.
Nommé
le Cardinal Edoardo Menichelli, Archevêque d'Ancona Osimo (Italie),
Membre de la Congrégation pour les Eglises orientales et Membre du
Conseil pontifical pour la pastorale de la santé.
Nommé
le Cardinal John Atcherly Dew, Archevêque de Wellington (Nouvelle
Zélande), Membre de la Congrégation pour l'évangélisation des
peuples et Membre du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens.
Nommé
le Cardinal Pierre Nguyên Văn Nhon, Archevêque de Hanoï
(Vietnam), Membre de la Congrégation pour l'évangélisation des
peuples et Membre du Conseil pontifical Iustitia et Pax.
Nommé
le Cardinal Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, Archevêque de
Bangkok (Thaïlande), Membre de la Congrégation pour
l'évangélisation des peuples et Membre du Conseil pontifical pour
les communications sociales.
Nommé
le Cardinal Arlindo Gomes Furtado, Evêque de Santiago de Cabo Verde
(Cap Vert), Membre de la Congrégation pour l'évangélisation des
peuples et Membre du Conseil pontifical Cor Unum.
Nommé
le Cardinal Soane Patita Paini Mafi, Evêque de Tonga (Tonga), Membre
de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et Membre du
Conseil pontifical Cor Unum.
Nommé
le Cardinal Manuel José Macário do Nascimento Clemente, Patriarche
de Lisbonne (Portugal), Membre de la Congrégation pour le clergé
et Membre du Conseil pontifical pour les communications sociales.
Nommé
le Cardinal Alberto Suárez Inda, Archevêque de Morelia (Mexique),
Membre de la Congrégation pour le clergé et Membre du Conseil
pontifical Iustitia et Pax.
Nommé
le Cardinal Charles Maung Bo, Archevêque de Yangon (Myanmar), Membre
de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les
sociétés de vie apostolique et Membre du Conseil pontifical pour la
culture.
Nommé
le Cardinal Daniel Fernando Sturla Berhouet, Archevêque de
Montevideo (Uruguay), Membre de la Congrégation pour les instituts
de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique et Membre du
Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.
Nommé
le Cardinal José Luis Lacunza Maestrojuán, Evêque de David
(Panama), Membre de la Congrégation pour l'éducation catholique et
Membre du Conseil pontifical pour la culture.
Nommé
le Cardinal Francesco Montenegro, Archevêque d'Agrigente (Italie),
Membre du Conseil pontifical Cor Unum et Membre du Conseil pontifical
pour la pastorale des migrants.
Nommé
Mgr.François Eid, Procureur du Patriarche maronite près le
Saint-Siège, Visiteur apostolique des maronites de Bulgarie, Grèce
et Roumanie.
Nommé
Mgr.Paolo Rocco Gualtieri, Nonce apostolique à Madagascar. L'Evêque
élu, élevé à la dignité archiépiscopale, né en 1961 à
Supersano (Italie) et ordonné prêtre en 1988, était jusqu'ici
Conseiller de nonciature.
Hier
dimanche, il avait accepté la renonciation de Mgr.Matthias U Shwe à
la charge pastorale du diocèse de Taunggyi (Myanmar) en conformité
au canon 401,2 du CIC.
Samedi
dernier, 11 avril, il avait nommé:
Mgr.Jean
de Dieu Raoelison, Evêque d'Ambatondrazaka (superficie 21.000,
population 1.536.000, catholiques 277.000, prêtres 33, religieux
208), à Madagascar. Jusqu'ici Auxiliaire de l'Archevêque
d'Antananarivo (Madagascar), il succède à Mgr.Antoine Scopelliti,
OSST, dont la renonciation à la charge pastorale du diocèse a été
acceptée pour limite d'âge.
L'Abbé
Dante Gustavo Draida, Auxiliaire de l'Archevêque de Mendoza
(Argentine). L'Evêque élu, né en 1968 à Reconquista (Argentine)
et ordonné prêtre en 1996, était jusqu'ici Vicaire général du
diocèse de Reconquista. Curé de paroisse, il a été missionnaire
Ad Gentes à Cuba, assesseur diocésain pour les vocations,
enseignant de séminaire et membre du Presbyterium de son diocèse.
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