Cité
du Vatican, 29 juin 2015 (VIS). Ce matin, en la Basilique vaticane,
en la solennité des apôtres Pierre et Paul, le Pape François a
célébré la messe au cours de laquelle il a béni les Pallium, qui
désormais sont remis aux nouveaux archevêques métropolitains dans
leurs diocèses par le Nonce apostolique. Ont concélébré 42 des 46
métropolitains nommés au cours de cette année. Comme de coutume,
une délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople était
également présente,
conduite par le Métropolite de Pergame Ioannis. Dans son homélie,
le Saint-Père a évoqué la première communauté chrétienne
assiégée par la persécution:
Elle
était durement persécutée par Hérode qui avait incarcéré
certains membres de l’Eglise dont Pierre. Mais, le Saint-Père a
déclaré d'emblée ne pas vouloir s’arrêter sur "les
persécutions atroces, inhumaines et inexplicables, malheureusement
encore aujourd’hui présentes dans de nombreuses parties du monde,
souvent sous les yeux et le silence de tous. Je voudrais aujourd’hui
saluer le courage des apôtres et de la première communauté
chrétienne, le courage de continuer l’œuvre d’évangélisation,
sans crainte de la mort et du martyre, dans le contexte social d’un
empire païen. Leur vie chrétienne...est un fort rappel à la
prière, à la foi et au témoignage, un rappel à
la prière: Leur communauté était une Eglise en prière. Tandis que
Pierre était en prison, l’Eglise priait Dieu pour lui avec
insistance. Et si nous pensons à Rome, les catacombes n’étaient
pas des lieux pour échapper aux persécutions mais elles étaient,
avant tout, des lieux de prière, pour sanctifier le dimanche et pour
élever, du sein de la terre, une adoration à Dieu qui n’oublie
jamais ses enfants. La communauté de Pierre et de Paul nous
enseigne qu’une Eglise en prière est une Eglise debout, solide, en
chemin! En effet, un chrétien qui prie est un chrétien protégé,
gardé et soutenu, mais surtout, il n’est pas seul".
"Pensons-nous
aux nombreuses fois où le Seigneur a exaucé notre prière en nous
envoyant un ange? Cet ange qui, à l’improviste, vient à notre
rencontre pour nous tirer de situations difficiles? Pour nous
arracher aux mains de la mort et du Malin, pour nous indiquer le
mauvais chemin, pour rallumer en nous la flamme de l’espérance,
pour nous donner une caresse, pour consoler notre cœur accablé,
pour nous réveiller du sommeil existentiel, ou simplement pour nous
dire: Tu n’es pas seul. Combien d’anges met-il sur notre chemin,
mais nous, pris par la peur ou par l’incrédulité ou bien par
l’euphorie nous les laissons à la porte... Aucune communauté
chrétienne ne peut aller de l’avant sans le soutien d'une prière
persévérante. La prière qui est la rencontre avec Dieu, avec Dieu
qui ne déçoit jamais... Jésus se demandait si Dieu ne ferait pas
justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit. Dans la
prière, le croyant exprime sa foi, sa confiance et Dieu exprime sa
proximité, aussi à travers le don des anges, ses messagers. Un
rappel à la foi figure dans la seconde lecture, où Paul écrit à
Timothée: Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force
pour que, par moi, la proclamation de l’Evangile s’accomplisse
jusqu’au bout… et j’ai été arraché à la gueule du lion. Le
Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire.
Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume. Dieu n’enlève
pas ses enfants du monde ou du mal mais il leur donne la force pour
les vaincre. Seul celui qui croit peut vraiment dire que le Seigneur
est son berger, qu'il ne manque de rien".
"Combien
de forces, au long de l’histoire, ont cherché et cherchent à
anéantir l’Eglise, aussi bien à l’intérieur qu’à
l’extérieur, mais elles sont toutes anéanties et l’Eglise reste
vivante et féconde. Elle reste inexplicablement solide pour que,
comme dit Paul, elle puisse clamer la gloire de Dieu pour les siècles
des siècles. Tout passe, seul Dieu reste. En effet, ils ont passé
des royaumes, des peuples, des cultures, des nations, des idéologies,
des puissances, mais l’Eglise, fondée sur le Christ, malgré
beaucoup de tempêtes et nos nombreux péchés, reste fidèle au
dépôt de la foi dans le service, parce que l’Eglise n’est pas
l’Eglise des papes, des évêques, des prêtres et non plus des
fidèles, elle est seule et seulement du Christ. Seul celui qui vit
dans le Christ promeut et défend l’Eglise avec la sainteté de sa
vie, à l’exemple de Pierre et de Paul. Les croyants dans le nom du
Christ ont ressuscité les morts, ont guéri les infirmes, ont aimé
leurs persécuteurs, démontré qu’il n’existe pas de force
capable de vaincre celui qui détient la force de la foi!... Comme
tous les apôtres du Christ qui durant leur vie terrestre ont fécondé
l’Eglise de leur sang, Pierre et Paul ont bu au calice du Seigneur,
et ils sont devenus les amis de Dieu". Evoquant ensuite une
célèbre lettre à Timothée, dans laquelle il se dit déjà
offert en sacrifice, prêt à la mort, le Saint-Père a cité Paul:
J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé
la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de justice. Le
Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non
seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec
amour sa Manifestation glorieuse. Une Eglise ou un chrétien sans
témoignage est stérile, un mort qui pense être vivant, un arbre
sec qui ne donne pas de fruit, un puits asséché qui ne donne pas
d’eau. L’Eglise a vaincu le mal grâce au témoignage courageux,
concret et humble de ses enfants. Elle a vaincu le mal grâce à la
proclamation convaincue de Pierre: Tu es le Christ, le Fils du Dieu
vivant, et à la promesse éternelle de Jésus".
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