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dimanche 6 juin 2010

INSTRUMENTUM LABORIS

CITE DU VATICAN, 6 JUI 2010 (VIS). Voici de larges extraits de l'Instrumentum Laboris du Synode spécial pour le Proche et Moyen Orient, qui se tiendra du 10 au 24 octobre. Dans l'avant-propos, le Secrétaire général du Synode des évêques, Mgr.Nikola Eterovic, souligne combien la situation de la région ressemble à celle vécue par la première communauté chrétienne en Terre Sainte, au milieu de difficultés et de persécutions. L'introduction rappelle ensuite que ces assises entendent d'abord "confirmer et renforcer les chrétiens dans leur identité, grâce à la Parole de Dieu et aux sacrements et, deuxièmement, de raviver la communion ecclésiale entre les Eglises sui juris, afin qu'elles puissent offrir un témoignage de vie chrétienne authentique, joyeuse et attirante".

   Le premier chapitre traite de l'Eglise catholique en Terre Sainte, "en rappelant que toutes les Eglises du monde prennent leur source dans l'Eglise de Jérusalem... Puis il rappelle que les Eglises orientales sont d'origine apostolique et que l'affaiblissement, voire la disparition, du christianisme là où il est né serait une grave perte pour l'Eglise universelle. Il y a donc une lourde responsabilité, celle de maintenir la foi chrétienne en ces terres saintes... Malgré leur petit nombre, les chrétiens appartiennent de plein droit au tissu social et à l'identité même des pays de la région. Leur disparition représenterait une perte pour le pluralisme du Proche et Moyen Orient. Les catholiques sont appelés à promouvoir le concept de laïcité positive de l'Etat pour alléger le caractère théocratique du gouvernement et permettre une plus grande égalité entre les citoyens de religions différentes, en facilitant ainsi la promotion d'une démocratie saine, positivement laïque, qui reconnaisse pleinement le rôle de la religion, dans la vie publique également, dans le respect total de la distinction entre les ordres religieux et temporels... Les chrétiens doivent être une minorité active, sans se replier sur eux mêmes sans tomber dans le piège du ghetto. L'Eglise encourage la formation de familles nombreuses et promeut l'éducation qui reste l'investissement majeur, soit les écoles et les universités catholiques qui accueillent des milliers de personnes de toutes les religions, tout comme les centres hospitaliers et les services sociaux. Toutefois, les Eglises et les écoles catholiques pourraient aider davantage les moins favorisés. C'est en effet surtout grâce à ses activités caritatives qui s'intéressent non seulement aux chrétiens mais aussi aux musulmans et aux juifs que l'actions des Eglises en faveur du bien commun est sensible. Il existe par ailleurs un rappel à la transparence dans la gestion de l'argent de l'Eglise, surtout de la part des prêtres et des évêques, pour distinguer ce qui est donné pour un usage personnel de ce qui appartient à l'Eglise. Le document souligne donc que les conflits régionaux rendent encore plus fragile la situation des chrétiens: L'occupation israélienne des Territoires palestiniens