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mardi 12 décembre 2006

MESSAGE POUR LA JOURNEE MONDIALE DE LA PAIX 2007


CITE DU VATICAN, 12 DEC 2006 (VIS). Ce matin a été rendu public le texte du message de Benoît XVI pour la prochaine Journée mondiale de la paix (1er janvier 2007), intitulé: "La personne humaine, au cœur de la paix". Publié en allemand, anglais, espagnol, français, italien et portugais, en voici des extraits:

  "au début de la nouvelle année, je voudrais adresser aux Gouvernants des Nations, ainsi qu'à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté, mes vœux de paix".

   "Parce qu'il est créé à l'image de Dieu, l'individu humain a la dignité de personne; il n'est pas seulement quelque chose, mais quelqu'un, capable de se connaître, de se posséder, de se donner librement et d'entrer en communion avec d'autres personnes".

  "La paix est aussi à la fois un don et une tâche. S'il est vrai que la paix entre les individus et entre les peuples, capacité de vivre les uns à côté des autres en tissant des relations de justice et de solidarité, représente un engagement qui ne connaît pas de répit, il est aussi vrai, et même encore plus vrai, que la paix est un don de Dieu".

  "L'ensemble des règles de l'agir individuel et des relations mutuelles entre les personnes, selon la justice et la solidarité, est inscrit dans les consciences, où se reflète le sage projet de Dieu... La paix est donc aussi une tâche qui oblige chacun à une réponse personnelle en harmonie avec le plan divin. Le critère dont doit s'inspirer une telle réponse ne peut être que le respect de la grammaire écrite dans le cœur de l'homme par son divin Créateur".

  "Dans cette perspective, les normes du droit naturel...doivent être accueillies comme un appel à réaliser fidèlement le projet divin universel inscrit dans la nature de l'être humain... La reconnaissance et le respect de la loi naturelle constituent par conséquent, aujourd'hui encore, le grand fondement du dialogue entre les croyants des diverses religions, et entre les croyants et les non croyants eux-mêmes. C'est là un grand point de rencontre et donc un présupposé fondamental pour une paix authentique".

  "Le devoir de respecter la dignité de tout être humain, dont la nature reflète l'image du Créateur, comporte comme conséquence que l'on ne peut pas disposer de la personne selon son bon plaisir. La personne qui jouit d'un plus grand pouvoir politique, technologique, économique, ne peut pas s'en prévaloir pour violer les droits des personnes moins chanceuses. C'est en effet sur le respect des droits de tous que se fonde la paix. Consciente de cela, l'Eglise s'emploie à défendre les droits fondamentaux de toute personne".

 "Elle revendique en particulier le respect de la vie et de la liberté religieuse de chacun. Le respect du droit à la vie à toutes ses étapes constitue un point fort d'une importance décisive: la vie est un don; le sujet n'en a pas la pleine disponibilité... Le droit à la vie et à la libre expression de la foi en Dieu ne relève pas du pouvoir de l'homme".

  "En ce qui concerne le droit à la vie, on doit dénoncer toutes les terribles violations qui lui sont faites dans notre société: outre les victimes des conflits armés, du terrorisme et des multiples formes de violence, il y a les morts silencieuses provoquées par la faim, par l'avortement, par l'expérimentation sur les embryons et par l'euthanasie. Comment ne pas voir en tout cela un attentat à la paix? L'avortement et l'expérimentation sur les embryons constituent la négation directe de l'attitude d'accueil envers l'autre, qui est indispensable pour instaurer des relations de paix durables".
   "Pour ce qui concerne la libre expression de la foi, un autre symptôme préoccupant du manque de paix dans le monde est constitué par les difficultés que rencontrent souvent aussi bien les chrétiens que les croyants d'autres religions à professer publiquement et librement leurs convictions religieuses. En parlant particulièrement des chrétiens, je dois relever avec souffrance que, parfois, ils ne sont pas seulement empêchés; dans certains états, ils sont même persécutés, et récemment encore on a pu enregistrer de tragiques épisodes de violence abominable".

  "Il y a des régimes qui imposent à tous une religion unique, tandis que des régimes indifférents nourrissent non pas une persécution violente, mais une dérision culturelle systématique des croyances religieuses. Dans tous les cas, un droit humain fondamental n'est pas respecté, avec des répercussions graves sur la convivialité pacifique. Cela ne peut que promouvoir une mentalité et une culture négatives pour la paix".

  "A l'origine des nombreuses tensions qui menacent la paix, il y a assurément les innombrables et injustes inégalités... On trouve, d'une part, les inégalités dans l'accès aux biens essentiels, comme la nourriture, l'eau, un toit, la santé; d'autre part, les inégalités persistantes entre homme et femme dans l'exercice des droits humains fondamentaux".

  "La reconnaissance de l'égalité essentielle entre les personnes humaines, qui découle de leur commune dignité transcendante, constitue un élément de première importance pour l'édification de la paix... Les très graves manques dont souffrent de nombreuses populations, spécialement sur le continent africain, sont à la source de revendications violentes et constituent donc une blessure profonde infligée à la paix".

  "Le fait que la condition féminine soit insuffisamment prise en considération introduit aussi des facteurs d'instabilité dans l'ordre social. Je pense à l'exploitation de femmes traitées comme des objets et aux nombreuses formes de manque de respect pour leur dignité. Je pense également...aux perspectives anthropologiques persistantes dans certaines cultures, qui réservent aux femmes une place encore fortement soumise à l'arbitraire de l'homme, avec des conséquences qui portent atteinte à leur dignité de personne et à l'exercice des libertés fondamentales elles-mêmes. On ne peut se faire illusion: la paix ne sera pas assurée tant que ces formes de discrimination, qui lèsent la dignité personnelle, inscrite par le Créateur en tout être humain, ne seront pas abolies".

