Home - VIS Vatican - Réception du VIS - Contactez-nous - Calendrier VIS

Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

dernières 5 nouvelles

VISnews  Twitter Go to YouTube

lundi 29 juillet 2013

ALLEZ, SANS PEUR, POUR SERVIR!

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Hier à 10h (15h heure de Rome), le Pape a célébré la messe pour la XXVIII Journée mondiale de la Jeunesse sur la plage de Copacabana. La célébration initialement prévue sur le Campus Fidei de Guaratiba pouvant accueillir deux millions de personnes a, en raison du mauvais temps, été déplacée sur la plage carioca. Trois millions de pèlerins ont participé à la célébration soit un million en plus des deux millions de jeunes ayant passé la nuit sur la plage après la veillée de samedi. 1.500 évêques et 15.000 prêtres étaient également présents. Parmi les autorités se trouvaient les présidents du Brésil, d'Argentine, de Bolivie et du Surinam. La liturgie eucharistique a commencé par l’hymne officiel des JMJ, chanté par un chœur dans lequel se trouvaient des prêtres brésiliens, y compris ceux qui évangélisent à travers la musique sacrée. Les chants de la messe ont été choisis par concours national auquel ont participé de jeunes Brésiliens qui ont envoyé leurs compositions. Le Pape a centré son homélie sur le thème de la XVIII JMJ: Allez et de toutes les nations faites des disciples, et après avoir évoqué l’émotion des ces derniers jours, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins du monde, il a affirmé que le moment était venu pour eux de transmettre cette expérience aux autres. “Trois mots –a-t-il dit-: Allez, sans peur, pour servir”.

Pour expliquer le sens de ce premier mot, le Pape François a parlé aux jeunes de la beauté d’avoir rencontré Jésus ensemble ces jours-ci et d’avoir senti la joie de la foi, mais l’expérience de cette rencontre “ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage...afin que tous puissent connaître...Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire... Partager l’expérience de la foi,...annoncer l’Evangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Eglise, et aussi à toi –a ajouté le Saint-Père-. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait que Jésus en premier est venu parmi nous et nous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier. Il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus...nous accompagne...dans cette mission d’amour. Où nous envoie Jésus? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites: il nous envoie à tous. L’Evangile est pour tous et non pour quelques-uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants... N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour”. Le Pape a souligné en particulier qu’il lui plairait que ce mandat du Christ, Allez!, résonne chez les jeunes de l’Eglise d’Amérique latine parce que “ce continent a reçu l’annonce de l’Evangile, qui a fait son chemin et a porté beaucoup de fruits. Maintenant... l’Eglise a besoin de vous, de l’enthousiasme, de la créativité et de la joie qui vous caractérisent”.

Quelqu’un pourrait penser: Mais moi, je n’ai aucune préparation spéciale, comment puis-je aller et annoncer l’Evangile?”, a dit le Pape pour expliquer le concept ‘sans peur’ avant d’ajouter que la peur des jeunes n’est pas très différente de celle de Jérémie, jeune lui aussi, quand il a été appelé par Dieu pour être prophète et que dans les lectures d'aujourd'hui il s'exclame: Oh! Seigneur mon Dieu! Vois donc: je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant. Dieu dit, à vous aussi, ce qu’il a dit à Jérémie: Ne crains pas car je suis avec toi pour te délivrer. Il est avec nous!.. Jésus...ne laisse jamais personne seul. De plus, Jésus n’a pas dit: Va, mais allez: Nous sommes envoyés ensemble. Chers jeunes, percevez la présence de l’Eglise tout entière et de la communion des saints dans cette mission. Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté”.
Servir "c’est laisser sa vie s’identifier à celle de Jésus, c’est avoir ses sentiments, ses pensées, ses actions. Et la vie de Jésus est une vie pour les autres. C’est une vie de service… Evangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus… Allez, sans peur, pour servir -a-t-il conclu-. En suivant ces trois paroles vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit plus de joie. Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Evangile… Porter l’Evangile c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine; pour édifier un monde nouveau. Jésus Christ compte sur vous! L’Eglise compte sur vous! Le Pape compte sur vous!”.

LA J.M.J. 2016 A CRACOVIE

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Hier à la conclusion de la messe, le Saint-Père a remercié les jeunes "pour toutes les joies que vous m’avez données durant ces jours... Tournons nous maintenant vers la Mère céleste. Ces jours-ci, Jésus vous a répété avec insistance l’invitation à être ses disciples missionnaires. Vous avez écouté la voix du Bon Pasteur qui vous a appelés par votre nom et vous avez reconnu la voix qui vous appelait. N'avez vous pas ressenti dans cette voix la tendresse de l’amour de Dieu? Avez-vous éprouvé la beauté de suivre le Christ, ensemble, dans l’Eglise? Avez-vous davantage compris que l’Evangile est la réponse au désir d’une vie encore plus pleine? La Vierge Immaculée intercède pour nous au ciel comme une bonne mère qui garde ses enfants. Marie nous enseigne par son existence ce que signifie être disciple missionnaire. Chaque fois que nous récitons l’angélus, nous faisons mémoire de l’événement qui a changé pour toujours l’histoire des hommes".

"Quand l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle deviendrait la mère de Jésus, du Sauveur, sans même comprendre la pleine signification de cet appel, elle s’est confiée à Dieu, elle a répondu: Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole. Mais immédiatement après qu’a-t-elle fait ? Après avoir reçu la grâce d’être la Mère du Verbe incarné, elle n’a pas gardé pour elle ce don. Elle est partie, elle est sortie de sa maison et est allée en hâte pour aider sa parente Elisabeth, qui avait besoin de soutien; elle a accompli un geste d’amour, de charité, de service concret, en portant Jésus qui était dans son sein. Et ce geste elle l’a fait en hâte. Le voilà, notre modèle. Celle qui a reçu le don le plus précieux de la part de Dieu, comme premier geste de réponse va servir et porter Jésus. Demandons à la Vierge de nous aider à donner la joie du Christ à nos proches, à nos compagnons, à nos amis, à tous. N’ayez jamais peur d’être généreux avec le Christ. Cela en vaut la peine! Sortir et aller avec courage et générosité, pour que tout homme et toute femme puisse rencontrer le Seigneur".
"Chers jeunes, pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse, nous nous donnons rendez-vous en 2016, à Cracovie, en Pologne. Par l’intercession maternelle de Marie, demandons la lumière de l’Esprit Saint pour éclairer le chemin qui nous conduira à cette nouvelle étape de célébration joyeuse de la foi et de l’amour du Christ".

RENCONTRE AVEC LE CELAM

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Hier dimanche, à l'auditorium du centre d'études de Sumaré, le Pape François a rencontré les 45 évêques du comité de coordination du CELAM. Il leur a parlé du patrimoine hérité de la rencontre de la V Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes à Aparecida en 2007, et a commencé son discours en dégageant quatre caractéristiques de ces assises. En premier lieu, l'encouragement des diocèses à participer comme parcours de préparation, qui a abouti à un document de synthèse qui, bien qu’il fût de référence durant la V Conférence générale, ne fut pas adopté comme document de départ; l'atmosphère continue de prière avec le peuple de Dieu, l'accompagnement des chants et des prières des fidèles; qu'Aparecida ne se termine pas par un document, mais se prolonge dans la mission continentale; et enfin, qu'il s'agisse de la première Conférence du CELAM tenue dans un sanctuaire marial.

Puis le Pape a évoqué les deux dimensions de la mission continentale, programmatique et paradigmatique. La première consiste dans la réalisation d’actes de nature missionnaire. La deuxième implique sous l’angle missionnaire les activités habituelles des Eglises locales. Il a rappelé que l'“on a, comme conséquence, toute une dynamique de réforme des structures ecclésiales. Le changement des structures (de caduques à nouvelles)...est une conséquence de la dynamique de la mission. Ce qui fait tomber les structures caduques, ce qui porte à changer les cœurs des chrétiens c’est précisément le fait d’être missionnaire". Abordant le thème du fait d’être disciple, le Pape a souligné deux défis en cours de la dimension missionnaire d'être disciple: le renouveau interne de l’Eglise et le dialogue avec le monde actuel.

Le Pape a ensuite indiqué quelques tentations de l'Eglise comme “l’idéologisation du message évangélique: chercher une herméneutique d’interprétation évangélique en dehors du message évangélique lui-même et en dehors de l’Eglise; le fonctionnalisme qui réduit la réalité de l’Eglise à la structure d’une ONG qui “constitue une sorte de théologie de la prospérité dans l’organisation de la pastorale; et enfin, le cléricalisme, une tentation très actuelle en Amérique Latine qui “explique, en grande partie, le manque de maturité et de liberté chrétienne dans une bonne part du laïcat latino-américain”.

