Cité
du Vatican, 6 juin 2013 (VIS). "Accueillir Jésus-Christ dans
les réfugiés et les personnes déracinées de force. Orientations
pastorales", est le titre du document du Conseil pontifical pour
la Pastorale de la migration et du Conseil pontifical Cor Unum,
présenté ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège par
leurs Présidents les Cardinaux Antonio Maria Vegliò et Robert Sarah
(assistés de M.Johan Ketelers, Secrétaire général de la
Commission internationale catholique pour la migration, et de
Mme.Katrine Camilleri, Vice Directeur du Jesuit Refugee Service de
Malte. Il s'agit d'un guide pastoral, a précisé d'emblée le
Cardinal Vegliò, qui se fonde sur un principe fondamental: "Toute
politique, initiative ou intervention en matière humanitaire doit
partir de la dignité de la personne...qui est l'axe de la doctrine
sociale de l'Eglise. Chaque être humain est unique, cause et
finalité de toute institution sociale". D'autant plus, doit on
accorder une priorité absolue aux réfugiés, déplacés et
demandeurs d'asile. "C'est pourquoi le document souligne les
droits reconnus à ces personnes...par la convention de 1951. Non
seulement les gouvernements doivent les respecter, mais il faut
élargir la portée de ces droits à tous ceux qui sont contraints à
migrer, aux personnes déplacées (déracinées de force), et leur
garantir une protection spécifique allant du permis de séjour pour
les victimes de la traite à l'accession à la nationalité pour les
apolides". Rappelant les divers problèmes qui se posent à
cette population, le document dénonce la négation des droits que
sont la détention préventive de l'émigré, le stationnement dans
des camps, l'interdiction de circuler ou la négation du droit au
travail. "Tout serait différent si ces droits acquis étaient
respectés, vu que les états ont élaboré et ratifié les
conventions fixant les droits des réfugiés. Celles-ci ne peuvent
donc pas rester de simples idéaux".
"Pour
sa part, l'Eglise est convaincue de ce qu'il s'agit d'une
responsabilité collective comme de tout croyant qui engage la
sollicitude pastorale due à chaque personne touchée par la
migration forcée... En accord avec la morale générale et la vision
chrétienne de l'homme, il convient donc de rendre à chacun
espérance, de lui fournir de justes réponses sociales. On doit être
interpellé par le sort des réfugiés, des demandeurs d'asile et
toute personne déplacée par la force, en s'ouvrant au monde et à
l'inconnu pour témoigner avec courage de l'Evangile". Le
Cardinal a évoqué alors les quatre millions de personnes déplacées
en Syrie, les 80.000 morts du conflit et ses effets collatéraux,
soulignant que pour la première fois depuis un demi siècle la
proportion des victimes entre civils et militaires de 1 à 9 s'est
inversée. Citant ensuite le cas du Sahel condamné à la soif ou
celui des victimes de tornado aux Etats-Unis, le Cardinal a dit que
partout sur la terre des êtres humains sont victimes également de
phénomènes climatiques. Ces personnes ont elles aussi besoin
d'aide. En Europe même des gens sont condamnés à la pauvreté,
payant plus que les autres la crise économique ou des décisions
publiques. Beaucoup d'entre eux sont poussés à une émigration qui
comprend jusqu'à la fuite des cerveaux, laquelle appauvrit leur
société même. Face à cela, à ce qu'on appelle la pauvreté
structurelle, "l'Eglise agit selon ses possibilités par le
biais de ses organismes caritatifs et du volontariat... Or la charité
se manifeste avant tout par des actes personnels... Il ne peut s'agit
d'une question de guichet ou de registre. La personne en difficulté
doit rencontrer un Bon Samaritain dont le coeur batte à l'unisson du
sien, comme celui du Christ qu'il sert".
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