SEPTIEME CONGREGATION GENERALE

CITE DU VATICAN, 6 OCT 2005 (VIS). La septième Congrégation générale de la XI assemblée générale ordinaire du Synode des Evêques, tenue en présence du Pape, s'est ouverte à 16 h 30' sous la présidence du Cardinal Francis Arinze (présents 243 Pères synodaux). Le Pape est venu à 18 h pour suivre les interventions libres.

Voici des extraits de certaines interventions:

MGR.LUCIO ANDRICE MUANDULA, Evêque de Xai-Xai (Mozambique). "Partant du principe selon lequel l'Eucharistie est la source et le sommet de la vie et de la mission de l'Eglise, et considérant que les statistiques révèlent une grave carence de prêtres dans le monde, il est naturel de demander jusqu'à quel point une communauté ecclésiale privée du sacrement de l'Eucharistie puisse arriver à ce dynamisme de vie qui lui permette de se transformer en une communauté missionnaire, capable de porter à son terme, le projet missionnaire que le Seigneur Jésus lui-même nous a confié... Il faut donc insister sur une juste redistribution des prêtres dans le monde, comme cela a déjà été plusieurs fois demandé par les Pères synodaux, et il est urgent de proposer de nouveau à toute l'Eglise, et en particulier aux prêtres, une véritable spiritualité eucharistique, toute empreinte de la gratuité du sacrifice du Christ, qui se donne comme pain eucharistique afin que nous puissions tous accéder à la vie nouvelle de la grâce".

Le Cardinal ANTONIO MARIA ROUCO VARELA, Archevêque de Madrid (Espagne).

"Le Concile Vatican II a recueilli dans une très belle synthèse théologique les fruits doctrinaux et pastoraux du renouveau liturgique, spirituel et apostolique vécu par l'Eglise dans la première moitié du XX siècle. Mais il faut affronter l'antithèse au Concile, c'est-à-dire les interprétations radicalement sécularisantes de son contenu, du sens et des formes de la célébration eucharistique... Sans oublier le risque qua fait courir la mise en discussion ecclésiologique de la réforme liturgique de la part de petits groupes.
Nous pouvons arriver ainsi à une nouvelle synthèse doctrinale et pastorale qui clarifie et surmonte ces antithèses, au moyen d'un renouveau pascal de la doctrine, de la catéchèse et de la pratique du sacrement de l'Eucharistie dans lequel se réalise le sacrifice et l'oblation sacerdotale du Christ". Il faut aussi y parvenir "au moyen d'une pédagogie canonique et pastorale...qui élimine tout ce qui est subjectif et arbitraire dans les formes de célébration et de culte eucharistique. Et par la promotion d'une spiritualité eucharistique fondée sur l'habitude et sur l'expérience de l'adoration du sacrement par excellence, le Sacrement de l'Amour des Amours".

Le Cardinal GODFRID DANNEELS, Archevêque de Malines-Bruxelles (Belgique). "Ce synode sur l'Eucharistie a deux objectifs. Nous devons d'abord réfléchir et approfondir nos connaissances des richesses du mystère de l'Eucharistie", puis "travailler pour que toutes ces richesses parviennent à s'enraciner dans une culture post-moderne qui est, sous certains aspects et à première vue, défavorable à cet enracinement. Et pourtant notre culture est pleine de paradoxes...pour l'homme contemporain. La perception de l'invisible est difficile. Pourtant, il y a un intérêt certain pour tout ce qui est au-delà de l'horizon, au-delà du sensible, du rationnel, de l'efficacité et de la productivité. L'homme contemporain est en plus un être de l'agir, mais dans cet homme se cache aussi une immense soif de la gratuité, du don. Il n'aime pas le rite à cause de sa répétitivité et sa monotonie, mais il invente néanmoins tout le temps ses propres rites. L'eschatologie chrétienne semble oubliée et même trompeuse, mais jamais il n'y a eu une telle soif d'un monde meilleur et un tel besoin d'espérance... L'homme contemporain veut faire bouger et nos liturgies sont souvent devenues très actives, activistes même. Mais nous oublions qu'il y a chez beaucoup de nos contemporains une véritable soif de silence. Nous avons peut-être mal compris le sens de la Actuosa Participatio qui implique aussi le silence devant le mystère. Tous ces éléments de notre culture portent en eux des semences pour une évangélisation de notre culture".