Il a énuméré quelques critères ecclésiologiques. D'abord, “la condition de disciple missionnaire qu’Aparecida propose aux Eglises d’Amérique Latine et des Caraïbes est le chemin que Dieu veut pour aujourd’hui... comme vocation qui se donne dans un aujourd'hui mais en tension”. Il a souligné qu'il n’existe pas de condition de disciple missionnaire statique, ni du passé, ni du futur. Deuxièmement, une Eglise qui tombe dans le fonctionnalisme et, peu à peu, se transforme en une ONG, d'institution se transforme en oeuvre. Elle cesse d’être épouse et finit par être administratrice; de servante elle se transforme en contrôleuse. Aparecida veut une Eglise épouse, mère, servante, une Eglise qui facilite la foi et non pas une Eglise qui la contrôle. Troisièmement, à Aparecida -a-t-il dit- on a de manière importante deux catégories pastorales qui émergent de l’originalité même de l’Evangile et qui peuvent aussi nous servir de critère pour évaluer comment nous vivons de manière ecclésiale en disciples missionnaires: la proximité et la rencontre. Aucune des deux n’est nouvelle, mais elles constituent la modalité par laquelle Dieu s’est révélé dans l’histoire”, a poursuivi le Pape rappelant que les pastorales qui ignorent cela “peuvent atteindre tout au plus “une dimension de prosélytisme, mais elles ne conduisent jamais ni à l’insertion ecclésiale, ni à l’appartenance ecclésiale“, avant d'ajouter que l'homélie est la pierre de touche pour calibrer la proximité et la capacité de rencontre d’une pastorale. Quatrièmement, le Pape a parlé de l'évêque comme de “celui qui conduit la pastorale...ce qui n’est pas la même chose que se comporter en maître”. Le Saint-Père a donné quelques lignes sur le profil de l'évêque. “doivent être pasteurs, proches des gens, pères et frères, avec beaucoup de mansuétude; patients et miséricordieux. Hommes qui aiment la pauvreté, aussi bien la pauvreté intérieure comme liberté devant le Seigneur, que la pauvreté extérieure comme simplicité et austérité de vie. Hommes qui n’aient pas la psychologie des princes. Hommes qui ne soient pas ambitieux mais qui soient époux d’une Eglise locale sans être dans l’attente d’une autre. Hommes capables de veiller sur le troupeau qui leur a été confié et d’avoir soin de tout ce qui le tient uni: veiller sur leur peuple avec attention, sur les éventuels dangers qui le menacent, mais surtout pour faire grandir l’espérance: Qu’ils aient du soleil et de la lumière dans leurs cœurs. Hommes capables de soutenir avec amour et patience les pas de Dieu au milieu de son peuple. Et la place de l’évêque pour être avec son peuple est triple: Ou devant pour indiquer le chemin, ou au milieu pour le maintenir uni et neutraliser les dispersions, ou en arrière pour éviter que personne ne reste derrière, mais aussi, et fondamentalement, parce que le troupeau même ait son propre flair pour trouver de nouvelles routes”. Avant de conclure, le Saint-Père a ajouté “nous sommes un peu en retard en ce qui concerne la conversion pastorale. Il est opportun que nous nous aidions un peu plus à faire les pas que le Seigneur veut pour nous dans cet aujourd’hui de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Et il serait bien de commencer par là”.



Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Hier dimanche, à l'auditorium du centre d'études de Sumaré, le Pape François a rencontré les 45 évêques du comité de coordination du CELAM. Il leur a parlé du patrimoine hérité de la rencontre de la V Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes à Aparecida en 2007, et a commencé son discours en dégageant quatre caractéristiques de ces assises. En premier lieu, l'encouragement des diocèses à participer comme parcours de préparation, qui a abouti à un document de synthèse qui, bien qu’il fût de référence durant la V Conférence générale, ne fut pas adopté comme document de départ; l'atmosphère continue de prière avec le peuple de Dieu, l'accompagnement des chants et des prières des fidèles; qu'Aparecida ne se termine pas par un document, mais se prolonge dans la mission continentale; et enfin, qu'il s'agisse de la première Conférence du CELAM tenue dans un sanctuaire marial.

Puis le Pape a évoqué les deux dimensions de la mission continentale, programmatique et paradigmatique. La première consiste dans la réalisation d’actes de nature missionnaire. La deuxième implique sous l’angle missionnaire les activités habituelles des Eglises locales. Il a rappelé que l'“on a, comme conséquence, toute une dynamique de réforme des structures ecclésiales. Le changement des structures (de caduques à nouvelles)...est une conséquence de la dynamique de la mission. Ce qui fait tomber les structures caduques, ce qui porte à changer les cœurs des chrétiens c’est précisément le fait d’être missionnaire". Abordant le thème du fait d’être disciple, le Pape a souligné deux défis en cours de la dimension missionnaire d'être disciple: le renouveau interne de l’Eglise et le dialogue avec le monde actuel.

Le Pape a ensuite indiqué quelques tentations de l'Eglise comme “l’idéologisation du message évangélique: chercher une herméneutique d’interprétation évangélique en dehors du message évangélique lui-même et en dehors de l’Eglise; le fonctionnalisme qui réduit la réalité de l’Eglise à la structure d’une ONG qui “constitue une sorte de théologie de la prospérité dans l’organisation de la pastorale; et enfin, le cléricalisme, une tentation très actuelle en Amérique Latine qui “explique, en grande partie, le manque de maturité et de liberté chrétienne dans une bonne part du laïcat latino-américain”.

Il a énuméré quelques critères ecclésiologiques. D'abord, “la condition de disciple missionnaire qu’Aparecida propose aux Eglises d’Amérique Latine et des Caraïbes est le chemin que Dieu veut pour aujourd’hui... comme vocation qui se donne dans un aujourd'hui mais en tension”. Il a souligné qu'il n’existe pas de condition de disciple missionnaire statique, ni du passé, ni du futur. Deuxièmement, une Eglise qui tombe dans le fonctionnalisme et, peu à peu, se transforme en une ONG, d'institution se transforme en oeuvre. Elle cesse d’être épouse et finit par être administratrice; de servante elle se transforme en contrôleuse. Aparecida veut une Eglise épouse, mère, servante, une Eglise qui facilite la foi et non pas une Eglise qui la contrôle. Troisièmement, à Aparecida -a-t-il dit- on a de manière importante deux catégories pastorales qui émergent de l’originalité même de l’Evangile et qui peuvent aussi nous servir de critère pour évaluer comment nous vivons de manière ecclésiale en disciples missionnaires: la proximité et la rencontre. Aucune des deux n’est nouvelle, mais elles constituent la modalité par laquelle Dieu s’est révélé dans l’histoire”, a poursuivi le Pape rappelant que les pastorales qui ignorent cela “peuvent atteindre tout au plus “une dimension de prosélytisme, mais elles ne conduisent jamais ni à l’insertion ecclésiale, ni à l’appartenance ecclésiale“, avant d'ajouter que l'homélie est la pierre de touche pour calibrer la proximité et la capacité de rencontre d’une pastorale. Quatrièmement, le Pape a parlé de l'évêque comme de “celui qui conduit la pastorale...ce qui n’est pas la même chose que se comporter en maître”. Le Saint-Père a donné quelques lignes sur le profil de l'évêque. “doivent être pasteurs, proches des gens, pères et frères, avec beaucoup de mansuétude; patients et miséricordieux. Hommes qui aiment la pauvreté, aussi bien la pauvreté intérieure comme liberté devant le Seigneur, que la pauvreté extérieure comme simplicité et austérité de vie. Hommes qui n’aient pas la psychologie des princes. Hommes qui ne soient pas ambitieux mais qui soient époux d’une Eglise locale sans être dans l’attente d’une autre. Hommes capables de veiller sur le troupeau qui leur a été confié et d’avoir soin de tout ce qui le tient uni: veiller sur leur peuple avec attention, sur les éventuels dangers qui le menacent, mais surtout pour faire grandir l’espérance: Qu’ils aient du soleil et de la lumière dans leurs cœurs. Hommes capables de soutenir avec amour et patience les pas de Dieu au milieu de son peuple. Et la place de l’évêque pour être avec son peuple est triple: Ou devant pour indiquer le chemin, ou au milieu pour le maintenir uni et neutraliser les dispersions, ou en arrière pour éviter que personne ne reste derrière, mais aussi, et fondamentalement, parce que le troupeau même ait son propre flair pour trouver de nouvelles routes”. Avant de conclure, le Saint-Père a ajouté “nous sommes un peu en retard en ce qui concerne la conversion pastorale. Il est opportun que nous nous aidions un peu plus à faire les pas que le Seigneur veut pour nous dans cet aujourd’hui de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Et il serait bien de commencer par là”.



OSEZ ETRE HEUREUX !


Cité du Vatican, 28 juillet 2013 (VIS). Avant la cérémonie de clôture de la JMJ, le Saint-Père s'est rendu au Centre des congrès pour rencontrer 15.000 des 60.000 volontaires qui ont travaillé deux ans à sa préparation, puis à sa gestion aux service des jeunes pèlerins. Il les a tout d'abord félicité "pour les nombreux petits gestes qui ont fait de cette Journée mondiale une expérience inoubliable de foi. Par les sourires de chacun de vous, par la gentillesse, par la disponibilité au service, vous avez prouvé qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir". Il les a ensuite comparés à Jean-Baptiste qui a préparé le chemin de Jésus: "C’est le service le plus beau que nous puissions accomplir comme disciples missionnaires. Préparer le chemin afin que tous puissent connaître, rencontrer et aimer le Seigneur.... Soyez toujours généreux envers Dieu et envers les autres. On n’y perd rien, au contraire la richesse de vie qu’on en reçoit est grande... Dieu nous appelle tous à la sainteté, à vivre sa vie, mais il a un chemin pour chacun. Certains sont appelés à se sanctifier en constituant une famille par le sacrement du mariage... Beaucoup estiment que l’important est de jouir du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant, de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. J’ai confiance en vous... Ayez le courage d’être heureux".
"Le Seigneur appelle certains au sacerdoce, à se donner à lui de manière plus totale, pour aimer tout le monde avec le cœur du Bon Pasteur. Il appelle d’autres à servir leurs frères et sœurs dans la vie religieuse, dans les monastères en se consacrant à la prière pour le bien du monde, dans divers secteurs de l’apostolat, en se dépensant pour autrui, spécialement pour ceux qui sont plus dans le besoin. Je n’oublierai jamais le 21 septembre de mes 17 ans quand, après m’être arrêté dans l’église de San José de Flores pour me confesser, j’ai senti pour la première fois que Dieu m’appelait. N’ayez pas peur de ce que Dieu vous demande!... Demandez-le au Seigneur, lui vous fera comprendre le chemin... Demandez aussi au Seigneur: Que veux-tu que je fasse, quel chemin dois-je suivre?... Et n'’oubliez pas tout ce que vous avez vécu ici. Vous pourrez toujours compter sur mes prières".

