Cité
du Vatican, 8 septembre, 2015 (VIS). ''Dominus Iesus Iudex Mitis'' et
''Mitis et Misericors Iesus'' sont les deux Motu Proprio, publiés
aujourd'hui, relatifs à la réforme de la procédure canonique pour
les causes en nullité de mariage (droit canonique latin et droit
canonique oriental).
Dans
le premier, le Pape écrit que, ''Juge clément et Pasteur de nos
âmes, le Seigneur Jésus a confiée à l'Apôtre Pierre et à ses
successeurs le pouvoir des clefs, afin d'accomplir dans l'Eglise
l'oeuvre de justice et de vérité. Ce pouvoir suprême de lier et de
délier confirme et justifie les pasteurs des Eglises particulières
dans lesquelles, devant le Seigneur, ils ont le droit et le devoir de
juger les fidèles. Au long des siècles, l'Eglise a progressivement
mieux compris les propos du Christ en matière matrimoniale,
approfondissant la doctrine de l'indissolubilité du lien sacré du
mariage. Ainsi a-t-elle développé le système la nullité du
mariage et discipliné la procédure judiciaire, de sorte que la
discipline ecclésiastique a été de plus en plus conforme à la
vérité de la foi professée. Tout cela s'est fait sous le sceau de
la loi suprême qu'est le salut des âmes... Conscient de cela, j'ai
décidé d'entreprendre la réforme de la nullité du mariage et
nommé à cette fin un groupe d'experts, éminents pour leur doctrine
juridique, leur prudence pastorale et leur expérience judiciaire.
Sous la direction du Doyen de la Rote Romaine ils ont rédigé un
projet de loi de réforme, dans le respect du principe de
l'indissolubilité du mariage... Ce groupe a élaboré un cadre qui,
après mûre réflexion et avec l'aide d'autres experts, a produit le
présent Motu Proprio. Aujourd'hui comme hier, le salut des âmes est
le but final des institutions, des lois et du droit qui permettent à
l'Evêque de Rome d'offrir aux autres évêques cette réforme. En
effet ils partagent avec lui la charge de l'Eglise, qui est de
sauvegarder l'unité de la foi et de la discipline sur le mariage,
fondement de la famille chrétienne. L'action réformatrice est
soutenue par un grand nombre de fidèles qui souhaitent être en paix
avec leur conscience, et qui sont souvent éloignés physiquement
comme moralement des structures juridiques de l'Eglise. La charité
et la miséricorde exigent que l'Eglise soit comme une mère face à
ses enfants considérés séparés. En ce sens, je réponds à la
plupart de mes frères évêques, réunis au récent Synode
extraordinaire, qui ont demandé des procédures plus rapides et plus
abordables. En conformités à ces attentes, j'ai décidé de fixer
Motu Proprio de nouvelles dispositions en matière de nullité
matrimoniale, qui favorisent un procédure simple et rapide...de
manière à atteindre le cœur de la clarification attendue par des
fidèles...opprimés par le doute. En cela j'ai suivi les traces de
mes prédécesseurs, qui voulaient que la cause de nullité
matrimoniale soit traitée d'une manière légale mais non
administrative...qui respecte le besoin absolu de défendre la vérité
du lien sacré en garantissant l'ordre judiciaire".
Le
pape décrit ci-dessous quelques critères de base qui ont guidé sa
réforme:
Une
sentence unique de nullité, exécutive sans plus de recours au
double appel, qui permette aux parties de contracter un nouveau
mariage canonique. Pour ce la certitude morale doit suffire au
premier juge.
Le
juge unique reste un ecclésiastique sous la responsabilité de son
évêque diocésain. Ce dernier doivent veiller à ce qu'il n'y ait
aucun laxisme.
Dans
son Eglise, l'évêque est chef et berger, et pour cela juge parmi
les fidèles qui lui ont été confiés. Qu'il soit grand ou modeste,
dans chaque diocèse l'évêque sera garant du changement et fera en
sorte que les structures ne soient pas complètement déléguées aux
services de sa curie, notamment la fonction judiciaire en matière
matrimoniale.