  Tout "cela implique pour l'humanité, si la paix lui tient à cœur, d'avoir toujours plus présents à l'esprit les liens qui existent entre l'écologie naturelle, à savoir le respect de la nature, et l'écologie humaine. L'expérience montre que toute attitude irrespectueuse envers l'environnement porte préjudice à la convivialité humaine, et inversement".

  "Au cours des dernières années, de nouvelles Nations se sont engagées avec dynamisme dans la production industrielle, faisant croître les besoins en énergie... En même temps, dans certaines régions de la planète, il existe encore des situations de grand retard, où le développement est pratiquement bloqué, notamment en raison de la hausse des prix de l'énergie".

 "La destruction de l'environnement, son usage impropre ou égoïste et la mainmise violente sur les ressources de la terre engendrent des déchirures, des conflits et des guerres, justement parce qu'ils sont le fruit d'une conception inhumaine du développement".

  "Il est donc urgent, même dans le cadre des difficultés actuelles et des tensions internationales, de s'engager pour donner vie à une écologie humaine qui favorise la croissance de l'arbre de la paix... Il est compréhensible que les visions de l'homme varient en fonction des cultures. À l'inverse, on ne peut admettre que soient entretenues des conceptions anthropologiques qui renferment en elles-mêmes le germe de l'opposition et de la violence. Les conceptions de Dieu qui incitent à l'intolérance envers nos semblables et au recours à la violence à leur égard sont également inadmissibles. C'est un point qu'il faut rappeler avec clarté: une guerre au nom de Dieu n'est jamais acceptable!".

  "Aujourd'hui, cependant, la paix" est mise en question "par l'indifférence pour ce qui constitue la véritable nature de l'homme... Une conception faible de la personne, qui laisse place à n'importe quelle conception, même excentrique, ne favorise la paix qu'en apparence. En réalité, elle empêche le dialogue authentique et elle ouvre la voie à l'apparition de positions autoritaires, conduisant ainsi à laisser la personne elle-même sans défense et, par conséquent, à en faire une proie facile de l'oppression et de la violence".

  "Les Organisations internationales font constamment référence à la sauvegarde des droits humains, en particulier l'Organisation des Nations unies qui, par la Déclaration universelle de 1948, s'est donné comme tâche fondamentale la promotion des droits de l'homme. Cette Déclaration est vue comme une sorte d'engagement moral assumé par l'humanité tout entière. Cela comporte une vérité profonde, surtout si les droits décrits dans la Déclaration sont considérés comme ayant leur fondement non seulement dans la décision de l'assemblée qui les a approuvés, mais dans la nature même de l'homme et dans son inaliénable dignité de personne créée par Dieu. Il est donc important que les Organisations internationales ne perdent pas de vue le fondement naturel des droits de l'homme... Si cela devait arriver, les Organismes internationaux seraient privés de l'autorité nécessaire pour jouer leur rôle de défenseur des droits fondamentaux de la personne et des peuples, principale justification de leur raison d'être et d'agir".

  "A partir de la prise de conscience qu'il existe des droits humains inaliénables liés à la nature commune des hommes, on a élaboré un droit international humanitaire, que les États se sont engagés à observer, même en cas de guerre. Cela n'a malheureusement pas été mis en œuvre de manière cohérente, indépendamment du passé, dans certaines situations de guerre qui se sont déroulées récemment", comme "dans le conflit qui, il y a quelques mois, a eu pour théâtre le Liban sud, où l'obligation de protéger et d'aider les victimes innocentes et de ne pas impliquer les populations civiles a été en grande partie négligée".

  "La nouvelle configuration des conflits, surtout depuis que la menace terroriste a mis en œuvre des formes inédites de violence, requièrent que la communauté internationale rappelle le droit international humanitaire et l'applique à toutes les situations actuelles de conflits armés, y compris à celles qui ne sont pas prévues par le droit international en vigueur".

  "En outre, le fléau du terrorisme nécessite une réflexion approfondie sur les limites éthiques qui sont inhérentes à l'utilisation des instruments actuels de maintien de la sécurité nationale. De plus en plus, en effet, les conflits ne se déclarent pas, surtout lorsqu'ils sont déclenchés par des groupes terroristes décidés à atteindre leurs buts par tous les moyens. Devant les scénarios bouleversants de ces dernières années, les états ne peuvent pas ne pas éprouver la nécessité de se doter de règles plus claires, capables de s'opposer efficacement à la dérive dramatique à laquelle nous assistons".

  "Un autre élément qui suscite une vive inquiétude est la volonté manifestée récemment par certains états de se doter d'armes nucléaires. Face à une possible catastrophe atomique, un climat diffus d'incertitude et de peur s'est ensuite développé".

  "Malheureusement, des ombres menaçantes continuent à s'amonceler à l'horizon de l'humanité. La voie qui peut assurer un avenir de paix pour tous passe non seulement par des accords internationaux en vue de la non-prolifération des armes nucléaires, mais aussi par l'engagement à poursuivre avec détermination leur diminution et leur démantèlement définitif... C'est le destin de la famille humaine tout entière qui est en jeu!".

  "Je désire enfin adresser un appel pressant au peuple de Dieu, pour que tout chrétien se sente engagé à être un infatigable ouvrier de paix et un vaillant défenseur de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables... Dans le Christ, nous pouvons trouver les raisons suprêmes de devenir de fermes défenseurs de la dignité humaine et de courageux bâtisseurs de paix".
MESS/JOURNEE PAIX 2007/...                        VIS 20061212 (1890)


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