LE PAPE QUITTE LE BRESIL AVEC NOSTALGIE

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). "Je pars le cœur rempli d’heureux souvenirs". Tels sont les premiers mots du discours de congé prononcé hier soir par le Saint-Père à l'aéroport de Rio de Janeiro: "En ce moment je commence à ressentir la Saudade, de la nostalgie... Nostalgie du sourire ouvert et sincère que j’ai vu chez tant de personnes, nostalgie de l’enthousiasme des volontaires. Nostalgie de l’espérance, dans les yeux des jeunes de l’hôpital St.François. Nostalgie de la foi et de la joie au milieu de l’adversité, des habitants de Varginha. J’ai la certitude que le Christ vit et est vraiment présent dans l’agir des innombrables jeunes et de tant de personnes que j’ai rencontrées, au cours de cette semaine inoubliable. Merci pour l’accueil et pour la chaleur de l’amitié qui m’ont été manifestés! De cela aussi je commence à sentir la nostalgie". Puis il a remercié la Présidente de la République pour s’être faite l’interprète des sentiments de tout le peuple du Brésil envers le Successeur de Pierre, et tous ceux qui, "souvent dans le silence et la simplicité, ont prié pour que cette JMJ soit une véritable expérience de croissance dans la foi".

"Beaucoup d’entre vous sont venus à ce pèlerinage en disciples ; je n’ai aucun doute que, maintenant, tous repartent en missionnaires. Par votre témoignage de joie et de service, faites fleurir la civilisation de l’amour. Démontrez par votre vie qu’il vaut la peine de se dépenser pour les grands idéaux, de valoriser la dignité de tout être humain, et de parier sur le Christ et sur son Evangile... Je continuerai à nourrir une immense espérance dans les jeunes du Brésil et du monde entier : par eux, le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde. J’ai vu les premiers fruits de ces semailles, d’autres jouiront d’une riche récolte. Ma dernière impression de nostalgie, ma dernière pensée va "au sanctuaire d'Aparecida où j'ai prié pour l’humanité tout entière, et en particulier pour tous les brésiliens. J’ai demandé à Marie de renforcer en eux la foi chrétienne, qui fait partie de la noble âme du Brésil...et de les encourager à construire une humanité nouvelle dans la concorde et la solidarité. Le Pape s’en va et vous dit à bientôt, un bientôt plein de nostalgie, et il vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour lui. Le Pape a besoin de la prière de vous tous".

A 19 h locales, l'avion papal a décollé pour parvenir à Rome Ciampino vers 11 h 30' heure de Rome. Le Saint-Père a regagné le Vatican en voiture afin de faire une halte en la Basilique Ste.Marie Majeure, où il est allé vénérer la Vierge, ainsi qu'il l'avait fait avant son départ pour le Brésil.

ACCORD FINANCIER ITALO-VATICAN

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Le 26 juillet, l'Autorité d'information financière (AIF) du Saint-Siège et l'Etat du Vatican ont signé un protocole d'accord avec leur homologue italien, l'Unité d'information financière (UIF) de la banque d'Italie. Selon un communiqué publié aujourd'hui, le protocole a été signé à Rome par le Cardinal Attilio Nicora, Président de l'AIF, et M.Claudio Clemente, Directeur de l'UIF. Cette pratique est habituelle et formalise la coopération et l'échange d'informations financières entre les autorités compétentes des pays concernés, en vue de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le protocole signé a été rédigé sur la base du modèle préparé par le Groupe Egmont, organisation mondiale des unités d'information financière nationales, et contient des clauses de réciprocité, de confidentialité ainsi que sur l'utilisation consentie de ces informations. "Le Saint-Siège et l'Etat de la Cité du Vatican prennent très au sérieux les responsabilités internationales en matière de lutte contre le blanchiment et de financement du terrorisme, et l'Italie représente pour nous une contrepartie particulièrement importante en ce sens", a dit le Directeur de l'AIF René Brulhart qui a ajouté: " Nous espérons poursuivre notre travail avec les autorités italiennes de façon constructive et fructueuse. La signature de ce protocole d'accord représente un engagement clair pour renforcer notre rapport bilatéral, en facilitant les efforts communs et la lutte contre le blanchiment".

L'AIF est devenue membre du Groupe Egmont au mois de juillet et a signés, ces derniers mois, des protocoles d'accord avec les unités d'information financière des Etats-Unis, de Belgique, d'Espagne, de Slovénie et des Pays-Bas. D'autres pays devraient suivre dans le courant de l'année. L'AIF est l'autorité compétente pour le Saint-Siège et l'Etat de la Cité du Vatican pour la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Elle a été instituée le 30 décembre 2010.

DECES DU CARDINAL TONINI

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Le Saint-Père a fait parvenir à l'Archevêque de Ravenna - Cervia (Italie) un télégramme de condoléances à la suite du décès hier à 99 ans de son prédécesseur le Cardinal Ersilio Tonini. Il prie pour le repos éternel d'un pasteur à la longue expérience et s'associe à la peine des diocésains pour la perte de leur ancien pasteur.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 29 juillet 2013 (VIS). Le Saint-Père a:

Accepté la renonciation de Mgr.Simon-Victor Tonyé Bakot à la charge pastorale du diocèse de Yaoundé (Cameroun) en conformité au canon 401,2 du CIC.

Nommé Mgr.Jean Mbarga, Evêque d'Ebolowa, Administrateur apostolique du diocèse de Yaoundé (Cameroun).


dimanche 28 juillet 2013

PROMOUVOIR LA CULTURE DE LA RENCONTRE


Cité du Vatican, 28 juillet 2013 (VIS). La cathédrale Saint-Sébastien de Rio de Janeiro, dont les vitraux sont l’œuvre de Lorenz Hailmar et illustrent les quatre caractéristiques de l’Eglise, qui est une (vert), sainte (rouge), catholique (bleu) et apostolique (jaune), a accueilli hier à 9h (heure locale, 14h heure de Rome) le Pape François qui y a célébré la messe avec les évêques de la Journée mondiale de la jeunesse, en présence des prêtres, religieuses, religieux et séminaristes. Les textes de la liturgie, à l’occasion de l’Année de la foi, étaient extraient de la messe pour l’évangélisation des peuples. Dans son homélie, le Saint-Père est revenu sur les trois aspects de la vocation: Appelés par Dieu, appelés pour annoncer l’Evangile, appelés à promouvoir la culture de la rencontre.

Partant du premier d’entre eux, Appelés par Dieu, le Pape a dit croire en la nécessité de raviver ce qu'on croit acquis: Ce n'est pas vous qui m'avez choisi mais moi qui vous ai choisi, a dit Jésus. Nous avons été appelés par Dieu et appelés pour demeurer avec Jésus, unis à lui d’une manière profonde... Et cette vie en Christ est précisément ce qui garantit notre efficacité apostolique, la fécondité de notre service... Ce n’est pas la créativité pastorale, ce ne sont pas les rencontres ou les planifications qui assurent les fruits, mais le fait d’être fidèles à Jésus... Et nous savons bien ce que cela signifie: le contempler, l’adorer et l’embrasser, en particulier à travers notre fidélité à la vie de prière, dans notre rencontre quotidienne avec lui présent dans l’Eucharistie et dans les personnes les plus nécessiteuses. Le fait de demeurer avec le Christ ne signifie pas s’isoler, mais c’est demeurer pour aller à la rencontre des autres. Il me vient à l’esprit quelques paroles de Mère Teresa de Calcutta: Nous devons être très fiers de notre vocation qui nous donne l’opportunité de servir le Christ dans les pauvres. C’est dans les favelas, dans les cantegriles, dans les villas miseria, que l’on doit aller chercher et servir le Christ. Nous devons aller chez eux comme le prêtre se rend à l’autel, avec joie".

Pour expliquer le deuxième aspect, Appelés pour annoncer l’Evangile, le Pape a fait allusion aux évêques venus à Rio pour accompagner les jeunes de la JMJ et a souligné: “C’est notre engagement de pasteurs de les aider à faire brûler dans leur cœur le désir d’être des disciples missionnaires de Jésus. Certes, face à cette invitation beaucoup pourraient se sentir un peu effrayés, pensant qu’être missionnaire signifie laisser nécessairement son pays, sa famille et ses amis. Dieu nous veut missionnaires...que ce soit chez nous ou au loin. Aidons donc les jeunes à se rendre compte qu’être des disciples missionnaires est une conséquence du fait d’être baptisés, fait partie essentielle de l’être chrétiens, et que le premier lieu à évangéliser est sa propre maison, le milieu d’étude ou de travail, la famille et les amis. Ils ont besoin d'être entendus, alors je vous demande vivement de leur consacrer du temps. Même si c'est épuisant, cette démarche est gratifiante, et c'est ce que Jésus attend de nous, évêques. N’économisons pas nos forces dans la formation des jeunes! Aidons nos jeunes à redécouvrir le courage et la joie de la foi... Eduquons les à la mission. Aidons les à sortir, à partir. Jésus a fait ainsi avec ses disciples, qu'il n'a pas tenus attachés à lui comme une mère poule avec ses poussins; il les a envoyés! Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes attendent l’Evangile! Ce n’est pas simplement ouvrir la porte pour accueillir, mais c’est sortir par la porte pour chercher et rencontrer! Ne pensons pas qu'ils frappent à la porte seulement pour s'agiter. Ne craignons rien, car les apôtres sont passés par la. Avec courage, pensons à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui d’habitude ne fréquentent pas la paroisse. Eux aussi sont invités à la table du Seigneur”.

