Cité
du Vatican, 13 décembre 2013 (VIS). Ce
matin, le nouveau Secrétaire d'Etat a reçu le corps diplomatique
accrédité près le Saint-Siège, et salué les nouveaux
ambassadeurs. Après avoir remercié le Doyen de ses voeux,
Mgr.Pietro Parolin a prononcé le discours dont voici le texte
original:
"C’est
un plaisir pour moi de revoir parmi vous des visages d’ambassadeurs
que j’ai connus durant mon service comme Sous Secrétaire pour les
relations avec les états, et de rencontrer les ambassadeurs qui ont
commencé leur mission auprès du Saint-Siège ces quatre dernières
années, qui correspondent à la période où j’étais Nonce
apostolique au Venezuela. Avec vous tous, déjà connus ou que je
viens de connaître, je me sens ami et compagnon de voyage, à cause
de cette humanité qui nous est commune et de cette fraternité qui
nous lie au-delà de toute barrière. C’est justement à cette
fraternité que le Pape François a consacré le message pour la
Journée mondiale de la Paix 2014, qui, avec sa première exhortation
Apostolique Evangelii Gaudium, constitue un texte particulièrement
riche aussi bien pour notre réflexion personnelle que pour nos
activités professionnelles. A travers vous, mes salutations
respectueuses vont aussi aux Autorités des pays que vous représentez
auprès du Saint-Siège, ainsi qu’aux populations de vos nations, à
vos collaborateurs et à chacune de vos familles. Cette rencontre me
permet de vous réitérer ma profonde gratitude pour vos messages de
félicitations et de vœux que vous m’avez envoyés à l’occasion
de ma nomination de Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté. A
l’approche de la fête de Noël et de la nouvelle année, c’est
aussi pour moi l’occasion de vous adresser mes vœux cordiaux de
bonheur. Je demande à Dieu d’accorder à chacun de vous et à tous
vos pays la paix et la prospérité!
Dans
une période où plusieurs régions du monde sont confrontées à de
multiples formes de violence et à la persistance des disparités
sociales, je voudrais vous renouveler l’assurance de ma
disponibilité pour collaborer à la recherche de la paix et au
respect de la dignité de chaque être humain. Je voudrais me laisser
guider par la boussole des paroles que le Saint-Père François a
prononcées dans cette salle, le 22 mars 2013, durant sa première
audience accordée au corps diplomatique accrédité près le
Saint-Siège: C’est cela qui tient à cœur au Saint-Siège, le
bien de tout homme sur cette terre. Nous ne pouvons pas rester
insensibles à la souffrance qui touche dramatiquement des êtres
humains. Nous devons montrer que la paix est possible, qu’elle
n’est pas une utopie que l’on peut viser, mais un bien concret
qui vient de Dieu, et que nous pouvons contribuer à construire grâce
à notre engagement personnel et solidaire. Rappelons-nous les
paroles de l’Evangile: Heureux les artisans de paix, car ils seront
appelés fils de Dieu. Pour cela il est nécessaire de travailler
ensemble à l’établissement d’une véritable culture de la paix,
en répondant courageusement aux défis qui mettent en péril une
authentique coexistence entre les personnes et les peuples. Par là,
nous répondons à l’une des aspirations les plus profondes de
l’homme, l’aspiration au bonheur. La mission des diplomates
n’est-elle pas de travailler à rendre le monde plus heureux, par
l’établissement ou le renforcement de relations toujours plus
fraternelles? Comme l’a exprimé bien des fois le Pape François,
l’être humain, tout homme et toute femme qui vit dans notre monde,
est créé pour la joie et est à la recherche de la joie, de la
vraie joie. Certes, dans de nombreuses circonstances de la vie, cette
joie est souvent obscurcie. Elle n’est pas toujours évidente.
Pourtant, elle est présente dans le bien qui se fait chaque jour,
dans la beauté de la nature, des personnes, des événements….
Elle se trouve aussi dans les avancées vers la paix et vers
l’entente entre les peuples, aussi fragiles et limitées
soient-elles. Car elle est la joie de la rencontre et du partage, du
dialogue et de la réconciliation. Voilà l’humanité que nous
cherchons à construire ensemble. Une humanité qui soit une
véritable famille, une humanité où le dialogue prend le pas sur la
guerre pour régler les dissensions, une humanité où la force du
puissant supplée la faiblesse du petit, une humanité où la force
du faible remédie à la faiblesse du puissant. Nous savons combien
les hommes et les femmes d’aujourd’hui ont besoin de trouver sur
leur route des personnes profondément humaines et fraternelles qui
leur donnent une espérance pour l’avenir! Le Pape veut que les
chrétiens soient ces personnes ; il veut que l’Eglise
annonce, témoigne et porte la joie. Il l’a répété avec
insistance dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, qui
peut être idéalement liée à la lettre que lui-même, alors
archevêque de Buenos Aires, adressa à ses fidèles à l’occasion
de l’ouverture de l’année de la Foi. Dès les premières lignes,
il parlait d’une Église dont les portes sont ouvertes, symbole de
lumière, d’amitié, de joie, de liberté et de confiance. En
concluant l’année de la foi et en écrivant à l’Église
universelle, le Pape François a répété sa conviction de vouloir
une Église moins préoccupée de renforcer ses frontières, mais qui
crée la rencontre et communique la joie de l’Evangile. Pour les
chrétiens, cette joie a son fondement dans la personne de Jésus,
dont nous célèbrerons la naissance dans quelques jours. Que la joie
et la paix aident vos peuples à grandir et à progresser vers un
avenir meilleur".
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