rend difficile la vie quotidienne pour la liberté de mouvement, l'économie et la vie sociale et religieuse: accès aux Lieux Saints, conditionné par des permis militaires accordés aux uns et refusés aux autres, pour raisons de sécurité. De plus, certains groupes fondamentalistes chrétiens justifient par l'Ecriture l'injustice politique imposée aux palestiniens, ce qui rend la position des chrétiens arabes encore plus délicate. Les chrétiens font partie des principales victimes de la guerre en Irak. Encore aujourd'hui, la politique mondiale n'en tient pas assez compte. Au Liban, les chrétiens sont divisés au plan politique et confessionnel. En Egypte, la montée de l'Islam politique d'une part et le désengagement, en partie forcé, des chrétiens par rapport à la société civile, rendent leur vie sujette à de sérieuses difficultés. Dans d'autres pays, l'autoritarisme, voire la dictature, poussent la population, y compris les chrétiens, à supporter en silence, pour sauver l'essentiel. En Turquie, le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes à la pleine liberté religieuse du pays. Les chrétiens sont exhortés à ne pas abandonner leur engagement au sein de la société malgré les tentations de découragement. Le document note qu'en orient, liberté de religion veut dire habituellement liberté de culte. Il ne s'agit donc pas encore de liberté de conscience, c'est-à-dire de la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer une religion seul ou en public, sans aucune entrave, et donc de la liberté de changer de religion. La religion, en orient, est en général un choix social et même national, non un choix individuel. Changer de religion est perçu comme une trahison envers la société, la culture et la nation bâtie principalement sur une tradition religieuse. C'est pourquoi, la conversion à la foi chrétienne est vue comme étant le fruit d'un prosélytisme intéressé, non d'une conviction religieuse authentique. Pour le musulman, elle est souvent interdite par les lois de l'Etat. D'autre part, en ce qui concerne les chrétiens, dans certains cas, la conversion à l'Islam ne se fait pas par conviction religieuse mais pour des intérêts personnels. Parfois, elle peut se faire aussi sous la pression du prosélytisme musulman. Certaines réponses aux Lineamenta affirment leur refus ferme du prosélytisme chrétien, tout en signalant qu'il est ouvertement pratiqué par certaines communautés évangéliques. De fait, la question de l'annonce a besoin d'une réflexion plus en profondeur pour arriver à affirmer le droit de toute personne et sa complète liberté de conscience. L'extrémisme islamique, dans le même temps, continue à croître dans l'ensemble de la région, constituant ainsi une menace pour tous, chrétiens, juifs et musulmans. Dans ce contexte de conflictualité, de difficultés économiques et de limitations politiques et religieuses, les chrétiens continuent à émigrer : " dans le jeu des politiques internationales, l'existence des chrétiens est souvent ignorée et les chrétiens en sont la première victime : ceci constitue l'une des causes majeures de l'émigration".