Le Pape a conclu en évoquant le troisième aspect: Appelés à promouvoir la culture de la rencontre. “Malheureusement, dans beaucoup de milieux, s’est développée un sorte d'humanisme économique qui impose au monde une culture de l’exclusion, une culture du rebut. Il n’y a de place ni pour l’ancien ni pour l’enfant non voulu. Il n’y a pas de temps pour s’arrêter avec ce pauvre au bord de la route. Parfois il semble que pour certains, les relations humaines soient régulées par deux dogmes modernes: efficacité et pragmatisme... Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ne renonçons pas à ce don de Dieu, l’unique famille de ses enfants. La rencontre et l’accueil de tous, la solidarité et la fraternité, sont les éléments qui rendent notre civilisation vraiment humaine... Soyons des serviteurs de la communion et de la culture de la rencontre... Ne soyons pas présomptueux en imposant nos vérités. Ce qui nous guide c’est l’humble et heureuse certitude de celui qui a été trouvé, rejoint et transformé par la Vérité qui est le Christ et qui ne peut pas ne pas l’annoncer". Après la messe et après avoir béni les personnes présentes, le Pape François s’est rendu en papamobile au théâtre municipal pour rencontrer la classe dirigeante du Brésil.

LE DIALOGUE DES CULTURES

Cité du Vatican, 28 juillet 2013 (VIS). Hier après-midi, le Pape François s'est rendu au théâtre municipal de Rio pour s'adresser à la classe dirigeante du Brésil, à laquelle il a d'emblée dire voir en ses représentants présents la mémoire, l’espérance et la conscience de l'avenir du pays: Je parle "d’une espérance toujours ouverte à la lumière qui émane de l’Evangile de Jésus-Christ, elle puisse continuer à se développer dans le plein respect des principes éthiques fondés sur la dignité transcendante de la personne. Ceux qui, dans une nation, ont un rôle de responsabilité, sont appelés à affronter l’avenir" doivent être calmes, sereins et sages: Avoir "d’abord l’originalité d’une tradition culturelle, ensuite une responsabilité solidaire pour bâtir l’avenir, et enfin le dialogue constructif pour affronter le présent. Il est important, avant tout, de valoriser l’originalité dynamique qui caractérise la culture brésilienne, avec son extraordinaire capacité d’intégrer des éléments divers. Le sentiment commun d’un peuple, les bases de sa pensée et de sa créativité, les principes fondamentaux de sa vie, les critères de jugement au sujet des priorités, des normes d’action, s’appuient sur une vision intégrale de la personne humaine. Cette vision de l’homme et de la vie, comme elle est propre au peuple brésilien, a beaucoup reçu de la sève de l’Evangile, à travers l’Eglise catholique: D’abord la foi en Jésus-Christ, en l’amour de Dieu et la fraternité avec le prochain. Mais la richesse de cette sève doit être pleinement valorisée. Elle peut féconder un processus culturel fidèle à l’identité brésilienne et constructeur d’un avenir meilleur pour tous... Faire croître l’humanisation intégrale et la culture de la rencontre et de la relation est la façon chrétienne de promouvoir le bien commun, la joie de vivre. Et ici convergent foi et raison, la dimension religieuse avec les divers aspects de la culture humaine : art, science, travail, littérature… Le christianisme, qui unit transcendance et incarnation, revitalise toujours la pensée et la vie, face à la déception et au désenchantement qui envahissent les cœurs et se répandent sur les routes".

"Un deuxième élément...est la responsabilité sociale...qui réclame un certain type de paradigme culturel et, en conséquence, de politique. Nous sommes responsables de la formation de nouvelles générations, compétentes en économie et en politique, et fermes sur les valeurs éthiques. L’avenir exige de nous une vision humaniste de l’économie et une politique qui réalise toujours plus et mieux la participation des gens, évite les élitismes et déracine la pauvreté. Que personne ne soit privé du nécessaire et que dignité, fraternité et solidarité soient assurées à tous. Telle est la route à suivre. Déjà au temps du prophète Amos l’avertissement de Dieu était très fort: Ils vendent le juste à prix d’argent et le pauvre pour une paire de sandales… Ils écrasent la tête des faibles dans la poussière et dévient la route des humbles. Les cris qui demandent justice continuent aujourd’hui encore. Qui a un rôle de guide doit avoir des objectifs très concrets et rechercher les moyens spécifiques pour les atteindre, mais il peut y avoir le danger de la déception, de l’amertume, de l’indifférence, quand les aspirations ne se réalisent pas. La vertu dynamique de l’espérance pousse à aller toujours de l’avant, à employer toutes les énergies et les capacités en faveur des personnes pour lesquelles on agit, en acceptant les résultats et en créant des conditions pour découvrir de nouveaux parcours, en se donnant aussi sans voir de résultats, mais en maintenant vivante l’espérance. Le leadership sait choisir la plus juste des options après les avoir considérées en partant de sa propre responsabilité et de l’intérêt pour le bien commun ; c’est la façon d’aller au cœur des maux d’une société et aussi de les vaincre par l’audace d’actions courageuses et libres. Dans notre responsabilité, bien que toujours limitée, il est important de comprendre toute la réalité... Celui qui agit de manière responsable place sa propre action devant les droits des autres et devant le jugement de Dieu. Ce sens éthique apparaît aujourd’hui comme un défi historique sans précédents. Au-delà de la rationalité scientifique et technique, dans la situation actuelle s’impose le lien moral avec une responsabilité sociale et profondément solidaire".

"Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente il y a le dialogue, qui est toujours possible. Le dialogue entre les générations, le dialogue avec le peuple, la capacité de donner et de recevoir, en demeurant ouverts à la vérité. Un pays grandit quand dialoguent de façon constructive ses diverses richesses culturelles... Il est impossible d’imaginer un avenir pour la société sans une forte contribution d’énergies morales dans une démocratie qui n’est jamais exempte du fait de demeurer fermée dans la pure logique de représentation des intérêts constitués. La contribution des grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie, est fondamentale. La laïcité de l’Etat, qui, sans assumer comme propre aucune position confessionnelle, mais respecte et valorise la présence du facteur religieux dans la société, en en favorisant ses expressions concrètes, est favorable à la cohabitation entre les diverses religions. Quand les leaders des divers secteurs me demandent un conseil, ma réponse est toujours la même: Dialogue, dialogue, dialogue. L’unique façon de grandir pour une personne, une famille, une société, l’unique manière pour faire progresser la vie des peuples est la culture de la rencontre, une culture dans laquelle tous ont quelque chose de bon à donner et tous peuvent recevoir quelque chose de bon en échange... C’est seulement ainsi que peut grandir une bonne entente entre les cultures et les religions, l’estime des unes pour les autres sans préjugés et dans le respect des droits de chacun. Aujourd’hui, ou bien on mise sur la culture de la rencontre, ou bien nous perdrons tous!".

L'EGLISE DOIT AVANCER AVEC LES GENS

Cité du Vatican, 28 juillet 2013 (VIS). Hier, le Pape s'est rendu à 13 h heure locale à l'archevêché de Rio de Janeiro pour déjeuner à l'épiscopat brésilien, auquel il s'est ensuite adressé: "Chers frères..., plus qu’un discours formel, je veux partager avec vous quelques réflexions. La première m’est venue à l’esprit quand j’ai visité le sanctuaire d’Aparecida. Là, aux pieds de la statue de l’Immaculée Conception, j’ai prié pour vous, pour vos Eglises, pour vos prêtres, religieux et religieuses, pour vos séminaristes, pour les laïcs et leurs familles et, de manière particulière pour les jeunes et les plus anciens, les deux sont l’espérance d’un peuple, les premiers parce qu’ils portent la force et l’espérance de l’avenir, les seconds parce qu’ils sont la mémoire, la sagesse d’un peuple:

Aparecida est la clef de lecture pour la mission de l’Eglise... Au commencement de l’événement d’Aparecida il y a la recherche des pauvres pêcheurs. Beaucoup de faim et peu de ressources. Les gens ont toujours besoin de pain. Les hommes partent toujours de leurs besoins, même aujourd’hui. Ils ont une barque fragile, inappropriée. Ils ont des filets de mauvaise qualité, peut-être même endommagés, insuffisants. D’abord il y a la fatigue, peut-être la lassitude, pour la pêche, et toutefois le résultat est maigre : un échec, un insuccès. Malgré les efforts, les filets sont vides. Ensuite, quand Dieu le veut, lui-même surgit dans son mystère. Les eaux sont profondes et toutefois elles cachent toujours la possibilité de Dieu. Ici encore il est arrivé par surprise, lorsqu'il n’était plus attendu. La patience de ceux qui l’attendent est toujours mise à l’épreuve... Voici alors l’image de l’Immaculée Conception. D’abord le corps, puis la tête, puis le regroupement du corps et de la tête : unité. Ce qui était brisé retrouve l’unité. Le Brésil colonial était divisé par le mur honteux de l’esclavage. La Vierge d’Aparecida se présente avec le visage noir, d’abord divisée, puis unie dans les mains des pêcheurs. C’est donc un enseignement pérenne que Dieu veut offrir. Sa beauté se reflète dans la Mère, conçue sans le péché originel, émerge de l’obscurité du fleuve. A Aparecida, depuis le commencement, Dieu donne un message de recomposition de ce qui est fracturé, de consolidation de ce qui est divisé. Murs, abîmes, distances encore présents aujourd’hui, sont destinés à disparaître. L’Eglise ne peut négliger cette leçon : être un instrument de réconciliation.
Les pêcheurs ne méprisent pas le mystère rencontré dans le fleuve, même si c’est un mystère qui apparaît incomplet. Ils ne jettent pas les morceaux du mystère. Ils attendent la plénitude. Et cela ne tarde pas à arriver. Il y a quelque chose de sage que nous devons apprendre. Il y a des morceaux d’un mystère, comme des pièces d’une mosaïque, que nous rencontrons et que nous voyons. Nous voulons voir trop rapidement le tout et Dieu au contraire se fait voir petit à petit. L’Eglise aussi doit apprendre cette attente.... Il y a beaucoup à apprendre de l'attitude des pêcheurs d'Aparecida".