MGR.LUCIAN MURESAN, Archevêque métropolitain de Fagaras-Alba Iulia (Roumanie). "Dans notre pays, la Roumanie, les communistes ont essayé de ne donner à l'homme que le pain matériel, et ils ont voulu chasser de la société et du coeur de la personne humaine le Pain de Dieu... Afin que les prêtres ne puissent plus célébrer et parler de Dieu, ils ont été mis en prison pour la seule raison d'être catholiques. Les laïcs qui participaient à la messe célébrée clandestinement ont subi le même sort. Au cours de la fameuse période de la rééducation et du lavage de cerveau dans les prisons de Roumanie, afin de ridiculiser l'Eucharistie et détruire la dignité humaine, les persécuteurs ont obligé les prêtres à célébrer la messe avec des excréments pour se moquer d'eux, mais ils ne sont pas parvenus à leur enlever la foi... Combien d'humiliations ont été subies lorsque l'hiver à moins 30°, ils étaient déshabillés, complètement nus, pour la perquisition; combien de journées de punition passées dans la fameuse chambre noire, car surpris en train de prier? Personne ne le saura jamais. Ces martyrs modernes, du XX siècle, ont offert toute leur souffrance au Seigneur pour la dignité et la liberté de l'homme... L'espérance ne fait pas défaut, et je pense en premier lieu au sentiment profondément religieux de notre peuple, à la grande dévotion avec laquelle il participe aux célébrations liturgiques et à l'Eucharistie".

MGR.NESTOR NGOY KATAHWA, Evêque de Kolwezi (République démocratique du Congo). "Dans un pays comme le notre, les fidèles catholiques doivent être de plus en plus initié à porter à l' autel leurs souffrances qui sont celles de tout leur peuple et qui durent depuis des décennies. Les frustrations des injustices et inégalités sociales, les rancoeurs de vivre dans l'extrême pauvreté sur un sol et sous?sol extrêmement riches mais scandaleusement exploités pour le bonheur des autres, les guerres qui lui sont imposées entraînant destructions et déplacements forcés, les soubresauts des haines tribales et ethniques... pour ne citer que ces quelques échantillons, sont des tragédies qui tapissent le chemin de croix du peuple congolais. Etant lui?même à la fois victime et artisan de sa propre misère, il doit être illuminé par le mystère du Corps livré et du Sang versé afin d'y trouver la grâce de la conversion, la purification de son péché, la sincérité de la réconciliation avec Dieu et avec son prochain, l'engagement à combattre le mal sous toutes ses formes et dans tous les secteurs de la vie publique et privée. Que dans l'Eucharistie, l'ensemble du peuple congolais, de même que les pasteurs de l'Eglise, trouvent le réconfort et les énergies nécessaires, sources et gages du redressement du pays qui est espéré et attendu, pour s'imposer le plus rapidement possible. Ceci, grâce à la bonne volonté et la collaboration sincère de tous".

MGR.CHARLES MAUNG BO, SDB, Archevêque de Yangon (Myanmar). "Plus de 2.500 paroisses de par le monde pratiquent actuellement l'adoration eucharistique perpétuelle. On compte environ 1.100 chapelles d'adoration perpétuelle aux Etats-Unis, 500 aux Philippines, 150 en république irlandaise, 70 en Corée du Sud et un certain nombre, moins important, se trouvent en Inde, au Srilanka et au Myanmar. Si des chapelles d'adoration perpétuelle étaient établies dans tous les diocèses du monde et dans toutes les paroisses où cela est possible, se serait un résultat magnifique pour l'Année de l'Eucharistie.... C'est vrai, tant que l'Eglise s'écriera que Jésus, dans le Saint Sacrement, est digne d'une adoration perpétuelle pour tout ce qu'il a fait pour notre salut, elle continuera à vaincre ses adversaires. Je crois que le meilleur moyen, le plus sûr et le plus efficace pour parvenir à la paix éternelle sur la surface de la terre réside dans le grand pouvoir de l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement".
SE/SEPTIEME CONGREGATION/... VIS 20051007 (1310)