Cité
du Vatican, 8 avril 2015(VIS). Le 4 avril, la Vigile pascale a
commencé à 20 h 30' en la Basilique vaticane. Le Pape a présidé
les rites initiaux avec la bénédiction du feu, l'entrée dans la
basilique et la préparation du cierge pascal, suivis de la
procession jusqu'à l'autel majeur, avec le cierge allumé, le chant
de l'Exultet et la liturgie de la Parole. Au cours de la cérémonie,
le Saint-Père a administré les sacrements de l'initiation
chrétienne (baptême, confirmation et première communion) à dix
fidèles provenant d'Italie, du Portugal, d'Albanie, du Kenya et du
Cambodge. Après la proclamation de l'Evangile, le Pape a prononcé
une homélie dans laquelle il a rappelé que les femmes, les
premières, sont entrées dans le tombeau vide, et a invité tous à
apprendre de ces disciples de Jésus à ne perdre ni la foi, ni
l'espérance. "Cette nuit est une nuit de veille -a-t-il dit-.
Le Seigneur ne dort pas, il veille le gardien de son peuple, pour
le faire sortir de l’esclavage et lui ouvrir le chemin de la
liberté. Le Seigneur veille et avec la puissance de son amour il
fait passer le peuple à travers la Mer Rouge, et il fait passer
Jésus à travers l’abîme de la mort et des enfers.
Nuit
de veille que fut cette nuit pour les disciples de Jésus. Nuit de
douleur et de peur. Les hommes sont restés enfermés dans le
Cénacle. Les femmes, au contraire, à l’aube du jour qui suit le
sabbat, sont allées au tombeau pour oindre le corps de Jésus. Leur
cœur était rempli d’émotion et elles se demandaient: Comment
ferons-nous pour entrer? Qui nous roulera la pierre du tombeau? Mais
voici le premier signe de l’événement: La grosse pierre avait
déjà été roulée et la tombe était ouverte! En entrant dans le
tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de
blanc… Les femmes furent les premières à voir ce grand signe: le
tombeau vide, et elles furent les premières à y entrer… Elles
entrèrent dans le tombeau. Cela nous fait du
bien, en cette nuit de veille, de nous arrêter à réfléchir sur
l’expérience des disciples de Jésus, qui nous interpelle nous
aussi. C’est pour cela en effet, que nous sommes ici, pour entrer,
entrer dans le Mystère que Dieu a accompli avec sa veille d’amour.
On ne peut vivre la Pâque sans entrer dans le mystère. Ce n’est
pas un fait intellectuel, ce n’est pas seulement connaître, lire…
C’est plus, c’est beaucoup plus! Entrer dans le mystère,
signifie capacité d’étonnement, de contemplation, capacité
d’écouter le silence et d’entendre le murmure d’un fin silence
sonore dans lequel Dieu nous parle. Entrer dans le mystère
nous demande de ne pas avoir peur de la réalité, de
ne pas se fermer sur soi-même, de ne pas fuir devant ce que nous ne
comprenons pas, de ne pas fermer les yeux devant les problèmes, de
ne pas les nier, de ne pas éliminer les points d’interrogation…
Entrer dans le mystère signifie aller au-delà de
ses propres sécurités confortables, au-delà de la paresse et de
l’indifférence qui nous freinent, et se mettre à la recherche de
la vérité, de la beauté et de l’amour, chercher un sens
imprévisible, une réponse pas banale aux questions qui mettent en
crise notre foi, notre fidélité et notre raison. Pour entrer dans
le mystère, il faut de l’humilité, l’humilité de s’abaisser,
de descendre du piédestal de notre moi si orgueilleux, de notre
présomption; l’humilité de se redimensionner, en reconnaissant ce
que nous sommes effectivement, c'est à dire des créatures, avec des
qualités et des défauts, des pécheurs qui ont besoin de pardon.
Pour entrer dans le mystère, il faut cet abaissement qui est
impuissance, dépossession de ses propres idolâtries… adoration.
Sans adorer, on ne peut entrer dans le mystère. Les femmes disciples
de Jésus nous enseignent tout cela. Elles ont veillé, cette nuit,
avec la Mère. Et elle, la Vierge Mère, les a aidés à ne pas
perdre la foi et l’espérance. Ainsi elles ne sont pas restées
prisonnières de la peur et de la douleur, mais aux premières lueurs
de l’aube, elles sont sorties, portant dans les mains leurs parfums
et avec le cœur oint d’amour. Elles sont sorties et elles ont
trouvé le tombeau ouvert. Et elles sont entrées. Elles ont veillé,
elles sont sorties et elles sont entrées dans le Mystère. Apprenons
d’elles à veiller avec Dieu et avec Marie, notre Mère, pour
entrer dans le Mystère qui nous fait passer de la mort à la vie".
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