CITE DU VATICAN, 5 OCT 2007 (VIS). Le Pape s'est adressé ce matin aux membres de la Commission théologique internationale en conclusion de leur réunion plénière annuelle (1-5 octobre, sous la présidence du Cardinal William Joseph Levada).
Benoît XVI a d'abord évoqué le récent document sur l'espérance de salut pour les enfants morts sans baptême, espérant qu'il soit une référence utile aux pasteurs comme aux théologiens, "mais aussi une aide et réconfort pour les fidèles dont les familles ont été frappées par le décès subit d'un enfant avant qu'il ait reçu le bain de la régénération".
Quant au sujet des récents travaux sur la loi morale naturelle, le Saint-Père a dit que cette doctrine "tendait vers deux buts essentiels: comprendre que le contenu éthique de la foi chrétienne n'est pas imposé de l'extérieur à la conscience humaine, mais qu'il constitue une norme inscrite dans la nature humaine. Ensuite qu'en partant de la loi naturelle accessible à toute créature dotée de raison on peut dialoguer avec tous les hommes de bonne volonté comme avec la société civile".
Puis le Pape a rappelé qu'on a perdu de vue "l'évidence des fondements de l'être humain et de son action éthique, ce qui fait que la doctrine de la loi morale naturelle est entrée en conflit avec des conceptions qui la nient. Ceci a de graves effets sur l'ordre social".
C'est aujourd'hui une "conception positive du droit" qui domine, "selon laquelle "l'humanité, la société, voire une majorité de citoyens est la source ultime du droit. Et il ne s'agit plus de la recherche du bien, mais de celle du pouvoir, d'un équilibre de pouvoirs. Le relativisme éthique est à la base de cette tendance, dans lequel voient une des conditions base de la démocratie, le relativisme garantissant selon eux la tolérance et le respect de tous. S'il en était ainsi, la majorité du moment serait source unique du droit, alors que l'histoire démontre que les majorités peuvent se tromper".
Puis Benoît XVI a dit que "lorsque sont en jeu les exigences fondamentales de la dignité et de la vie de la personne, l'institution familiale, la justice sociale ou tout autre droit fondamental de l'homme, aucune loi humaine n'est en droit d'effacer la norme que le Créateur a inscrit en l'homme, sans que la société soit frappée au coeur de ce qui est son fondement. Seule la loi naturelle constitue la garantie pour chacun de vivre libre et respecté dans sa dignité, protégé de toute manipulation idéologique, de tout arbitraire, de toute loi du plus fort. Qui pourrait échapper à cette vérité?".
"Si, par un tragique obscurcissement de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à éliminer les principes de la loi morale naturelle, la démocratie serait radicalement touchée dans ses fondements mêmes". Le Pape a ajouté que contre une telle "crise de la civilisation, non seulement chrétienne, il faut mobiliser la conscience des hommes de bonne volonté, y compris non croyants ou fidèles d'autres religions afin qu'ensemble ils rétablissent dans la culture comme dans la société les conditions nécessaires à la prise de conscience de la valeur indispensable de la loi morale naturelle".
Benoît XVI a conclu en soulignant que du respect de cette loi dépendait "le progrès des individus comme de la société dans la voie d'un réel progrès, conforme à la raison, c'est-à-dire en accord avec la Raison éternelle de Dieu".
AC/LOI MORALE NATURELL/COM-TI VIS 20071005 (580)
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