"Il faut une Eglise qui fasse plus de place au mystère de Dieu, une Eglise qui héberge en elle-même ce mystère, de façon qu’elle puisse fasciner les gens, les attirer. Seule la beauté de Dieu peut attirer. Le chemin de Dieu est le charme, l’attrait. Dieu se fait emmener chez soi. Il réveille dans l’homme le désir de le garder dans sa vie, dans sa maison, dans son cœur. Il réveille en nous le désir d’appeler les proches pour faire connaître sa beauté. La mission naît justement de cet attrait divin, de cet étonnement de la rencontre. Nous parlons de mission, d’Église missionnaire. Je pense aux pêcheurs qui appellent leurs proches pour voir le mystère de la Vierge. Sans la simplicité de leur attitude, notre mission est destinée à l’échec. L’Eglise a toujours un urgent besoin de ne pas oublier la leçon d’Aparecida, elle ne peut pas l’oublier. Les filets de l’Eglise sont fragiles, peut-être raccommodés. La barque de l’Eglise n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans. Et toutefois Dieu veut justement se manifester à travers nos moyens, de pauvres moyens, parce que c’est toujours lui qui agit".
Le travail pastoral défini à Aparecida en 2007 "ne s’appuie pas sur la richesse des ressources, mais sur la créativité de l’amour. La ténacité, l’effort, le travail, la programmation, l’organisation servent certainement, mais avant tout il faut savoir que la force de l’Eglise n’habite pas en elle-même, mais elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets. Une autre leçon que l’Eglise doit toujours se rappeler est qu’elle ne peut pas s’éloigner de la simplicité, autrement elle oublie le langage du mystère, et non seulement elle reste hors de la porte du mystère, mais elle ne réussit pas même à entrer en ceux qui par l’Eglise prétendent ce qu’ils ne peuvent se donner par eux-mêmes, c’est à dire Dieu lui-même. Parfois, nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas parce que nous avons oublié la simplicité, important de l’extérieur aussi une rationalité étrangère à nos gens. Sans la grammaire de la simplicité, l’Eglise se prive des conditions qui rendent possible le fait de pêcher Dieu dans les eaux profondes de son mystère". Comme il l'a fait jadis à Aparecida, "Dieu apparaît dans les carrefours. L’Eglise brésilienne ne peut oublier cette vocation inscrite en elle depuis son premier souffle : être capable de systole et diastole, de recueillir et de répandre. Les Evêques de Rome ont toujours porté le Brésil et son Eglise dans leur cœur...et aujourd’hui, je voudrais reconnaître votre travail généreux à vous pasteurs, dans vos Eglises particulières. Je pense aux évêques dans les forêts, montant et descendant les fleuves, dans les régions semi-arides, dans le Pantanal, dans la pampa, dans les jungles urbaines des mégapoles. Aimez toujours votre troupeau avec un dévouement total ! Mais je pense aussi à tant de noms et à tant de visages, qui ont laissé des empreintes ineffaçables sur le chemin de l’Eglise au Brésil, faisant toucher de la main la grande bonté du Seigneur envers cette Eglise". Les Papes l'ont toujours suivie, encouragée, accompagnée, Jean XXIII et Paul VI, puis Jean-Paul II, qui a visité le Brésil trois fois, et Benoît XVI, qui a choisi Aparecida pour la V Assemblée générale du CELAM... L’Eglise au Brésil a reçu et appliqué avec originalité le Concile Vatican II et le parcours réalisé, tout en ayant dû dépasser certaines maladies infantiles, a conduit à une Eglise graduellement plus mûre, ouverte, généreuse, missionnaire. Aujourd’hui nous sommes à une période nouvelle". Le Document d’Aparecida précise justement qu'il "ne s'agit pas une époque de changement, mais c’est un changement d’époque. Alors, plus que jamais, demandons nous ce que Dieu attend de nous. cette question, je voudrais tenter d’offrir quelques lignes de réponse".

"Avant tout, il ne faut pas céder à la peur dont parlait le bienheureux John Henry Newman, Le monde chrétien est en train de devenir graduellement stérile, et s’épuise comme une terre exploitée à fond qui devient du sable. Il ne faut pas céder au désenchantement, au découragement, aux lamentations. Nous avons beaucoup travaillé et, parfois, il nous semble être des vaincus, comme celui qui doit faire le bilan d’une période désormais perdue, regardant ceux qui nous laissent ou ne nous considèrent plus comme crédibles, importants. Relisons une fois encore l’épisode d’Emmaüs. Les deux disciples s’enfuient de Jérusalem. Ils s’éloignent de la nudité de Dieu. Ils sont scandalisés par l’échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour. C'est le mystère douloureux de ceux qui quittent l’Eglise, de qui finit...par retenir que l’Eglise, elle de Jérusalem en l'occurrence, ne peut plus offrir quelque chose de significatif et d’important. Et alors ils s’en vont par les chemins seuls avec leur désillusion. Peut-être l’Eglise est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop auto-référentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l’Eglise une sorte de survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles. Peut-être l’Eglise avait-elle des réponses pour l’enfance mais non pour son âge adulte. Le fait est qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont comme les disciples d’Emmaüs, et non seulement ceux qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, mais aussi ceux qui semblent désormais sans Dieu que ce soit en théorie ou en pratique. Face à cette situation, que faire? Il faut une Eglise qui n’a pas peur de sortir dans leur nuit. Il faut une Eglise capable de croiser leur route. Il faut une Eglise en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Église qui sait dialoguer avec ces disciples, qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’un christianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens".
"La mondialisation implacable, l’urbanisation souvent sauvage ont promis beaucoup. Nombreux sont ceux qui se sont épris de la puissance de la mondialisation et en elle il y a quelque chose de vraiment positif. Mais à beaucoup échappe le côté obscur que représetne la perte du sens de la vie, la désintégration personnelle, la perte de l’expérience d’appartenance à un cocon quelconque, la violence subtile mais implacable, la rupture intérieure et la fracture dans les familles, la solitude et l’abandon, les divisions et l’incapacité d’aimer, de pardonner, de comprendre, le poison intérieur qui rend la vie un enfer, le besoin de tendresse parce qu’on se sent si incapables et malheureux, les tentatives ratées de trouver des réponses dans la drogue, dans l’alcool, dans le sexe devenus prisons supplémentaires. Et beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la mesure de la Grande Eglise apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé: L’idée de l’homme est trop grande pour moi, l’idéal de vie qu’elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée. Toutefois, ont-ils continué, je ne peux pas vivre sans avoir au moins quelque chose, même si c’est une caricature, de ce qui est trop haut pour moi, de ce que je ne peux pas me permettre. Avec la désillusion dans le cœur, ils sont allés à la recherche de quelqu’un qui les illusionne encore une fois. Le sens profond d’abandon et de solitude, de non appartenance non plus à soi-même qui émerge souvent de cette situation est trop douloureux pour être passé sous silence. Il faut un exutoire et alors reste la voie de la lamentation : comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce point ? Mais la lamentation devient aussi à son tour comme un boomerang qui revient en arrière et finit par augmenter le malheur. Peu de personnes sont encore capables d’écouter leur douleur. Il faut au moins l’anesthésier. Aujourd’hui, il faut une Eglise en mesure de tenir compagnie, d’aller au-delà de la simple écoute, une Eglise qui accompagne le chemin en se mettant en marche avec les gens, une Eglise capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et sœurs, une Eglise qui se rend compte que les raisons pour lesquelles on s’est éloigné contiennent aussi les raisons d’un possible retour, mais il est nécessaire de savoir lire le tout avec courage".

"Je voudrais que nous nous demandions tous si nous sommes encore une Eglise capable de réchauffer le cœur des gens, une Eglise capable de reconduire à Jérusalem? De réaccompagner à la maison? Dans Jérusalem résident nos sources, l'Ecriture, la catéchèse, les sacrements, la communauté, l'amitié du Seigneur, de Marie et des apôtres. Sommes-nous encore en mesure de raconter ces sources de façon à réveiller l’enchantement pour leur beauté? Beaucoup sont partis parce qu’on leur a promis quelque chose de plus haut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide. Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l’amour révélé à Jérusalem? Rien n’est plus haut que l’abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l’amour ! Sommes-nous encore capables de montrer cette vérité à ceux qui pensent que la vraie grandeur de la vie se trouve ailleurs? Connaissons-nous quelque chose de plus fort que la puissance cachée dans la fragilité de l’amour, du bien, de la vérité, de la beauté? La recherche de ce qui est toujours plus rapide attire l’homme d’aujourd’hui: Internet rapide, voitures rapides, avions rapides, rapports rapide Et cependant on perçoit un besoin désespéré de calme, je veux dire de lenteur. L’Eglise sait-elle encore être lente, en temps, en écoute, en patience, pour recoudre et recomposer? Ou bien est-elle désormais emportée par la frénésie de l’efficacité? Retrouvons donc ensemble le calme de savoir accorder le pas avec les possibilités des pèlerins, avec leurs rythmes de marche, la capacité d’être toujours plus proches, pour leur permettre d’ouvrir un passage dans le désenchantement qu’il y a dans leurs cœurs, de manière à pouvoir y entrer. Ils veulent oublier Jérusalem en laquelle se trouvent leurs sources, mais ils finiront par avoir soif. Il faut une Eglise encore capable d’accompagner le retour à Jérusalem! Une Eglise qui soit capable de faire redécouvrir les choses glorieuses et joyeuses qui se disent de Jérusalem, de faire comprendre qu’elle est ma mère, notre mère et que nous ne sommes pas orphelins. Nous sommes nés en elle. Où est-elle notre Jérusalem, en laquelle nous sommes nés? Dans le baptême, dans la première rencontre avec l’amour, dans l’appel, dans la vocation. Donc, il faut une Eglise à nouveau capable de donner droit de cité à tant de ses fils qui marchent comme s’ils étaient en exode".

