CITE DU VATICAN, 16 DEC 2009 (VIS). La catéchèse de l'audience générale, tenue Salle Paul VI, a été consacrée à l'évocation d'un grand théologien anglais du XII siècle, Jean de Salisbury. Formé entre Paris et Chartres, a expliqué Benoît XVI, il fut conseiller des archevêques de Canterbury, qu'il fit bénéficier de ses vastes connaissances et de ses dons diplomatiques. Un de ces prélats fut saint Thomas Beckett, qu'il suivit en exil en France après sa brouille avec Henry II. Le roi d'Angleterre prétendait affirmer son autorité sur l'Eglise et en limitait la liberté. Déjà âgé, Jean fut élu évêque de Chartres, siège sur lequel il mourut en 1180. Les oeuvres majeures de Jean de Salisbury sont le Metaloghicon, traité en défense de la logique, et le Polycraticus, sur l'exercice du pouvoir. Dans le premier, a souligné le Pape, le théologien écrit que l'approfondissement du trésor de la foi ouvre à un savoir pratique qui guide les actes quotidiens, les lois morales comme l'exercice de vertus. La thèse centrale du second est qu'il existe une vérité objective immuable qui découle de Dieu, qu'elle est accessible à la raison et touche l'action personnelle et sociale. Il s'agit d'un droit naturel auquel les lois humaines et les autorités religieuses comme politiques doivent s'inspirer en vue du bien public".
La loi naturelle se caractérise pour Jean de Salisbury par le principe d'équité, "soit l'attribution à chacun de ses droits propres, d'où il y a des préceptes valables pour tous les peuples et qu'en aucun cas on ne peut abroger". Puis le Saint-Père a rappelé que la relation entre loi naturelle et ordre juridique trouve sa vigueur dans l'équité. "De nos jours, dans certains pays en particulier, on assiste à un éloignement préoccupant entre la raison, qui doit dégager les valeurs éthiques liées à la personne, et la liberté qui a conduit à les admettre et à les appliquer. Aujourd'hui, Jean de Salisbury nous rappellerait que seules sont conformes à l'équité les lois protégeant la sacralité de la vie humaine et interdisant l'avortement, l'euthanasie et les manipulations génétiques, les lois qui garantissent le mariage homme femme, la liberté religieuse ou la subsidiarité et la solidarité nationale comme internationale au nom d'une correcte laïcité de l'Etat. A l'inverse, on verrait s'instaurer ce que Jean de Salisbury appelait la tyrannie du prince et ce qui est pour nous la dictature du relativisme, de ce relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et n'a pour mesure que le je et ses désirs".
AG/JEAN DE SALISBURY/... VIS 20091216 (430)
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