Le
procès en nullité sera plus bref. On aura recours à une procédure
longue que dans les cas où l'invalidité n'est pas étayée par des
arguments évidents. Ceci dit il faut éviter que le procès abrégé
mette en péril le principe de l'indissolubilité du mariage. C'est
précisément pourquoi le juge doit être l'évêque qui, en raison
de sa charge pastorale est avec le Successeur de Pierre le principal
garant de l'unité catholique en matière de foi et de discipline.
Le
recours à l'instance métropolitaine, qui est justifié par la
tradition et la logique, a été au cours des siècles une
caractéristique de la synodalité de l'Eglise.
La
responsabilité des conférences épiscopales doit être
principalement soutenue par l'ardeur apostolique. Il faut atteindre
les fidèles dispersés afin de partager leur conversion dans le
respect absolu du droit des évêques à organiser le pouvoir
judiciaire dans les Eglises particulières... Dans la mesure du
possible, les conférences épiscopales devront fournir une
indemnisation juste et digne aux opérateurs des tribunaux et
garantir la gratuité des procès, parce que l'Eglise doit se montrer
maternelle, fidèle et généreux, dans ce qui touche si étroitement
au salut des âmes.
Le
recours au siège apostolique demeure, avec sa cour ordinaire qu'est
la Rote Romaine, dans le respect d'un très ancien principe juridique
qui renforce le lien entre le Successeur de Pierre et les Eglises
particulières. Il faut toutefois discipliner et contrôler la
discipline de l'appel, pour contenir tout abus des droits. Et ce pour
le salut des âmes.
Le
droit propre de la Rote Romaine sera adaptée dès que possible et
dans les limites nécessaires aux règles nouvelles.
Le
Pape décrète et établit que dans le livre VII du code de Droit
canonique (partie III, titre I, chapitre I) les canons 1671 à 1691
sont intégralement remplacé par les nouvelles règles.
Puis
le Pape indique que la spécificité des Eglises orientales a induit
à publier séparément les règles disciplinaires nouvelles. Dans le
Motu Proprio ''Mitis et Misercors Iesus'' destiné aux Eglises
orientales, il rappelle que Jean-Paul II a promulgué le code
oriental: ''Depuis le début de la codification canonique, les Papes
ont tenu à promulguer deux codes, un pour l'Eglise latine et l'autre
pour les Eglises catholiques orientales, ce qui montre clairement
qu'ils voulaient" que, animé par un seul Esprit, l'Eglise
respire "avec ses deux poumons. L'Orient et l'Occident sont unis
dans la charité du Christ, comme un seul cœur est constitué de
deux ventricules. Suivant la même voie, tenant compte de la
spécificité ecclésiale et de la disciplinaire particulière des
Eglises orientales, j'ai également décidé...de réformer les
règles de procédure matrimoniale dans le code canonique oriental.
Enfin
le Saint-Père souligne l'importance du ministère de l'évêque, qui
selon l'enseignement des pères orientaux est juge et médecin parce
que l'homme, tombé et blessé, cause du péché originel et des
péchés personnels...doit être soigné...avec des médicaments de
la pénitence. Dieu lui obtient la guérison et le pardon, ainsi que
la réconciliation avec l'Eglise. Constitué par l'Esprit comme
figure du Christ, l'évêque est avant tout ministre de la
miséricorde divine.
Le
recours au siège métropolitain, caractéristique de la synodalité
des Eglises orientales, doit être soutenu et encouragé. C'est
pourquoi le Pape destine aux Synodes des Eglises orientales les
recommandations de ce Motu Proprio.
Il
décrète et établit que, dans le Titre XXVI Chapitre I du code des
canons des Eglises orientales, les canons 1357 à 1377 sont
entièrement remplacés par les nouvelles normes.
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