"A la lumière de ce que je viens de dire, je voudrais souligner quelques défis de l’Eglise bien-aimée qui est au Brésil. Si nous ne formons pas des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future? Il n’est pas vrai que Dieu soit obscurci en eux. Apprenons à regarder plus en profondeur. Il manque celui qui réchauffe leur cœur, comme avec les disciples d’Emmaüs. Pour cette raison, il est important de promouvoir et de soigner une formation qualifiée qui fasse des personnes capables de descendre dans la nuit sans être envahies par l’obscurité ni se perdre ; d’écouter les illusions d’un grand nombre, sans se laisser séduire, d’accueillir les désillusions, sans se désespérer ni tomber dans l’amertume, de toucher ce qui a été détruit chez les autres, sans se laisser dissoudre ni décomposer dans sa propre identité. Il faut une solidité humaine, culturelle, affective, spirituelle, doctrinale. Chers frères dans l’épiscopat, il faut avoir le courage d’une révision profonde des structures de formation et de préparation des clercs et des laïcs de l’Eglise au Brésil. Une vague priorité donnée à la formation n’est pas suffisante, pas plus que des documents ou des congrès. Il faut avoir la sagesse pratique de mettre sur pied des structures durables de préparation dans le milieu local, régional et national, qui soient vraiment prises à cœur par l’épiscopat, sans épargner forces, attention et accompagnement. La situation actuelle exige une formation qualifiée à tous les niveaux. Les évêques ne peuvent pas déléguer cette tâche. Vous ne pouvez pas déléguer cette tâche, mais vous devez l’assumer comme quelque chose de fondamental pour la marche de vos Eglises particulières. Il ne suffit pas, pour l’Eglise brésilienne d’avoir un leader national. Il faut un réseau de témoignages régionaux, qui, parlant le même langage, font partout non pas l’unanimité, mais la véritable unité dans la richesse de la diversité. La communion est une toile qui doit être tissée avec patience et persévérance, qui progressivement resserre les fils pour obtenir une couverture toujours plus étendue et plus dense. Une couverture qui a peu de fils de laine ne réchauffe pas. Il est important de rappeler Aparecida, la méthode de rassembler la diversité. Pas tant la diversité des idées pour produire un document, mais la variété des expériences de Dieu pour mettre en mouvement une dynamique vitale... Aparecida a parlé d’un état permanent de mission et de la nécessité d’une conversion pastorale. Ce sont deux résultats importants de cette assemblée pour toute l’Eglise de la région, et le chemin parcouru au Brésil sur ces deux points est significatif... L'urgence de la mission provient de sa motivation interne, qui est de transmettre un héritage. Et, concernant la méthode, il est décisif de rappeler qu’un héritage est comme le témoin, le bâton dans la course de relais. On ne le jette pas en l’air, celui qui réussit à la prendre, c’est bien, celui qui ne réussit pas tant pis. Pour transmettre l’héritage, il faut le remettre personnellement, toucher celui à qui on veut donner, transmettre, cet héritage". Quant à la conversion pastorale, elle "n’est pas autre chose que l’exercice de la maternité de l’Eglise. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main. Il faut une Eglise capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. Sans la miséricorde il est difficile aujourd’hui de s’introduire dans un monde de blessés qui ont besoin de compréhension, de pardon, d’amour. Dans la mission, également continentale, il est très important de renforcer la famille, qui reste la cellule essentielle pour la société et pour l’Eglise, les jeunes ou les femmes", dont on ne saurait réduire le rôle à la fondamentale transmission de la foi. "Ne réduisons pas l’engagement des femmes dans l’Eglise, mais promouvons leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. En perdant les femmes l’Eglise risque la stérilité".

"Dans la société, l’Eglise demande une seule chose avec une clarté particulière: La liberté d’annoncer l’Evangile de manière intégrale, même quand elle est en opposition avec le monde, même quand elle va à contre-courant, en défendant le trésor dont elle est seulement la gardienne, et les valeurs dont elle ne dispose pas, mais qu’elle a reçues et auxquelles elle doit être fidèle. L’Eglise met en avant le droit de pouvoir servir l’homme dans son intégralité, en lui disant ce que Dieu a révélé au sujet de l’homme et de sa réalisation. L’Eglise désire rendre présent ce patrimoine immatériel sans lequel la société s’effrite, les villes seraient englouties par leurs murs, leurs gouffres, leurs barrières. L’Eglise a le droit et le devoir de maintenir allumée la flamme de la liberté et de l’unité de l’homme. Education, santé, paix sociale sont les urgences brésiliennes" et votre Eglise doit parler parole sur ces thèmes... Il y a un dernier point sur lequel j’aimerais m’arrêter, et que je retiens important pour la marche actuelle et future non seulement de l’Eglise du Brésil, mais aussi de toute la structure sociale, le sort de l’Amazonie. L’Eglise est en Amazonie non comme celui qui a les valises en main pour partir, après avoir exploité tout ce qu’il a pu. Elle est présente en Amazonie depuis le début avec des missionnaires, des congrégations religieuses, et elle y est encore présente et déterminante pour l’avenir de cette région. Je pense à l’accueil que l’Eglise en Amazonie offre aujourd’hui aussi aux immigrés haïtiens après le terrible tremblement de terre qui a dévasté leur pays". Le Document d'Aparecida parle de l’Amazonie: Il lance un "vif appel au respect et à la protection de toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin. Dans le défi pastoral que représente l’Amazonie, je ne peux pas ne pas remercier l’Eglise brésilienne pour ce qu’elle fait... Mais l’Eglise doit être stimulée et relancée davantage. Il faut des formateurs qualifiés, surtout des professeurs de théologie, pour consolider les résultats obtenus dans le domaine de la formation d’un clergé autochtone, aussi pour avoir des prêtres qui s’adaptent aux conditions locales, et consolider, pour ainsi dire, le visage amazonien de l’Eglise".

"Chers confrères, j’ai essayé de vous offrir de manière fraternelle des réflexions et des lignes de travail dans une Eglise comme celle qui est au Brésil qui est un grand mosaïques de pièces, d’images, de formes, de problèmes, de défis, mais qui, justement pour cela, est une énorme richesse. L’Eglise n’est jamais uniformité, mais diversités qui s’harmonisent dans l’unité et cela vaut pour toutes les réalités ecclésiales. Que la Vierge immaculée d’Aparecida soit l’étoile qui illumine votre engagement et votre marche pour porter, comme elle l’a fait, le Christ à tout homme et toute femme de votre immense pays. Comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs perdus et déçus, lui vous réchauffera le cœur et vous donnera une espérance nouvelle et sûre".

VOUS ETES LES ATHLETES DU CHRIST!

Cité du Vatican, 28 juillet 2013 (VIS). Hier en fin d’après-midi, le Pape s’est rendu à Copacabana pour la veillée de prière avec les jeunes. A cause du mauvais temps, la veillée, initialement prévue sur le Campus Fidei de Guaratiba, a été déplacée à Copacabana. Ce n'est pas le lieu qui compte, leur a-t-il dit mais eux mêmes, chacun de nous: "Etre disciple et missionnaire signifie être conscients d'être nous tous le terrain où agit la foi... Le Seigneur nous appelle et nous répondons, un à un en écoutons ce qu'il dit à nos coeurs". La liturgie de la Parole a commencé par des témoignages et des questions posées par les jeunes au Saint-Père. Ensuite, il s’est brièvement adressé aux jeunes pour leur rappeler que le Seigneur avait demandé à saint François de "donner sa contribution à la vie de l’Eglise... de se mettre au service de l’Eglise, en l’aimant et en travaillant, pour qu’en elle se reflète toujours davantage le visage du Christ. Aujourd’hui aussi le Seigneur continue à avoir besoin de vous, les jeunes, pour son Eglise. Ils a besoin de vous! Aujourd’hui aussi, il appelle chacun de vous à le suivre dans son Eglise et à être missionnaire".

"Il faut d'abord comprendre ce que veut dite être disciple et être missionnaire". Evoquant le champ comme lieu dans lequel on sème, le Pape a repris la parabole du "semeur et des semences qui tombent sur le bord de la route, au milieu des pierres ou parmi les épines et qui ne parviennent pas à se développer, et les autres qui tombent sur la bonne terre et produisent beaucoup de fruits. Jésus lui-même a expliqué le sens de cette parabole. La semence est la Parole de Dieu qui est jetée dans les cœurs... le vrai Campus Fidei c’est le cœur de chacun de vous, c’est votre vie. Et c’est dans votre vie que Jésus demande d’entrer avec sa Parole, avec sa présence. S’il vous plaît, laissez le Christ et sa Parole entrer dans votre vie, germer et grandir. Quel terrain sommes-nous ou voulons nous être? Je crois que nous devons honnêtement nous poser certaines questions. Ne sommes-nous pas parfois comme la route en écoutant le Seigneur sans rien changer de notre vie, étourdis que nous sommes par beaucoup d’attraits superficiels. Ou comme le terrain pierreux? Nous accueillons avec enthousiasme Jésus, mais nous sommes inconstants, et devant les difficultés nous n’avons pas le courage d’aller à contre-courant. Ou comme le terrain rempli d'épines, où les passions négatives étouffent en nous les paroles du Seigneur?... Croyez vous possible de faire double jeu en contentant Dieu et le Diable! Et recevoir les fruits de Jésus tout en soignant les épines du Diable!". Le Pape François a alors dit être certain qu'aujourd'hui "la semence tombe dans de la bonne terre… Vous voulez être un bon terrain, et non pas des chrétiens à temps partiel, amidonnés, de façade, mais des chrétiens authentiques. Je suis certain que vous ne voulez pas vivre dans l’illusion d’une liberté qui se laisse entraîner par les modes et les convenances du moment. Je sais que vous visez haut, vous voulez faire des choix définitifs qui donnent son plein sens à la vie", avant d’ajouter: Jésus est capable de vous offrir cela. Il est la voie, la vérité et la vie. Ayons donc confiance en lui. Laissons-nous guider par lui".

