CITE DU VATICAN, 19 DEC 2005 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin les lettres de créances du nouvel Ambassadeur de France, M.Bernard Kessedjian, rappelant d'emblée à son hôte que la France commémore cette année le centième anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.
"Comme l'a rappelé mon prédécesseur dans la lettre qu'il adressait le 11 février dernier aux évêques de France -a dit Benoît XVI-, le principe de laïcité consiste en une saine distinction des pouvoirs, qui n'est nullement une opposition et qui n'exclut pas cependant pour l'Eglise 'de prendre une part toujours plus active à la vie de la société, dans le respect des compétences de chacun'".
"Une telle conception -a-t-il poursuivi- doit aussi permettre de promouvoir davantage l'autonomie de l'Eglise, que ce soit dans son organisation ou dans sa mission. A ce propos, je salue...le dialogue entre l'Eglise et les autorités civiles", destiné à "faire concourir au bien des citoyens toutes les forces ainsi mises en œuvre et portera des fruits dans la vie sociale".
La France "vient de vivre une période difficile sur le plan social", qui a fait "apparaître la profonde insatisfaction d'une partie de la jeunesse. Une telle situation semble avoir atteint non seulement les banlieues des grandes villes, mais plus profondément toutes les couches de la population. Les violences internes qui marquent les sociétés et que l'on ne peut que condamner constituent cependant un message, notamment de la part de la jeunesse, nous invitant à prendre en considération les requêtes des jeunes et à avoir, comme le rappelait Mgr.Jean-Pierre Ricard..., le Président de la Conférence des évêques de France au terme de l'assemblée de Lourdes de novembre dernier, 'une réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques de notre société'".
Puis le Pape a évoqué les nombreux travailleurs étrangers et leurs familles, qui ont largement contribué au développement de la France depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale: Il importe aujourd'hui, a-t-il dit, "de les remercier, eux et leurs descendants, de cette richesse économique, culturelle et sociale à laquelle ils ont participé. La plupart d'entre eux sont devenus ainsi des citoyens français à part entière. Le défi consiste aujourd'hui à vivre les valeurs d'égalité et de fraternité, qui font partie des valeurs mises en exergue par la devise de la France, prenant soin de faire en sorte que tous les citoyens puissent réaliser, dans le respect des différences légitimes, une véritable culture commune, porteuse des valeurs morales et spirituelles fondamentales".
Ensuite, le Saint-Père a souligné qu'il convenait de porter aussi "une attention toute spéciale à l'institution conjugale et familiale, à laquelle aucune autre forme d'organisation relationnelle ne peut être comparée".
D'autre part, il a souhaité attirer "l'attention de tous les hommes de bonne volonté sur les décisions et les actions en matière de bioéthique, qui montrent que l'on a de plus en plus tendance à considérer l'être humain, notamment dans les premiers instants de son existence, comme un simple objet de recherche. Il importe d'envisager les questions éthiques non pas d'abord du point de vue de la science, mais de celui l'être humain, qui doit impérativement être respecté. Sans acceptation de ce critère moral fondamental, il sera difficile de créer une société vraiment humaine, respectueuse de tous les êtres qui la composent, sans distinctions aucunes".
Enfin, Benoît XVI a souligné l'attention que prête la France aux problèmes des pays en voie de développement, citant notamment son rôle lors du récent sommet Afrique-France, qui s'est tenu au Mali. Ainsi a-t-il rappelé que "les pays riches ont une grande responsabilité dans la croissance des sociétés et dans l'épanouissement des citoyens des pays en difficulté, non seulement pour leur fournir des aides financières, mais aussi pour former techniquement les cadres et le personnel qui les rendront de plus en plus autonomes et acteurs" de leur propre destin.
CD/FRANCE/KESSEDJIAN VIS 20051219 (650)
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