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mercredi 11 avril 2012

MESSE IN COENA DOMINI

Cité du Vatican, 5 avril 2012 (VIS). A 17 h 30' en la basilique St.Jean-de-Latran, Benoît XVI a célébré la messe de la Cène du Seigneur, au cours de laquelle il a lavé, comme de coutume dans la liturgie du Jeudi Saint, les pieds de douze prêtres du diocèse de Rome. Dans son homélie, il a dit que "le Jeudi Saint n’est pas seulement le jour de l’institution de l'Eucharistie, dont la splendeur irradie certainement tout le reste et, pour ainsi dire, l’attire à elle. La nuit obscure du Mont des Oliviers où Jésus se rend avec ses disciples, fait aussi partie du Jeudi Saint. La solitude et l’abandon de Jésus, qui, en priant, va vers la nuit de la mort, en font partie ".
Les disciples, "dont Jésus cherchait la proximité en cette heure de tourment extrême...se sont vite endormis. Ils entendaient toutefois les échos de la prière de Jésus et observaient son comportement. Ces deux choses se gravèrent profondément dans leur esprit et ils les transmirent pour toujours aux chrétiens. Jésus appelle Dieu Abba, Père. Ce n’est pourtant pas la forme usuelle pour la parole père, mais bien une parole du langage des enfants, une parole d’affection avec laquelle on n’osait pas s’adresser à Dieu. C’est le langage de celui qui est vraiment enfant, Fils du Père, de qui se trouve dans la communion avec Dieu, dans la plus profonde unité avec Lui... Si nous nous demandons en quoi consiste l’élément le plus caractéristique de la figure de Jésus dans les Evangiles, nous devons dire que c’est son rapport avec Dieu... Maintenant, nous connaissons Dieu tel qu’il est vraiment. Il est Père, et cela, dans une bonté absolue à laquelle nous pouvons nous confier... Celui qui est la bonté, est en même temps pouvoir, il est tout-puissant. Le pouvoir est bonté et la bonté est pouvoir. De la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers, nous pouvons apprendre cette confiance".
Luc, a expliqué le Saint-Père "nous dit que Jésus priait à genoux. Dans les Actes des Apôtres, il parle de la prière à genoux des saints... Luc a ainsi relaté une petite histoire de la prière à genoux dans l’Eglise naissante. Les chrétiens, par leur agenouillement, entrent dans la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers. Devant la menace du pouvoir du mal, eux, parce qu’ils sont agenouillés, sont droits devant le monde, mais ils sont à genoux devant le Père parce qu’ils sont fils. Devant la gloire de Dieu, nous chrétiens nous nous mettons à genoux et nous reconnaissons sa divinité, mais nous exprimons aussi dans ce geste notre confiance qu’il triomphe".
"Jésus lutte avec le Père. Il lutte avec lui-même. Et il lutte pour nous. Il fait l’expérience de l’angoisse devant le pouvoir de la mort. Avant tout, c’est simplement le bouleversement de l’homme, ou même, de toute créature vivante, en présence de la mort. En Jésus, au contraire, il y a quelque chose de plus. Il étend son regard sur les nuits du mal. Il voit l’insalubre marée de tout le mensonge et de toute l’infamie, qui vient à sa rencontre dans cette coupe qu’il doit boire. C’est le bouleversement de Celui qui est totalement pur et saint face au flot du mal de ce monde, qui se déverse sur lui... L'épître aux Hébreux a qualifié d’événement sacerdotal, la lutte de Jésus sur le Mont des Oliviers. Dans cette prière de Jésus, empreinte d’angoisse mortelle, le Seigneur remplit la fonction du prêtre: Il prend sur lui le péché de l’humanité, nous tous, et nous porte auprès du Père".
"Nous devons aussi prêter attention au contenu de la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers. Jésus dit: Père, tout est possible pour toi. Eloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux! La volonté naturelle de l’Homme-Jésus effrayée face à une chose si énorme recule. Toutefois, en tant que Fils, il dépose cette volonté humaine dans la volonté du Père: non pas moi, mais toi. Par cela, Il a transformé le comportement d’Adam, le péché primordial de l’homme, guérissant ainsi l’homme. L’attitude d’Adam avait été: Non pas ce que tu veux toi, Dieu; moi-même je veux être dieu... C’est cette rébellion fondamentale qui traverse l’histoire et le mensonge profond qui dénature notre vie. Quand l’homme s’érige contre Dieu, il s’érige contre sa propre vérité et par conséquent, il ne devient pas libre, mais aliéné par lui-même. Nous sommes libres seulement quand nous sommes dans notre vérité, quand nous sommes unis à Dieu. Alors, nous devenons vraiment comme Dieu, non pas en nous opposant à lui, non pas en nous débarrassant de lui ou en le reniant. Dans la lutte durant sa prière sur le Mont des Oliviers, Jésus a dénoué la fausse contradiction entre l’obéissance et la liberté, et il a ouvert le chemin vers la liberté. Demandons au Seigneur de nous introduire dans ce 'oui' à la volonté de Dieu et de nous rendre ainsi vraiment libres".

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