En deuxième lieu, le champ comme lieu d’entraînement. "Jésus nous demande de le suivre toute la vie, il nous demande d’être ses disciples, de jouer dans son équipe. Je pense que la majorité d’entre vous aime le sport. Et ici, au Brésil, comme en d’autres pays, le football est une passion nationale. Eh bien, que fait un joueur quand il est appelé à faire partie d’une équipe? Il doit s’entraîner, et s’entraîner beaucoup! Il en est ainsi dans notre vie de disciple du Seigneur. Saint Paul nous dit: Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui va se faner, et nous pour une couronne qui ne se fane pas. Jésus nous offre quelque chose de meilleur que la Coupe du monde! Il nous offre la possibilité d’une vie féconde et heureuse, il nous offre aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, la vie éternelle. Mais il demande de nous entraîner pour être en forme, pour affronter sans peur toutes les situations de la vie, en témoignant de notre foi". Le Pape a alors expliqué que cet entraînement consistait à un "dialogue avec lui: la prière, qui est l’entretien quotidien avec Dieu qui toujours nous écoute. Par les sacrements, qui font grandir en nous sa présence et nous configurent au Christ. Par l’amour fraternel, par l’écoute, la compréhension, le pardon, l’accueil, l’aide de l’autre, de toute personne, sans exclure, sans mettre en marge". Puis il a demandé aux jeunes d’être "de vrais athlètes du Christ... Les athlètes se privent en vue du résultat et nous devons nous aussi le faire pour obtenir une couronne incorruptible. Ce qu'il nous offre est bien autre chose que la Coupe du monde. C'est la perspective d'une vie vie heureuse et féconde sans fin. Jésus offre la vie éternelle dont nous devons payer le ticket d'entrée". Après quoi, sous forme de dialogue informel, le Pape François a posé une série de questions résumant ses considérations précédentes, insistant tout particulièrement sur la nécessité de la conversion, de la prière et de la pratique des sacrements pour atteindre l'objectif d'être des disciples authentiques du Christ et des missionnaires efficaces de l'Evangile.

Enfin, le Saint-Père a évoqué le champ comme chantier de construction: "Quand notre cœur est une bonne terre qui accueille la Parole de Dieu, quand on mouille sa chemise en cherchant à vivre comme chrétiens, nous expérimentons quelque chose de grand: nous ne sommes jamais seuls, nous faisons partie d’une famille de frères qui parcourent le même chemin, nous faisons partie de l’Eglise ou plutôt nous devenons les constructeurs de l’Eglise et les protagonistes de l’histoire. Saint Pierre nous dit que nous sommes pierres vivantes qui forment un édifice spirituel... A l'exemple de saint François nous devons aller réparer l'Eglise. Y êtes vous prêts? Aurez vous oublié ces paroles demain? S'il vous plaît, n'oubliez pas que nous sommes tous acteurs de l'histoire, et que nous devons bâtir un monde meilleur, fait de justice, amour, paix, solidarité et fraternité". Dans l’Eglise de Jésus nous sommes, nous, les pierres vivantes, et Jésus nous demande de construire son Eglise, et non pas comme une petite chapelle qui ne peut contenir qu’un petit groupe de personnes. Il nous demande que son Eglise vivante soit grande au point de pouvoir accueillir l’humanité entière, qu’elle soit la maison de tous! Il dit à toi, à moi, à chacun: Allez, et de tous les peuples faites des disciples. Ce soir, répondons-lui: Oui, moi aussi je veux être une pierre vivante; ensemble, nous voulons édifier l’Eglise de Jésus!... Chers amis, n’oubliez pas que vous êtes le champ et le chantier de la foi. Vous êtes les athlètes du Christ. Vous êtes les constructeurs d’une Eglise plus belle et d’un monde meilleur. Levons les yeux vers la Madone. Elle aide à suivre Jésus, elle nous donne l’exemple par son oui: Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole. Nous le disons nous aussi, ensemble avec Marie, à Dieu: Que tout se passe pour moi selon ta parole".

Après le discours du Pape, des diacres ont porté en procession le Saint Sacrement. Après une adoration eucharistique et la prière des jeunes en diverses langues, la célébration s’est conclue par un Salve Regina.

samedi 27 juillet 2013

POUR LE DIALOGUE ENTRE LES GENERATIONS

Cité du Vatican, 26 juillet 2013 (VIS). Ce matin, le Saint-Père a gagné le bio-parc municipal Quenta de Boa Vista, situé à 19 km de sa résidence, qui renferme la première institution de sciences naturelles du pays et le plus important musée d'histoire naturelle et anthropologique d'Amérique du sud. Le parc a été équipé de confessionnaux destinés aux participants à la JMJ, et le Pape est allé confesser cinq jeunes en italien, espagnol et portugais. Puis il a regagné le centre de Rio de Janeiro et l'archevêché (construit en 1918 par le premier Cardinal Archevêque de Rio), où il a d'abord brièvement rencontré huit jeunes détenus (dont deux jeunes filles) qui lui ont offert un chapelet géant en polyester et portant l'inscription Jamais Plus, rappelant l'assassinat le 22 juillet 1993 à Rio d'enfants des rues par des hommes armés. Les noms des victimes figurent également sur l'objet confectionné par ces jeunes. Ils ont alors prié ensemble pour tous ceux qui sont victimes de la violence meurtrière, appelant à ce que l'amour face partout place à la violence. Puis le Pape François s'est rendu dans la chapelle pour rencontrer la petite communauté de soeurs qui gèrent la résidence épiscopale. C'est ensuite depuis le balcon central de l'édifice qu'il a récité l'angélus avec la foule massée sur la place: "Je voudrais que mon passage dans cette ville renouvelle en tous l’amour pour le Christ et pour l’Eglise, la joie d’être unis à lui et d’appartenir à l’Eglise, et l’engagement à vivre et à témoigner la foi". L’angélus "est une prière simple à réciter à trois moments de la journée... Elle nous rappelle un événement lumineux qui a transformé l’histoire, l’Incarnation du Fils de Dieu, qui s’est fait homme en Jésus de Nazareth.
Evoquant ensuite la fête des saints Joachim et Anne, le Pape a rappelé que c'est dans leur maison qu'est venue au monde Marie, "portant avec elle cet extraordinaire mystère de l’Immaculée Conception... Les saints Joachim et Anne font partie d’une longue chaîne qui a transmis l’amour pour Dieu, dans la chaleur de la famille... La famille est le lieu privilégié de transmission de la foi. A propos du milieu familial, je voudrais rappeler qu'aujourd’hui, en cette fête des saints Joachim et Anne, au Brésil comme dans d’autres pays, on célèbre la fête des grands-parents. Comme ils sont importants dans la vie de la famille pour communiquer ce patrimoine d’humanité et de foi qui est essentiel pour chaque société!... Les enfants et les personnes âgées construisent l’avenir de toute société, les enfants parce qu’ils feront avancer l’histoire, les personnes âgées parce qu’elles transmettent l’expérience et la sagesse de leur vie. Cette relation, ce dialogue entre les générations, est un trésor à conserver et à alimenter".

Après l'angélus, le Pape François a gagné le grand salon du rez de chaussée pour déjeuner avec l'Archevêque de Rio et douze jeunes représentants un éventail de la JMJ. Puis il est retourné à sa résidence de Sumaré pour prendre du repos en prévision de la Via Crucis.


VIA CRUCIS A COPACABANA

Cité du Vatican, 27 juillet 2013 (VIS). Hier après-midi à Rio, le Pape a gagné en voiture découverte la promenade de Copacabana, saluant la foule des jeunes amassés sur la célèbre plage. Il avait demandé à 35 Cartoneros argentins (les 100.000 personnes que la crise économique de 2001 a jeté dans les bidonvilles où ils survivent de la récolte des emballages). La Via Crucis de la JMJ a débuté à 18 h locales, treize stations sur les 900 m de la promenade et la dernière sur le podium d'où le Pape a suivi la procession pendant 1 h 15', animée par 280 artistes et volontaires. Les méditations avaient été confiées à deux pères déhoniens connus pour leur action auprès de la jeunesse. A la conclusion de la Via Crucis, le Saint-Père s'est adressé à l'assistance: "Le chemin de la Croix est un des moments forts des Journées mondiales de la jeunesse. Au terme de l’Année Sainte de la Rédemption, Jean-Paul II a voulu confier la Croix à vous, les jeunes, en vous disant: Portez-la dans le monde comme le signe de l’amour de Jésus pour l’humanité et annoncez à tous que seul dans le Christ mort et ressuscité, il y a le salut et la rédemption... Depuis lors, cette croix a parcouru tous les continents et a traversé les secteurs les plus variés de l’existence humaine, en restant presqu’imprégnée des situations de vie de beaucoup de jeunes, qui l’ont vue et l’ont portée. Personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa vie... Qu’avez-vous laissé sur la Croix, vous, chers jeunes du Brésil, en ces deux ans durant lesquels elle a sillonné votre immense pays? Et qu’est-ce que la Croix de Jésus a laissé en chacun de vous? Qu’est-ce que cette croix nous enseigne?".

Puis il a raconté la tradition selon laquelle l’Apôtre Pierre, sortant de Rome pour fuir la persécution de Néron, vit Jésus marchant dans la direction opposée et étonné, lui demanda où il allait. "La réponse de Jésus fut Je vais à Rome pour être de nouveau crucifié. A ce moment-là, Pierre comprit qu’il devait suivre le Seigneur avec courage, à fond, mais il comprit surtout qu’il n’était jamais seul. Avec lui il y avait toujours ce Jésus qui l’avait aimé jusqu’à mourir sur la Croix. Chargé de sa croix, Jésus parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances, même les plus profondes. Avec sa croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense. Avec elle, il s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants, ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue. Pensons aux 242 jeunes morts en début d'année dans l'incendie de Santa Maria. Prions pour eux. Avec sa croix, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture, à celui qui est persécuté à cause de sa religion, de ses idées, ou simplement pour sa couleur de peau. Il s’unit à tant de parents dont les enfants sont victimes de paradis artificiels, et aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Eglise, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Evangile. Combien le Christ doit souffrir de toutes nos incohérences! Dans la Croix du Christ, il y a la souffrance, le péché de l’homme, aussi le nôtre, et lui accueille tout avec les bras ouverts, prend sur ses épaules nos croix et nous appelle au courage. Tu n’es pas seul à les porter. Je les porte avec toi, j’ai vaincu la mort et je suis venu te donner espérance, te donner la vie".

