Cité
du Vatican, 26 octobre 2012 (VIS). Ce midi, près la Salle de Presse
du Saint-Siège, le Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence
et Président de la commission ad hoc, Mgr.Pierre-Marie Carré,
Archevêque de Montpellier et Secrétaire spécial, et Mgr.Luis
Antonio G.Tagle, Archevêque de Manille et Vice Président de la même
commission, ont présenté le Message final de la XIII Assemblée
ordinaire du Synode des évêques, consacrée à la nouvelle
évangélisation. Voici une synthèse de ce document:
"Au
début les évêques évoquent le passage évangélique de Jean qui
raconte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. C’est l’image
de l’homme contemporain, tenant une cruche vide, qui a soif et
nostalgie de Dieu, et vers qui l’Eglise doit aller pour rendre
présent le Seigneur. Comme la Samaritaine, celui qui rencontre Jésus
ne peut pas ne pas devenir le témoin de l’annonce de salut et
d’espérance de l’Évangile. Ensuite, en ce qui concerne plus
spécifiquement le contexte de la nouvelle évangélisation, le
Synode rappelle le besoin de raviver une foi qui risque de s’éclipser
dans les contextes culturels actuels et qui s’affaiblit même chez
de nombreux baptisés. La rencontre avec le Seigneur, qui révèle
que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l’Eglise, comprise
comme communauté accueillante et expérience de communion, à partir
de quoi les chrétiens deviennent des témoins dans d’autres lieux
aussi. Toutefois, l’Eglise confirme l’idée que pour évangéliser
il faut tout d’abord être évangélisé et lance un appel à la
conversion, à commencer par elle même, parce que les faiblesses des
disciples de Jésus pèsent sur la crédibilité de la mission.
Conscients du fait que le Seigneur est le guide de l’histoire et
que le mal n’aura pas le dernier mot, les évêques invitent les
chrétiens à vaincre la peur par la foi et à regarder le monde avec
courage et sérénité car, bien que rempli de contradictions et de
défis, ce monde demeure celui que Dieu aime. Pas de pessimisme. La
mondialisation, la sécularisation et la nouvelle donne de la
société, les migrations, avec toutes les difficultés et les
souffrances qu’elles comportent, doivent représenter des
opportunités d’évangélisation. En effet, il ne s’agit pas de
trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l’Evangile comme un
produit de marché, mais de découvrir comment les personnes
approchent Jésus".
"Le
message considère la famille comme le lieu naturel de
l’évangélisation et confirme qu’elle doit être soutenue par
l’Eglise, par la politique et par la société. A l’intérieur de
la famille, il souligne le rôle spécial que jouent les femmes et
rappelle la situation douloureuse des personnes divorcées et
remariées. Tout en confirmant la discipline relative à l’accès
aux sacrements, il insiste que ces personnes ne sont pas abandonnées
par le Seigneur, et que l’Eglise est une demeure accueillante pour
tous. Le message cite également la vie consacrée, témoin du sens
supraterrestre de l’existence humaine, et les paroisses comme
centres d’évangélisation. Il rappelle l’importance de la
formation permanente pour les prêtres et les religieux, et invite
les laïcs (les mouvements et les nouvelles réalités ecclésiales)
à évangéliser en restant en communion avec l’Eglise. La nouvelle
évangélisation trouve une coopération souhaitable avec les autres
Eglises et communautés ecclésiales, animées elles aussi par le
même esprit d’annonce de l’Evangile. Une attention particulière
est portée sur les jeunes dans une perspective d’écoute et de
dialogue pour racheter, et non pas mortifier, leur enthousiasme".
"Le
message considère ensuite le dialogue, décliné sous différentes
formes, avec la culture, qui a besoin d’une nouvelle alliance entre
foi et raison, avec l’éducation, avec la science qui, quand elle
ne confine pas l’homme au matérialisme, devient une alliée de
l’humanisation de la vie, avec l’art, avec le monde de l’économie
et du travail, avec les malades et ceux qui souffrent, avec la
politique, à laquelle un engagement désintéressé et transparent
en faveur du bien commun est demandé, avec les autres religions. En
particulier, le Synode confirme que le dialogue inter-religieux
concourt à la paix, rejette le fondamentalisme et dénonce la
violence à l’encontre des croyants. Le message rappelle les
possibilités qu’offrent l’Année de la foi, la mémoire du
concile Vatican II et le Catéchisme de l’Eglise catholique. Puis
il indique deux expressions de la vie de foi particulièrement
significatives pour la nouvelle évangélisation: la contemplation,
où le silence permet d’accueillir au mieux la Parole de Dieu, et
le service aux pauvres, dans l’optique de reconnaître le Christ
sur leurs visages".
"Dans
la dernière partie, le message se tourne vers les Eglises des
différentes régions du monde et adresse à chacune d’entre elles
des paroles d’encouragement pour l’annonce de l’Evangile. Aux
Eglises d’Orient, il exprime le souhait qu’elles puissent
pratiquer la foi dans des conditions de paix et de liberté
religieuse; à l’Eglise d’Afrique, il recommande de développer
l’évangélisation à travers la rencontre avec les anciennes et
les nouvelles cultures, et fait appel aux gouvernements pour qu’ils
mettent un terme aux conflits et aux violences. Les chrétiens
d’Amérique du nord, qui vivent dans une culture où abondent les
expressions qui éloignent de l’Evangile, doivent se tourner vers
la conversion et être ouverts à accueillir les immigrés et les
réfugiés. L’Amérique latine est invitée à vivre la mission
permanente pour faire face aux défis actuels, comme la pauvreté, la
violence même dans les nouvelles conditions de pluralisme religieux.
L’Eglise en Asie, bien qu’étant une petite minorité, souvent
placée en marge de la société et persécutée, est encouragée et
exhortée à rester ferme dans la foi. L’Europe, bien que marquée
par une sécularisation parfois agressive et blessée par les régimes
passés, a créé une culture humaniste capable de donner un visage à
la dignité de la personne et à l’édification du bien commun; les
chrétiens européens ne doivent pas se laisser abattre par les
difficultés du présent, mais ils doivent les percevoir comme un
défi. A l’Océanie, enfin, il est demandé de s’engager encore à
prêcher l’Evangile. Enfin, le message se termine en implorant
l’intercession de Marie, l'Etoile de la nouvelle évangélisation".
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