CITE DU VATICAN, 5 JUI 2004 (VIS). Jean-Paul II a entâmé ce matin sa troisième visite en Suisse. L'avion papal a atterri à 11 h 30' à l'aérodrome militaire de Payerne, à une soixantaine de km au nord de Berne, où l'a accueilli le Conseiller Joseph Deiss, Président de la Confédération suisse, entouré des autorités civiles et religieuses, dont le Président de la Conference épiscopale Mgr.Amédée Grab, Evêque de Coire, et le Nonce apostolique Mgr.Giacomo De Nicolò.
Saluant l'auguste visiteur, le Conseiller Deiss a annoncé que la Confédération, qui avait rompu ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 1873 puis désigné un Ambassadeur en mission spéciale en 1991, normalisait la situation en nommant l'actuel titulaire, M.Hansrudolf Hoffman, Ambassadeur en République tchèque, Ambassadeur à plein titre (extraordinaire et plénipotenciaire). Malgré l'anomalie de la situation maintenue depuis 1920, le Saint-Siège dispose d'un Nonce accrédité à Berne. Le premier Nonce proprement dit, qui résida d'abord à Lucerne, fut envoyé par le Pape en 1597 pour le représenter auprès des Cantons catholiques. Jusqu'au XIXº siècle, ses successeurs résidèrent à Soleure.
Dans son discours, le Pape a déclaré que la Suisse est un "carrefour de langues et de cultures" et que les Suisses sont "un peuple qui conserve d'antiques traditions et qui est ouvert à la modernité... Le but de mon pèlerinage apostolique est de rencontrer les jeunes catholiques de Suisse à l'occasion de leur rassemblement national. Je serai ce soir avec eux au Palais Bern Expo et ce sera une fête pour eux comme pour moi".
"C'est le devoir d'annoncer l'Evangile du Christ qui m'entraîne sur les chemins du monde, pour le proposer à nouveau aux hommes et aux femmes du troisième millénaire, en particulier aux nouvelles générations. Le Christ est le Rédempteur de l'homme! Celui qui croit en Lui et le suit devient bâtisseur de la civilisation de l'amour et de la paix".
Après la cérémonie, le Pape a gagné par la route Berne et sa résidence du Foyer des Soeurs de la Charité de la Ste.Croix, où vivent 75 religieuses et 80 autres personnes âgées, où il a dîné.
A 18 h, avant de quitter le Viktoriaheim pour rejoindre les jeunes catholiques suisses, le Saint-Père a été salué par le Président de la commune et le conseil de Berne. La patinoire, qui accueille le rassemblement, se trouve dans le complexe de la Bern-Expo. Sa capacité avait été réduite de 16.000 à 10.000 place de manière à y installer un podium. Cette rencontre avec le Pape a constitué le sommet de cette journée des jeunes catholiques de Suisse ouverte à 11 h par le rassemblement des groupes venus des diverses régions lingusitiques de la Confédération.
Après le salut de Mgr.Grab au Saint-Père s'est déroulée une chorégraphie illustrant le Psaume 8, suivie des témoignages de trois jeunes, un pour l'allemand, un pour le français et un pour l'italien. Puis l'assemblée a chanté l'hymne "Levons-nous" composé pour la circonstance et récité le Pater Noster avant de recevoir la bénédiction papale.
Dans son intervention, Jean-Paul II avait rappelé que le "lève-toi" de l'Evangile de Luc avait été prononcé par Jésus à Naïm où il avait croisé un jeune fils unique que sa mère accompagnait au tombeau, et qu'il était venu en Suisse pour confier ces mêmes paroles aux jeunes pour qu'ils se lèvent et suivent le Christ et ses disciples.
"Il peut vous arriver, à vous aussi, de vous retrouver parfois à l'intérieur de ce cortège triste vers le village de Naïm", a ajouté le Pape. "C'est ce qui arrive si vous vous laissez aller au désespoir, si les mirages de la société de consommation vous séduisent et vous détournent de la vraie joie et que vous vous laissez absorber par des plaisirs passagers, si l'indifférence et la superficialité vous entourent; si, face au mal et à la souffrance, vous doutez de la présence de Dieu et de son amour pour chaque personne, si vous vous laissez aller à rechercher dans la dérive d'une affectivité désordonnée la satisfaction d'une soif intérieure d'amour vrai et pur".
"C'est bien en ces moments précis que le Christ s'approche de chacun d'entre vous et qu'il vous adresse...ce lève-toi! Accueille l'invitation qui te remet debout".
"Le christianisme n'est pas un simple livre de culture ou bien une idéologie, ni même un système de valeurs ou de principes, si élevés soient-ils. Le christianisme est une personne, une présence, un visage. C'est Jésus qui donne sens et plénitude à la vie de l'homme".
"N'ayez pas peur de rencontrer Jésus", a encore dit le Saint-Père aux jeunes. "Comme vous, moi aussi j'ai eu vingt ans. J'aimais faire du sport, du ski, du théâtre. J'étudiais et je travaillais. J'avais des désirs et des préoccupations. Au cours de ses années désormais lointaines, au temps où ma terre natale était dévastée par la guerre et ensuite par le régime totalitaire, je cherchais le sens que je voulais donner à ma vie. Je l'ai trouvé en suivant le Seigneur Jésus".
"Voici la seconde invitation que je lance (aux jeunes): Ecoute! Ne te lasse jamais de t'entraîner à la discipline difficile de l'écoute. Ecoute la voix du Seigneur qui te parle à travers les événements de la vie quotidienne, à travers les joies et les souffrances qui l'accompagnent, à travers les personnes qui te sont proches, à travers la voix de la conscience assoiffée de vérité, de bonheur, de bonté et de beauté... Si tu sais ouvrir ton cœur et ton esprit..., tu découvriras ta vocation, le projet que Dieu, dans son amour, a depuis toujours sur toi. Ainsi tu pourras fonder une famille..., tu pourras être... prêtre, religieux ou religieuse".
Jean-Paul II a conclu son discours en demandant aux jeunes catholiques suisses que leur enthousiasme fasse pénétrer l'Evangile dans "le tissu de la société et fasse naître une civilisation de justice authentique et d'amour sans discrimination".
PV-SUISSE/ARRIVEE:JEUNES/BERNE VIS 20040607 (1010)
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