"Qu’est-ce que la Croix a laissé en ceux qui l’ont vue, en ceux qui l’ont touchée? Que laisse-t-elle en chacun de nous?: Elle laisse...la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter, qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. La croix du Christ renferme tout l’amour de Dieu, son immense miséricorde. Et c’est un amour auquel nous pouvons nous fier, auquel nous pouvons croire. Chers jeunes, ayons confiance en Jésus, en remettons-nous totalement à lui. Seul dans le Christ mort et ressuscité nous trouvons le salut et la rédemption. Avec lui, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot, parce que lui nous donne espérance et vie: Il a transformé la croix, d’instrument de haine, de défaite, de mort en signe d’amour, de victoire et de vie... De nombreux personnages ont accompagné Jésus dans sa marche vers le Calvaire, Pilate, le Cyrénéen, Marie, les femmes … Devant les autres, nous pouvons être nous aussi comme Pilate qui n’a pas le courage d’aller à contre-courant pour sauver la vie de Jésus et s’en lave les mains. Cette Croix nous enseigne à être comme le Cyrénéen, qui aida Jésus à porter ce bois pesant, à être comme Marie et les femmes, qui n’ont pas eu peur d’accompagner Jésus jusqu’au bout, avec amour, avec tendresse. Et toi, à qui t’identifies-tu? A Pilate, au Cyrénéen ou à Marie? Jésus aujourd'hui te regarde et te demande si tu veux l'aider à porter la Croix. Avec la force de votre jeunesse, répondez-lui! Sur la croix du Christ déposons nos joies, nos souffrances, nos succès. Nous y trouverons un cœur ouvert qui nous comprend, nous pardonne, nous aime et nous demande de porter ce même amour dans notre vie, d’aimer chacun de nos frères et de nos sœurs avec le même amour".

ENVOYE SPECIAL

Cité du Vatican,27 juillet 2013 (VIS). Aujourd'hui a été publiée la lettre latine (27 juin) par laquelle le Saint-Père a nommé le Cardinal Péter Erdö, Archevêque d'Esztergom - Budapest (Hongrie), son Envoyé spécial au VI centenaire du baptême de la Samogizie (région occidentale de la Lituanie) et au Congrès eucharistique national (Telsiai, 2 - 4 août). Il sera accompagné de l'Abbé Darius Trijonis, Secrétaire Adjoint de la Conférence épiscopale lituanienne, et du Chanoine Viktoras Acas, Recteur du séminaire diocésain de Telsiai.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 27 juillet 2013 (VIS). Le Saint-Père a:

Accepté la renonciation de Mgr.Marcellin Daiji Tani à la charge pastorale du diocèse de Saitama (Japon) en conformité au canon 401,2 du CIC.

Nommé Mgr.Peter Takeo Okado, Archevêque de Tokyo, Administrateur apostolique du diocèse de Saitama (Japon).

Accepté pour limite d'âge la renonciation de Mgr.Joseph Lafontant à l'office d'Auxiliaire de l'Archevêque de Port-au-Prince (Haïti).

Le 20 juillet, il avait accepté la renonciation de Mgr.Guillermo Martín Abanto Guzmán à l'office d'Ordinaire militaire pour le Pérou en conformité au canon 401,2 du CIC.

vendredi 26 juillet 2013

LE PAPE DANS UNE FAVELA

Cité du Vatican, 25 juillet 2013 (VIS). Après avoir célébré la messe en privé, le Pape s'est rendu peu avant 10 h heure locale à la mairie de Rio de Janeiro, où le Maire M.Eduardo Paes lui a remis les clefs de la villes. Puis, dans le jardin, il a procédé à la bénédiction des drapeaux des Jeux olympiques et para-olympiques, saluant des athlètes de diverses disciplines. En 2016, le Brésil accueillera la XXXI Olympiade moderne, la première en Amérique du sud.

Puis il a gagné par la route la favela de Varginha, distante de 18 km, une des plus grande de la périphérie de Rio, récemment sécurisée. Le terme favela vient du nom d'une légumineuse vivace de la région. Ce quartier défavorisé vit le jour en 1897, lorsque des soldats auxquels on avait promis des logements se retrouvèrent abandonnés sans ressources sur la colline de Gamboa. Après avoir été accueilli par le curé, le vicaire épiscopal et la supérieure locale des Soeurs de la charité, le Pape François a gagné à pied la chapelle de la favela. Après y avoir prié, il s'est déplacé au stade sommaire voisin pour s'adresser à la population rassemblée. Sur le trajet, il s'était arrêté chez une famille, choisie au hasard, avec laquelle il a pu converser. Il a d'abord déclaré qu'au cours de sa visite au Brésil, il aurait désiré pouvoir visiter tous les quartiers du pays: "J’aurai voulu frapper à chaque porte, dire bonjour, demander un verre d’eau fraîche, prendre un cafezinho, pas un verre d'acool, parler comme à des amis de la maison, écouter le cœur de chacun, des parents, des enfants, des grands-parents. Mais le Brésil est trop vaste pour qu'on puisse frapper à toutes les portes". Remerciant une fois encore les brésiliens de leur accueil: "Au milieu de vous, je me sens accueilli. Et il est important de savoir accueillir... Lorsque nous sommes généreux dans l’accueil d’une personne et que nous partageons quelque chose...non seulement nous ne restons pas plus pauvres, mais nous nous enrichissons. Lorsque quelqu'un a faim et frappe à votre porte, vous trouvez toujours une façon de partager la nourriture. Comme dit le proverbe, on peut toujours ajouter de l’eau aux haricots!... Le peuple brésilien, en particulier les personnes les plus simples, offre au monde une belle leçon de solidarité, un mot souvent oublié ou tu, parce qu’il gêne. Je voudrais faire appel à qui possède plus de ressources, aux pouvoirs publics et à tous les hommes de bonne volonté engagés pour la justice sociale: Ne vous lassez pas d'oeuvrer pour un monde plus juste et plus solidaire! Personne ne peut rester insensible aux inégalités qui règnent dans le monde. Que chacun, selon ses possibilités et ses responsabilités, sache offrir sa part pour mettre fin à beaucoup d’injustices sociales. Ce n’est pas la culture de l’égoïsme, de l’individualisme qui souvent régule notre société, à construire et à mener vers un monde plus humain, mais la culture de la solidarité qui voit dans l’autre non un concurrent ou un numéro, mais un frère. Nous sommes tous des frères".

"Je désire encourager les efforts que la société brésilienne fait pour intégrer toutes ses composantes, même les plus souffrantes et nécessiteuses, dans la lutte contre la faim et la misère. Aucun effort de pacification ne sera durable, il n’y aura ni harmonie, ni bonheur pour une société qui ignore, qui met en marge et abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même. Une telle société s’appauvrit ainsi simplement et perd même quelque chose d’essentiel pour elle-même... C’est seulement quand nous sommes capables de partager que nous nous enrichissons vraiment. Tout ce qui se partage se multiplie. La mesure de la grandeur d’une société est donnée par la façon dont elle traite celui qui est le plus nécessiteux, qui n’a rien d’autre que sa pauvreté... Avocate de la justice et défenseur des pauvres contre les inégalités sociales et économiques intolérables qui crient vers le ciel, l'Eglise désire collaborer à toute initiative ayant le sens du vrai développement de tout homme et de tout l’homme... Mais il existe une faim plus profonde, la faim d’un bonheur que seul Dieu peut rassasier. Il n’y a ni véritable promotion du bien commun, ni véritable développement de l’homme quand on ignore les piliers fondamentaux qui soutiennent une société, ses biens immatériels. Don de Dieu, la vie est une valeur à préserver et à défendre, ainsi que la famille, fondement de la vie ensemble et remède contre l’effritement social, l’éducation intégrale, qui ne se réduit pas à une simple transmission d’informations dans le but de produire du profit, la santé, qui doit chercher le bien-être intégral de la personne, aussi dans sa dimension spirituelle, essentielle pour l’équilibre humain et pour une saine vie en commun, la sécurité, dans la conviction que la violence peut être vaincue seulement à partir du changement du cœur humain".
"Ici, comme dans tout le Brésil, il y a beaucoup de jeunes. Chers jeunes, vous êtes particulièrement sensibles aux injustices, mais souvent vous êtes déçus par des faits qui parlent de corruption, de personnes qui, au lieu de chercher le bien commun, cherchent leur propre intérêt. A vous aussi et à tous, je répète qu'il ne faut jamais vous décourager, ni perdre confiance. Ne laissez pas s’éteindre l’espérance en vous. La réalité peut changer, l’homme peut changer. Soyez les premiers à apporter le bien, à ne pas vous habituer au mal, mais à le vaincre. L’Église vous accompagne, vous apportant le bien précieux qu'est la foi en Jésus-Christ, venu pour que les hommes aient la vie, et pour qu’ils l’aient en abondance... Aux habitants de cette communauté de Varginha je dis: Vous n’êtes pas seuls, l’Eglise est avec vous, le Pape est avec vous. Je porte chacun de vous dans mon cœur et je fais miennes vos attentes... Je vous confie tous à l’intercession de Nossa Senhora Aparecida, Mère de tous les pauvres du Brésil, et je vous donne avec grande affection ma bénédiction".
Copyright © VIS - Vatican Information Service