  "Le deuxième chapitre est consacré à la communion ecclésiale... La communion au sein de l'Eglise catholique se manifeste par deux signes principaux, le Baptême et l'Eucharistie dans la communion avec l'Evêque de Rome, successeur de Pierre. Coryphée des apôtres, il est le principe et le fondement perpétuel et visible de l'unité de la foi et de communion . Pour promouvoir l'unité dans la diversité, il faut dépasser le confessionnalisme dans ce qu'il peut avoir d'étroit ou d'exagéré, encourager l'esprit de coopération entre les différentes communautés, coordonner l'activité pastorale, et stimuler l'émulation spirituelle et non la rivalité. L'Instrumentum Laboris indique par ailleurs que la communion, dans la même Eglise ou Patriarcat entre les divers membres se fait sur le modèle de la communion avec l'Eglise universelle et le successeur de Pierre. Au niveau de l'Eglise Patriarcale, la communion s'exprime par le Synode qui réunit les évêques de toute une communauté autour du Patriarche, Père et Chef de son Eglise... Les chrétiens sont invités à se sentir membres de l'Eglise catholique régionale, et pas seulement membres d'une Eglise particulière".

  "Le troisième chapitre prend en considération le thème du témoignage chrétien. Il rappelle tout d'abord l'importance de la catéchèse pour connaître et transmettre la foi en éliminant le fossé entre la vérité de la foi et la vie concrète... La priorité de l'œcuménisme est rappelée, avec le dépassement des préjudices et des défiances par le biais du dialogue et de la collaboration... Est condamné formellement le prosélytisme qui emploie des moyens en opposition avec l'Evangile. Sont ensuite passés en revue les rapports avec le judaïsme qui trouvent dans le Concile Vatican II un point de référence fondamental. Le dialogue avec les juifs est défini comme essentiel bien que difficile en tant que ressentant du conflit israélo-palestinien. L'Eglise souhaite que les deux peuples puissent vivre en paix chacun dans sa patrie, avec des frontières sures et internationalement reconnues. Est rappelée la ferme condamnation de l'antisémitisme, en soulignant que les attitudes négatives actuelles entre les peuples arabes et le peuple juif semblent être plutôt de caractère politique et donc étrangères à tout discours ecclésial. Les chrétiens sont appelés à apporter à toute cette situation un esprit de réconciliation basée sur la justice et l'équité pour les deux parties. Par ailleurs, les Eglises orientales invitent à continuer de distinguer la réalité religieuse et la réalité politique. Les relations de l'Eglise catholique avec les musulmans ont aussi leur fondement dans le Concile Vatican II... Les relations entre chrétiens et musulmans sont parfois ou souvent difficiles, surtout du fait que les musulmans ne distinguent pas religion et politique, ce qui met les chrétiens dans la situation délicate de non citoyens, alors qu'ils sont les citoyens de ces pays bien avant l'arrivée de l'Islam. La clef du succès de la coexistence entre chrétiens et musulmans dépend de la reconnaissance de la liberté religieuse et des droits de l'homme. Les chrétiens sont appelés à ne pas s'isoler dans des ghettos, attitude défensive et de repli sur soi typique des minorités... Dans une situation régionale conflictuelle, les chrétiens sont exhortés à promouvoir la pédagogie de la paix. Il s'agit d'une voie réaliste, même si elle risque d'être repoussée par la plupart. Elle a aussi davantage de chances d'être accueillie dans la région du fait que la violence, celle des forts comme celle des faibles, n'a porté qu'à l'échec et à une impasse générale. Il s'agit d'une situation que le terrorisme mondial le plus radical exploite. La contribution des chrétiens, qui exige beaucoup de courage, est indispensable même si trop souvent les pays proche et moyen orientaux identifient l'occident avec le christianisme, créant ainsi un grand dommage aux Eglises chrétiennes. Le document analyse également le fort impact de la modernité qui, au croyant musulman, présente un visage athée et immoral. Il la vit comme une invasion culturelle menaçante, une source de troubles pour son système de valeurs. Du reste, la modernité est aussi la lutte pour la justice et l'égalité, pour la défense des droits... Le chrétien peut apporter une contribution spéciale dans le cadre de la justice et de la paix. Il a le devoir de dénoncer courageusement la violence, d'où qu'elle vienne, et de suggérer une solution qui ne passe que par le dialogue, la réconciliation et le pardon. Toutefois, les chrétiens doivent exiger avec des moyens pacifiques que leurs droits aussi soient reconnus par les autorités civiles. Le document affronte ensuite le thème de l'évangélisation dans une société musulmane qui peut avoir lieu seulement au travers du témoignage mais on demande qu'elle soit garantie aussi par d'opportunes interventions externes. Dans tous les cas, l'activité caritative des communautés catholiques envers les plus pauvres et les exclus, sans discrimination, représente la façon la plus évidente de diffuser l'enseignement chrétien".

  La Conclusion du document fait état du "souci du aux difficultés du moment, mais aussi de l'espérance fondée sur la foi chrétienne... Depuis des décennies, la non résolution du conflit israélo-palestinien, le non respect du droit international, l'égoïsme des grandes puissances et le non respect des droits humains ont déstabilisé l'équilibre de la région et imposé aux populations une violence qui risque de les plonger dans le désespoir. La conséquence en est l'émigration des populations, notamment des chrétiens. Face à ce défi et soutenu par la communauté chrétienne universelle, le chrétien du Proche et Moyen Orient est appelé à assumer sa vocation au service de la société... Aux chrétiens de la Terre Sainte, il faut redire: Ne crains pas, petit troupeau. Tu as une mission. De toi dépend la croissance de ton pays et la vitalité de ton Eglise, qui n'adviendront qu'avec la paix, la justice et l'égalité de tous les citoyens!".
SE/                                                                   VIS 20100606 (1880)

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